31 décembre 2016

Sommaire de décembre 2016

Fantastic Mr. FoxLes Galettes de Pont-AvenFriends and LoversLe GuépardBonnie and ClydeGone GirlCapitaine sans peurTotal Recall

Fantastic Mr. Fox

(2009) de Wes Anderson

Les Galettes de Pont-Aven

(1975) de Joël Séria

Friends and Lovers

(1931) de Victor Schertzinger

Le Guépard

(1963) de Luchino Visconti

Bonnie and Clyde

(1967) d’ Arthur Penn

Gone Girl

(2014) de David Fincher

Capitaine sans peur

(1951) de Raoul Walsh

Total Recall

(1990) de Paul Verhoeven

L'Emprise du crimeAssassinats en tous genresCape et poignardL'insoutenable légèreté de l'êtreLooking for RichardLe Mystère AndromèdeLa Demi-Lune rougeLa Bataille de la planète des singes

L’Emprise du crime

(1946) de Lewis Milestone

Assassinats en tous genres

(1969) de Basil Dearden

Cape et poignard

(1946) de Fritz Lang

L’insoutenable légèreté de l’être

(1988) de Philip Kaufman

Looking for Richard

(1996) de Al Pacino

Le Mystère Andromède

(1971) de Robert Wise

La Demi-Lune rouge

(1919) de Alexander Korda

La Bataille de la planète des singes

(1973) de J. Lee Thompson

La Conquête de la planète des singesLes Évadés de la planète des singesLe Secret de la planète des singesLa Planète des singesLa ChaîneTrois couleurs: BlancTrois couleurs: Bleu

La Conquête de la planète des singes

(1972) de J. Lee Thompson

Les Évadés de la planète des singes

(1971) de Don Taylor

Le Secret de la planète des singes

(1970) de Ted Post

La Planète des singes

(1968) de Franklin J. Schaffner

La Chaîne

(1958) de Stanley Kramer

Trois couleurs: Blanc

(1994) de Krzysztof Kieslowski

Trois couleurs: Bleu

(1993) de Krzysztof Kieslowski

Nombre de billets : 23

30 décembre 2016

Fantastic Mr. Fox (2009) de Wes Anderson

Fantastic Mr. FoxMister Fox est un renard particulièrement rusé, un expert en matière de vol de poules. S’étant laissé prendre à un piège par excès de confiance, il promet à sa femme de changer de métier s’ils en réchappent. Il devient journaliste et mène une vie rangée. Mais le naturel ne va-t-il pas revenir au galop ? … Fantastic Mr. Fox est adapté d’un livre pour enfants de l’anglais Roald Dahl (également auteur de Charlie et la chocolaterie), le premier livre qu’a lu Wes Anderson enfant. C’est un trépidant film d’aventures tous public, avec de nombreuses situations très amusantes et de belles trouvailles. Le film évoque Wallace et Gromit ou Chicken Run bien entendu, mais aussi Ocean Eleven car c’est George Clooney qui prête sa voix à Mr. Fox. Sa voix empreinte de distinction ajoute beaucoup à l’humour du personnage. Comme souvent, l’anthropomorphisme permet de mettre en relief des caractères humains et soulever de grandes questions : l’insécurité existentielle, les rêves perdus, les relations parents/enfants, etc. La technique utilisée est celle des marionnettes animées en stop-motion ; les personnages donnent ainsi l’impression d’être des animaux en peluche animés. Le résultat est vraiment craquant. Un petit plaisir pour petits et grands…
Elle: 4 étoiles
Lui : 5 étoiles

Acteurs: (voix) George Clooney, Meryl Streep, Jason Schwartzman, Bill Murray
Voir la fiche du film et la filmographie de Wes Anderson sur le site IMDB.
Voir la fiche du film sur AlloCiné.

