15 novembre 2016

La Source de feu (1935) de Irving Pichel et Lansing C. Holden

Titre original : « She »

La Source de feuLeo Vincey apprend de son oncle mourant l’existence d’un lointain ancêtre qui portait le même nom que lui et auquel il ressemble fortement. Cet ancêtre a disparu lors d’une expédition pour trouver la source d’une flamme qui procure la vie éternelle. Il décide alors de reprendre cette quête vieille de 500 ans… She, le fascinant roman de H. Rider Haggard, a tout pour attirer les producteurs de cinéma. Auréolé de son succès avec King Kong, Merian C. Cooper paraissait le producteur idéal pour adapter cette histoire qui mêle fantastique et paganisme et le budget alloué fut important. Hélas, l’adaptation de She à l’écran se révèle plutôt décevante. Le manque de présence des acteurs est indéniablement l’une des raisons. Le film aurait sans doute été tout autre avec Greta Garbo que Merian C. Cooper voulait (mais la MGM a refusé de la prêter) et Randolph Scott, l’éternel cow-boy, est un peu terne. Mais la principale raison est certainement la difficulté à recréer tout le mystère du roman dont le charme repose beaucoup sur sa capacité à faire travailler notre imagination. Il nous reste tout de même les décors grandioses, le côté civilisation perdue est visiblement d’inspiration égyptienne, et les effets spéciaux telle cette impressionnante avalanche de glace (est-ce pour cette raison que l’intrigue a été déplacée d’Afrique en zone arctique ?) Le film n’eut pas le succès escompté à sa sortie. Il apparaît être toutefois la meilleure adaptation connue du roman.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Helen Gahagan, Randolph Scott, Helen Mack, Nigel Bruce
Voir la fiche du film et la filmographie de Irving Pichel sur le site IMDB.

Voir les autres films de Irving Pichel chroniqués sur ce blog…

Remarques :
* Le film a été considéré comme perdu dans un incendie à la RKO dans les années cinquante. Si on peut le voir aujourd’hui, c’est grâce à Buster Keaton qui en avait une copie dans son garage.
* She sera l’unique film d’Helen Gahagan. L’ancienne chanteuse de Broadway entrera en politique dans les années quarante et siègera au Congrès de 1945 à 1951 (Parti démocrate).

Helen Gahagan dans She* She sera l’unique long métrage réalisé par Lansing C. Holden que Cooper avait connu pendant la guerre, tous deux étant pilote d’avion.
* She devait être initialement tourné en couleurs et costumes et décors furent prévus en ce sens. Juste avant le tournage, les patrons de la RKO ont décidé qu’il serait tourné en noir et blanc pour réduire le budget.
* Le film a été récemment colorié.
* Le costume de la reine Ayesha (à droite) lors de la scène du jugement a indéniablement inspiré les dessinateurs des studios Walt Disney pour la reine sorcière de Blanche Neige et les Sept Nains.
* Les superbes décors sont l’oeuvre de Van Nest Polglase, directeur artistique et décorateur qui aura une belle et longue carrière : il travaillera pour Welles (Citizen Kane), Hitchcock, etc. A la tête du Art Department de la RKO, il participera à de très nombreux projets (env. 350 films entre 1933 et 1956 d’après IMDB).

She
Helen Gahagan et Randolph Scott dans She, La Source de feu de Lansing C. Holden et Irving Pichel.

She
(figurant), Julius Adler, (figurant), Helen Mack et Nigel Bruce dans She, La Source de feu de Lansing C. Holden et Irving Pichel.

Adaptations du roman de H. Rider Haggard :
**** Muet (perdus pour la plupart) :
La Danse du feu de Georges Méliès (1899) avec Jeanne D’Alcy (1 mn)
She de Edwin S. Porter (1908) avec Florence Auer
She de George Nichols (1911) avec Marguerite Snow
She de William Barker (UK, 1916) avec Alice Delysia
She de Kenean Buel (1917) avec Valeska Suratt
She de Leander De Cordova et G.B. Samuelson (1925) avec Betty Blythe
**** Parlant :
La Source de feu (She) de Lansing C. Holden et Irving Pichel (1935) avec Helen Gahagan
La Déesse de feu (She) de Robert Day (1966) avec Ursula Andress
La déesse des sables (The Vengeance of She) de Cliff Owen (1968) avec Olga Schoberová
She de Avi Nesher (Italie, 1984) avec Sandahl Bergman
She de Timothy Bond (2001) avec Ophélie Winter.

