20 février 2012

Les grades et les hommes (1929) de Yakov Protazanov

Titre original : « Chiny i lyudi »

Les grades et les hommes (Film muet) Adaptation de trois nouvelles de Tchekhov, Les grades et les hommes traite avec humour de l’influence de la hiérarchie sociale sur les comportements. La première histoire est la plus longue : La croix de Sainte Anne met en scène une jeune femme qui se marie sans amour à un riche bourgeois dans l’espoir de pouvoir aider sa famille dans la misère. Hélas son mari se révèle être un homme strict et avare. Mais un évènement va bouleverser leur vie… La seconde histoire La mort d’un fonctionnaire est celle d’un homme qui, après avoir éternué malencontreusement sur un général, n’aura de cesse que de vouloir s’excuser… La troisième, Le caméléon, montre un policier cherchant à verbaliser le propriétaire d’un chien qui a mordu un habitant. Lorsqu’il découvre que le chien appartient à un général, il change d’attitude… Le point commun de ces trois histoires est l’influence des grades sociaux sur nos comportements, comment ils peuvent modifier notre degré d’acceptation de certaines situations ou nos jugements. Après un début assez sombre, le ton devient soudainement léger, puis l’humour est de plus en plus présent ; la dernière histoire est une véritable pantalonnade. C’est tout à fait le genre de sujet qui convient à Protazanov qui a toujours été un cinéaste un peu à part.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Mikhail Tarkhanov, Mariya Strelkova, Ivan Moskvin, Vladimir Popov
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19 février 2012

Anna Karenine (1935) de Clarence Brown

Titre original : « Anna Karenina »

Anna KarenineLors d’un voyage à Moscou, Anna Karénine rencontre un jeune officier, le comte Vronsky qui tombe éperdument amoureux d’elle. Il la suit à Saint Petersbourg. Mariée à un membre du gouvernement, Anna a un jeune fils dont elle ne veut se séparer… Pour la seconde fois, Greta Garbo interprète Anna Karenine, l’héroïne du roman de Tolstoï. David O. Selznick, tout comme Cukor qui devait initialement diriger, aurait préféré faire jouer la star dans une histoire moderne, si possible une comédie, plutôt que dans un « film à costumes ». Mais Garbo, suivant les conseils de sa scénariste et amie Salka Viertel, en décida autrement. A cette époque, la puissante Legion of Decency et le Code Hays interdisaient formellement de montrer positivement l’adultère. Le roman de Tolstoï se retrouve donc réduit comme une peau de chagrin, perdant une bonne partie de son âme. Pourtant, le résultat ne manque de charme, en grande partie de par la présence de Greta Garbo qui avait alors atteint un haut niveau de perfection dans son jeu. Anna Karenine Il faut aussi mentionner le talent de Clarence Brown, et de son directeur de la photographie William Daniels, pour créer de très belles scènes : la première apparition après un prologue de 9 minutes) de Greta Garbo à travers un nuage de vapeur est absolument superbe, de même que les scènes du bal ou encore le traveling arrière lorsqu’elle est chassée de chez elle. Face à Garbo, Fredric March ne semble hélas guère à son aise dans le rôle de Vronsky. Anna Karenine ne fut qu’un demi-succès, le public aspirant à cette époque à des films plus actuels et plus gais. Selznick avait vu juste !
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Greta Garbo, Fredric March, Basil Rathbone, Freddie Bartholomew, Maureen O’Sullivan, Reginald Owen
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Remarque :
Freddie BartholomewL’anglais Freddie Bartholomew, ici à l’âge de 11 ans, est probablement l’acteur-enfant le plus célèbre des années trente après Shirley Temple. Il avait été révélé quelques mois auparavant par le film David Copperfield (1935) de George Cukor. Il a surtout tourné jusqu’en 1940, jusqu’à l’âge de 16 ans donc, sans parvenir ensuite à vraiment relancer sa carrière une fois devenu adulte. Il est devenu par la suite producteur de télévision. Ses parents, qui l’avaient abandonné à sa naissance en le confiant à sa tante, refirent surface peu après ses premiers succès pour tenter de s’approprier sa petite fortune.