Voir les autres films de Wes Anderson chroniqués sur ce blog…

Fantastic Mr. Fox

Remarques :
* Fantastic Mr. Fox utilise la technique du stop-motion, c’est-à-dire des marionnettes photographiées image par image pour créer une animation à 12 images par secondes. Plus de 600 000 photos ont été ainsi prises avec un Nikon D3 (qui permet 12M pixels soit l’équivalent du 4K) avec des objectifs Cooke Varotal (objectifs cinéma) et Nikon. La version finale du film en utilise 56 000. A noter, qu’un petit making-of montre aussi un Canon (utilisé semble t-il pour des tests ou des mises au point de scène).

* Les voix ont été enregistrées non pas dans un studio mais dans une ferme du Connecticut : dans une grange, un champ, un van, un salon… les acteurs jouant les scènes pendant l’enregistrement.

Fantastic Mr. Fox
Photo de tournage d’un très gros plan de  Fantastic Mr. Fox de Wes Anderson.

29 décembre 2016

Les Galettes de Pont-Aven (1975) de Joël Séria

Les galettes de Pont-AvenHenri Serin (Jean-Pierre Marielle) est représentant de commerce en parapluies. Il parcourt la Bretagne à longueur d’année et en profite pour faire quelques escapades amoureuses. Il est aussi peintre à ses heures et cette passion va le pousser à changer de vie… Les galettes de Pont-Aven est un film très marqué par son époque, les années soixante-dix. Dans la série « on arrête tout et on recommence », Joël Séria livre sa version de L’An 01, une version moins politisée, plus polissonne. Le film a beaucoup choqué en son temps, y compris dans les milieux les plus favorables à l’évolution des mœurs ; nous sommes en effet loin de l’érotisme raffiné et intellectualisé du Dernier Tango à Paris (1972), Joël Séria donne plutôt dans la gaudriole rustique et dans le jouisseur impulsif. Son héro est fasciné par les formes féminines, plus particulièrement les jeunes popotins, et exprime son admiration par une bordée de jurons un poil triviale. Cette ode à la jouissance n’est toutefois pas si joyeuse, surtout quand l’amour s’en mêle. Le film a perdu aujourd’hui sa capacité à choquer les esprits (même s’il se démarque nettement du bon goût…) et donc son petit côté subversif. Il paraît assez inégal, avec de bonnes trouvailles sur les personnages mais une fâcheuse tendance à tourner en rond. Jean-Pierre Marielle tient le film hors de l’eau.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Jean-Pierre Marielle, Claude Piéplu, Dolores McDonough, Romain Bouteille, Andréa Ferréol, Bernard Fresson
Voir la fiche du film et la filmographie de Joël Séria sur le site IMDB.
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Les Galettes de Pont-Aven
Jean-Pierre Marielle, fasciné par les formes féminines de Jeanne Goupil, dans Les galettes de Pont-Aven de Joël Séria. Jeanne Goupil était alors la compagne de Joël Séria. Elle est aussi l’auteure des peintures montrées dans le film sous le nom Jeanne Krier. Elle est toujours peintre aujourd’hui sous le nom de Jeanne K. Lichtlé.

27 décembre 2016

Friends and Lovers (1931) de Victor Schertzinger

Friends and LoversLe capitaine de l’armée anglaise Geoff Roberts tombe amoureux de la femme d’un escroc qui cherche à lui soutirer de l’argent. Envoyé aux Indes, il découvre que son meilleur ami est amoureux de la même femme… Adapté d’un roman du français Maurice Dekobra, Friends and Lovers est plus remarquable par sa distribution que par son scénario, classique et sans surprise. On ne peut que regretter qu’un tel plateau ne donne qu’un film si terne ; pourtant Adolphe Menjou est comme toujours excellent, le jeune (24 ans) Laurence Olivier a un jeu assez subtil et Erich von Stroheim exprime bien le côté retors de son personnage. Il ne faut pas s’étonner si la vedette féminine a un petit accent français : Lili Damita, Liliane Carré de son vrai nom, est née à Blaye. L’actrice française ne fera pas une grande carrière à Hollywood où elle se fera plus connaitre en épousant Errol Flynn en 1935 que par ses films. Victor Schertzinger a eu une carrière de chef d’orchestre, de compositeur et de réalisateur. Friends and Lovers fut un échec à sa sortie mais se laisse regarder sans ennui.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Adolphe Menjou, Lili Damita, Laurence Olivier, Erich von Stroheim, Hugh Herbert
Voir la fiche du film et la filmographie de Victor Schertzinger sur le site IMDB.

