11 avril 2017

Une belle fille comme moi (1972) de François Truffaut

Une belle fille comme moiPour écrire une thèse de sociologie sur les femmes criminelles, le jeune Stanislas Prévine se rend en prison pour interviewer Camille Bliss, accusée d’avoir tué l’un de ses amants. Camille commence à lui raconter son parcours qui fut quelque peu mouvementé… Une belle fille comme moi apparaît comme étant un film plutôt mineur dans la filmographie de François Truffaut. Il a réalisé cette comédie légère pour se changer les idées après le grave Les deux Anglaises et le continent. Par certains côtés, ce pourrait être le pendant féminin à L’homme qui aimait les femmes mais sans avoir la brillance de ce dernier. Il y a de belles trouvailles d’humour (les bruitages de Formule 1, le « dératiseur catholique », …) mais l’ensemble manque de rythme malgré la grande vitalité de Bernadette Lafond et paraît presque un peu bâclé. Comme le précise le générique de fin, c’est le premier vrai rôle au cinéma pour André Dussollier, très gauche comme son personnage l’exige, et aussi pour Anne Kreis que Truffaut fait jouer comme Claude Jade. Une belle fille comme moi est plaisant, sans plus.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Bernadette Lafont, Claude Brasseur, Charles Denner, Guy Marchand, André Dussollier, Philippe Léotard
Voir la fiche du film et la filmographie de François Truffaut sur le site IMDB.

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Remarque :
* Une fois le film achevé, François Truffaut s’est aussitôt lancé dans la préparation de La Nuit américaine sans même assurer la promotion de son film.

Une belle fille comme moi
Bernadette Lafont et le jeune (25 ans) André Dussollier dans Une belle fille comme moi de François Truffaut.

Une belle fille comme moi
Bernadette Lafont et Philippe Léotard dans Une belle fille comme moi de François Truffaut.

3 avril 2017

Snobs! (1962) de Jean-Pierre Mocky

Snobs!Le directeur d’une coopérative laitière se noie dans une cuve. Des quatre directeurs adjoints, celui qui obtiendra le contrat de l’économe des écoles sera assuré de prendre sa place. Les stratégies sournoises vont fleurir… Snobs! est le troisième film de Jean-Pierre Mocky, sa première comédie. Il s’agit d’un portrait très caustique des notables de province (à noter que le terme snob était visiblement plus global dans son usage à cette époque). Bourgeois, militaires et évêque, personne n’est épargné : ils ont tous une bizarrerie, une lubie. Les bonnes œuvres sont centrées sur les enfants (sans qu’il y ait d’allusion explicite à la pédophilie, même si l’un d’entre eux en est proche). L’humour est omniprésent mais jamais vraiment méchant. Le film fit néanmoins scandale et fut rapidement retiré de l’affiche pour ressortir à la fin des années soixante-dix. L’ensemble est un peu brouillon et a sans doute un peu vieilli mais le plateau d’acteurs finit de le rendre attrayant : même Pierre Dac y fait une courte apparition.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Francis Blanche, Elina Labourdette, Michael Lonsdale, Gérard Hoffman, Noël Roquevert, Jacques Dufilho
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Remarques :
* Le film a été tourné dans la Manche, à Granville.

Snobs
Elina Labourdette, Francis Blanche (bérêt blanc) et Jean Galland (l’évêque) dans Snobs! de Jean-Pierre Mocky.

Snobs
Jean Tissier, Jacques Dufilho et Gérard Hoffman dans Snobs! de Jean-Pierre Mocky.

Snobs
Michael Lonsdale et Noël Roquevert dans Snobs! de Jean-Pierre Mocky.

