19 avril 2022

Comancheria (2016) de David Mackenzie

Titre original : « Hell or High Water »

Comancheria (Hell or High Water)Texas. Après la mort de leur mère, deux frères doivent rembourser des emprunts pour éviter la saisie de la ferme familiale, un ranch délabré sur lequel des forages pétroliers sont envisagés. Ils décident alors de commettre une série de braquages, visant uniquement les agences de la banque qu’ils doivent rembourser. Un Texas Ranger désabusé, bientôt à la retraite, se lance à leur poursuite avec son adjoint d’origine amérindienne…
Comancheria est un thriller américain écrit par le texan Taylor Sheridan et réalisé par le britannique David Mackenzie. Globalement, le film peut être décrit comme « un croisement très rare entre le western, la comédie, le film de braquage et le road-movie » pour reprendre les mots du réalisateur. Le propos est marqué par un sentiment anti-banques puisqu’il présente les deux braqueurs comme agissant pour des raisons légitimes. Mais le plus remarquable dans le film est son atmosphère et ses dialogues. Les deux frères forment un tandem disparate mais très uni et le duo des deux corpulents Rangers est tout aussi pittoresque avec un Jeff Bridges placide qui ne cesse de balancer des blagues racistes à son adjoint qui les endure avec résignation. C’est un univers très masculin et peu engageant, pourtant l’ensemble est plaisant grâce à un grand équilibre entre plusieurs genres et un caractère enlevé. Un film d’une belle personnalité.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Jeff Bridges, Chris Pine, Ben Foster, Gil Birmingham
Voir la fiche du film et la filmographie de David Mackenzie sur le site IMDB.
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Remarques :
* Le titre original fait référence à une clause inscrite sur certains contrats de prêts, décrivant la nécessité pour l’emprunteur de procéder au remboursement, quelles que soient les difficultés qu’il pourrait rencontrer pour y parvenir. Le terme vient d’une expression aux États-Unis qui indique que quelque chose doit être accompli « come Hell or high water », littéralement « quand bien même l’enfer ou le déluge s’abattrait sur nous ». (Lu sur Wikipedia).

* Le titre initialement pressenti, et conservé en France, Comancheria désigne la région habitée par les Comanches avant 1860. Elle englobe aujourd’hui l’État du Nouveau-Mexique, l’ouest du Texas et quelques autres territoires. C’est une région où se croisent des Indiens, des Latinos et des Texans et où règnent la pauvreté et une criminalité liée à la drogue. (Lu sur Wikipedia).

Comancheria (Hell or High Water)Chris Pine et Ben Foster dans Comancheria (Hell or High Water) de David Mackenzie.

Comancheria (Hell or High Water)Jeff Bridges et Gil Birmingham dans Comancheria (Hell or High Water) de David Mackenzie.

18 avril 2022

Aurore (2017) de Blandine Lenoir

AuroreAurore, 50 ans, divorcée, perd son travail, se prépare à devenir grand-mère et doit supporter les bouffées de chaleur dues à la ménopause. Heureusement, elle peut compter sur ses filles et sa meilleure amie. Et quand Aurore retrouve par hasard son amour de jeunesse, elle se demande si une nouvelle vie ne pourrait commencer…
Aurore est une comédie française coécrite et réalisée par Blandine Lenoir. La réalisatrice est plus jeune que son personnage, elle explique son envie d’écrire ce récit par sa propre angoisse : « Je me suis vite rendue compte que les femmes de cinquante ans n’étaient absolument pas représentées au cinéma. Comment avoir envie d’atteindre un âge qui n’est pas représenté ? » Le portrait de cette femme est lucide et sensible tout en donnant suffisamment de recul pour une petite satire bienveillante. Quelquefois, la réalisatrice grossit volontairement le trait pour une pointe d’humour. Le principal problème du film est dans le rythme, très inégal pour ne pas dire absent. On pourra aussi trouver les personnages un peu trop typés, regretter un certain formatage. Agnès Jaoui est parfaite dans ce rôle et tient le film sur ses épaules avec aisance et naturel.
Elle: 2 étoiles
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Agnès Jaoui, Thibault de Montalembert, Pascale Arbillot, Sarah Suco, Lou Roy-Lecollinet
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AuroreAgnès Jaoui dans Aurore de Blandine Lenoir.