Fiends and Lovers
Adolphe Menjou, Hugh Herbert et Laurence Olivier dans Friends and Lovers de Victor Schertzinger.

Friends and Lovers
Erich von Stroheim et Lili Damita dans Friends and Lovers de Victor Schertzinger.

Friends and lovers
Erich von Stroheim et Lili Damita dans Friends and Lovers de Victor Schertzinger. Même s’il s’agit d’une photo publicitaire, nous sommes de toute évidence en présence d’un film pre-Code, c’est à dire d’avant la généralisation du code Hays…

24 décembre 2016

Le Guépard (1963) de Luchino Visconti

Titre original : « Il gattopardo »

Le GuépardSicile, 1860. Garibaldi et ses Chemises rouges débarquent sur l’île pour aider les siciliens à se soulever contre François II, roi des Deux-Siciles. Le Prince Salina observe les évènements avec résignation. Il voit son neveu, le jeune et bouillant Trancrède, rejoindre les insurgés sans toutefois partager leur aspirations… Le Guépard de Luchino Visconti est adapté du seul roman de Giuseppe Tomasi di Lampedusa (paru en 1958). Il traite d’une période que Visconti avait déjà abordée dans Senso (1954), celle de la naissance de l’état italien. Lampedusa et Visconti partagent la même nostalgie : Lampedusa s’est inspiré d’un des ses aïeuls pour créer le personnage du Prince et il est indéniable que Visconti s’est en partie identifié à ce personnage d’aristocrate très lucide qui assiste à la fin d’un monde. Le cinéaste prend donc un soin extrême dans la reconstitution et nous offre une fresque impressionnante par sa beauté et son ampleur. L’interprétation magistrale de Burt Lancaster éclipse toutes les autres. Claudia Cardinale a un très beau sourire (mais un jeu moins convaincant). Bien que le film soit d’une durée excessive (la fameuse scène finale du bal en est le plus bel exemple), l’ennui ne nous gagne à aucun moment. Palme d’Or à Cannes en 1963, Le Guépard est l’œuvre la plus célèbre de Visconti.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Burt Lancaster, Claudia Cardinale, Alain Delon, Romolo Valli, Terence Hill, Pierre Clémenti
Voir la fiche du film et la filmographie de Luchino Visconti sur le site IMDB.
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Voir les livres sur Luchino Visconti

Le Guépard
Burt Lancaster, Alain Delon et Claudia Cardinale dans Le Guépard de Luchino Visconti.