20 octobre 2016

Lolita (1962) de Stanley Kubrick

LolitaUn professeur cinquantenaire tombe désespérément amoureux de la fille de sa logeuse… La réputation sulfureuse du roman de Nobokov rendait son adaptation délicate. La première difficulté était bien entendu de pouvoir passer la censure et de faire accepter le projet par les ligues de vertu, alors très puissantes. Faire vieillir Lolita de quelques années fut le premier stratagème : au lieu d’avoir 12 ans comme dans le roman, l’actrice Sue Lyon en avait 14 au moment du tournage et en paraissait deux de plus. Il fallut bien aussi mettre en sourdine l’aspect érotique du récit. Mais la difficulté principale était d’avoir suffisamment de talent pour ne pas faire de cette description d’un amour obsessionnel une histoire salace ou sordide. Du talent, Kubrick en a et, tout comme le charme du roman de Nabokov doit beaucoup à la très grande qualité de son écriture, le film Lolita est plus séduisant par le traitement qu’en fait Kubrick. Sa façon de construire ses scènes est assez remarquable. Côté acteurs, il leur a laissé une part d’improvisation et cela augmente d’autant l’authenticité. James Mason a juste ce qu’il faut d’ironie distante et Kubrick accentue le ton sardonique du récit avec le personnage joué par Peter Sellers, dont l’humour peut paraître décalé mais qui participe à l’équilibre global. En quelque sorte, il nous fait prendre du recul. Kubrick est aussi ironique envers l’american way of life avec l’insupportable mère de Lolita, jouée par Shelley Winters. La jeune Sue Lyon est étonnante par son alliance de charme et de complexité, exprimant toute l’ambigüité de son rôle : dès sa première scène, on se demande s’il s’agit d’une ingénue ou d’une manipulatrice. On ne le saura jamais. En revanche, le glissement de James Mason vers la folie est patent et son obsession pour une chose qu’il ne peut posséder finit par nous émouvoir.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: James Mason, Shelley Winters, Sue Lyon, Peter Sellers
Voir la fiche du film et la filmographie de Stanley Kubrick sur le site IMDB.

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Lolita
Sue Lyon dans Lolita de Stanley Kubrick.

Lolita
James Mason et Sue Lyon dans Lolita de Stanley Kubrick.

Lolita
Marianne Stone et Peter Sellers (au premier plan) écoutent subrepticement James Mason et Sue Lyon (à l’arrière plan) dans Lolita de Stanley Kubrick.

Remarques :
* Kubrick avait demandé à Nabokov d’écrire le scénario et s’en mordit les doigts quand il reçut un manuscrit de 400 pages. Il entreprit alors de le simplifier et de le transformer… Nabokov a estimé que Kubrick n’avait utilisé qu’environ vingt pour cent de son texte tout en s’estimant heureux du résultat.

* Kubrick a beaucoup développé le personnage de Clare Quilty (Peter Sellers) .

* Stanley Kubrick raconte : « L’un des problèmes majeur avec le livre, et avec le film, même dans son adaptation, c’est que le principal intérêt de l’histoire se résume à la question : « Est-ce qu’Humbert va coucher avec Lolita ? » … Pour éviter ce problème dans le film, Nabokov et moi, nous sommes tombés d’accord pour qu’Humbert tue Quilty sans explication dès le début, pour faire en sorte que le public se demande pendant tout le film ce que Quilty avait bien pu faire. » (interview de Joseph Gelmis, 1970)

* A l’origine, Peter Sellers devait se déguiser en femme pour jouer le rôle du psychologue scolaire (il existe une photo de tournage où l’on voit Sellers ainsi déguisé). Mais au dernier moment, Sellers et Kubrick sont tombés d’accord pour dire que ce serait trop exagéré et le personnage du Docteur Zemph fut inventé sur place.

Remake :
Lolita d’Adrian Lyne (1997) avec Jeremy Irons, Dominique Swain, Melanie Griffith

18 octobre 2016

Le Bonheur (1935) de Marcel L’Herbier

Le BonheurCaricaturiste de talent et anarchiste, Philippe Lutcher tente d’assassiner la star Clara Stuart à la sortie d’un music-hall. Au procès, cette dernière a une attitude qui surprend tout le monde… Le bonheur de Marcel L’Herbier est un mélodrame assez curieux. Il y a d’abord le propos de la pièce d’Henry Bernstein dont il s’inspire qui peut paraître un peu confus. On peut y voir diverses choses : un drame social situé dans des milieux sociaux opposés, une mise en abyme du spectacle, de la célébrité, l’effacement de la barrière entre la réalité et son image (Clara Stuart semble vivre sa vie comme s’il s’agissait d’une pièce). L’histoire est invraisemblable, ce qui n’est pas grave en soi, mais pour se tirer d’affaire, Marcel l’Herbier doit pratiquer des ellipses aventureuses. Réputé pour son classicisme (du moins depuis les débuts du parlant), il montre ici une indéniable inventivité. Nous sommes très loin du théâtre filmé. Mais le plus curieux est du côté de l’interprétation, point fort du film, avec des acteurs presque pris à contre-emploi. Gaby Morlay montre une fragilité étonnante, très palpable, Charles Boyer est un exalté perturbé par ses sentiments et Michel Simon vient ajouter une touche d’humour en directeur artistique efféminé.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Gaby Morlay, Charles Boyer, Jaque Catelain, Michel Simon, Paulette Dubost
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Gaby Morlay dans Le Bonheur de Marcel L’Herbier.

