2 décembre 2015

The Wicker Man (1973) de Robin Hardy

The Wicker ManLe sergent Howie arrive dans une île écossaise isolée pour enquêter sur la disparition d’une jeune fille. Personne ne semble la connaitre. En tant que chrétien fervent, le policier est choqué par les moeurs très libres en vigueur sur l’île dirigée par Lord Summerisle. Pire encore, il lui semble entrevoir des scènes de rites païens… The Wicker Man (= l’homme d’osier) est un film vraiment très étrange. Son scénario a été écrit par Anthony Shaffer que l’on connait plus en tant qu’auteur du très beau Sleuth (Le Limier, 1972). Le film est souvent classé parmi les films d’horreur mais il n’y a aucune scène terrifiante. Il a été conçu pour proposer une alternative au gothique anglais de la Hammer. Le scénario est indéniablement le point fort du film : comme le policier que l’on suit dans son enquête, on ne comprend pas vraiment ce qui se passe sur cette île pendant une grande partie du film (plus que jamais, il important de ne pas lire trop de commentaires sur le film avant de le voir). La symbolique tient une certaine place dans ce récit avec des références appuyées à Alice au Pays des Merveilles. L’interprétation est de très bon niveau avec, notamment,  un excellent Christopher Lee. La musique occupe une bonne place et l’ensemble fleure bon les années soixante-dix. The Wicker Man a été longtemps impossible à voir avant de refaire surface il y a une dizaine d’années. C’est un film très particulier mais qui mérite d’être découvert.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Edward Woodward, Christopher Lee, Britt Ekland
Voir la fiche du film et la filmographie de Robin Hardy sur le site IMDB.

Lire aussi : une analyse du film sur le site DVDClassik (à lire plutôt *après* avoir vu le film car une partie du contenu y est dévoilée).

Remarques :
* Robin Hardy a fait une suite en… 2011 : The Wicker Tree (apparemment très mauvais). A 82 ans, ce fut son troisième film.
* Le film ayant pratiquement disparu de la circulation pendant de nombreuses années, le bruit a couru que Rod Stewart avait racheté toutes les copies pour les détruire du fait des scènes où l’on voit Britt Ekland, sa petite amie, nue. C’est bien évidemment faux (cette affabulation est probablement inspirée de ce qui est arrivé à Extase).
* Britt Ekland est doublée : son accent suédois sur une île isolée d’Ecosse aurait détonné.
* Christopher Lee a accepté de jouer le rôle gratuitement.
* Christopher a déclaré qu’il considérait The Wicker Man comme son meilleur film.
* Remake : The Wicker Man de Neil LaBute (2006) avec Nicolas Cage dans le rôle du policier et Ellen Burstyn, remake généralement jugé très mauvais par ceux qui l’ont vu.

The Wicker Man
Edward Woodward et Christopher Lee dans The Wicker Man de Robin Hardy.

11 mars 2015

Le Retour de l’abominable Dr. Phibes (1972) de Robert Fuest

Titre original : « Dr. Phibes Rises Again »

Le retour de l'abominable Dr. PhibesTrois ans après sa « disparition » à la fin de L’abominable Dr. Phibes, le docteur revient à la vie grâce à un mécanisme prévu pour se déclencher à un moment précis. Il doit maintenant se rendre en Egypte pour faire revenir à la vie sa douce Victoria. Hélas, il découvre que le vieux parchemin qui devait le guider lui a été volé… Comme la plupart des suites, Le Retour de l’abominable Dr. Phibes est plutôt moins réussi que son prédécesseur. D’une part, l’effet de surprise n’est plus là et le scénario semble moins cohérent : certes, le fait de situer une grande partie de l’action en Egypte permet d’introduire toutes sortes de mécanismes aussi élaborés que mortels mais les meurtres manquent d’un plan d’ensemble (comme de suivre les plaies d’Egypte dans le précédent volet). Le Retour de l’abominable Dr. Phibes reste plaisant à regarder grâce à son côté totalement loufoque. Rien n’est sérieux ici et l’humour y est dans un sens plus marqué que dans le premier (l’affiche est plus terrifiante que le film). Le troisième volet qui était prévu ne verra jamais le jour.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Vincent Price, Robert Quarry, Peter Cushing, Peter Jeffrey, Hugh Griffith
Voir la fiche du film et la filmographie de Robert Fuest sur le site IMDB.