20 janvier 2017

Le diable par la queue (1969) de Philippe de Broca

Le Diable par la queuePour garder leur château délabré, une famille de nobles désargentés l’a transformé en hôtel. Mais comme les clients se font rares, ils s’arrangent avec le petit garagiste local pour que les voyageurs y fassent une halte forcée. Cela va amener au château des personnes très différentes  dont un cambrioleur de banques… Ecrit par Daniel Boulanger et découpé par Claude Sautet, Le diable par la queue est souvent décrit comme « marqué par l’esprit de Mai 68 » (en réalité, ce qualificatif s’appliquerait beaucoup plus justement au film précédent de Philippe de Broca, Le Roi de cœur tourné en… 1966). Il est certainement plus exact de dire qu’il s’agit d’une comédie légère et loufoque, gentiment amorale. Rien n’est sérieux ici, on séduit, on joue avec l’amour, sous toutes ses formes. Le film est empreint d’un plaisir communicatif. Yves Montand s’est visiblement bien amusé à composer ce méridional exubérant et charmeur et Marthe Keller en jeune nymphe aux longues jambes apporte une belle touche de fraîcheur mutine. Il y a de bonnes trouvailles de scénario, l’ensemble est fluide ; on s’amuse beaucoup.
Elle: 4 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Yves Montand, Madeleine Renaud, Maria Schell, Marthe Keller, Jean Rochefort, Jean-Pierre Marielle, Claude Piéplu, Xavier Gélin
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Caméo :
Philippe de Broca interprète l’un des campeurs suédois.

Le diable par la queue
Madeleine Renaud et Yves Montand dans Le Diable par la queue de Philippe de Broca.

Le Diable par la queue
Clotilde Joano, Madeleine Renaud, Maria Schell et Marthe Keller dans Le Diable par la queue de Philippe de Broca (photo publicitaire).

Le Diable par la queue
Marthe Keller dans Le Diable par la queue de Philippe de Broca (photo publicitaire).

4 janvier 2017

Drôle de couple II (1998) de Howard Deutch

Titre original : « The Odd Couple II »

Drôle de couple IIDix-sept ans après leur dernière rencontre, Oscar apprend que son fils va se marier avec la fille de Felix. Ils se retrouvent pour aller assister au mariage dans le sud de la Californie. Dès le début de leurs retrouvailles, cela se passe mal : Felix se foule la cheville et ce n’est que le début d’un voyage passablement mouvementé… Trente ans après Drôle de couple (c’est presque un record pour une suite), la Paramount réunit à nouveau Walter Matthau et Jack Lemmon pour Drôle de couple II. Maintenant septuagénaires, les deux acteurs se connaissent bien puisqu’ils ont déjà fait dix films ensemble. Et c’est de nouveau Neil Simon qui écrit le scénario, cette fois directement pour le cinéma, ce n’est pas l’adaptation d’une pièce. L’humour repose sur les dialogues avec beaucoup de one-liners (bons mots et réparties en une seule phrase) assez brillantes et sur un enchainement de mini-catastrophes qui peut paraître un peu excessif. Mais l’ensemble reste amusant grâce à ses deux comédiens principaux. C’est l’occasion de les voir ensemble pour la dernière fois, un tandem de grands acteurs de comédies. Pour les deux, Drôle de couple II sera leur avant-dernier film.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Jack Lemmon, Walter Matthau
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Drôle de couple 2
Walter Matthau et Jack Lemmon dans Drôle de couple II de Howard Deutch.

Drôle de couple 2
Jack Lemmon et Walter Matthau dans Drôle de couple II de Howard Deutch.

3 janvier 2017

Drôle de couple (1968) de Gene Saks

Titre original : « The Odd Couple »

Drôle de coupleFelix est totalement dévasté par la demande de divorce de sa femme. Ses amis craigne qu’il envisage le suicide. Oscar, journaliste sportif divorcé, lui propose d’emménager chez lui le temps qu’il se remette. Mais leurs tempéraments sont très différents. Oscar aime le désordre de sa vie de célibataire alors que Felix a la manie de tout ranger… Drôle de couple est basé sur une pièce de Neil Simon qui en a écrit l’adaptation. C’est une comédie assez amusante avec des dialogues assez enlevés mais qui a du mal à faire oublier ses origines théâtrales. Tout le film repose sur le grand talent de ses deux interprètes principaux : Jack Lemmon et Walter Matthau, ce dernier ayant joué la pièce à Broadway. Il est certainement dommage qu’elle n’ait été réalisée par un réalisateur plus créatif : on pense bien évidemment à Billy Wilder qui avait dirigé les deux acteurs dans The Fortune Cookie (La Grande Combine) deux ans auparavant (Wilder était d’ailleurs le premier choix de la Paramount mais les négociations ne purent aboutir). Drôle de couple fut un énorme succès populaire.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Jack Lemmon, Walter Matthau
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Remarques :
* Le succès poussa Paramount à en faire une série TV (avec Tony Randall et Jack Klugman dans les rôles principaux) qui dura cinq saisons de 1970 à 1975. Une deuxième série TV dura deux saisons en 1982-83. Une troisième série TV est actuellement en cours (2015- ?).
* Au cinéma, une suite vit le jour en 1998.

