1 novembre 2020

La Deuxième Femme (1950) de James V. Kern

Titre original : « The Second Woman »

La Deuxième femme (The Second Woman)Un brillant architecte est tourmenté à la suite de l’accident qui a coûté la vie à sa fiancée, la veille de leur mariage. Sa culpabilité est amplifiée par le fait qu’il est persuadé d’être victime de malchance du fait d’une série d’incidents. C’est alors qu’il rencontre Ellen, venue visiter sa tante…
The Second Woman est un film à petit budget très peu connu. Un peu difficile à classer, il s’agit d’un suspense psychologique qui évoque quelque peu Rebecca ou encore Suspicion d’Alfred Hitchcock. Le scénario est habile, il a été écrit par Mort Briskin et Robert Smith qui sont tous deux producteurs. Si l’histoire est assez prenante et convaincante, l’ensemble nous laisse sur l’impression qu’il aurait pu avoir une toute autre dimension entre les mains d’un plus grand réalisateur et doté d’une distribution plus remarquable. Les prestations de Betsy Drake et de Robert Young sont toutefois tout à fait honorables. Le film mérite d’être découvert.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Robert Young, Betsy Drake, John Sutton, Florence Bates
Voir la fiche du film et la filmographie de James V. Kern sur le site IMDB.

 La Deuxième femme (The Second Woman)Betsy Drake et Robert Young dans La Deuxième femme (The Second Woman) de James V. Kern.

8 juin 2016

La Course au mari (1948) de Don Hartman

Titre original : « Every Girl Should Be Married »

La Course au mariAnabel (Betsy Drake) rêve de rencontrer le mari idéal et de fonder un foyer. Lorsqu’elle rencontre fortuitement le docteur Brown, un célibataire endurci, elle sait instantanément que c’est le bon. Elle commence par enquêter pour connaitre tout de lui et va mettre sur pied des stratagèmes très élaborés pour l’attirer à elle… Sur une histoire imaginée par Eleanor Harris, le scénariste et producteur Don Hartman a écrit et réalisé cette comédie assez farfelue (1). Mettant au premier plan la guerre des sexes, La Course au mari se situe un peu dans la veine des comédies screwball de la décennie précédente. L’histoire est abracadabrante, totalement improbable et c’est cette démesure qui fait le charme du film. Il y a de bonnes trouvailles de scénario et beaucoup de rebondissements inattendus. Sur le fond, on peut voir aussi bien l’expression d’une profonde misogynie (les femmes mentent pour mettre le grappin sur un homme) que celle d’une émancipation des femmes (la femme veut pouvoir choisir son mari au lieu de subir l’inverse). Cette ambiguïté (misogynie ou féminisme?) se retrouve dans nombre de comédies screwball et fait partie de leur richesse. Ce qui est moins ambigu, c’est une certaine glorification béate de la famille, que nos yeux modernes trouveront immanquablement caricaturale. C’est également un thème récurrent dans ce type de comédies. Si Cary Grant, très retenu dans son jeu, était alors une grande vedette, tel n’était pas le cas de Betsy Drake dont c’est le premier rôle à l’écran. En pratique, tout le film repose sur elle, elle est de presque toutes les scènes ; le pari était donc assez risqué. Il fut toutefois payant puisque le film rencontra un grand succès à sa sortie. Il est aujourd’hui plutôt mal considéré. À tort…
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Cary Grant, Betsy Drake, Franchot Tone, Diana Lynn
Voir la fiche du film et la filmographie de Don Hartman sur le site IMDB.

Remarques :
* Betsy Drake épousera Cary Grant l’année suivante dans la vraie vie. Ils resteront mariés jusqu’en 1962. Pour Cary Grant, il s’agissait de son troisième mariage (et pas le dernier…) Ils s’étaient rencontrés à Londres, un an avant le début du tournage.
* Le film utilise à plusieurs reprises le thème de la chanson La Mer que Charles Trénet venait de composer deux ans auparavant.
* Autre orthographe du titre français : La Course aux maris.

(1) En pratique, il semble qu’Howard Hughes, qui venait de racheter la RKO, ait eu une influence importante sur le tournage (allant jusqu’à donner des instructions précise à Hartman) et qu’il ait autorisé son ami Cary Grant à réécrire certaines scènes.

La course au mari
Betsy Drake et Cary Grant dans La Course au mari de Don Hartman. La femme au centre pourrait être Bess Flower (à vérifier), la figurante la plus célèbre d’Hollywood : 879 films au compteur. En 41 ans de carrière (1923-1964), cela fait une moyenne de plus de 20 films par an!