6 février 2020

Parasite (2019) de Bong Joon-ho

Titre original : « Gisaengchung »

Parasite (Gisaengchung)Ki-taek, sa femme Chung-sook, leur fils Ki-woo et leur fille Ki-jung sont sans emploi et vivent entassés dans un appartement insalubre en sous-sol. Ils survivent en pliant des boîtes à pizza cartonnées. Un jour, ils reçoivent la visite d’un étudiant qui demande à Ki-woo, son ami, de le remplacer pour donner des cours particulier d’anglais à une jeune fille. Ki-jung, douée pour les arts, fabrique un faux diplôme pour Ki-woo qui va se présenter au superbe domicile des parents de la jeune fille…
Après deux films internationaux (Snowpiercer et Okja), Bong Joon-ho revient en Corée du Sud pour réaliser Parasite, un film assez étonnant car il mélange habilement la farce sociale, la comédie noire, le thriller et le film d’horreur. Cette progression est accompagnée d’une montée dans l’intensité et l’histoire nous réserve constamment des surprises (le réalisateur a bien insisté auprès des journalistes de ne pas dévoiler son développement). A partir des rapports entre maitres et domestiques, le propos met en relief le fossé entre les classes sociales et explore le thème de la domination sociale. La caméra de Bong Joon-ho est très fluide, elle évolue de pièce en pièce avec grâce. Palme d’or à Cannes 2019 et gros succès commercial.
Elle: 4 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Song Kang-ho, Lee Sun-kyun, Jo Yeo-jeong, Choi Woo-sik, Park So-dam, Lee Jeong-eun, Jang Hye-jin
Voir la fiche du film et la filmographie de Bong Joon-ho sur le site IMDB.
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Remarques :
* Fort de son succès en salles et de l’engouement critique qu’il a suscité, Parasite ressort en salles dans une version en noir et blanc à partir du 19 février 2020, une nouvelle version supervisée par Bong Joon Ho lui-même.
* Parasite est le premier film sud-coréen à franchir la barre des 500 000 entrées en France, limite qu’il franchit allègrement puisqu’il a fini, après 6 mois d’exploitation, à plus de 1 700 000 entrées.

Parasite (Gisaengchung)Choi Woo-sik, Song Kang-ho, Jang Hye-jin et Park So-dam dans Parasite (Gisaengchung) de Bong Joon Ho.

Parasite (Gisaengchung)Choi Woo-sik, Jo Yeo-jeong et Lee Jeong-eun dans Parasite (Gisaengchung) de Bong Joon Ho.

ParasiteChoi Woo-sik, Song Kang-ho, Park So-dam et Jang Hye-jin dans Parasite (Gisaengchung) de Bong Joon Ho.

2 septembre 2015

Oblivion (2013) de Joseph Kosinski

Oblivion2077 : La terre a été évacuée vers Titan après avoir subi une attaque d’extra-terrestres. Les terriens ont gagné mais les radiations résiduelles des armes atomiques ont rendu la terre inhabitable. Jack Harper et une assistante sont restés en charge de la réparation des drones qui assurent la sécurité d’une gigantesque opération d’extraction des dernières ressources. Quelques aliens survivants continuent en effet d’attaquer sporadiquement les installations…
Joseph Kosinski est un réalisateur d’à peine quarante ans qui vient du monde de l’infographie et des jeux vidéo. Il a écrit un scénario assez solide dans la veine post-apocalyptique et a su le mettre en scène en dosant parfaitement ses éléments : action et effets spéciaux sont bien entendu présents mais une bonne place a été laissée à la création, aussi bien d’objets que d’environnement, ce qui donne une atmosphère assez magique au récit. Joseph Kosinski n’hésite pas à montrer ses influences (2001, Star Wars, etc.) L’image est superbe (le tournage s’est effectué en grande partie en Islande). Côté acteurs, le problème des films avec Tom Cruise est qu’il prend toute la place et c’est une nouvelle fois le cas, ses deux partenaires féminines sont charmantes mais un peu fades. Cette omniprésence convient toutefois assez bien au scénario qui n’a que très peu de personnages. Oblivion se révèle être finalement un beau, et plutôt créatif, film de science-fiction.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Tom Cruise, Morgan Freeman, Olga Kurylenko, Andrea Riseborough
Voir la fiche du film et la filmographie de Joseph Kosinski sur le site IMDB.

Oblivion
La maison de Jack Harper dans Oblivion de Joseph Kosinski (la piscine transparente est, comment dire, assez unique!)