Homonymes :
Le Bonheur d’Aleksandr Medvedkin (1935)
Le Bonheur d’Agnès Varda (1965) avec Jean-Claude Drouot

8 octobre 2016

Les Amants de Vérone (1949) de André Cayatte

Les amants de VéroneSur le tournage d’une adaptation de Roméo et Juliette où ils font les doublures, Angelo, un jeune souffleur de verre à Murano, rencontre Georgia, la fille d’un ancien magistrat fasciste dont la famille déchue vit recluse dans un palais vénitien. C’est le coup de foudre. Mais Georgia a été promise par sa famille au louche Raffaele qui les soutient financièrement… André Cayatte et Jacques Prévert ont entrepris de moderniser la tragédie de Shakespeare Roméo et Juliette, un exercice assez délicat. C’est incontestablement une réussite. Comme souvent avec Prévert, les amoureux sont des innocents, victimes de la noirceur de ceux qui les entourent. L’intrigue est assez épurée ce qui lui donne de la force. Le film bénéficie d’une belle interprétation, empreinte de sincérité même si Pierre Brasseur est parfois à la limite de sur-jouer, sans jamais franchir la ligne toutefois. Mais l’élément le plus remarquable est probablement la superbe photographie d’Henri Alekan, que ce soit en intérieur ou en extérieur. Les plans sur les visages d’Anouk Aimée et de Serge Reggiani sont d’une indicible douceur. La scène du coup de foudre sur le balcon est d’une grande beauté. Les amants de Vérone a été un peu éreinté par la critique qui, au lendemain de la guerre, aspirait à autre chose que ce grand classicisme.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Serge Reggiani, Anouk Aimée, Pierre Brasseur, Louis Salou, Martine Carol, Marcel Dalio
Voir la fiche du film et la filmographie de André Cayatte sur le site IMDB.

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Les amants de Vérone
Serge Reggiani et Anouk Aimée dans Les amants de Vérone de André Cayatte.

Les principales adaptations de la pièce de Shakespeare :
Romeo and Juliet de J. Gordon Edwards (1916) avec Theda Bara
Romeo und Julia im Schnee d’Ernst Lubitsch (1920) (parodie)
Roméo et Juliette (Romeo and Juliet) de George Cukor (1936)
… avec Norma Shearer et Leslie Howard
Les Amants de Vérone d’André Cayatte (1949)
… avec Anouk Aimée et Serge Reggiani
Roméo et Juliette (Romeo and Juliet) de Renato Castellani (1954)
… avec Laurence Harvey et Susan Shentall
Roméo et Juliette (Guiletta e Romeo) de Riccardo Freda (1964)
Roméo et Juliette (Romeo and Juliet) de Franco Zeffirelli (1968)
… avec Leonard Whiting et Olivia Hussey
Roméo + Juliette (Romeo + Juliet) de Baz Luhrmann (1996)
… avec Leonardo DiCaprio et Claire Danes
Tromeo and Juliet de Lloyd Kaufman (1996) avec Jane Jensen et Will Keenan
Romeo and Juliet de Carlo Carlei (2013) avec Douglas Booth et Hailee Steinfeld

8 août 2016

L’intruse (1935) de Alfred E. Green

Titre original : « Dangerous »

L'intruseDon Bellows est un brillant jeune architecte plein d’avenir. Il rencontre fortuitement une ancienne grande actrice de théâtre, Joyce Heath, dont la performance avait influé sur le cours de sa vie. L’actrice est devenue une paria, on dit d’elle qu’elle porte la poisse, elle traine dans des bars. Ne pouvant supporter de la voir dans une telle déchéance, il l’héberge dans sa maison de campagne… Le scénario de Dangerous n’est sans doute pas franchement remarquable mais le film est rendu assez prenant par l’interprétation très authentique de Bette Davis. L’actrice de 27 ans, alors en pleine ascension, se plaignait déjà auprès de la Warner de ne pas se voir offrir de grands rôles. Pour ce « petit » rôle, elle est néanmoins parvenue à imposer ses vues, par exemple de n’utiliser, dans la première moitié du film, que des vêtements simples et usagés qui la font paraître très ordinaire. Cela va dans le sens d’une plus grande authenticité, au détriment du glamour que le public de l’époque attendait. Bette Davis donne de l’intensité à toutes les scènes où elle apparait, c’est-à-dire presque toutes, sans surjouer. La réalisation d’Alfred Green n’a rien de remarquable. La fin a semble t-il été imposée par le Code Hays.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Bette Davis, Franchot Tone, Margaret Lindsay, Alison Skipworth
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Bette Davis et Franchot Tone dans Dangerous / L’intruse de Alfred E. Green.

