12 avril 2022

M le maudit (1951) de Joseph Losey

Titre original : « M »

M le maudit (M)Los Angeles, les années 1950. Un tueur en série kidnappe et tue des petites filles. La ville est traumatisée par ces nombreux meurtres non résolus. La police est incapable de retrouver l’assassin. Gênée dans ses affaires, la pègre décide de trouver elle-même le meurtrier avant qu’il ne tue à nouveau…
M le maudit est un film américain réalisé par Joseph Losey. Le film est un remake du film allemand M le maudit (1931) de Fritz Lang. Bien que Losey désirait s’écarter de l’original, son film reprend fidèlement la trame de son modèle pour éviter des problèmes de censure. L’action est transposée dans l’Amérique des années cinquante ; l’esthétique est celle des films noirs américains, avec toutefois peu de scènes nocturnes et beaucoup de scènes en extérieurs. Sur le plan du récit, la principale variation réside dans l’explication du comportement du tueur qui n’est plus ici un dangereux maniaque sexuel mais un homme psychologiquement perturbé. Sa déclaration en fin de film est l’occasion d’une scène intense, superbement interprétée. En revanche, toute allégorie sociale ou politique (le film de Fritz Lang se situait en pleine montée du nazisme) n’a pu que disparaître, ce qui rend le film plus banal. Il n’en reste pas moins fort et ne mérite certainement pas l’opprobre qu’il a subi.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: David Wayne, Howard Da Silva, Martin Gabel, Luther Adler, Steve Brodie, Raymond Burr, Glenn Anders, Norman Lloyd
Voir la fiche du film et la filmographie de Joseph Losey sur le site IMDB.

Voir les autres films de Joseph Losey chroniqués sur ce blog…
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M le maudit (M)David Wayne dans M le maudit (M) de Joseph Losey.

Version précédente :
M le maudit (M – Eine Stadt sucht einen Mörder) de Fritz Lang avec Peter Lorre

3 réflexions sur « M le maudit (1951) de Joseph Losey »

  1. Bonjour,

    j’aime tellement le film original que l’idée même du remake me fait peur.
    Visiblement cela semble tenir la route.

  2. Il me semble que le titre exact du film est « M » tout court, titre qui présente l’avantage de réduire le risque de le confondre avec son modèle-chef-d’oeuvre.

    Je me permets une remarque générale, toute personnelle, sur les « remakes » en général. Je pense qu’il faut distinguer deux types de « remake »(avec un S ou pas? Ah ces anglicismes…)

    – Ce que j’appelle un vrai remake, un film reprenant le scénario d’un film qui est une œuvre originale. M est de ceux-là, ou King-Kong. La plupart du temps, ces remakes sont dispensables; par exemple, Mel Brooks a commis une plate reprise du chef-d’oeuvre de Lubitsch, « to be or not to be ». Autant rester à l’original, même si l’original est en N/B…

    – Je vois la chose autrement quand il s’agit d’une nouvelle adaptation d’une œuvre littéraire; il peut être passionnant de comparer des adaptations réalisées à des époques et dans des cultures différentes. Un seul exemple: « le facteur sonne toujours 2 fois », roman américain publié en 1934, a inspiré plusieurs réalisateurs (en tout 7) dont: Pierre Chenal en 1939, Visconti en 1943, Tay Garret en 1946 avec Lana Turner, et Bob Rafelson en 1981, avec Nicholson et Jessica Lange. (Ces quatre films sont excellemment chroniqués sur ce site).

  3. Le titre original est effectivement « M » mais le film a été distribué en France sous le titre « M le maudit ». Ce n’est pas la première fois que j’ai eu envie de déroger à ma règle de mettre le titre français en premier mais je tiens à rester homogène…

    Je suis tout à fait d’accord avec vous pour vos remarques sur les remakes (oui, on peut mettre un ‘s’… « remake » est dans le dictionnaire de l’Académie française 😉 ). D’accord pour dire que les remakes d’oeuvres originales sont très rarement essentielles… Et d’accord aussi pour considérer que les nouvelles adaptations d’oeuvre littéraire ne sont pas des « remakes » à proprement parler.

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