Adaptations du roman de Tolstoï :
Love de Edmund Goulding (1927) avec Greta Garbo et John Gilbert
Anna Karénine de Clarence Brown (1927) avec Greta Garbo et Fredric March
Anna Karénine de Julien Duvivier  (1948) avec Vivien Leigh
Anna Karénine de Aleksandr Zarkhi (1967) avec Tatyana Samojlova
Anna Karénine de Bernard Rose (1997) avec Sophie Marceau
Anna Karénine de Joe Wright (2012) avec Keira Knightley

18 février 2012

Les premiers hommes dans la lune (1964) de Nathan Juran

Titre original : « First men in the moon »

Les premiers hommes dans la luneUne expédition internationale parvient à atterrir sur la lune en 1964. Elle découvre avec stupéfaction un petit drapeau anglais planté là en 1899. Un document permet de retrouver l’un des survivants de cette lointaine expédition. Il raconte l’aventure… Adaptation du roman homonyme de H.G. Wells écrit en 1901, Les premiers hommes dans la lune est l’un des films issus de la collaboration du producteur Charles H. Schneer avec le génial créateur d’effets spéciaux Ray Harryhausen. Le film a été tourné en Angleterre. Hormis le prologue et l’épilogue qui se situent à l’époque moderne, le film reste assez fidèle au livre, la plus grande différence étant l’ajout (inévitable) d’un personnage féminin. Les préparatifs peuvent paraître un peu longs avec un humour souvent trop appuyé (à noter que cette légèreté de ton au début de l’histoire est présente dans le livre de Wells), mais le déroulement réserve des surprises. Les effets spéciaux sont bien réalisés et surtout bien intégrés à l’histoire, jamais superflus.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Edward Judd, Martha Hyer, Lionel Jeffries
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Précédentes adaptations du roman d’H.G. Wells :
Le voyage dans la lune de Georges Méliès (1902) qui s’est inspiré à la fois du roman de Jules Verne (pour le voyage) et du roman de Wells (rencontres sur la lune)
The First Men in the Moon (1919) des anglais Bruce Gordon et J.L.V. Leigh (film perdu ?)

Lire une présentation plus complète du film sur le site Devildead…

17 février 2012

Bye bye, Barbara (1969) de Michel Deville

Bye bye, BarbaraUne jeune femme, pieds nus en manteau de vison blanc, fait irruption dans un bar de Biarritz. Elle semble en fuite. Le séducteur Jérôme, journaliste sportif frivole, la prend sous son aile et l’héberge pour la nuit. Le lendemain, elle rentre avec lui à Paris mais le soir même, elle est morte… Bye bye Barbara est l’un des films issus de la collaboration de Michel Deville avec Nina Companéez. Ils réussissent à faire une fusion entre la comédie et le film policier mondain tout en jouant les contrastes : face à la froideur et au machiavélisme du monde de Hugo Michelli (Bruno Cremer), ils opposent la légèreté, la désinvolture du journaliste. Le premier est un monde où l’amour enferme, rend esclave, le second est un monde où l’amour libère avec charme et douceur. Philippe Avron manque sans doute un peu de charisme mais il est finalement assez convaincant avec un jeu qui évoque Belmondo. La mise en scène et en images de Michel Deville est superbe, élégante avec une belle harmonie des couleurs. Le rythme est enlevé avec des accélérations appuyées de beaux mouvements de caméra, les dialogues sont assez vifs. Finalement, Bye bye Barbara est loin d’être un film mineur.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Ewa Swann, Philippe Avron, Bruno Cremer, Alexandra Stewart, Michel Duchaussoy
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16 février 2012

Coeur d’apache (1912) de David W. Griffith

Titre original : « The musketeers of Pig Alley »