Oblivion
La même vue de l’autre côté avec, au premier plan, le Techopter (qui a été dessiné par Joseph Kosinski lui-même).

Oblivion
Tom Cruise est Jack Harper dans Oblivion de Joseph Kosinski

Homonyme :
Oblivion de Sam Irvin (1994), film qui n’a aucun lien avec celui-ci : c’est apparemment un mélange bizarre de film de cow-boys et de film d’aliens.

18 juillet 2014

Body Double (1984) de Brian De Palma

Body DoubleActeur sans envergure et sans contrat, Jake cherche un lieu où se loger après avoir surpris la femme qu’il aimait dans les bras d’un autre homme. Au cours de ses auditions, il rencontre un acteur qui lui propose de garder la superbe maison d’un ami sur les hauteurs d’Hollywood. Le grand salon permet d’avoir une vue sur une maison où une jeune femme se livre tous les soirs à une danse lascive… Body Double est écrit, produit et réalisé par Brian De Palma qui a donc pu bénéficier d’une grande latitude. L’un des thèmes récurrents chez Brian de Palma est celui du double et on comprend aisément, avec un tel titre (1), que ce sera ici plus que jamais le cas. Il montre aussi sa grande dévotion envers Hitchcock et Body Double est, au moins dans sa première partie, vraiment très proche de Vertigo. L’intrigue est intelligemment écrite même s’il faut reconnaitre que le film fonctionne mieux à sa première vision, lorsque que l’on n’a aucune idée de ce qui nous attend. On peut reprocher au film d’être un peu racoleur et d’appuyer un peu trop ses effets. Comme toujours avec De Palma, la virtuosité formelle est un élément attractif : la scène de l’étreinte a l’entrée du tunnel avec son interminable mouvement circulaire force l’admiration.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Craig Wasson, Melanie Griffith, Gregg Henry, Deborah Shelton
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Remarques :
* Body Double inclut in extenso une chanson de Frankie Goes to Hollywood, Relax, que le groupe britannique avait sorti l’année précédente. Présent à l’écran, le groupe a utilisé ce passage pour en faire un clip avec un montage un peu différent qui inclut d’autres séquences du film.

* La maison circulaire existe vraiment : elle a pour nom Chemosphere et fut construite en 1960 par l’architecte John Lautner. Elle est située 7776 Torreyson Drive, au dessus de Mulholland Drive. A l’époque qualifiée de « maison la plus moderne du monde » par l’Encyclopædia Britannica, elle est octogonale et posée sur un pilier de béton de 9 mètres de haut. On y monte par un petit funiculaire. Le terrain en pente de 45° était considéré inconstructible. Depuis 2000, la maison appartient à Benedikt Taschen, de la maison d’édition allemande Taschen, qui l’a restaurée. Elle a été classée monument historique par la ville de Los Angeles.
Voir la maison sur le site de la Fondation John Lautner

* L’actrice Deborah Shelton (qui interprète Gloria Revelle) est essentiellement connue pour avoir été l’un des principaux personnages de la série Dallas.

(1) Body double est le terme américain pour désigner un certain type de doublure au cinéma : un body double peut être utilisé pour certains gros plans sur le corps, le plus souvent parce que l’acteur ne veut (ou ne peut) montrer son corps nu.

13 janvier 2012

Juste avant la nuit (1971) de Claude Chabrol

Juste avant la nuitCharles, qui dirige une petite agence de publicité, a pour maitresse la femme son meilleur ami, architecte. Il l’étrangle accidentellement lors de jeux érotiques dangereux. Personne ne le soupçonne mais il commence à être rongé par le remords… Juste avant la nuit est à la fois un film sur la culpabilité et une peinture sociale assez mordante de la bourgeoisie : jusqu’où ses personnages iront-ils pour préserver leur modèle social et éviter de bouleverser leur vie ordonnée ? La mise en scène de Claude Chabrol est à l’image de ses personnages : rigoureuse, ordonnée, en apparence limpide. Une belle symbiose entre le fond et la forme. Le rythme est assez lent avec des dialogues sur un ton calme et posé, parfois chuchotés. Belle fin assez inattendue (et l’on comprend le sens du titre seulement à ce moment). Plus psychologique, plus épuré, plus subtil que ses autres films de cette période, Juste avant la nuit n’est pas pour autant un film mineur de Claude Chabrol.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Michel Bouquet, Stéphane Audran, François Périer, Jean Carmet, Dominique Zardi, Henri Attal
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