Remarques :
* Dangerous permit à Bette Davis de remporter son premier Oscar. Elle a toujours eu le sentiment qu’elle le devait surtout à sa prestation dans Of Human Bondage (L’Emprise) de John Cromwell l’année précédente. Elle remportera son second Oscar trois ans plus tard avec Jezebel (L’Insoumise) de Williams Wyler. Elle sera par la suite nominée pas moins de huit fois mais sans en remporter un troisième.
* Une liaison s’est nouée entre Bette Davis et Franchot Tone sur le tournage alors que l’acteur était déjà engagé avec Joan Crawford. La haine légendaire entre les deux actrices serait ainsi née.

* Remake :
Singapore Woman de Jean Negulesco (1941) avec Brenda Marshall et David Bruce.

21 juillet 2016

Susie et les Baker Boys (1989) de Steve Kloves

Titre original : « The Fabulous Baker Boys »

Susie et les Baker BoysLes frères Baker se produisent dans les bars et les hôtels en jouant à deux pianos des grands standards du jazz. Les contrats ayant tendance à se raréfier, ils ont l’idée d’engager une chanteuse… Ecrit et réalisé par Steve Kloves, Susie et les Baker Boys doit sa notoriété à une scène : Michelle Pfeiffer toute de rouge vêtue, chantant lascivement Makin’ Whoopee allongée sur le piano de Jeff Bridges. C’est d’autant plus remarquable que l’actrice démontre des qualités de chanteuse puisqu’elle n’est à aucun moment doublée. Pour le reste, l’histoire n’offre que peu d’intérêt, basée sur l’opposition classique de deux personnalités contraires : l’un des deux frères est terne, marié, pragmatique et sans talent, tandis que l’autre est un solitaire, irresponsable mais talentueux. Les trois personnages principaux n’ont que peu de profondeur, seul le caractère taiseux du personnage interprété par Jeff Bridges laisse supposer quelque chose de plus… mais nous ne l’aurons pas. Steve Kloves reste au niveau des clichés. Malgré la caméra fluide, notamment dans les environnements urbains et nocturne de Seattle, malgré une belle interprétation, Susie et les Baker Boys est plutôt ennuyeux.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Jeff Bridges, Michelle Pfeiffer, Beau Bridges
Voir la fiche du film et la filmographie de Steve Kloves sur le site IMDB.

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Susie et les Baker Boys
Michelle Pfeiffer et Jeff Bridges dans Susie et les Baker Boys de Steve Kloves.

Remarques :
* Susie et les Baker Boys (1989) et Flesh and Bone (1993) sont les deux seules réalisations de Steve Kloves qui sera ensuite scénariste sur la série des Harry Potter.

* Makin’ Whoopee est un standard du jazz écrit en 1928 aux multiples interprétations. Si l’expression argotique signifie littéralement « faire la fête », le sens est ici plutôt sexuel puisque le propos est de mettre en garde les hommes contre le mariage : s’ils vont pouvoir faire whoopee avec leur femme au début, bébés et responsabilités arriveront vite derrière et, là, finis les whoopees… Inutile de dire que, même si elle a été interprétée par des femmes (et non des moindres : Ella Fitzgerald, Dinah Washington, etc.), la chanson a été écrite par un homme…

* Si Michelle Pfeiffer chante réellement, les frères Bridges sont bien évidemment doublés. C’est le pianiste Dave Grusin qui joue. Les deux acteurs ont toutefois beaucoup travaillés pour rendre leur jeu de mains réaliste, ce qui est le cas.

16 juin 2016

Intrigues (1928) de Clarence Brown

Titre original : « A Woman of Affairs »