Voir les autres films de Robert Fuest chroniqués sur ce blog…

Le Retour de l'abominable Dr. Phibes (1972) de Robert Fuest

10 mars 2015

L’abominable Dr. Phibes (1971) de Robert Fuest

Titre original : « The Abominable Dr. Phibes »

L'abominable Dr. PhibesDans les années 1920, un mystérieux personnage, vêtu d’une grande cape noire, assassine des médecins avec une mise en scène qui intrigue Scotland Yard… L’abominable Dr. Phibes est un film très étonnant. Il faut sans doute le classer dans les films d’horreur du fait des meurtres perpétrés, mais l’inventivité et l’humour déployé le mettent indéniablement à part. L’inventivité est évidente dans les mises en scène pour donner la mort, se calquant sur les dix plaies d’Egypte de la Bible, mais cette inventivité est aussi présente dans l’intérieur de la demeure du Docteur Phibes, ses automates et son propre personnage (il a une façon de boire le champagne qui n’est pas banale…) L’humour est tout aussi omniprésent, dans l’excès de raffinement des mises en scène macabres et surtout chez les policiers enquêteurs. Vincent Price est bien entendu l’acteur idéal pour le rôle du docteur maléfique. Il a un jeu démonstratif malgré son visage figé. L’ensemble n’est pas à prendre au sérieux, L’abominable Dr. Phibes est avant tout un divertissement.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Vincent Price, Joseph Cotten, Hugh Griffith, Virginia North, Peter Jeffrey
Voir la fiche du film et la filmographie de Robert Fuest sur le site IMDB.

Voir les autres films de Robert Fuest chroniqués sur ce blog…

Remarque :
* Robert Fuest, qui aurait presque totalement réécrit le scénario, a débuté comme Art Director de la série Chapeau melon et Bottes de cuir dont il a également réalisé quelques épisodes. Il a effectivement une certaine similitude avec cette série dans les mises en scène excessivement élaborées.
* On peut supposer que le film (avec ses références bibliques) a été l’une des sources d’inspiration de David Fincher pour Seven.

L'abominable Dr. Phibes de Robert Fuest

6 juillet 2014

Panic sur Florida Beach (1993) de Joe Dante

Titre original : « Matinee »

Panic sur Florida BeachEn pleine Crise des missiles de Cuba (1962), sur les iles Key West au sud de la Floride, un producteur de films d’horreur arrive pour tester un nouveau système de projection capable de faire vibrer les sièges et d’autres effets. En grand amateur de ce genre de films, le jeune Gene est ravi. Fils de militaire, il vient d’emménager et n’a pas encore d’amis… Avec Matinee, Joe Dante a voulu réaliser un hommage aux films d’horreur de série B des années cinquante et soixante. Pour bien montrer l’aspect métaphorique de ces films qui jouaient avec la peur d’une guerre nucléaire, il mêle habilement à son histoire une crise historique qui engendra une panique bien réelle. Les deux peurs se superposent et se télescopent. L’ensemble est amusant et plutôt attachant avec toute la bonhommie apportée par John Goodman. Le film permet au spectateur de retrouver son âme d’enfant…
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: John Goodman, Cathy Moriarty, Simon Fenton
Voir la fiche du film et la filmographie de Joe Dante sur le site IMDB.
Voir les autres films de Joe Dante chroniqués sur ce blog…
Voir les livres sur Joe Dante