Remarque :
Précédente vision

23 décembre 2016

Bonnie and Clyde (1967) d’ Arthur Penn

Bonnie et ClydeEtats Unis, années 30. Pour impressionner Bonnie qu’il vient de rencontrer, Clyde rançonne sous ses yeux un commerçant local et entraîne la jeune femme dans sa fuite. Se prenant au jeu, ils se mettent à braquer des petites banques et rapidement leur épopée devient plus sanglante… Avec Bonnie and Clyde, la Warner semble renouer avec sa grande spécialité du début des années trente : le film de gangster. Mais, sans renier cet héritage, Arthur Penn apporte un ton totalement nouveau. Empreint d’un certain lyrisme, son film est étonnamment complet avec de l’aventure, de l’humour, du tragique, de la critique sociale et de la violence. Arthur Penn refuse la linéarité et fait constamment des ruptures de ton et de rythme. On a beaucoup reproché à Arthur Penn d’avoir fait l’apologie de la violence, d’avoir idéalisé son couple de hors-la-loi. Il est vrai qu’il les représente comme des aventuriers totalement immatures et qu’il semble parfois vouloir en faire de grands héros romantiques, mais le propos de Penn est surtout de montrer qu’ils sont le fruit de leur époque, la Grande Dépression. Le couple cherche son identité et le côté fortement narcissique de leur comportement vient renforcer cette impression : ils se mettent en scène, fabriquent eux-mêmes leur mythe et scrutent l’image qu’ils renvoient. Le film a frappé par sa représentation de la violence : alors que l’Amérique est en pleine guerre du Vietnam, Arthur Penn estime que l’heure n’est plus à refuser de voir, il montre le sang (notamment lors de la mort du frère) afin de rendre la souffrance palpable. La scène finale reste dans les esprits (elle est toutefois très proche de la réalité). Un temps méprisé à sa sortie, notamment par la critique française, Bonnie and Clyde est indéniablement un film marquant, il a influencé les cinéastes du Nouvel Hollywood. Ce fut aussi un gros succès populaire.
Elle: 4 étoiles
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Warren Beatty, Faye Dunaway, Michael J. Pollard, Gene Hackman, Estelle Parsons, Gene Wilder
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Voir les autres films de Arthur Penn chroniqués sur ce blog…

Voir les livres sur Arthur Penn

Remarques :
* Bonnie and Clyde est le premier long métrage pour le jeune Gene Wilder, qui apparaît dans un petit rôle.
* Lorsque le couple se réfugie dans un cinéma, on voit à l’écran le ballet musical We’re in the money (chantée par Ginger Rogers) extrait du film Chercheuses d’or (Gold Diggers of 1933) de Mervyn LeRoy (1933).
* L’utilisation d’un morceau fondateur du Bluegrass, Foggy Mountain Breakdown joué par Flatt & Scruggs en 1949, lors de certaines poursuites automobiles a fortement contribué à étendre la popularité de ce style de musique dans le monde.

Bonnie and Clyde
Gene Hackman, Warren Beatty et Faye Dunaway dans Bonnie et Clyde d’Arthur Penn.

Bonnie and Clyde
Faye Dunaway, Denver Pyle et Warren Beatty dans Bonnie et Clyde d’Arthur Penn.

Bonnie and Clyde
A gauche, la vraie Bonnie Parker (ca. 1932). A droite, Faye Dunaway dans Bonnie et Clyde d’Arthur Penn.

22 décembre 2016

Gone Girl (2014) de David Fincher

Gone GirlNick Dunne signale la disparition de sa femme Amy, auteur connue de livres pour enfants. Les médias s’emparent de l’affaire, des zones d’ombre apparaissent. Une affaire qui va devenir de plus en plus étrange… Gone Girl est l’adaptation de l’excellent roman homonyme de Gillian Flynn (Les Apparences en français). Le film est très fidèle au livre, ce qui n’est guère étonnant quand on sait que c’est l’auteure elle-même qui en a écrit l’adaptation. C’est indéniablement le scénario qui fait la force de ce thriller. L’apport de David Fincher semble plus mineur mais il sait trouver le ton juste avec une réalisation simple, sans esbroufe, servie par la bonne interprétation de Ben Affleck. L’histoire met à mal l’image du couple parfait, fustige les médias, met en relief les défauts d’une société trop souvent basée sur les apparences. Comme dans le livre, la fin (ou devrais-je dire l’absence de fin ?) est surprenante ; elle n’en est que plus terrifiante.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Ben Affleck, Rosamund Pike, Neil Patrick Harris, Tyler Perry, Carrie Coon, Kim Dickens
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Remarques :
Gone Girl est le premier long métrage tourné avec des caméras numériques 6K. (En vidéo, les termes 2K, 4K, 6K, 8K indiquent la largeur en nombre de pixels avec K=1024 : la caméra utilisée ici capte des images en 6144 x 3160 soit presque 20M de pixels. On estime généralement que le 35mm classique équivaut en qualité à 12M de pixels, donc proche du 4K. Au-delà, les différences vont être de plus en plus difficiles à détecter, du moins pour un œil humain.)

Gone Girl
Ben Affleck et Rosamund Pike dans Gone Girl de David Fincher.

