28 décembre 2022

Le Prix du danger (1983) de Yves Boisset

Le Prix du dangerDans un futur proche, un jeu télévisé intitulé Le Prix du danger fait fureur. Les règles sont simples : un homme doit parvenir à rejoindre un endroit secret, en échappant à cinq traqueurs chargés de le tuer. Si le candidat gagne, il se voit attribuer la somme de 1 million de dollars, ce qui n’est encore jamais arrivé. Le tout se déroule en pleine ville, filmé et retransmis en direct sur la chaîne de télévision CTV. François Jacquemard, un jeune chômeur, veut sortir de son quotidien morose et malgré les réticences de sa compagne, Marianne, décide de participer au jeu…
Le Prix du danger est un film d’anticipation français réalisé par Yves Boisset. Le scénario est basé sur la nouvelle du même nom de l’auteur de science-fiction américain Robert Sheckley, parue en 1958. Il s’agit d’une exploration des dérives possibles des divertissements de masse et plus particulièrement de la télévision. Yves Boisset ne donne pas dans la subtilité : ses personnages sont d’un cynisme caricatural et la cruauté est poussée à son maximum. S’il fut reproché au cinéaste le caractère invraisemblable de l’ensemble, la polémique à sa sortie a surtout porté sur sa violence et Yves Boisset fut accusé de complaisance. Ce reproche parait moins évident aujourd’hui ; avec le recul, c’est surtout le coté visionnaire du propos qui nous frappe.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Gérard Lanvin, Michel Piccoli, Marie-France Pisier, Bruno Cremer, Andréa Ferréol
Voir la fiche du film et la filmographie de Yves Boisset sur le site IMDB.

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Le Prix du dangerMichel Piccoli et Gérard Lanvin dans Le Prix du danger de Yves Boisset.

Le Prix du dangerCatherine Lachens, Marie-France Pisier et Bruno Cremer dans Le Prix du danger de Yves Boisset.

Remarque :
* En 1987 sort le film américain Running Man de Paul Michael Glaser, qui présente de nombreuses similitudes avec le film de Yves Boisset. Dans les années 1990, une plainte de l’équipe du Prix du danger est déposée à l’encontre de Running Man pour plagiat. Michael Glaser déclare s’être inspiré pour son film d’un roman de Stephen King sorti en 1982, publié sous le pseudonyme de Richard Bachman, Running Man (The Running Man). Les plaignants remportent le procès en première instance, perdent en appel, puis gagnent en cassation. Néanmoins, ils ont beaucoup de mal à obtenir le dédommagement financier demandé (s’élevant à plus d’un million de francs, soit plus de 150 000 €. Les procédures, longues, surtout en frais d’avocats, aboutissent à de faibles dommages financiers pour les plaignants. (Source Wikipédia)

2 novembre 2022

Si j’étais un espion (1967) de Bertrand Blier

Titre complet : « Si j’étais un espion (Breakdown) »

Si j'étais un espionLe docteur Lefebvre, veuf qui mène une vie tranquille avec sa fille, compte parmi ses patients un dépressif dénommé Guérin. Celui-ci change souvent d’adresse. Il est recherché par sa femme et par des inconnus qui surveillent le docteur, le cambriolent, le menacent…
Si j’étais un espion est le premier long métrage de fiction de Bertrand Blier qui avait alors 28 ans. S’il est auteur de l’idée originale avec Antoine Tudel, il n’en a pas écrit le scénario. C’est un film en noir et blanc où s’installe une atmosphère intrigante assez intense. On ne sait vraiment d’où vient le danger, ni même quel est ce danger. Le fait d’avoir un individu quelconque donne des accents kafkaïens à cette histoire. Bertrand Blier met en scène pour la première fois Bernard Blier, son père. A noter qu’il n’y a pas d’humour, le futur style Bertrand Blier n’est pas encore perceptible. La musique est de Serge Gainsbourg. Le film fut un échec commercial, il aurait mérité mieux.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Bernard Blier, Bruno Cremer, Patricia Scott, Claude Piéplu, Suzanne Flon
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Remarque :
* Le film est ressorti après restauration à Cannes 2022.