Intrigues(Film muet) Au sein de l’aristocratie britannique, Diana et son frère Jeffrey sont les seuls membres de la famille Merrick. Jeffrey a une grande admiration pour son ami David qui est amoureux de Diana mais celle-ci reste insensible car elle est amoureuse de son ami d’enfance Neville. Hélas, le père de Neville s’oppose à toute idée de mariage car ce serait un déshonneur pour lui de marier son fils à une femme bien plus riche que lui. Il s’arrange pour envoyer Neville au loin… A Woman of Affairs (affairs est à prendre dans le sens de love affair) est le deuxième film de Garbo sous la direction de Clarence Brown, le troisième avec John Gilbert. Le film est basé sur un best-seller à scandales de Michael Arlen dont la censure refusait toute adaptation ; la scénariste Bess Meredyth en a donc modifié de nombreux éléments (1). Bien entendu, on ne peut voir dans cette histoire qu’un mélo assez classique (certains critiques ont même des mots plus durs) mais il est illuminé par Greta Garbo. Dès les premières minutes, on tombe sous le charme de l’actrice qui montre une extraordinaire présence à l’écran. A l’époque du tournage, l’actrice avait repris de la vitalité et cela se sent à l’écran, surtout au début du film où son personnage est radieux. Garbo est de presque toutes les scènes et Clarence Brown la met merveilleusement en valeur. Son jeu est tout aussi fascinant que sa prestance car elle parvient à exprimer tant de choses en faisant si peu : de petits mouvements de son visage, parfois presque imperceptibles. Clarence Brown a dit d’elle qu’il lui suffisait de penser à un sentiment pour l’exprimer. A côté d’elle, tous les autres acteurs paraissent bien fades, même John Gilbert qui était alors le plus grand séducteur d’Hollywood (il faut reconnaître que son personnage n’a pas beaucoup de caractère, on se demande comment l’acteur a pu accepter un tel rôle). Tous les rôles sont toutefois très bien tenus. A Woman of Affairs est donc un film qui mérite plus de considérations qu’il n’en a : c’est un des meilleurs films muets de Greta Garbo.
Elle:
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Greta Garbo, John Gilbert, Lewis Stone, Johnny Mack Brown, Douglas Fairbanks Jr., Dorothy Sebastian
Voir la fiche du film et la filmographie de Clarence Brown sur le site IMDB.

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Woman of affairs
John Gilbert et Greta Garbo dans A Woman of affairs (Intrigues) de Clarence Brown (dans le cadre : Dorothy Sebastian).

Remarques :
* La censure a imposé que le générique indique simplement « from the novel by Michael Arlen » sans préciser le titre du roman : The Green Hat.

* Pendant le tournage, l’aventure entre Greta Garbo et John Gilbert touchait à sa fin et les deux acteurs se querellaient souvent. Douglas Fairbanks, Jr. (qui avait alors 18 ans) a raconté avoir souvent servi d’intermédiaire pour porter des messages écrits de l’un à l’autre. John Gilbert s’est marié l’année suivante et Greta Garbo ne s’est jamais mariée.

* C’est le premier film où Garbo est habillée par le couturier Adrian qui deviendra le couturier attitré de la star. Finies les robes trop tapageuses des films précédents et Greta Garbo n’en est que plus belle.

* Une scène est célèbre par la palette des sentiments que montre Greta Garbo en très peu de temps : c’est celle où elle étreint un bouquet de fleurs à deux reprises dans le couloir de l’hôpital, d’abord comme un amant et ensuite comme un enfant.

(1) Dans le livre, David se suicide parce qu’il est atteint de syphilis, la nuit illicite de Diana chez Neville est plus explicitement décrite, Diana est hospitalisée parce qu’elle a donnée naissance à un fils illégitime. De plus, certains personnages consomment de l’héroïne, autant d’éléments totalement interdits par la censure de l’époque. Seul l’alcool est resté (malgré la Prohibition) à la condition qu’aucune bouteille ne soit reconnaissable.

A Woman of affairs
Sur le tournage de A Woman of affairs (Intrigues) de Clarence Brown. Le chef-opérateur William H. Daniels est à la caméra, juste derrière lui se tient Clarence Brown. Greta Garbo est au volant, John Gilbert est à ses côtés. On peut remarquer tout le travail sur les éclairages : Clarence Brown a fait placer la voiture à l’ombre d’un grand arbre, de plus la lumière venant du dessus est bloquée par un large panneau, un spot avant et un spot arrière constituent l’éclairage. Une lumière générale a été placée en retrait à hauteur d’homme. Résultat :
A Woman of Affairs
La lumière forme un écrin pour Greta Garbo et John Gilbert dans A Woman of affairs (Intrigues) de Clarence Brown. Le spot arrière crée un halo autour du visage de Greta Gabo et contribue à créer une ambiance de fin d’après-midi. C’est du grand art. (Scène à environ 3’50, « There is our tree, Neville. »)

 

A woaman of affairs
Sur le tournage de A Woman of affairs (Intrigues) de Clarence Brown. Dans le couloir de l’hôpital, la femme de John Gilbert attend son mari qui est dans la chambre de Greta Garbo. Lewis Stone la réconforte. Le chef-opérateur  William H. Daniels (sur l’escabeau) filme Lewis Stone et Dorothy Sebastian en plongée (l’homme à gauche pourrait être Charles Dorian, l’assistant-réalisateur).