Coeur d'apache(muet, 17 minutes) Une jeune femme et son mari musicien vivent chichement dans un quartier de New York. Le mari, parti quelques jours, se fait dérober l’argent qu’il vient de gagner alors qu’il rentre chez lui. Pendant ce temps, deux gangs s’affrontent… The Musketeers of Pig Alley est reconnu comme étant le premier film de gangster. Précédemment, on avait vu opérer des voleurs et autres petits malfrats mais pas des gangsters opérant en bande avec description de leur mode de fonctionnement. Nous les voyons ainsi voler, faire la guerre à une bande rivale et surtout obtenir la complicité de la population qui se tait face à la police ou pire encore fait de faux témoignages pour les innocenter : « le début de l’engrenage » dit Griffith. L’intrigue est un peu confuse, les intertitres explicatifs peu nombreux, mais le film renferme beaucoup de scènes d’action. The Musketeers of Pig Alley Un autre point marquant de The Musketeers of Pig Alley est cette façon de laisser les personnages approcher très près de la caméra lors des scènes de la guerre de gangs pour créer suspense et tension. Griffith crée aussi la tension par un montage parallèle habile, montrant tour à tour le comportement de chacun des deux gangs. Elmer Booth a une belle dégaine de petit caïd, jouant dans un style où James Cagney excellera plus tard. Lilian Gish, alors débutante, fait montre d’une belle présence à l’écran.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Elmer Booth, Lillian Gish, Alfred Paget, John T. Dillon
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Remarques :
Lilian Gish et Dorothy GishPetit amusement de Griffith : dans la scène où Lilian Gish sort dans la rue, elle croise un personnage joué par sa jeune sœur Dorothy Gish (alors âgée de 14 ans). Les deux sœurs se regardent et semblent s’observer pendant une fraction de seconde. On remarquera aussi dans cette scène, une voire deux figurantes qui regardent directement la caméra. Ce n’est pas une erreur mais au contraire volontaire : Griffith avait remarqué que lors des scènes de rue, beaucoup de gens regardaient la caméra et il a donc demandé à certains acteurs de faire de même pour ajouter à l’authenticité.

A noter également, les apparitions de Lionel Barrymore (dans Pig Alley) et de Robert Harron (au dancing).

16 février 2012

Le coeur de l’avare (1911) de David W. Griffith

Titre original : « The miser’s heart »

The Miser's HeartDans un petit immeuble, une petite fille joue seule parce que sa mère est malade. Elle fraternise avec le voisin du dessus. Deux cambrioleurs veulent forcer cet homme à donner la combinaison de son coffre et menace la petite fille pour le forcer à parler… La morale de cette histoire est donnée en préambule : « La richesse est peu de choses quand un être aimé est en danger. » The Miser’s heart est intéressant par la façon dont Griffith déroule son scénario et bâtit admirablement le suspense. Le scénario est en fait assez complexe car il y a le personnage supplémentaire du petit voleur à la tire qui voit la petite fille en danger mais hésite à prévenir la police qui lui a dit de quitter la ville. A noter la présence deux stars en devenir : Lionel Barrymore qui interprète le petit voleur et Robert Harron, dont la carrière de jeune premier sera si courte, ici en commis-boulanger.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Linda Arvidson, Lionel Barrymore, Robert Harron, Adolph Lestina
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15 février 2012

Les Aventures de Hadji (1954) de Don Weis

Titre original : « The adventures of Hajji Baba »

