14 décembre 2021

Sous les étoiles de Paris (2020) de Claus Drexel

Sous les étoiles de ParisUne nuit, une femme SDF voit un jeune garçon africain de 8 ans apparaître devant son abri. Il ne parle pas français, il est perdu, il est séparé de sa mère. Ensemble, ils partent à la recherche de sa mère à travers les rues de Paris…
Sous les étoiles de Paris est un film franco-belge réalisé par Claus Drexel, cinéaste allemand travaillant principalement en France. Plusieurs de ses documentaires ont été primés mais ici c’est une œuvre de fiction qu’il signe. Si ses intentions humanistes sont évidentes et louables, le film nous laisse sur des impressions mitigées. Le scénario ne paraît être qu’une suite de facilités d’écriture. De plus, le parti-pris de donner une coloration de conte n’était peut-être pas très judicieux. Certes, elle donne une note d’originalité à l’ensemble mais elle génère aussi une impression globale d’artificialité.
Elle: 3 étoiles
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Catherine Frot, Mahamadou Yaffa, Dominique Frot, Jean-Henri Compère, Farida Rahouadj
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Sous les étoiles de ParisMahamadou Yaffa et Catherine Frot dans Sous les étoiles de Paris de Claus Drexel.

13 décembre 2021

La Morte-Saison des amours (1961) de Pierre Kast

La Morte-saison des amoursJeunes mariés, Sylvain et Geneviève se sont installés à la campagne pour que Sylvain puisse enfin se consacrer à la rédaction de son prochain roman. Ils font la connaissance de leurs voisins Françoise et Jacques, un couple aux mœurs très libres. Sylvain va se laisser séduire par Françoise et un amour plus profond va naître entre Geneviève et Jacques…
La Morte-Saison des amours est un film français coécrit et réalisé par Pierre Kast. Cet ex-collaborateur aux Cahiers du Cinéma a réalisé de superbes courts-métrages sur l’Art dans les années cinquante mais l’on connait généralement moins ses longs métrages. Ce film met en scène des mœurs très libres qui pouvaient choquer en 1960 mais ce parfum d’interdit et d’illégitimité est perdu à nos yeux d’aujourd’hui. Les dialogues sont très bien écrits et de bonne tenue. Les personnages ont une approche très cérébrale de leurs relations amoureuses. Les réflexions et l’analyse des sentiments paraissent toutefois bien moins profondes que dans son futur Vacances portugaises (1963). On se surprend même à s’ennuyer un peu… La forme est plus enthousiasmante, d’abord par le choix des décors (le domaine de la Saline royale d’Arc-et-Senans ou encore les paysages vallonnés du Jura, sans oublier les décors intérieurs) et aussi par sa très belle photographie noir et blanc signée Sacha Vierny (que l’on retrouve souvent au générique des films de Bunuel, Resnais et Greenaway). Indéniablement, Pierre Kast est un esthète. La musique est de Georges Delerue. Tout cela forme un bel et agréable ensemble. Film assez rare aujourd’hui.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Françoise Arnoul, Daniel Gélin, Pierre Vaneck, Françoise Prévost, Alexandra Stewart
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La Morte-saison des amoursFrançoise Arnoul et Daniel Gélin dans La Morte-saison des amours de Pierre Kast.

Remarques :
* Le jeune nouveau secrétaire qui arrive au domaine dans l’épilogue est Edouard Molinaro (qui avait déjà plusieurs réalisations à son actif en 1960).

* La saline royale d’Arc-et-Senans (Doubs) est une ancienne saunerie (production industrielle de sel) construite par l’architecte Claude-Nicolas Ledoux sous le règne du roi Louis XV pour transformer la saumure extraite aux salines de Salins-les-Bains et transférée jusqu’à Arc-et-Senans par un saumoduc de 21 km.

la Saline royale d'Arc-et-SenansPhotographie aérienne récente du lieu de tournage de La Morte-saison des amours de Pierre Kast.
(dans le film, le domaine paraît plus champêtre et le demi-cercle intérieur comporte des cultures)

12 décembre 2021

L’Affaire Thomas Crown (1968) de Norman Jewison

Titre original : « The Thomas Crown Affair »