The Odd Couple
Walter Matthau et Jack Lemmon dans Drôle de couple de Gene Saks.

Drôle de couple
Jack Lemmon, Walter Matthau, Carole Shelley et Monica Evans dans Drôle de couple de Gene Saks.

Drôle de couple
Jack Lemmon et Walter Matthau dans Drôle de couple de Gene Saks.

6 août 2016

La Guerre des Rose (1989) de Danny DeVito

Titre original : « The War of the Roses »

La Guerre des RoseBarbara et Oliver Rose forment un couple aisé et apparemment heureux. Ils décident pourtant de se séparer après presque vingt ans de mariage. Le divorce s’annonce difficile car aucun des deux ne veut quitter la luxueuse maison qu’ils ont ensemble achetée… Basé sur un roman de Warren Adler et réalisé par Danny DeVito, La Guerre des Rose est une comédie d’humour noir sur les charmes du divorce « à l’amiable ». La mise en place est interminable mais lorsque les rapports entre les deux ex-tourtereaux tournent à la bataille rangée, l’humour fonctionne bien sur la surenchère : deux êtres, jusque là sensés, vont perdre tout sens de la mesure, par orgueil et entêtement, au mépris de toute intelligence. La morale, donnée par le conteur Danny DeVito, est de réfléchir à deux fois avant de se précipiter dans un divorce, par définition toujours douloureux. Kathleen Turner fait de montre de charme et de pugnacité, Michael Douglas personnifie une fois de plus un yuppie (c’est un brillant avocat d’affaires), Danny DeVito joue au sage. L’ensemble est amusant, du moins dans la seconde moitié du film. J’avais beaucoup plus apprécié le film à sa sortie, le propos est sans doute moins nouveau aujourd’hui. Il faut noter qu’il est assez rare de voir un film à l’humour si noir produit par une major d’Hollywood.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Michael Douglas, Kathleen Turner, Danny DeVito, Marianne Sägebrecht
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Remarque :
* Le titre fait référence à la guerre des Deux-Roses (War of the Roses en anglais) qui désigne la série de guerres civiles qui ont eurent lieu, entre 1455 et 1485, en Angleterre entre la maison royale de Lancaster et la maison royale d’York, deux branches de la famille des Plantagenêts. La dernière partie de cette guerre est illustrée par la pièce de Shakespeare Richard III, porté à l’écran (entre autres) par Laurence Olivier.

War of the Roses
Kathleen Turner et Michael Douglas dans La Guerre des Rose de Danny DeVito.

War of the Roses
Kathleen Turner et Michael Douglas dans La Guerre des Rose de Danny DeVito.

2 août 2016

Un chef de rayon explosif (1963) de Frank Tashlin

Titre original : « Who’s Minding the Store? »

Un chef de rayon explosifLorsque la directrice d’une chaine de grands magasins découvre que sa fille aime en secret un jeune homme pauvre, maladroit et naïf, elle le fait embaucher dans son plus grand magasin où on lui donnera les tâches les plus ingrates qui soient afin de le ridiculiser… Who’s Minding the Store? (Un chef de rayon explosif) fait partie des nombreux films de Jerry Lewis dirigés par Frank Tashlin, qui a en outre co-écrit le scénario. Les gags sont de bonne qualité avec de petites pointes de génie ici et là. La (célèbre) scène où Jerry Lewis mime une personne tapant à la machine en rythme avec la musique est une merveille ; Jerry Lewis n’a pas son pareil pour de telles scènes, ce qu’il arrive à faire avec son visage est stupéfiant. Il faut citer également l’étonnante scène avec l’aspirateur qui dévore tout (1). L’humour se situe globalement dans le style slapstick avec, une fois de plus, cette façon si particulière de jouer avec le décor et les objets qui rapproche Jerry Lewis de Chaplin ou de Tati. Un grand magasin est l’univers idéal pour cela, formé d’une multitude de petits mondes différents. L’ensemble est bien dosé, sans aucune lourdeur. Un délice.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Jerry Lewis, Jill St. John, Ray Walston, John McGiver, Agnes Moorehead
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(1) A noter que cette scène est citée par Gilles Deleuze dans L’Image-temps :
« Ce n’est plus la machine qui se dérègle et devient folle, comme la machine à nourrir des Temps modernes, c’est la froide rationalité de l’objet technique autonome qui réagit sur la situation et ravage le décor : non seulement la maison électronique et les tondeuses à gazon dans It’s only money, mais les caddies qui détruisent le libre-service (The disorderly orderly) et l’aspirateur qui dévore tout dans le magasin, marchandises, vêtements, clients, revêtement mural (Who’s Minding the Store?). »