Les aventures de HadjiLe jeune barbier quitte l’échoppe de son père et part à l’aventure pour chercher merveille fortune. Il rencontre la princesse Fawzia en fuite pour aller épouser un prince belliqueux…
Les aventures de Hadji est un conte qui semble inspiré par contes des Mille et une nuits. L’histoire peut sembler très classique mais la qualité de réalisation tire ce film de la banalité. Que ce soit dans les couleurs, les costumes et les décors, beaucoup de soin a été apporté pour donner au film un film à l’ambiance assez prenante. L’ensemble est bien équilibré, sans dimension fantastique mais avec une pointe d’érotisme discret. Les aventures de Hadji est un film plaisant qui est passé inaperçu aux Etats-Unis. Cela aurait été aussi le cas en France s’il n’avait été porté aux nues par las mac-mahoniens (1). C’est le meilleur film de Don Weis qui a été ensuite réalisateur et producteur de séries TV.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: John Derek, Elaine Stewart, Thomas Gomez, Amanda Blake, Paul Picerni
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Remarque :
* La chanson Hajji Baba (musique et direction Dimitri Tiomkin, paroles Ned Washington, arrangement Nelson Riddle) est chantée par Nat ‘King’ Cole.

(1) Les « mac-mahoniens » étaient un groupe de cinéphiles fréquentant le cinéma Mac-Mahon dans le 17e à Paris dans les années 50. Grands admirateurs du cinéma américain, ils mettaient en avant la notion de mise en scène. Ils avaient quatre réalisateurs préférés, leur « carré d’as » : Joseph Losey, Raoul Walsh, Fritz Lang et Otto Preminger. En revanche, ils jugeaient des réalisateurs comme Eisenstein, Rossellini, Orson Welles ou même Hawks comme étant largement surcotés, ce qui engendrait de belles joutes verbales avec les gens des Cahiers du Cinéma (dont les bureaux n’étaient d’ailleurs pas très loin). Les mac-mahoniens étaient plutôt proches de Positif et surtout de Présence du Cinéma. Parmi les anciens mac-mahoniens (ou proches des mac-mahoniens) les plus connus, on peut citer Bertrand Tavernier, l’historien et scénariste Jacques Lourcelles et, bien entendu, l’historien-théoricien Michel Mourlet qui a signé l’article « Sur un art ignoré » en 1959, qui devint le manifeste de ce mouvement cinéphile.

The adventures of Hajji BabaJohn Derek et Elaine Stewart dans Les Aventures de Hadji (1954) de Don Weis

14 février 2012

Une éducation (2009) de Lone Scherfig

Titre original : « An Education »

Une éducationA Londres, dans les années soixante, une jeune fille de 16 ans rencontre un homme bien plus âgé qu’elle. Il lui fait découvrir beaucoup de choses. Avec lui, elle a l’impression de commencer à vivre… Une éducation est l’adaptation d’un essai autobiographique de Lynn Barber, journaliste au Sunday Times. L’histoire n’est guère originale en elle-même mais le traitement qu’en fait Lone Scherfig sauve totalement le film de la banalité : la réalisatrice danoise fait preuve de beaucoup de délicatesse et recrée l’atmosphère de ces années-là avec une justesse dénuée d’ostentation. L’autre atout du film est l’actrice Carey Mulligan qui apporte beaucoup de sensibilité avec un subtil mélange de fragilité et de diffuses aspirations. Elle fait montre également de beaucoup de charme, un charme discret et sa transformation en clone d’Audrey Hepburn en milieu de film est absolument stupéfiante. Il faut aussi mentionner la belle prestation de Peter Sarsgaard. Une éducation est un film délicat, juste et subtil.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Carey Mulligan, Peter Sarsgaard, Alfred Molina, Dominic Cooper, Emma Thompson, Olivia Williams, Rosamund Pike
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Remarques :
C’est le premier grand rôle au cinéma de Carey Mulligan mais elle avait précédemment tenu un rôle de jeune fille dans Orgueil et préjugés de Joe Wright (2005).