Homonymes :
L’Aurore (Sunrise), le chef d’œuvre bien connu de F.W. Murnau (1927).
Aurore, film français de Nils Tavernier (2006).

16 avril 2022

Le Renne blanc (1952) de Erik Blomberg

Titre original : « Valkoinen peura »

Le Renne blanc (Valkoinen peura)Dans les neiges de Laponie, Pirita est une jeune épouse attristée par les trop longues absences de son mari, éleveur de rennes. Délaissée, elle consulte un devin qui lui révèle sa véritable nature : elle est une sorcière. Après un sacrifice animal, la jeune femme se change en un majestueux renne blanc et, sous cette apparence, elle attire les hommes dans un piège fatal…
Le Renne blanc est un film fantastique finlandais réalisé par Erik Blomberg. Si le cinéma finlandais est peu connu, il a connu des périodes fastes comme le début des années cinquante où une trentaine de films étaient produits chaque année. Rares sont ceux qui ont connu une carrière internationale toutefois, mais ce fut le cas pour Le Renne blanc. Il s’agit du premier long métrage d’Erik Blomberg, un excellent opérateur qui a débuté à la fin des années trente. L’histoire s’inspire librement d’une légende du peuple Samis (que nous nommons « Lapons »), bâtie autour de la transformation d’une femme en animal, un renne au déplacement particulièrement gracieux. Les images des grandes étendues neigeuses sont très belles et nous immergent dans le monde lapon. L’actrice principale, Mirjami Kuosmanen, est la femme du réalisateur. Elle était une vedette en Finlande et montre beaucoup de présence à l’écran sans avoir un jeu trop appuyé. Le film a également quelques scènes plus documentaires, la façon dont les Samis utilisent les rennes pour se déplacer est étonnante.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Mirjami Kuosmanen, Kalervo Nissilä, Åke Lindman
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Le Renne blanc (Valkoinen peura)Mirjami Kuosmanen dans Le Renne blanc (Valkoinen peura) de Erik Blomberg.

15 avril 2022

Délice Paloma (2007) de Nadir Moknèche

Délice PalomaMadame Aldjéria mène sa petite affaire de son appartement sur les hauteurs d’Alger : elle résout les problèmes des autres, en utilisant des stratagèmes pas très nets. Elle recrute une jeune fille qu’elle appelle Paloma pour la jeter dans les bras d’un homme que sa femme désire piéger. Mais le rêve de Madame Aldjéria est de faire revivre des thermes abandonnés face à la mer…
Délice Paloma est un film français écrit et réalisé par Nadir Moknèche. Le réalisateur franco-algérien raconte l’Algérie de son enfance à travers le portrait d’une femme de tête, au caractère bien trempé mais sans scrupule. Malgré le talent de l’actrice Biyouna et son jeu exubérant, il est difficile de s’intéresser à ses petites combines. Bien entendu, on a compris qu’il fallait voir à travers elle un portrait de l’Algérie, rongée par les compromissions et la corruption mais toujours porteuse d’un rêve qui apporterait la respectabilité. Le récit de Nadir Moknèche est par ailleurs beaucoup trop long. Le portrait qu’il dresse de son pays était toutefois incontestablement dérangeant puisque Délice Paloma n’a pas obtenu de visa d’exploitation en Algérie.
Elle: 2 étoiles
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Biyouna, Nadia Kaci, Aylin Prandi, Daniel Lundh
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Délice PalomaNadia Kaci, Lyès Salem, Daniel Lundh, Biyouna et Fadila Ouabdesselam (cachée)
dans Délice Paloma de Nadir Moknèche.