Remarque :
Le personnage interprété par John Goodman est basé sur le showman William Castle dont la signature visuelle était effectivement de se montrer de profil avec son cigare (d’une façon qui rappelle Hitchcock dans sa série TV Alfred Hitchcock Presents, à ceci près qu’il est assis). William Castle a réalisé, et parfois produit, plus d’une cinquantaine de films de série B entre 1943 et 1974. Pour son film The Tingler (Le désosseur de cadavres, 1959), il a fait installer dans certaines salles des fauteuils à vibrations (système « Percepto » : un petit moteur de dégivrage d’aile d’avion de la Seconde Guerre mondiale placé dans l’assise du siège). Il a également conçu des systèmes pour effleurer les jambes des spectateurs et bien d’autres effets. Son film le plus réputé est House on Haunted Hill (La nuit de tous les mystères, 1959), film qui a donné à Hitchcock l’idée de faire Psychose.
Voir l’autobiographie de William Castle (en anglais) …

12 juin 2014

La Chute de la maison Usher (1960) de Roger Corman

Titre original : « House of Usher »

La chute de la maison UsherPhilip Winthrop se rend à cheval au manoir des Usher, afin de rendre visite à Madeline Usher avec laquelle il s’est fiancé quelques mois plus tôt à Boston. Il se rend compte que Madeline et son frère Roderick sont atteints d’une étrange maladie et qu’ils sont hantés par la mort qui les ronge… Adapté du roman homonyme d’Edgar Allan Poe, La Chute de la maison Usher est la première des huit adaptations de cet écrivain que Roger Corman mettra en scène. Ce sont principalement ces huit films qui vaudront au réalisateur une certaine reconnaissance. Par rapport à la version muette de Jean Epstein, les décors sont plus classiques mais l’atmosphère reste très particulière et forte, Roger Corman jouant beaucoup sur la suggestion. Le film montre une belle intensité qui culmine dans un final de plus en plus inquiétant. Vincent Price est ici assez rigide, plutôt sobre dans son jeu ce qui sied parfaitement à son personnage. Comme toujours avec Corman, malgré la rapidité de tournage et un budget très modéré, la qualité de réalisation est indéniable.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Vincent Price, Mark Damon, Myrna Fahey, Harry Ellerbe
Voir la fiche du film et la filmographie de Roger Corman sur le site IMDB.

Voir les autres films de Roger Corman chroniqués sur ce blog…
Voir les livres sur Roger Corman

Remarque :
Le scénario de cette adaptation a été écrit par Richard Matheson. L’écrivain de science-fiction (auteur entre autres de L’homme qui rétrécit et de Je suis une légende) continuera d’écrire pour Roger Corman d’autres adaptations de Poe.

Autres adaptations :
La Chute de la maison Usher de Jean Epstein (1928)
The Fall of the House of Usher de l’anglais Ivan Barnett (1949)
Revenge in the House of the Usher (La Chute de la maison Usher) de Jesús Franco (1982)
The House of Usher (La Maison des Usher) d’Alan Birkinshaw (1989) avce Oliver Reed
The Fall of the House of Usher: A Gothic Tale for the 21st Century de ken Russell (2002)

2 avril 2014

Le Bal des vampires (1967) de Roman Polanski

Titre original : « The Fearless Vampire Killers »
Autre titre : « Dance of the Vampires »

Le bal des vampiresLe vieux professeur Abronsius, expert en chauve-souris, arrive dans un petit village enneigé de Transylvanie avec son assistant. Ils espèrent récolter des preuves de l’existence des vampires. Ils font halte dans l’auberge où ils vont être le témoin d’évènements surprenants… Après le sérieux Répulsion, Roman Polanski nous avait déjà montré son humour (noir) dans Cul-de-sac mais cette fois il va beaucoup plus loin avec Le Bal des vampires. Il n’y a en effet absolument rien de sérieux ici et le fait d’utiliser tous les codes du genre pour les tourner en dérision a quelque peu irrité les amateurs de films de vampires à l’époque. Il faut dire que Polanski ne respecte rien : qu’un vampire soit homosexuel, passe encore, mais qu’un vampire ne craigne pas un crucifix montré devant lui sous prétexte qu’il est juif, là cela ne va plus du tout ! Le bal des vampiresIl mâtine sa parodie d’un humour multi-facettes, certaines scènes sont même dans la grande veine de l’humour slapstick du cinéma muet. Petit délice, Le Bal des vampires reste hilarant même lorsqu’on le connait très bien pour l’avoir vu à de nombreuses reprises. La prestation de l’acteur irlandais Jack MacGowran est incroyable, absolument désopilant d’un bout à l’autre en vieux scientifique farfelu, avec son allure d’Albert Einstein d’‘opérette. Face à lui, le jeu de Roman Polanski est plus sage, presque timide. Pour un peu, on en oublierait de faire attention à belle photographie et aux décors assez remarquables.
Elle:
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Jack MacGowran, Roman Polanski, Alfie Bass, Sharon Tate, Ferdy Mayne
Voir la fiche du film et la filmographie de Roman Polanski sur le site IMDB.
Voir les autres films de Roman Polanski chroniqués sur ce blog…