21 décembre 2016

Capitaine sans peur (1951) de Raoul Walsh

Titre original : « Captain Horatio Hornblower »

Capitaine sans peurEn 1807, alors que l’Angleterre est en guerre contre Napoléon, le Capitaine Horatio Hornblower appareille pour une destination secrète connue de lui seul. Après sept mois de navigation, son navire de guerre arrive près des côtes mexicaines, côté Pacifique. Le capitaine est proche de son but mais les évènements vont se précipiter… L’écrivain britannique C.S. Forester (également auteur de L’Odyssée de l’African Queen) a imaginé les aventures du Capitaine Hornblower pour en faire une dizaine de romans publiés entre 1937 et 1966. Capitaine sans peur est l’adaptation des trois premiers volumes de cette saga. Sous la direction de Raoul Walsh, c’est un film d’aventures maritimes de fort belle facture qui se déroule presque entièrement en mer. Le spectateur a l’impression d’être à bord tant la vie sur ces navires est bien recréée (en studio). Gregory Peck compose un héros assez inhabituel, raide et imperturbable, ne montrant aucune émotion, mais doté d’une belle présence. Les scènes de batailles navales sont assez réalistes et prenantes. L’ensemble forme un très bon divertissement. Le film fut un succès, le plus gros succès de l’année 1951 pour la Warner.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Gregory Peck, Virginia Mayo, Robert Beatty, James Robertson Justice
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Remarques :
* La ville de Nantes a étrangement comme un petit air méditerranéen… En fait, les scènes d’extérieurs ont été tournées à Villefranche-sur-Mer et à l’entour.
* C.S. Forester ne cite aucun personnage réel comme source d’inspiration pour son Capitaine Hornblower. Certains pensent à Thomas Cochrane (1775-1860), surnommé « le loup des mers ».

Captain Horatio Hornblower
Robert Beatty et Gregory Peck dans Capitaine sans peur de Raoul Walsh.

Captain Horatio Hornblower
Scène de bataille navale dans Capitaine sans peur de Raoul Walsh.

Captain Horatio Hornblower
Gregory Peck et Virginia Mayo dans Capitaine sans peur de Raoul Walsh.

20 décembre 2016

Total Recall (1990) de Paul Verhoeven

Total Recall2048. Hanté par un souvenir, un ouvrier de chantier est attiré par la planète Mars. Il se rend à la société Rekall qui propose à ses clients l’implant de souvenirs factices, mais qui paraissent aussi réels que de vrais souvenirs. Il leur commande des souvenirs d’un voyage sur Mars. Néanmoins, le traitement psychique ne se déroule pas comme prévu… Que reste t-il d’une nouvelle de Philip K. Dick une fois passée entre les mains de Paul Verhoeven ? Pas grand-chose. Le thème global, les souvenirs implantés, mais c’est bien tout. Pour Verhoeven, qui n’a jamais lu un livre de Philip Dick, la science fiction est surtout un prétexte pour créer des images-choc et Total Recall est ainsi un film d’action ultra-violente, à la limite du gore. C’est aussi l’un des films les plus chers de son époque, bourré d’effets spéciaux pour la plupart faits « à l’ancienne » (seule la scène des passagers passés aux rayons X est faite sur ordinateur. Total Recall est l’un des derniers films faits sans ordinateur. Terminator 2, l’année suivante, l’utilisera bien plus et Jurassic Park, en 1993, sera le grand choc des images de synthèse). La création de la ville martienne est assez élaborée mais ces images n’ont bien entendu plus le même impact aujourd’hui.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Arnold Schwarzenegger, Rachel Ticotin, Sharon Stone, Ronny Cox, Michael Ironside
Voir la fiche du film et la filmographie de Paul Verhoeven sur le site IMDB.
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Remarques :
* Le titre de la nouvelle de Dick est Souvenirs à vendre (We Can Remember It For You Wholesale), publiée en 1966.
* Remake : Total Recall: Mémoires programmées (Total Recall) de Len Wiseman (2012) avec Colin Farrell

Total Recall
Rachel Ticotin et Arnold Schwarzenegger dans Total Recall de Paul Verhoeven.

