18 octobre 2016

Le Bonheur (1935) de Marcel L’Herbier

Le BonheurCaricaturiste de talent et anarchiste, Philippe Lutcher tente d’assassiner la star Clara Stuart à la sortie d’un music-hall. Au procès, cette dernière a une attitude qui surprend tout le monde… Le bonheur de Marcel L’Herbier est un mélodrame assez curieux. Il y a d’abord le propos de la pièce d’Henry Bernstein dont il s’inspire qui peut paraître un peu confus. On peut y voir diverses choses : un drame social situé dans des milieux sociaux opposés, une mise en abyme du spectacle, de la célébrité, l’effacement de la barrière entre la réalité et son image (Clara Stuart semble vivre sa vie comme s’il s’agissait d’une pièce). L’histoire est invraisemblable, ce qui n’est pas grave en soi, mais pour se tirer d’affaire, Marcel l’Herbier doit pratiquer des ellipses aventureuses. Réputé pour son classicisme (du moins depuis les débuts du parlant), il montre ici une indéniable inventivité. Nous sommes très loin du théâtre filmé. Mais le plus curieux est du côté de l’interprétation, point fort du film, avec des acteurs presque pris à contre-emploi. Gaby Morlay montre une fragilité étonnante, très palpable, Charles Boyer est un exalté perturbé par ses sentiments et Michel Simon vient ajouter une touche d’humour en directeur artistique efféminé.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Gaby Morlay, Charles Boyer, Jaque Catelain, Michel Simon, Paulette Dubost
Voir la fiche du film et la filmographie de Marcel L’Herbier sur le site IMDB.

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Gaby Morlay dans Le Bonheur de Marcel L’Herbier.

Homonymes :
Le Bonheur d’Aleksandr Medvedkin (1935)
Le Bonheur d’Agnès Varda (1965) avec Jean-Claude Drouot

16 juin 2014

La Route impériale (1935) de Marcel L’Herbier

La route impérialeImpliqué malgré lui dans une affaire de trahison dont il sort blanchi, le lieutenant Brent rejoint le régiment de l’armée britannique basé à Bagdad où la Route des Indes est menacée par des rebelles. Il découvre alors que la femme de son colonel est une femme qu’il a beaucoup aimée… Adapté de la pièce de Pierre Frondaie La Maison cernée, déjà portée à l’écran par le suédois Victor Sjöström, La Route impériale est pour Marcel L’Herbier une commande. Il transpose l’histoire de Palestine en Irak, en parfaite résonnance avec la situation géopolitique mondiale de 1935, l’armée britannique se préparant à défendre le Canal de Suez face aux menaces de Mussolini d’envahir l’Ethiopie. Assez prenant, le film est un subtil mélange d’exotisme, de romance et d’héroïsme militaire, un film dans le sillage du succès des Trois Lanciers du Bengale d’Henry Hathaway l’année précédente. Reflet de son époque, le film offre bien entendu  une vision très colonialiste des soulèvements des peuples colonisés. La Route impériale est fort bien mis en scène par Marcel L’Herbier, que ce soit en studio ou en extérieurs (tournés en Algérie), avec de beaux mouvements de caméra. Le succès à l’époque fut important mais, le film ayant été détruit par les allemands pendant l’Occupation, il était devenu extrêmement rare et difficile à voir jusqu’à ce qu’il ressorte restauré en DVD (en mai 2014) avec une intéressante présentation de Mireille Beaulieu qui couvre bien tous les aspects du film.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Käthe von Nagy, Pierre Richard-Willm, Jaque Catelain, Pierre Renoir
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Précédente adaptation :
La Maison cernée (Det omringade huset) de Victor Sjöström (1922)