13 février 2012

Rio Grande (1950) de John Ford

Rio GrandeAu lendemain de la Guerre de Sécession, le lieutenant-colonel Kirby Yorke commande un fort tout près du fleuve Rio Grande. Régulièrement, ils essuient des raids des indiens qui vont ensuite se réfugier au-delà de la frontière mexicaine. Un jour, parmi les nouvelles recrues, se trouve son jeune fils qu’il n’a pas vu depuis 15 ans. Peu après, sa mère arrive pour le rechercher… Rio Grande est le troisième film de la fameuse trilogie de John Ford sur la cavalerie (1). C’est aussi le moins fort des trois. Le réalisateur montre ici certains de ses sentiments ou même croyances. Tout le film est basé sur un antagonisme que l’on retrouve souvent dans ses films : la famille contre l’armée, le cœur contre le devoir. Cet antagonisme prolonge celui Nord/Sud, tout aussi récurrent chez John Ford. S’il fait preuve de sensibilité et de limpidité, il n’échappe pas à certains excès sentimentalistes. Il expose aussi ses convictions religieuses comme dans cette scène très symbolique où les soldats retranchés dans une église tirent pour ses défendre à travers une ouverture en forme de croix. Pour la seconde fois, John Ford fait jouer quelques superbes morceaux par le groupe Sons of the Pioneers (2). Si Rio Grande paraît moins fort que les deux autres films sur la cavalerie, il comporte néanmoins plusieurs très belles scènes.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: John Wayne, Maureen O’Hara, Ben Johnson, Harry Carey Jr., Victor McLaglen
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(1) Trilogie sur la cavalerie par John Ford :
Le Massacre de Fort Apache (Fort Apache) (1948)
La Charge Héroïque (She wore a yellow ribbon) (1949)
Rio Grande (1951)

(2) Sons of the Pioneers est un groupe de musique, très populaire à partir du milieu des années trente, spécialisé dans la musique western que l’on peut aussi appeler « les chansons de cowboys ». L’un des membres a pris le nom de Roy Rogers et tourné sous ce nom une bonne centaine de films de cowboy. Le morceau le plus célèbre de Sons of the Pioneers est probablement Tumbling Tumbleweeds, morceau qui a eu récemment une nouvelle notoriété avec le film des Frères Coen The Big Lebowski. Le groupe est toujours actif aujourd’hui! John Ford les avaient déjà utilisés dans Wagon Master (1950) mais sans les montrer à l’écran comme ici.

12 février 2012

L’amour c’est gai, l’amour c’est triste (1971) de Jean-Daniel Pollet

L'amour c'est gai, l'amour c'est tristeLéon est tailleur. Il vit dans son atelier avec sa sœur qui reçoit beaucoup de clients en tant que cartomancienne. En réalité, elle se livre avec eux à d’autres exercices et Léon va le comprendre… Jean-Daniel Pollet est un cinéaste de la Nouvelle Vague. Rémo Forlani est ici à ses côtés pour l’écriture du scénario et des dialogues. Même s’il y a une histoire avec une progression, le film ne déroule pas de façon traditionnelle. il est structuré plutôt comme une succession de saynètes. Plus que sur une histoire, L’amour c’est gai, l’amour c’est triste est centré sur les personnages, notamment sur son personnage principal interprété par Claude Melki. Il y a une relation forte entre Jean-Daniel Pollet et Claude Melki (on a souvent comparé cette relation avec celle qui existait entre Truffaut et Jean-Pierre Léaud). Claude Melki est un merveilleux acteur ; clown triste du cinéma français, il fait penser à Buster Keaton. Il donne ici une vraie dimension à son personnage, timide, gauche, touchant par sa très grande naïveté. Le film a été écrit pour lui. Il y a aussi beaucoup d’humour mais c’est un humour très subtil, délicat, qui passe beaucoup par les dialogues. Comme le titre l’indique, il y a un mélange de gaité et de tristesse, c’est même une fusion : toutes les scènes sont à la fois gaies et tristes, c’est assez remarquable. Les dialogues sont en tous cas savoureux, souvent brillants. L’amour c’est gai, l’amour c’est triste est un film plein de subtilités qui mériterait d’être plus connu.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Claude Melki, Bernadette Lafont, Jean-Pierre Marielle, Chantal Goya, Marcel Dalio
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Remarques :
Gilbert Melki est le neveu de Claude Melki.