Voir les livres sur Roman Polanski

Remarques :
* A sa sortie, le titre complet américain était : « The Fearless Vampire Killers or: Pardon Me, But Your Teeth Are in My Neck » (= Les intrépides chasseurs de vampires ou : Pardonnez moi mais je crois que vous avez planté vos dents dans mon cou.)
* C’est sur ce film que Roman Polanski a rencontré Sharon Tate qu’il épousera peu après.
* Le Bal des vampires est surtout une parodie des films de la Hammer, compagnie de production britannique spécialisée dans les films d’horreur.
* A sa sortie aux Etats Unis, le producteur Martin Ransohoff a coupé 16 minutes de film, rajouté une courte séquence de dessin animé avant le générique pour bien montrer qu’il s’agissait d’une comédie, refait le doublage de certains acteurs et rajouté au titre « Pardon me, but… »

Le Bal des vampires (The Fearless Vampire Killers)Roman Polanski et Jack MacGowran dans Le Bal des vampires (The Fearless Vampire Killers) de Roman Polanski.

8 mars 2014

Rosemary’s Baby (1968) de Roman Polanski

Rosemary's BabyRosemary et Guy louent un appartement au dernier étage d’un immeuble qui a été le théâtre d’évènements tragiques. Ils font rapidement connaissance de leurs voisins, un couple âgé, qui se révèlent être si serviables et prévenants que Rosemary les trouve plutôt envahissants…
Rosemary’s Baby est au départ un roman d’Ira Levin dont le producteur William Castle (1), spécialisé dans les films d’horreur, avait acquis les droits. C’est la Paramount qui lui demande de le faire réaliser par le jeune Roman Polanski. Il s’agit d’une adaptation extrêmement fidèle au roman, l’une des plus fidèles qui soient. Polanski sait parfaitement jouer avec ce qu’il ne montre pas et évite tous les effets habituels des films d’horreur. C’est cela qui lui donne toute sa force, qui crée un léger malaise qui s’amplifie pour se transformer en angoisse. Il sait aussi semer puis entretenir le doute : sommes-nous effectivement face à un complot satanique ou d’une simple paranoïa ? Mia Farrow fait une superbe prestation. Le perfectionniste Roman Polanski a fait un travail remarquable, utilisant des focales courtes pour nous faire adopter le point de vue de Rosemary et montrant une certaine dextérité dans de longs plans-séquences. Après l’échec commercial de Cul-de-sac et du Bal des Vampires (qui sont pourtant deux merveilleux films), Polanski va enfin connaitre le succès avec Rosemary’s Baby qui reste aujourd’hui l’un des films majeurs du genre.
Elle:
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Mia Farrow, John Cassavetes, Ruth Gordon, Sidney Blackmer
Voir la fiche du film et la filmographie de Roman Polanski sur le site IMDB.
Voir les autres films de Roman Polanski chroniqués sur ce blog…

Voir les livres sur Roman Polanski

Remarques :
* Lorsque Rosemary téléphone à l’acteur devenu aveugle, c’est la voix de Tony Curtis qui lui répond. Mia Farrow l’ignorait. Le fait qu’elle cherche à identifier cette voix qu’elle connait ajoute à son trouble apparent. Roman Polanski dit l’avoir fait dans ce but.
* C’est Mia Farrow qui chante la petite contine pendant le générique.
* Le bébé nait en juin 1966, soit 6/66.
* William Castle raconte dans son autobiographie qu’il a reçu un flot de lettres de menace de mort après la sortie du film.