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Jerry Lewis dans Un chef de rayon explosif de Frank Tashlin.

8 juin 2016

La Course au mari (1948) de Don Hartman

Titre original : « Every Girl Should Be Married »

La Course au mariAnabel (Betsy Drake) rêve de rencontrer le mari idéal et de fonder un foyer. Lorsqu’elle rencontre fortuitement le docteur Brown, un célibataire endurci, elle sait instantanément que c’est le bon. Elle commence par enquêter pour connaitre tout de lui et va mettre sur pied des stratagèmes très élaborés pour l’attirer à elle… Sur une histoire imaginée par Eleanor Harris, le scénariste et producteur Don Hartman a écrit et réalisé cette comédie assez farfelue (1). Mettant au premier plan la guerre des sexes, La Course au mari se situe un peu dans la veine des comédies screwball de la décennie précédente. L’histoire est abracadabrante, totalement improbable et c’est cette démesure qui fait le charme du film. Il y a de bonnes trouvailles de scénario et beaucoup de rebondissements inattendus. Sur le fond, on peut voir aussi bien l’expression d’une profonde misogynie (les femmes mentent pour mettre le grappin sur un homme) que celle d’une émancipation des femmes (la femme veut pouvoir choisir son mari au lieu de subir l’inverse). Cette ambiguïté (misogynie ou féminisme?) se retrouve dans nombre de comédies screwball et fait partie de leur richesse. Ce qui est moins ambigu, c’est une certaine glorification béate de la famille, que nos yeux modernes trouveront immanquablement caricaturale. C’est également un thème récurrent dans ce type de comédies. Si Cary Grant, très retenu dans son jeu, était alors une grande vedette, tel n’était pas le cas de Betsy Drake dont c’est le premier rôle à l’écran. En pratique, tout le film repose sur elle, elle est de presque toutes les scènes ; le pari était donc assez risqué. Il fut toutefois payant puisque le film rencontra un grand succès à sa sortie. Il est aujourd’hui plutôt mal considéré. À tort…
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Cary Grant, Betsy Drake, Franchot Tone, Diana Lynn
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Remarques :
* Betsy Drake épousera Cary Grant l’année suivante dans la vraie vie. Ils resteront mariés jusqu’en 1962. Pour Cary Grant, il s’agissait de son troisième mariage (et pas le dernier…) Ils s’étaient rencontrés à Londres, un an avant le début du tournage.
* Le film utilise à plusieurs reprises le thème de la chanson La Mer que Charles Trénet venait de composer deux ans auparavant.
* Autre orthographe du titre français : La Course aux maris.

(1) En pratique, il semble qu’Howard Hughes, qui venait de racheter la RKO, ait eu une influence importante sur le tournage (allant jusqu’à donner des instructions précise à Hartman) et qu’il ait autorisé son ami Cary Grant à réécrire certaines scènes.

La course au mari
Betsy Drake et Cary Grant dans La Course au mari de Don Hartman. La femme au centre pourrait être Bess Flower (à vérifier), la figurante la plus célèbre d’Hollywood : 879 films au compteur. En 41 ans de carrière (1923-1964), cela fait une moyenne de plus de 20 films par an!