L'affaire Thomas Crown (The Thomas Crown Affair)Pour le plaisir, Thomas Crown, séduisant millionnaire divorcé, met sur pied un hold-up parfait avec l’aide de cinq hommes qui ne se connaissent pas et qui ne se sont jamais rencontrés. Sans indice, la police piétine. La compagnie d’assurance, qui a dédommagé la banque, fait appel à une enquêtrice aussi ravissante que perspicace…
L’Affaire Thomas Crown (The Thomas Crown Affair) est un film américain réalisé et produit par Norman Jewison. Le scénario, signé par Alan Trustman (qui co-écrira ensuite Bullitt), n’est absolument pas crédible mais l’intention était visiblement de créer des situations de tensions sensuelles entre deux acteurs connus (1). Son film est un pur produit commercial et racoleur. La fameuse partie d’échecs, avec son érotisme sous-jacent, pouvait émouvoir à sa sortie mais elle paraît pleine de lourdeurs aujourd’hui. L’autre scène pour laquelle le film est célèbre est un baiser qui dure une minute. Faye Dunaway (habillée de 29 tenues différentes) est superbe mais il faut vraiment faire preuve de bonne volonté pour croire une seule seconde à son personnage. Plusieurs fois, notamment dans le générique de début, la technique du split-screen est utilisée. Le montage est excessif. La musique est signée Michel Legrand (2), sa première composition pour un film américain. Très gros succès commercial à sa sortie.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Steve McQueen, Faye Dunaway, Paul Burke
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(1) Norman Jewison a engagé Faye Dunaway alors que Bonnie and Clyde n’était pas encore sorti sur les écrans. Il avait cependant pu voir une préversion du film et a fait le pari que la popularité de Faye Dunaway allait exploser dès la sortie du film d’Arthur Penn. (Ce fut effectivement le cas.)
(2) La grande originalité de la musique est que Michel Legrand a composé la musique avant montage, ce qui a permis au monteur de mieux caler les changements de plans sur la musique et inversement. Michel Legrand a reçu un Oscar pour la chanson « The Windmills of your mind » (« Les Moulins de mon cœur » en français).

L'affaire Thomas Crown (The Thomas Crown Affair)Faye Dunaway et Steve McQueen dans L’affaire Thomas Crown (The Thomas Crown Affair) de Norman Jewison.

Remake :
Thomas Crown (The Thomas Crown Affair) de John McTiernan (1999) avec Pierce Brosnan, Rene Russo et Denis Leary.

11 décembre 2021

Toni Erdmann (2016) de Maren Ade

Toni ErdmannWinfried Conradi, un enseignant allemand d’une soixantaine d’années, fantasque et habitué à se grimer, va rendre une visite surprise à sa fille Ines, consultante de haut niveau en poste à Bucarest. Alors qu’elle essaye de négocier un contrat d’externalisation très important pour sa carrière, il s’immisce dans sa vie professionnelle et personnelle afin de la faire réfléchir sur elle-même, dans une série de situations inattendues qui la déstabilisent…
Toni Erdmann est un film germano-autrichien écrit et réalisé par l’allemande Maren Ade. Le propos semble être une critique par l’humour du monde déshumanisé de sociétés qui ne cherchent qu’à réduire leur personnel. L’ensemble est assez caricatural et manichéen. Le personnage du père est une pâle copie d’Andy Kaufman (humoriste américain, sujet du film Man of the Moon de Milos Forman). L’humour est répétitif et pas toujours très drôle, reposant souvent sur le principe de montrer les personnes dans une situation embarrassante. Ce père qui veut absolument imposer sa vision à sa fille finit par être antipathique. Le film a bénéficié d’un fort engouement de la part de la critique et du public. Même les plus enthousiastes (et la réalisatrice elle-même, semble t-il) reconnaissent qu’il est beaucoup trop long (2h40).
Elle: 2 étoiles
Lui : 1 étoile

Acteurs: Sandra Hüller, Peter Simonischek
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Toni ErdmannSandra Hüller et Peter Simonischek dans Toni Erdmann de Maren Ade.