14 avril 2022

La Vallée du bonheur (1968) de Francis Ford Coppola

Titre original : « Finian’s Rainbow »

La Vallée du bonheur (Finian's Rainbow)Le mystérieux Irlandais Finian McLonergan arrive à Rainbow Valley en Missitucky, dans le sud des États-Unis. Il est accompagné de sa charmante fille Sharon. Dans son sac, se trouve un chaudron magique en or qu’il a « emprunté » à un lutin…
La Vallée du bonheur est un film musical américain réalisé par Francis Ford Coppola. C’est un film de commande. Il s’agit de l’adaptation cinématographique de la comédie musicale du même nom jouée à Broadway en 1947-1948. Cette pièce avait connu un grand succès mais elle ne fut portée à l’écran que tardivement du fait de sa satire du racisme qui embarrassait les studios. Pour ne pas froisser les habitants blancs du Sud, le propos fut donc adouci mais reste néanmoins suffisamment piquant. Il se moque également de l’argent et de l’or « enterré à Fort Knox ». Il s’agit d’un conte avec un récit charmant et enfantin. L’atmosphère peut rappeler celle de films comme Brigadoon. Il y a beaucoup de fraîcheur et même une petite tonalité hippie ; c’est en effet une communauté qui vit à Rainbow Valley et qui cultive des plants de tabac mentholé (hum…) La chanteuse Petula Clark, auréolée de son succès planétaire Downtown, fait une superbe prestation, pleine de charme et de fraicheur. Elle fait montre d’une grande présence à l’écran et de surprenants talents d’actrice. A ses côtés, Fred Astaire est un peu plus en retenue mais nous gratifie de quelques numéros de danse. Les chansons sont de qualité. Les couleurs sont pimpantes avec des verts très prononcés pour donner une tonalité féérique à la nature. Le film connut un beau succès à sa sortie mais a été ensuite méprisé par la critique. Certes, on ne peut lui donner une vraie place dans la filmographie du réalisateur (qui l’a d’ailleurs renié à plusieurs reprises) mais il n’en est pas moins réussi et très plaisant.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Fred Astaire, Petula Clark, Tommy Steele, Don Francks, Keenan Wynn, Barbara Hancock
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La Vallée du bonheur (Finian's Rainbow)Tommy Steele et Petula Clark dans La Vallée du bonheur (Finian’s Rainbow) de Francis Ford Coppola.

Remarques :
* Francis Ford Coppola a dit avoir accepté cette commande pour épater son père qui lui avait fait découvrir la pièce quand il était enfant (Coppola avait 9 ans en 1948).
* L’ensemble est indéniablement trop long (2h25): cette longueur est volontaire car la Warner voulait le projeter en 70mm dans une tournée roadshow attraction en deux parties avec un entracte.
* Le film a été tourné en 35mm puis converti en 70mm par la Warner en coupant le haut et le bas de l’image. Cela a valu à Coppola de nombreuses critiques pour avoir coupé les pieds de Fred Astaire dans  certaines scènes. Mais le réalisateur n’était pas responsable.
* C’est le troisième long métrage réalisé par Francis Ford Coppola. Sur le tournage, il s’est lié d’amitié avec un stagiaire nommé George Lucas.
* La Vallée du bonheur est le dernier film musical de Fred Astaire qui avait alors 69 ans.
* Le personnage Woody Mahoney serait (très librement) inspiré de Woody Guthrie.
* Les frères Coen ont déclaré que le film faisait partie de leurs films préférés : « Je me souviens quand nous avons travaillé avec Nicolas Cage sur Raising Arizona, nous avons parlé de son oncle, Francis Ford Coppola, et lui avons dit que Finian’s Rainbow, que presque personne n’a jamais vu, était l’un de nos films préférés. Il l’a répété à son oncle, qui, je pense, nous considère depuis comme un peu dérangés. » (Ethan Coen, interview avec Laurent Tirard lire)

 

La Vallée du bonheur (Finian's Rainbow)Barbara Hancock et Tommy Steele dans La Vallée du bonheur (Finian’s Rainbow) de Francis Ford Coppola.

La Vallée du bonheur (Finian's Rainbow)Fred Astaire et Petula Clark dans La Vallée du bonheur (Finian’s Rainbow) de Francis Ford Coppola.

