13 juin 2017

Dangereuse sous tous rapports (1986) de Jonathan Demme

Titre original : « Something Wild »

Dangereuse sous tous rapportsA New York, un jeune cadre de banque suit une jeune brune un peu extravagante qui l’emmène en voiture pour une équipée assez échevelée… Dangereuse sous tous rapports est le film qui a fait connaitre Jonathan Demme récemment décédé. Le futur réalisateur du Silence des agneaux (1990) n’avait alors guère gagné de notoriété avec les films faits sous l’égide de Roger Corman. Ecrite par E. Max Frye, Dangereuse sous tous rapports commence brillamment comme une comédie piquante et déjantée avant de basculer dans un thriller plus conventionnel. C’est donc la première partie qui est la plus réussie, enchaînant avec rythme les situations cocasses les plus inattendues. Melanie Griffith (qui, rappelons-le, est la fille de Tippi Hedren) donne beaucoup de vitalité à l’ensemble avec ses allures de Louise Brooks. Le contraste avec la retenue de Jeff Daniels est amusant. Le film fut un tremplin pour la carrière de ces deux acteurs ainsi que pour celle de Ray Liotta. La musique est remarquable, ce qui n’est guère étonnant puisqu’elle a été assemblée par John Cale et Laurie Anderson. De plus, David Byrne ouvre le film (Jonathan Demme avait réalisé peu auparavant le documentaire Stop Making Sense, concert filmé des Talking Heads).
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Jeff Daniels, Melanie Griffith, Ray Liotta
Voir la fiche du film et la filmographie de Jonathan Demme sur le site IMDB.

Voir les autres films de Jonathan Demme chroniqués sur ce blog…

Remarques :
* Les deux dames âgées qui tiennent le magasin de vêtements d’occasion sont les mères de David Byrne et de Jonathan Demme.
* Le nom de Lulu que s’est choisie le personnage interprété par Melanie Griffith fait référence au surnom de Louise Brooks.

Something Wild
Melanie Griffith et Jeff Daniels dans Dangereuse sous tous rapports de Jonathan Demme.

26 mai 2013

Vivre sa vie (1962) de Jean-Luc Godard

Vivre sa vie: Film en douze tableauxVendeuse dans un magasin de disques, Nana a du mal à boucler ses fins de mois et se fait expulser de son logement. Pour l’argent, elle se prostitue une première fois et continue ensuite… Troisième long métrage de Jean-Luc Godard, Vivre sa vie porte le sous-titre Film en douze tableaux qui annonce sa structure, assez élégante. C’est le portrait d’une jeune femme de 22 ans qui vend son corps sans vendre son âme, et qui tente de garder le contrôle sur sa vie. Ce portrait prend parfois la forme d’une introspection vue de l’extérieur, ce qui est habile de la part de Godard. Il mêle à cette « pensée en marche » quelques éléments de film noir ; pas toujours très réussie, cette intégration est certainement le côté le moins réussi de son film. Anna Karina est le pivot central de Vivre sa vie : Godard filme celle qui est alors sa femme sous tous les angles, de dos, de face, avec même quelques superbes regards-caméra appuyés. Coiffée à la Louise Brooks, elle montre une magnifique présence, empreinte de naïveté et de douceur. Vivre sa vie est remarquablement construit et développé, Godard montrant une grande maîtrise dans sa réalisation.
Elle: 4 étoiles
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Anna Karina, Sady Rebbot
Voir la fiche du film et la filmographie de Jean-Luc Godard sur le site IMDB.

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Remarques :
* Le texte lu par Godard en voix-off dans le dernier tableau est extrait de la nouvelle d’Edgar Allan Poe, « Le Portrait ovale ».
* Le philosophe qui discute avec Anna Karina dans le café est Brice Parain (c’est un vrai plaisir de l’écouter parler).
* Jean Ferrat apparaît dans une scène, devant un jukebox qui joue l’une de ses chansons, « Ma môme ».
* Le jeune homme taciturne qui joue au billard, puis qui lit Edgar Allan Poe est joué par Peter Kassovitz, père de Matthieu Kassovitz.