10 décembre 2021

Razzia (2017) de Nabil Ayouch

RazziaAu début des années 80, dans un village isolé de l’Atlas, un instituteur passionné voit arriver un inspecteur qui lui demande de faire cours en arabe alors que ses jeunes élèves ne parlent qu’un dialecte berbère. En 2015, nous suivons plusieurs personnages en quête de liberté dans une société rigide…
Razzia est réalisé par le franco-marocain Nabil Ayouch. Il en a écrit le scénario avec sa femme Maryam Touzani, future réalisatrice du beau film Adam (2019) et qui tient ici le rôle principal. La construction de ce film choral engendre une certaine confusion. En fait, il ne faut pas chercher de liens entre les différents personnages. Il y en a, mais ils sont plus anecdotiques qu’importants. Le propos du réalisateur est de montrer que la réforme de l’arabisation des années 60 à 80, qui était initialement une volonté de réappropriation de l’identité du pays par une langue unique, a en fait provoqué la disparition de certaines disciplines humaines et critiques dans l’enseignement. Trente ans plus tard, c’est une société rigide et étouffante où les aspirations à une liberté plus grande ne peuvent s’exprimer que violemment. Hélas, cette argumentation n’apparaît pas de façon si évidente dans le film car notre attention s’éparpille entre les personnages. Les séquences les plus fortes sont celles avec Maryam Touzani qui incarne une femme en fort désir d’émancipation. Razzia est un film ambitieux, peut-être trop. Nabil Ayouch montre cependant un beau style et donne l’envie de découvrir ses autres films.
Elle: 3 étoiles
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Maryam Touzani, Arieh Worthalter, Amine Ennaji, Abdelilah Rachid
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RazziaAmine Ennaji dans Razzia de Nabil Ayouch.

RazziaMaryam Touzani dans Razzia de Nabil Ayouch.

9 décembre 2021

No Sudden Move (2021) de Steven Soderbergh

No Sudden MoveÀ Détroit en 1954, Curt Goynes est recruté par un mystérieux Doug Jones qui fait également appel à deux autres hommes. Personne ne se connaissait avant cela. Ils doivent prendre en otage la famille d’un comptable de General Motors pour le forcer à aller chercher un document situé dans le coffre-fort de son patron. Mais rien ne va se passer comme prévu…
No Sudden Move est un thriller américain écrit par Ed Solomon et réalisé par Steven Soderbergh pour la chaîne câblée HBO Max. Le tournage a été retardé par l’épidémie de Covid-19 et plusieurs acteurs pressentis n’ont pu se libérer d’autres engagements. L’histoire est tout d’abord très nébuleuse. En fait, nous sommes placés dans la même situation que les deux personnages principaux qui cherchent eux aussi à comprendre dans quelle affaire bizarre ils se sont engagés. Le brouillard se dissipe lentement par la suite mais il faut attendre la toute fin pour avoir en main tous les éléments et comprendre toute l’affaire. En toile de fond, on trouve la ville de Detroit en pleine mutation avec son industrie automobile toute puissante et ses problèmes raciaux. L’ensemble est réussi et plaisant, même s’il paraît légèrement en deçà des plus grands films du réalisateur.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Don Cheadle, Benicio Del Toro, Julia Fox, David Harbour, Jon Hamm, Ray Liotta, Brendan Fraser, Matt Damon
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Remarque :
* Par moments, les bords de l’image paraissent déformés, surtout dans les panoramiques latéraux. Steven Soderbergh a cherché à reproduire les déformations des objectifs anamorphiques utilisés dans les années 50. Outre un objectif anamorphique sur une caméra numérique dotée d’un capteur de grande dimension, il semble même avoir utilisé un fisheye dans certaines scènes. Il a ensuite réduit la largeur du film à une taille de 2.16:1 pour enlever le plus gros des distorsions sur les côtés et ne garder que celles qu’il désirait. De la haute voltige…

 No Sudden MoveRay Liotta, Benicio Del Toro et Don Cheadle dans No Sudden Move de Steven Soderbergh.