(1) William Castle fait une brève apparition dans le film dans la scène de la cabine téléphonique.

rosemary's baby
John Cassavetes et Mia Farrow dans Rosemary’s baby de Roman Polanski.

12 février 2013

Shining (1980) de Stanley Kubrick

Titre original : « The Shining »

ShiningUn ex-professeur qui essaie d’écrire un roman est embauché pour garder un vaste hôtel isolé dans les montagnes du Colorado pendant les longs mois d’hiver. Avec sa femme et son jeune fils, ils vont rester seuls pendant de nombreux mois dans cette immense demeure qui reste marquée par son passé…… Adaptation d’un roman de Stephen King, Shining est l’un des films les plus effrayants qui soient, l’irruption de la folie meurtrière chez un écrivain en panne d’inspiration sous l’influence de phénomènes plutôt surnaturels. Kubrick ne se conforme à aucun moment aux règles classiques du genre de l’épouvante pour livrer un film très créatif et totalement inégalé, un film qui peut être abordé et interprété de multiples manières. Dans sa forme, Shining est une merveille : tourné presque entièrement à la Steadycam, procédé alors très nouveau, le film regorge de plans audacieux, de travelings inoubliables comme ces plans où l’on suit le petit garçon qui pédale à toute allure sur son tricycle. Stanley Kubrick utilise merveilleusement le dédale des interminables couloirs, l’immensité des pièces et l’atmosphère de cette vaste bâtisse du début du siècle. La minutie et le perfectionnisme légendaire du réalisateur transparaît dans chacune des scènes. Shining est un film à nul autre pareil.
Elle: 4 étoiles
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Jack Nicholson, Shelley Duvall, Danny Lloyd
Voir la fiche du film et la filmographie de Stanley Kubrick sur le site IMDB.
Voir les autres films de Stanley Kubrick chroniqués sur ce blog…

Remarques :
Shining* La version initiale et complète dure 146 minutes. Après quelques jours d’exploitation, Kubrick a coupé la scène finale (un happy end qui montrait Wendy et Danny à l’hôpital pour nous faire savoir qu’ils étaient sauvés) et ramené ainsi la durée à 142 minutes. Pour la sortie en Europe, des coupes furent faites par le réalisateur pour faire une version de 115 minutes ; les coupes portent surtout sur Tony, l’ami imaginaire du garçon et sur l’explication de ses pouvoirs.

* L’hôtel qui a servi pour le tournage des extérieurs est le Timberline Lodge sur la montagne Mt Hood dans l’Oregon, hôtel qui, lui, reste ouvert pendant l’hiver…! Les intérieurs ont été tournés en studios en Angleterre.

* Stephen King a précisé que le titre The Shining lui avait été inspiré par les paroles d’Instant Karma de John Lennon (« We all shine on…… »)

Diane Arbus - Jumelles identiques (Roselle, New Jersey, 1967)* L’image des deux fillettes est très directement inspirée (on pourrait même dire, copiée) de la célèbre photographie de Diane Arbus : « Jumelles identiques (Roselle, New Jersey, 1967) »

* Stanley Kubrick avait pris soin que Danny Lloyd (âgé de 6 ans) ne se rende pas compte du contenu réel du film. L’enfant pensait jouer dans un film classique. Danny Lloyd n’a vu une version expurgée qu’à l’âge de 13 ans et n’a pu voir le film en entier qu’à l’âge de 17 ans.

* Le proverbe « All work and no play makes Jack a dull boy », bêtement traduit par « Un tien vaut mieux que deux tu l’auras », signifie en réalité « à toujours travailler sans pouvoir s’amuser, les enfants s’abrutissent », ce qui donne un sens ironique et plus monstrueux à la scène.