14 avril 2016

International House (1933) de A. Edward Sutherland

International HouseA l’hôtel International House de la ville chinoise de Wu-Hu, des représentants des grandes puissances arrivent pour tenter d’acquérir l’invention du Professeur Wong : un procédé pour transmettre les images par la voie des airs… L’histoire de cette comédie loufoque et débridée n’est qu’un prétexte pour avoir des personnages très différents. Nous sommes là dans un genre proche des Marx Brothers avec des jeux de mots qui fusent et situations totalement farfelues. Face à un W.C. Fields en pleine forme (il n’apparaît qu’assez tardivement), le premier rôle féminin est tenu par Peggy Hopkins Joyce, une ex-danseuse des Ziegfeld Follies qui faisait alors régulièrement la une des journaux pour ses mariages à répétition avec des millionnaires. Elle joue son propre rôle, jouant avec son image scandaleuse et avec sa mauvaise réputation. On trouve aussi George Burns et Gracie Allen, un duo comique, ici franchement hilarant en docteur affublée d’une assistante un peu dérangée. On remarquera aussi la présence de Bela Lugosi, en agent russe et ex-mari jaloux, l’un de ses rares rôles comiques. Les démonstrations de l’invention du professeur (en fait, c’est ni plus ni moins qu’un mode primitif de télévision) sont l’occasion de petites scènes avec des vedettes de radio de l’époque mais aussi avec le crooner Rudy Vallee ou encore un morceau débridé de Cab Calloway.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Peggy Hopkins Joyce, W.C. Fields, Rudy Vallee, Stuart Erwin, George Burns, Gracie Allen, Bela Lugosi, Franklin Pangborn
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Remarques :
* Dans une scène, Peggy Hopkins Joyce se demande sur quoi elle est assise et W.C.Fields, découvrant qu’il s’agit d’un chat, s’exclame « Oh, it’s just a pussy ». Cette réplique aurait particulièrement irrité le Hays Office dont le code de censure se généralisera l’année suivante. Il faut avouer qu’ils avaient d’autres raisons d’être scandalisés par ce film qui est, de toute évidence, à classer parmi les films « pre-Code ». A noter que la chanson de Cab Calloway « Reefer Man » a été souvent censurée lors des diffusions par les télévisions américaines car il y est fortement question de drogue.

* Peggy Hopkins Joyce a fait l’objet d’un livre : Gold Digger: The Outrageous Life of Peggy Hopkins Joyce de Constance Rosenblum (Metropolitan Books/Henry Holt & Company, 2000). Elle a collectionné les maris millionnaires et les diamants. Chaplin, qui a été l’un de ses amants, se serait inspiré de ses récits pour certaines scènes de A Woman of Paris.

International House
Edmund Breese, Peggy Hopkins Joyce et W.C. Fields dans International House d’Edward Sutherland.

17 février 2016

Le Chant du Missouri (1944) de Vincente Minnelli

Titre original : « Meet me in St. Louis »

Le Chant du MissouriEté 1903. Dans la famille Smith, qui réside dans une maison cossue de Saint Louis, l’évènement principal n’est pas la préparation de la grande Exposition universelle mais plutôt le fait que Rose, l’aînée de la famille, attend un coup de fil de son amoureux qui ne s’est pas encore déclaré et que l’arrivée d’un nouveau voisin met la cadette Esther en émoi… La comédie musicale Le Chant du Missouri est le troisième long métrage de Vincente Minnelli, une réalisation qui va le propulser au premier plan. L’histoire est, il faut bien l’avouer, épouvantablement niaise et dotée d’aucun développement. C’est une gentille bluette à la gloire de la famille américaine et prônant le repli sur soi. Mais le talent de Minnelli est plus dans la merveilleuse utilisation des décors et la création (ou la reconstitution) d’une atmosphère ou se mêlent nostalgie et insouciance. On peut même dire que, dans nombre de ses premiers films, Minnelli assume pleinement la mièvrerie pour lui donner un caractère sophistiqué. Même s’il surcharge parfois, il montre là une maitrise et une recherche de la perfection qui rendent ses films visuellement assez beaux et la réussite de scènes chantées emblématiques comme The Trolley Song en témoigne. Le film connut un grand succès, il est toujours très estimé aujourd’hui. L’indigence du scénario pourra toutefois bloquer beaucoup de spectateurs, comme ce fut cette fois (j’avais beaucoup aimé ce film auparavant) mon cas.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Judy Garland, Margaret O’Brien, Mary Astor, Lucille Bremer, Leon Ames, Tom Drake
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Meet me in St. Louis
La famille Smith au grand complet : (de g. à d.) Lucille Bremer, Mary Astor, Joan Carroll, Judy Garland, Harry Davenport, Margaret O’Brien et Henry H. Daniels Jr. (ne manque que le père interprété par Leon Ames) dans Le Chant du Missouri de Vincente Minnelli.