8 décembre 2021

La Vie rêvée de Walter Mitty (2013) de Ben Stiller

Titre original : « The Secret Life of Walter Mitty »

La Vie rêvée de Walter Mitty (The Secret Life of Walter Mitty)Walter Mitty est employé au service négatifs du magazine Life. Timide, il s’imagine être le héros d’aventures imaginaires pour s’évader de sa réalité trop terne. Le jour où l’on annonce que le magazine va cesser de paraître, il reçoit au journal la pellicule de Sean O’Connell, un photographe renommé qui recommande la photo 25 pour la couverture du magazine à venir. Étrangement, le négatif no 25 n’est pas avec les autres sur la pellicule et Walter va tout faire pour le retrouver…
La courte nouvelle La Vie secrète de Walter Mitty (The Secret Life of Walter Mitty) de James Thurber avait déjà été portée à l’écran en 1947 par Norman McLeod. Cette comédie d’aventures avait été un gros succès à l’époque. Le film de Ben Stiller n’est pas à proprement parler un remake car l’histoire diffère nettement, il s’agit plutôt d’une nouvelle adaptation. Si l’idée de base est excellente, le développement ne fonctionne pas du tout comme il devrait et on se surprend à maronner face aux péripéties qui se succèdent à l’écran. Personnages trop caricaturaux, effets gratuits, scénario mal écrit, manque de liant, Ben Stiller donne constamment l’impression de vouloir nous surprendre à tout prix. L’accueil critique fut mitigé mais le succès a été au rendez-vous.
Elle:
Lui : 1 étoile

Acteurs: Ben Stiller, Kristen Wiig, Kathryn Hahn, Adam Scott, Shirley MacLaine, Sean Penn, Patton Oswalt
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La Vie rêvée de Walter Mitty (The Secret Life of Walter Mitty)Ben Stiller et Kristen Wiig dans La Vie rêvée de Walter Mitty (The Secret Life of Walter Mitty) de Ben Stiller.

La Vie rêvée de Walter Mitty (The Secret Life of Walter Mitty)La Vie rêvée de Walter Mitty (The Secret Life of Walter Mitty) de Ben Stiller.

Précédente adaptation :
La vie secrète de Walter Mitty (The Secret Life of Walter Mitty) de Norman Z. McLeod (1947) avec Danny Kaye, Virginia Mayo et Boris Karloff.

7 décembre 2021

Le Mystère des pingouins (2018) de Hiroyasu Ishida

Titre original : « Pengin haiwei »

Le Mystère des pingouins (Pengin haiwei)Quand des pingouins apparaissent partout dans sa petite ville, semant au passage une joyeuse pagaille, le jeune Aoyama se dit qu’il y a là une enquête à mener. Ce studieux élève de CM1, accompagné de son meilleur ami, enrôle également sa rivale aux échecs et une énigmatique assistante dentaire pour percer le secret des pingouins. Mais ces petites bêtes ne sont que le premier signe d’une série d’événements extraordinaires…
Le Mystère des pingouins est un film d’animation japonais  basé sur le roman pour adolescents Penguin Highway de Tomihiko Morimi, lauréat du Grand Prix Nihon SF 2010 au Japon. Il s’agit du premier long métrage du réalisateur trentenaire Hiroyasu Ishida, jeune prodige de l’animation japonaise. L’histoire est inventive avec une bonne dose de fantastique teinté d’onirisme, une histoire qui ne cherche pas à s’inscrire dans un courant. Les personnages des enfants sont très attachants avec leur approche très méthodique et scientifique de phénomènes parfaitement irrationnels. La dernière partie est poétique et joliment surréaliste. Un très beau film.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs (voix): Kana Kita, Yû Aoi
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Le Mystère des pingouins (Pengin haiwei)Le Mystère des pingouins (Pengin haiwei) de Hiroyasu Ishida.

Le Mystère des pingouins (Pengin haiwei)Le Mystère des pingouins (Pengin haiwei) de Hiroyasu Ishida.

6 décembre 2021

La Voie de la justice (2019) de Destin Daniel Cretton

Titre original : « Just Mercy »