13 avril 2022

La Meilleure Bobonne (1931) de Marc Allégret

La Meilleure bobonneLucien Pivoine a invité un ancien camarade de jeunesse, devenu banquier, à dîner dans l’espoir de le convaincre de financer une de ses inventions. Par malheur, sa femme se dispute avec la bonne qui rend son tablier. Pour sauver les apparences, la maîtresse de maison doit jouer la domestique et va se retrouver en butte aux avances douteuses de l’invité…
La Meilleure Bobonne est un court-métrage français réalisé par Marc Allégret en 1930. Il marque la première apparition de Fernandel à l’écran. Marc Allégret l’avait remarqué sur scène et le fait tourner dans ce court métrage avant de lui donner un second rôle dans Le Blanc et le Noir (1931) qui sera son premier long métrage. Le scénario, signé André Mouëzy-Éon, est assez amusant car l’invité qui se retrouve seul avec la « bonne » lui raconte ce que l’on dit sur « Madame »… et pire encore. Fernandel n’a pas encore la présence et la volubilité qu’il montrera ensuite, il surtout maladroit et pataud.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Fernandel, Pierre Darteuil
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La Meilleure bobonneFernandel, Betty Spell et Pierre Darteuil dans La Meilleure Bobonne de Marc Allégret.

12 avril 2022

M le maudit (1951) de Joseph Losey

Titre original : « M »

M le maudit (M)Los Angeles, les années 1950. Un tueur en série kidnappe et tue des petites filles. La ville est traumatisée par ces nombreux meurtres non résolus. La police est incapable de retrouver l’assassin. Gênée dans ses affaires, la pègre décide de trouver elle-même le meurtrier avant qu’il ne tue à nouveau…
M le maudit est un film américain réalisé par Joseph Losey. Le film est un remake du film allemand M le maudit (1931) de Fritz Lang. Bien que Losey désirait s’écarter de l’original, son film reprend fidèlement la trame de son modèle pour éviter des problèmes de censure. L’action est transposée dans l’Amérique des années cinquante ; l’esthétique est celle des films noirs américains, avec toutefois peu de scènes nocturnes et beaucoup de scènes en extérieurs. Sur le plan du récit, la principale variation réside dans l’explication du comportement du tueur qui n’est plus ici un dangereux maniaque sexuel mais un homme psychologiquement perturbé. Sa déclaration en fin de film est l’occasion d’une scène intense, superbement interprétée. En revanche, toute allégorie sociale ou politique (le film de Fritz Lang se situait en pleine montée du nazisme) n’a pu que disparaître, ce qui rend le film plus banal. Il n’en reste pas moins fort et ne mérite certainement pas l’opprobre qu’il a subi.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: David Wayne, Howard Da Silva, Martin Gabel, Luther Adler, Steve Brodie, Raymond Burr, Glenn Anders, Norman Lloyd
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M le maudit (M)David Wayne dans M le maudit (M) de Joseph Losey.

Version précédente :
M le maudit (M – Eine Stadt sucht einen Mörder) de Fritz Lang avec Peter Lorre

10 avril 2022

La Vérité (2019) de Hirokazu Kore-eda

La VéritéGrande vedette de cinéma, Fabienne change la perception que le public a d’elle en publiant ses mémoires. À sa demande, sa fille installée aux États-Unis revient en France avec sa famille. La relation entre les deux femmes a toujours été difficile et les retrouvailles sont houleuses…
La Vérité est un film franco-japonais écrit et réalisé par Hirokazu Kore-eda. Le réalisateur japonais signe là son premier long métrage réalisé hors du Japon et dans une langue qui lui est étrangère. Il a en effet tourné en France, avec une distribution entièrement française et une équipe française. Le fond du propos peut paraître classique, les délicates relations mère-fille, mais il y introduit une réflexion sur la vérité et le mensonge : « Qu’est-ce qui fait qu’une famille est une famille ? Est-ce la vérité ou le mensonge ? Et vous, que choisiriez-vous entre une vérité cruelle et un doux mensonge ? » (1) Cette réflexion prend place dans un milieu qui a une relation particulière à la vérité : après tout, un acteur ne fait-il pas que mentir ? Il est assez étonnant de voir Catherine Deneuve interpréter un personnage si odieux qui pourrait être elle-même. L’actrice semble jouer sans hésiter sur cette ambigüité. Enfin, dernière finesse de Kore-eda, il insère un film dans le film, un tournage en cours, dont le propos retourne comme un gant la situation mère-fille. Si l’on peut qualifier l’ensemble du propos de philosophique, le ton général reste léger et l’approche délicate. La fin du film est un peu gentillette mais cela n’enlève rien à ses qualités. La Vérité a été bien accueilli par la critique, un peu moins bien par le public semble t-il.
Elle: 3 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Catherine Deneuve, Juliette Binoche, Ethan Hawke, Clémentine Grenier, Manon Clavel, Alain Libolt
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(1) Extrait de la note d’intention de Hirokazu Kore-eda.