Si j'étais un espionBruno Cremer et Bernard Blier dans Si j’étais un espion de Bertrand Blier.

12 mai 2019

1 homme de trop (1967) de Costa-Gavras

1 homme de tropEn 1943, un commando de résistants d’un maquis des Cévennes prend d’assaut une prison gardée par les allemands dans le but de libérer douze condamnés à mort. L’opération est une réussite mais, dans leur fuite, les maquisards réalisent qu’ils ont libéré treize prisonniers au lieu de douze. Ils se demandent s’il ne s’agirait pas d’un mouchard…
Adapté du roman homonyme et autobiographique de Jean-Pierre Chabrol, 1 homme de trop est le deuxième long métrage de Costa-Gavras. Sans avoir l’efficacité de ses réalisations ultérieures, le film est assez percutant par sa profusion de scènes d’action très réalistes sur les actions des maquisards. Costra-Gavras l’a décrit comme un « western dans le maquis ».  C’est un film sur un groupe, plus que sur des individualités, mais le réalisateur parvient à donner une certaine épaisseur à tous ses personnages. Il est aidé, il est vrai, par un beau plateau d’acteurs. Pas vraiment de contenu politique même sous-jacent, si ce n’est une réflexion sur l’absurdité de la guerre. L’ensemble est très prenant.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Charles Vanel, Bruno Cremer, Jean-Claude Brialy, Michel Piccoli, Gérard Blain, Claude Brasseur, Jacques Perrin, François Périer, Pierre Clémenti
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Remarques :
* Le producteur est le canadien Harry Saltzmann, le producteur des premiers James Bond,  car le premier film de Costa-Gavras, Compartiment tueurs, avait très bien marché aux Etats-Unis.
* Le film n’eut que peu de succès à l’époque. Le réalisateur pense aujourd’hui que le refus de s’engager du personnage joué par Piccoli a beaucoup gêné en France parce que le mythe d’une France entière soutenant la Résistance était encore très présent dans les esprits.
* Dans la réalité, l’auteur, Jean-Pierre Chabrol (aucun lien avec le cinéaste), était le treizième homme. Il était beaucoup plus jeune (19 ans) que Piccoli. Il s’est finalement engagé dans la Résistance, dans la brigade du Languedoc formée de soldats issus des maquis du sud, ce qui l’a conduit jusqu’à Berlin.

1 homme de trop
Michel Piccoli, Bruno Cremer et Jean-Claude Brialy dans 1 homme de trop de Costa-Gavras.

17 février 2012

Bye bye, Barbara (1969) de Michel Deville

Bye bye, BarbaraUne jeune femme, pieds nus en manteau de vison blanc, fait irruption dans un bar de Biarritz. Elle semble en fuite. Le séducteur Jérôme, journaliste sportif frivole, la prend sous son aile et l’héberge pour la nuit. Le lendemain, elle rentre avec lui à Paris mais le soir même, elle est morte… Bye bye Barbara est l’un des films issus de la collaboration de Michel Deville avec Nina Companéez. Ils réussissent à faire une fusion entre la comédie et le film policier mondain tout en jouant les contrastes : face à la froideur et au machiavélisme du monde de Hugo Michelli (Bruno Cremer), ils opposent la légèreté, la désinvolture du journaliste. Le premier est un monde où l’amour enferme, rend esclave, le second est un monde où l’amour libère avec charme et douceur. Philippe Avron manque sans doute un peu de charisme mais il est finalement assez convaincant avec un jeu qui évoque Belmondo. La mise en scène et en images de Michel Deville est superbe, élégante avec une belle harmonie des couleurs. Le rythme est enlevé avec des accélérations appuyées de beaux mouvements de caméra, les dialogues sont assez vifs. Finalement, Bye bye Barbara est loin d’être un film mineur.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Ewa Swann, Philippe Avron, Bruno Cremer, Alexandra Stewart, Michel Duchaussoy
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