La Voie de la justice (Just Mercy)1987. Fraîchement diplômé de Harvard, le jeune avocat Bryan Stevenson décide d’officier en Alabama pour défendre des personnes condamnées à mort. L’une de ses premières affaires est celle de Walter McMillian condamné pour le meurtre très médiatisé d’une jeune fille de 18 ans. Il découvre rapidement que l’accusation ne repose que sur un témoignage fragile et que l’instruction n’a pris en compte aucun des témoignages qui l’innocentaient…
La Voie de la justice (Just Mercy) est un film américain réalisé par Destin Daniel Cretton. Il s’agit d’un film biographique sur Bryan Stevenson, brillant avocat qui a dédié sa carrière à la défense des droits des pauvres et des minorités. Le scénario est adapté de son livre autobiographique paru en 2014. Le cas raconté ici est (hélas) réel et permet de mesurer l’ampleur des préjugés racistes dans certains états du sud des Etats-Unis. Avoir les preuves de son innocence ne suffit pas. Un homme peut ainsi se retrouver accusé d’un meurtre qu’il n’a pas commis alors que sa présence ailleurs peut être attestée par de nombreuses personnes. On aimerait croire que le réalisateur a grossi le trait mais, hélas, la lecture sur Wikipédia des informations sur l’affaire montre qu’il n’en est rien. La réalisation est classique mais de bonne qualité. L’interprétation de Michael B. Jordan est excellente, il donne beaucoup de dignité à son personnage.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Michael B. Jordan, Jamie Foxx, Brie Larson, Rob Morgan, Rafe Spall, Tim Blake Nelson
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Remarque :
* Le film est sorti quelques mois avant le meurtre de George Floyd par un policier de Minneapolis.

La Voie de la justice (Just Mercy)Michael B. Jordan et Jamie Foxx dans La Voie de la justice (Just Mercy) de Destin Daniel Cretton.

5 décembre 2021

Les Dents du diable (1960) de Nicholas Ray

Titre original : « The Savage Innocents »
Titre original italien : « Ombre bianche »

Les dents du diable (The Savage Innocents)Inuk est un inuit. Robuste et excellent chasseur, il a toujours de quoi manger et se vêtir mais il sait qu’il doit maintenant trouver une femme…
The Savage Innocents (on peut oublier le titre français qui doit être une erreur car on ne voit vraiment pas à quoi il se rapporte) est une production anglo-franco-italienne. Il s’agit de l’adaptation du roman Top of the World de l’écrivain suisse Hans Ruesch qui se déroule dans le monde polaire des Inuits. Ce film assez méconnu étonne à priori dans la filmographie de l’américain Nicholas Ray. La première moitié du film est une description presque ethnologique du mode de vie d’un chasseur inuit, montrant les pratiques pour chasser, manger, se mettre en couple et les autres habitudes de la vie courante. Anthony Quinn est étonnamment crédible en Inuit, il se donne entièrement et, hormis la langue (ils parlent anglais), l’immersion est totale. Ensuite, à la moitié du récit, notre héros va se retrouver confronté à la société moderne, sous la forme d’une poignée d’occidentaux venus acheter des peaux et d’un missionnaire. Leur méconnaissance des traditions Inuits va engendrer une situation dramatique. On retrouve là l’un des thèmes chers à Nicholas Ray, une approche très rousseauiste (« l’homme est bon par nature, c’est la société qui le corrompt ») que l’on peut trouver certainement un peu simplificatrice dans son application ici, sans que cela enlève aux qualités du film. Il est non seulement intéressant mais aussi très beau avec ses belles images tournées dans le Grand Nord canadien. Les scènes tournées en studio sont aisément identifiables, certes, mais elles restent très crédibles. Une intéressante découverte.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Anthony Quinn, Yôko Tani, Peter O’Toole, Carlo Giustini, Anna May Wong
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Remarques :
* Hans Ruesch, auteur du roman, n’a en réalité jamais vu un seul inuit de sa vie. Il a basé son récit en partie sur le film Eskimo de W.S. Van Dyke (1933).
* Bob Dylan admirateur du film, a écrit en 1967 la chanson Quinn the Eskimo (The Mighty Quinn) en hommage à l’interprétation d’Anthony Quinn. La chanson a été reprise par Manfred Mann en 1968 qui en a fait un tube planétaire (« Come on without, come on within, you’ll not see nothing like the Mighty Quinn« ).
* Peter O’Toole (qui interprète l’un des deux policiers blancs) a demandé que son nom soit retiré du générique car sa voix est doublée. A noter que l’acteur n’était pas encore connu, il tournera Lawrence d’Arabie deux ans plus tard.
* Une séquence supplémentaire de chasse à l’ours a été perdue dans un accident d’avion.
* Le réalisateur de la seconde équipe est l’italien Baccio Bandini.

Les dents du diable (The Savage Innocents)Anthony Quinn dans Les dents du diable (The Savage Innocents) de Nicholas Ray.

Les dents du diable (The Savage Innocents)Yôko Tani, Anthony Quinn et Kaida Horiuchi dans Les dents du diable (The Savage Innocents) de Nicholas Ray.