20 décembre 2012

La piel que habito (2011) de Pedro Almodóvar

La piel que habitoUne jeune femme est retenue prisonnière dans un grand manoir par un chirurgien qui expérimente sur elle une nouvelle peau transgénique… Pedro Almodovar, lui, expérimente dans le domaine du thriller fantastique à la frontière de l’horreur. Selon ses affinités, on peut trouver l’histoire de La piel que habito totalement extravagante ou cordialement déjantée. Almodovar parvient à installer un climat qui met très mal à l’aise, du moins lorsque l’on n’est pas attiré par les scènes de charcutage (finalement, on ne voit heureusement que très peu). Bien évidemment, on peut s’amuser à retrouver tous les sujets de prédilection du cinéaste dans un tout autre cadre, mais la volonté de déranger et de choquer est bien trop manifeste, la démarche manque de subtilité. Antonio Banderas semble absent.
Elle:
Lui : 1 étoile

Acteurs: Antonio Banderas, Elena Anaya, Marisa Paredes, Jan Cornet
Voir la fiche du film et la filmographie de Pedro Almodóvar sur le site IMDB.

Voir les autres films de Pedro Almodóvar chroniqués sur ce blog…

Remarques :
* Le film est adapté du roman de Thierry Jonquet Mygale.
* La piel que habito peut se traduire par « la peau dans laquelle je vis ».

9 avril 2012

Frankenstein (1910) de J. Searle Dawley

Frankenstein (Muet, 12 minutes) La première adaptation du roman de Mary Shelley au cinéma est une production Edison de 1910. Le négatif original a hélas brulé dans un incendie quelques années plus tard. Il n’existe aujourd’hui qu’une seule copie de ce Frankenstein connue au monde ; elle fut découverte dans les années soixante-dix par Al Dettlaff, collectionneur du Wisconsin (décédé en 2005), dans un lot qu’il avait acheté vingt ans plus tôt. Il a tenté, en vain, de le revendre à l’AFI (American Film Institute) pour 1 million de dollars. Les copies de cette copie que l’on peut voir aujourd’hui sont en très mauvais état mais elles nous permettent de réaliser à quel point le film était assez élaboré pour son époque. Le film est fidèle au roman, avec une fin assez mystique. Contrairement aux versions suivantes, le monstre de Frankenstein est ici un être créé de toutes pièces, dans un chaudron (1). James Dawley utilise des plans d’un mannequin en train de brûler et de se décomposer sous l’effet de la chaleur et passe le film à l’envers, ce qui est assez convaincant. Le monstre est assez réussi, d’un aspect grotesque et terrifiant. Le film ne comporte hélas aucun gros plan, ni de plan rapproché (absence habituelle pour un film de cette époque). Le maquillage très élaboré du monstre était l’œuvre de l’acteur lui-même, Charles Ogle, acteur de théâtre. Le film est volontairement dénué de toute scène trop choquante et de tout meurtre pour permettre une distribution la plus large possible. Frankenstein eut ainsi un grand succès populaire, ce fut l’un des plus grands succès des studios Edison. Plus que tout autre, il marque la naissance d’un genre : le film d’horreur.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Mary Fuller, Charles Ogle, Augustus Phillips
Voir la fiche du film et la filmographie de J. Searle Dawley sur le site IMDB.

Remarques :
James Searle Dawley est l’un des tous premiers réalisateurs américains professionnels. Il prétendait même être le premier, affirmation qu’il argumentait en soulignant qu’avant lui le caméraman décidait de tout. Il fut engagé par Edwin Porter en 1907. Il a dirigé D.W. Griffith dans Rescued from an Eagle’s Nest (1908). Son adaptation de Frankenstein reste son film le plus célèbre.

(1) Le roman de Mary Shelley ne donne aucune précision sur la création du monstre.

 

Adaptations suivantes du roman de Mary Shelley :
The Strange Story of Sylvia Gray de Charles Gaskill (1914) pour Vitagraph (film perdu)
Il mostro di Frankenstein de Eugenio Testa (1921) (film perdu)
Frankenstein de James Whale (1931) avec Boris Karloff