La VéritéCatherine Deneuve et Juliette Binoche et Ethan Hawke dans La Vérité de Hirokazu Koreeda.

Homonyme :
La Vérité (1960) de Henri-Georges Clouzot avec Brigitte Bardot

8 avril 2022

L’Homme de nulle part (1956) de Delmer Daves

Titre original : « Jubal »

L'homme de nulle part (Jubal)Jubal Troop est recueilli par Shep Horgan, riche éleveur qui l’embauche. Peu à peu il se voit confier de plus en plus de responsabilités, au grand dam de Pinky, régisseur du domaine qui est ainsi relégué à la seconde place…
L’Homme de nulle part (Jubal) est un western réalisé par Delmer Daves. Si l’intrigue repose sur les thèmes classiques de la convoitise et la jalousie, le film montre une richesse et une profondeur qui le fait sortir du lot. Certains critiques l’ont qualifié de « western psychologique » mais nous nous contenterons de dire que les caractères sont décrits avec naturel et une grande acuité. La tension s’installe sans que l’on en ait conscience et culmine dans le dernier quart du film. L’interprétation est parfaite, de l’affable Glenn Ford au malfaisant Rod Steiger en passant par Ernest Borgnine (toujours doté d’une belle présence) et le jeune Charles Bronson. Encore un beau et intense western signé Delmer Daves.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Glenn Ford, Ernest Borgnine, Rod Steiger, Valerie French, Felicia Farr, Charles Bronson
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L'homme de nulle part (Jubal)Ernest Borgnine et Glenn Ford dans L’homme de nulle part (Jubal) de Delmer Daves.

L'homme de nulle part (Jubal)Rod Steiger et Jack Elam dans L’homme de nulle part (Jubal) de Delmer Daves.

L'homme de nulle part (Jubal)Charles Bronson dans L’homme de nulle part (Jubal) de Delmer Daves.

Homonymes :
L’homme de nulle part,  film franco-italien réalisé par Pierre Chenal en 1937
L’homme de nulle part (Chelovek niotkuda), film soviétique réalisé par Eldar Riazanov et sorti en 1961.

7 avril 2022

Des hommes et des dieux (2010) de Xavier Beauvois

Des hommes et des dieuxDans un monastère dans un village isolé au milieu des montagnes algériennes, une petite communauté de neuf moines catholiques mènent une vie simple, austère, rythmée par la prière et les tâches quotidiennes. Une place importante est accordée au travail de la terre, à l’aide aux démunis, aux soins apportés aux malades…
Des hommes et des dieux est un film français réalisé par Xavier Beauvois, inspiré librement de l’assassinat des moines de Tibhirine en Algérie en 1996, pendant la guerre civile algérienne qui a opposé l’Armée nationale populaire (ANP) et divers groupes islamistes. Ce n’est pas un récit l’enlèvement des moines mais plutôt de ce qui l’a précédé, les quelques mois où le danger grandissait et où la question  « partir ou rester » se posait. Bien entendu, la question se pose ici en termes théologiques mais aussi, et surtout, en termes humains. Xavier Beauvois dresse en effet un portrait en profondeur de ces hommes et la question de la Foi est finalement très peu abordée. Il nous place ainsi très près de ses personnages et l’excellente interprétation encourage cette proximité. Le film est lent mais jamais ennuyeux. Des hommes et des dieux est un très beau film, assez unique en son genre.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Lambert Wilson, Michael Lonsdale, Olivier Rabourdin, Philippe Laudenbach, Jacques Herlin, Loïc Pichon, Xavier Maly, Jean-Marie Frin, Sabrina Ouazani, Olivier Perrier
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Des hommes et des dieux Olivier Rabourdin et Lambert Wilson dans Des hommes et des dieux de Xavier Beauvois.

Des hommes et des dieuxMichael Lonsdale et Sabrina Ouazani dans Des hommes et des dieux de Xavier Beauvois.