15 juin 2016

La Chair et le diable (1926) de Clarence Brown

Titre original : « Flesh and the Devil »

La Chair et le diable(Film muet) Leo et Ulrich sont deux inséparables amis d’enfance. De retour d’un entrainement militaire, Leo remarque une très belle femme à la gare. Il la retrouve quelques jours plus tard à un grand bal mondain…
A peine le tournage de La Tentatrice terminé, la MGM impose à Greta Garbo un nouveau scénario qui va encore plus loin dans l’utilisation de son image : cette fois, elle n’est plus une simple vamp mais une envoyée du diable ! Le scénario de La Chair et le diable est épouvantablement mauvais, bigot et misogyne. Il pourrait avoir été écrit par une de ces ligues de vertu qui sévissaient alors. Si le troisième film américain de Greta Garbo est notable, c’est surtout parce qu’il s’agit de son premier film sous la direction de Clarence Brown, avec lequel elle tournera sept fois, et de son premier film avec John Gilbert. La MGM lui avait précédemment opposé des acteurs qui étaient plutôt des latin-lovers alors que John Gilbert (à cette époque, l’acteur le mieux payé d’Hollywood) est un américain pur jus. Il va lui ouvrir de nouveaux horizons, lui donner de l’assurance grâce à une meilleure compréhension de la mentalité américaine. Les deux acteurs vont tout de suite très bien s’entendre, une grande amitié et même plus, au grand bonheur des services de publicité des studios qui vont transformer cette aventure en grande histoire d’amour (1). Si le scénario est affligeant, le film est beaucoup plus beau dans sa forme. Clarence Brown a de belles trouvailles : une scène d’amour dans la pénombre éclairée par la flamme d’une allumette, de superbes reflets de la pluie sur une vitre sur le visage de Greta Garbo et la scène la plus célèbre, la transformation d’une communion en un acte sensuel (il fallait oser !) Toutes les scènes entre Garbo et Gilbert sont belles, y compris leur première rencontre à la gare. La Chair et le diable fut un grand succès qui finit de propulser Greta Garbo au rang de star.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: John Gilbert, Greta Garbo, Lars Hanson, Barbara Kent, William Orlamond, George Fawcett, Marc McDermott
Voir la fiche du film et la filmographie de Clarence Brown sur le site IMDB.

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La Chair et le diable
Greta Garbo et John Gilbert dans La Chair et le diable de Clarence Brown. Pour simuler l’allumette, Clarence Brown a fait placer une petite lampe à arc dans la main de John Gilbert.

La Chair et le diable
Greta Garbo et John Gilbert dans La Chair et le diable de Clarence Brown.

Remarques :
* La Chair et le diable est adapté d’un roman d’Hermann Sudermann, écrivain et dramaturge allemand, dont les romans et pièces ont servi de base à de nombreux films dont notamment Le Cantique des cantiques de Mamoulian (1933) ou L’Aurore de Murnau (1927).
* Lasse de ce type de rôles, Greta Garbo rentra en Suède à la fin du tournage. Ce n’est qu’après plusieurs mois, et grâce au grand succès de La Chair et le diable sorti entre temps, que Greta Garbo put forcer la main à Louis B. Mayer et obtenir un meilleur contrat.
* On peut remarquer sur l’affiche ci-dessus la différence de taille des lettres pour « John Gilbert » et pour « Greta Garbo ». L’affiche de son film suivant portera son nom en aussi grosses lettres que John Gilbert. Voir…

(1) Ne reculant devant rien, la M.G.M. changera le titre de leur deuxième film ensemble de Anna Karenine en Love afin que sur les affiches cela donne « John Gilbert and Greta Garbo in Love » … ! (voir lien-dessus)

La Chair et le diable
Les reflets de la pluie sur une vitre forment un semblant de larme sur la joue de Greta Garbo dans La Chair et le diable de Clarence Brown.

La Chair et le diable
Clarence Brown (debout derrière Miss Garbo), Greta Garbo et Lars Hanson sur le tournage de La Chair et le diable de Clarence Brown. Le caméraman (debout avec les lunettes) est une fois encore William H. Daniels. Le plan correspondant à cette photographie est le très gros plan sur l’écrin contenant un bracelet.