19 décembre 2016

L’Emprise du crime (1946) de Lewis Milestone

Titre original : « The Strange Love of Martha Ivers »

L'emprise du crimeDans une petite ville de Pennsylvanie, une nuit de 1928, la jeune Martha Ivers (13 ans) fugue avec son ami Sam Masterson pour échapper à la tyrannie de sa riche tante. La police les retrouve. Le même soir, un tragique évènement va forcer Sam à fuir seul. Dix-huit ans plus tard, il repasse en automobile dans la ville et un accident le force à s’y arrêter… Adaptation d’une histoire du dramaturge John Patrick (futur Prix Pulitzer en 1954), The Strange Love of Martha Ivers est un film noir assez peu connu mais qui mérite pourtant toute notre attention. C’est une superbe étude psychologie criminelle sur fond de mœurs provinciales. Le thème du poids du passé a certes souvent été traité au cinéma mais rarement avec autant de réussite. Le déroulement du scénario est remarquable et surprend plus d’une fois (plus que jamais, il faut éviter tous ces sites et livres qui racontent le scénario si vous avez l’intention de voir ce film). L’interprétation est remarquable. C’est le deuxième film de Lizabeth Scott et le premier pour Kirk Douglas. Ils font tous deux de très belles prestations, avec déjà une forte présence à l’écran, Douglas exprimant parfaitement toutes les fêlures de son personnage. Van Heflin est admirable, on se demande bien pourquoi, avec toutes ses qualités, il n’a pas eu une plus grande carrière. Barbara Stanwick est impériale dans ce type de rôle de femme machiavélique. The Strange Love of Martha Ivers mérite de figurer parmi les classiques du genre. Un film à découvrir.
Elle:
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Barbara Stanwyck, Van Heflin, Lizabeth Scott, Kirk Douglas, Judith Anderson
Voir la fiche du film et la filmographie de Lewis Milestone sur le site IMDB.

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Voir les livres sur Kirk Douglas

Remarques :
* Le jeune marin que Van Heflin a pris en stop est joué par Blake Edwards (non crédité au générique). Blake Edwards a en effet fait de la figuration entre 1942 et 1948, avant de se consacrer à l’écriture puis à la réalisation (à partir de 1955-56).
* C’est Humphrey Bogart et Lauren Bacall qui ont poussé le producteur Hal B. Wallis à aller voir une pièce où jouaient Laureen Bacall et son ex-camarade de cours dramatique Kirk Douglas.
* Dans son autobiographie, Kirk Douglas raconte que Van Heflin l’a bien aidé sur le tournage de ce premier film.
* Lewis Milestone a abandonné le tournage plusieurs jours pour soutenir la grève des décorateurs. Il fut alors remplacé par Byron Haskin (non crédité au générique). De plus, dans une interview, Lewis Milestone a indiqué que le producteur Hal B. Wallis avait filmé et ajouté quelques gros plans de Lizabeth Scott contre son gré. Milestone a déclaré qu’il ne retravaillerait jamais pour lui.

L'emprise du crime
Barbara Stanwyck, Van Heflin et Kirk Douglas dans L’Emprise du crime de Lewis Milestone.

L'emprise du crime
Barbara Stanwyck, Van Heflin et Kirk Douglas dans L’Emprise du crime de Lewis Milestone.

L'emprise du crime
Van Heflin, Lizabeth Scott et Barbara Stanwyck dans L’Emprise du crime de Lewis Milestone (il n’y a pas que Lana Turner qui porte des shorts blancs en 1946… Clin d’oeil ? Probablement pas puisque Le facteur sonne toujours deux fois est sorti seulement deux mois avant L’Emprise du crime)

L'emprise du crime
Lewis Milestone, Kirk Douglas, Van Heflin et Barbara Stanwyck sur le tournage de L’Emprise du crime de Lewis Milestone.