14 juin 2016

La Tentatrice (1926) de Fred Niblo et Mauritz Stiller

Titre original : « The Temptress »

La Tentatrice(film muet) A Paris, lors d’un grand bal masqué, quelques minutes après avoir éconduit un banquier de renom qui désirait l’épouser, Elena rencontre un jeune ingénieur argentin. Ils tombent amoureux l’un de l’autre mais la jeune femme reste mystérieuse et refuse de donner son nom. Lorsque l’ingénieur visite le lendemain l’un de ses amis français, il découvre que la femme de celui-ci n’est autre que celle qu’il a rencontrée…
Adapté d’un roman de Vicente Blasco-Ibanez (l’auteur des Quatre Cavaliers de l’Apocalypse), The Temptress est le deuxième film américain de Greta Garbo (1) qui avait alors 21 ans. Mauritz Stiller, le réalisateur suédois qui l’a découverte et amenée aux Etats-Unis, devait le diriger mais il fut écarté par la MGM après seulement dix jours de tournage (2) et fut remplacé par Fred Niblo. On doit à Stiller les premières minutes du film, notamment la scène de la rencontre entre Garbo et Moreno, une scène superbe où ils se découvrent l’un l’autre en retirant leur masque dans le jardin. Cette scène est empreinte d’une poésie et d’une beauté renversante, c’est l’une des plus belles scènes du cinéma muet, et on ne peut que regretter que Stiller n’ait pu achever le tournage. Le reste du film sous la direction de Fred Niblo est un peu plus classique mais comporte de belles scènes : le repas chez le banquier, le combat au fouet argentin et la scène quasi-christique qui suit, entre autres. Il est indéniable que Greta Garbo vole la vedette à Antonio Moreno, acteur alors très recherché car considéré comme étant le grand rival (ou successeur) de Valentino. Le plus étonnant dans ces premiers films de Garbo est de voir comment l’actrice avait déjà tout dès le départ : elle a déjà ce mélange subtil de profonde mélancolie et de nonchalance sensuelle qui la rend totalement unique parmi toutes les actrices de cinéma. Elle seule parvient à exprimer en même temps passion, candeur et lassitude par quelques mouvements aussi subtils que naturels, ce côté très naturel de son jeu étant amplifié par une sorte d’indicible maladresse dans sa façon de bouger son corps longiligne (3). Cette énorme présence à l’écran séduisit instantanément le public pendant que la critique était unanime à saluer l’émergence d’une grande star.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Greta Garbo, Antonio Moreno, Marc McDermott, Lionel Barrymore, Armand Kaliz, Roy D’Arcy
Voir la fiche du film et la filmographie de Fred Niblo sur le site IMDB.

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La tentatriceGreta Garbo et Antonio Moreno dans La Tentatrice de Fred Niblo.

La tentatriceMauritz Stiller (à gauche), Greta Garbo et Antonio Moreno sur le tournage de La Tentatrice. Photo probablement prise pendant les essais : la scène ne correspond à aucune des scènes du film, la robe de Garbo ne correspond à aucune des robes du film et surtout Antonio Moreno n’a pas de moustache. La caméra tenue à la main est étonnante, d’autant plus qu’elle semble être motorisée ; le cameraman Tony Gaudio, qui semble faire un très gros plan sur Moreno, est adossé à un poteau tandis qu’un assistant tient un autre poteau qui sert d’appui à son bras gauche.

Remarques :
* Après Torrent, The Temptress montre bien que la MGM voulait installer Greta Garbo dans cette image de femme fatale, image qui ne plaisait guère à l’actrice. Dès la fin du tournage, Greta Garbo s’est plainte de sa fatigue et des nombreuses robes compliquées à enfiler et à porter.
* Louis B. Mayer trouvait la fin si déprimante qu’il en fit tourner une autre, plus heureuse, et les propriétaires de salles pouvaient choisir la version qu’ils désiraient.

(1) Le premier film américain de Greta Garbo est Torrent de Monta Bell (1926) avec Ricardo Cortez.
(2) Plusieurs raisons à cette éviction brutale : (a) la MGM jugeait Stiller incapable de se plier à la discipline des grands studios et refusait d’accepter les directives (et, après La Veuve joyeuse, la MGM ne tenait pas à avoir un 2e Erich von Stroheim à gérer…), (b)  sa mauvaise connaissance de la langue anglaise rendait difficile ses rapports avec l’équipe qui ne comprenait pas bien ses instructions, (c) Stiller avait rué dans les brancards sur des questions de contrat. A noter que certaines sources parlent de 4 semaines de tournage pour Stiller, d’autres affirment que tout ce que Stiller a tourné a été perdu.
Il est donc un peu délicat de savoir avec précision où s’arrête la partie filmée par Stiller et où commence celle filmée par Niblo. A mon (humble) avis, la scène où ils ôtent leur masque n’est pas dans le style Niblo alors que la suite (et notamment le moment où ils se séparent au petit matin) peut avoir été tourné par Niblo. A noter qu’une scène tournée par Stiller où Garbo monte un cheval blanc destinée à être placée au tout début du film est aujourd’hui perdue mais il reste une photographie.

(3) Greta Garbo était persuadée qu’elle ne savait pas jouer. Dans une lettre qu’elle écrit aux siens à cette époque, elle analyse : « Si je n’apprends pas à jouer, ils vont se lasser de moi. »

La TentatriceGreta Garbo dans La Tentatrice de Fred Niblo (scène probablement tournée par Stiller).

La TentatriceGreta Garbo dans La Tentatrice de Fred Niblo.

La TentatriceAntonio Moreno, Greta Garbo et Armand Kaliz. Photo publicitaire pour la La Tentatrice de Fred Niblo, une photo qui illustre bien l’image de « femme croqueuse d’hommes » que la MGM voulait attacher à Greta Garbo.

The TemptressTournage d’un plan en plongée de La Tentatrice. Fred Niblo est en haut, debout, le plus à droite. L’homme à lunettes à côté de la caméra est William H. Daniels qui va devenir le chef-opérateur attitré de Greta Garbo. Dans le film, la scène alterne des plans en plongée sur le visage de Garbo (simili caméra subjective avec une image floue pour montrer que Moreno n’est pas maître de lui) avec des plans en contre-plongée sur le visage de Moreno. On notera que les acteurs ont été surélevés pour les placer à la bonne distance de la caméra.

11 juin 2016

La Courtisane (1931) de Robert Z. Leonard

Titre original : « Susan Lenox <Her Fall and Rise> »

La CourtisaneHelga, une jeune fille orpheline s’échappe du domicile de ses beaux-parents pauvres pour éviter d’être mariée de force à un rustre. Elle se réfugie chez un jeune ingénieur et ils tombent amoureux l’un de l’autre. Alors qu’il est en déplacement, le beau-père la retrouve et elle doit s’enfuir de nouveau… Susan Lenox (Her Fall and Rise) est adapté d’un volumineux roman à scandale et il a fallu une quinzaine de scénaristes pour en venir à bout. Pour le film, la MGM a décidé de mettre leur plus grande star, Greta Garbo, face à un acteur qu’ils sentent promis à un grand avenir, Clark Gable. Sans surprise (quand on connait leurs tempéraments respectifs), les deux acteurs ne s’entendirent pas très bien : Greta Garbo trouva Clark Gable vulgaire, et Clark Gable trouva Garbo distante. Ce sera leur seul film ensemble. Malgré toute l’expérience de Robert Z. Leonard (1), Susan Lenox montre un flagrant manque d’unité, il y a y un peu de tout : drame social, comédie (toute la scène où ils se rencontrent préfigure étonnamment les comédies screwball), drame mondain, un petit zeste de licence et même un soupçon d’exotisme. Sur le fond, le thème est celui d’une femme victime de ses origines et du jugement des autres La Courtisanealors qu’elle n’aspire qu’à l’amour et au bonheur. Greta Garbo montre comme toujours la formidable expressivité de son visage qu’elle semble manier à sa guise pour exprimer toute une palette de sentiments. La différence avec Clark Gable, qui n’a jamais pratiqué le cinéma muet, est sur ce plan assez flagrante. Le film connut un certain succès à sa sortie.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Greta Garbo, Clark Gable, Jean Hersholt, Alan Hale
Voir la fiche du film et la filmographie de Robert Z. Leonard sur le site IMDB.

Voir les autres films de Robert Z. Leonard chroniqués sur ce blog…

Voir les livres sur Greta Garbo

Remarques :
* L’auteur David Graham Phillips fut assassiné à New York en 1911 par un détraqué qui était persuadé qu’il avait basé un de ses romans sur l’histoire de sa soeur. Le roman Susan Lenox (Her Fall and Rise), qu’il n’avait pu publier du fait de son sujet réputé scandaleux, ne sortit en librairies qu’en 1917, soit 6 ans après sa mort. Outre ses romans de fiction, David Graham Phillips a écrit une série d’articles sur la corruption du Sénat qui ont eu de grandes répercussions.

* La réputation du roman était telle que la censure anglaise a interdit le film avant même de le visionner. La MGM parvint à le sortir dans une version écourtée sous le titre The Rise of Helga.

* Amusant : Bien que ce soit très court, il semble bien que l’air que siffle Clark Gable quand il sèche les vêtements d’Helga soit Singin’ in the Rain (rappelons que la chanson est bien antérieure au film homonyme). C’est d’autant plus probable que Robert Z. Leonard avait déjà utilisé le morceau dans son film La Divorcée (1930).

(1) A noter que Robert Z. Leonard est plutôt un spécialiste des mélodrames mondains.

Susan Lenox
Greta Garbo et Clark Gable dans La Courtisane de Robert Z. Leonard (photo publicitaire proche d’une scène du film).

Susan Lenox
Clark Gable et Greta Garbo pour La Courtisane de Robert Z. Leonard (photo publicitaire qui n’est pas une scène du film).