25 avril 2013

Livre : Les Secrets d’Hollywood (2013) de Patrick Brion

Les Secrets d'Hollywood de Patrick BrionPatrick Brion, historien du cinéma et créateur bien connu du Cinéma de Minuit, nous révèle un certain nombre des secrets d’Hollywood, le terme « secret » n’étant pas à prendre dans le sens de potins ou de scandales mais plutôt dans celui de lever le voile sur les coulisses de tournage. Cet aspect est bien plus intéressant pour les amateurs de cinéma car, comme on le sait, certains des grands chefs d’oeuvre du cinéma qui paraissent si parfaits à l’écran n’ont pas toujours été conçus si facilement.

Le livre est structuré en une vingtaine de chapitres, chacun traitant d’un film ou d’un réalisateur différent. Historiquement, le champ couvert par Patrick Brion est large depuis le cinéma muet jusqu’aux années quatre-vingt. Il nous raconte ainsi le tournage des Rapaces d’Eric von Stroheim, de Freaks, du Magicien d’Oz, de Casablanca, de l’Othello de Welles, de Chantons sous la pluie, du Parrain, d’Apocalypse Now et beaucoup d’autres. Il nous explique aussi la mise en place du Code Hays, la croisade de Cecil B. DeMille au moment de la chasse aux sorcières ou encore le tragique démantèlement de la M.G.M.

Le livre est passionnant à lire car il permet de mieux comprendre le processus de gestation de grands films hollywoodiens et, notamment, l’importance des relations entre producteur, réalisateur et acteurs. Il est illustré par des photographies bien choisies, montrant toujours le réalisateur au travail. Voilà encore un excellent livre signé Patrick Brion.
( Editions La Librairie Vuibert 2013, 288 pages, 19,90 € )
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24 avril 2013

Whisky à gogo (1949) de Alexander Mackendrick

Titre original : « Whisky Galore! »

Whisky à gogoEn 1943, le plus grand drame vécu par les habitants d’une petite île des Iles Hébrides, au nord-ouest de l’Ecosse, n’est pas la guerre… mais le manque de whisky. Le moral est au plus bas. Aussi, lorsqu’un navire renfermant en ses soutes des milliers de caisses de whisky fait naufrage sur les récifs de l’île, c’est la mobilisation générale…  Passport to Pimlico, Whisky Galore, Kind Hearts and Coronets (Noblesse oblige), ces trois films sortis en 1949 ont établi la réputation des productions Ealing dans le domaine de l’humour. Whisky Galore est adapté d’un livre de Compton MacKenzie inspiré d’un fait réel (1). Il a été tourné entièrement en décors naturels, sur l’île de Barra, de nombreux rôles de figuration étant tenus par les habitants eux-mêmes. L’humour, très anglais bien entendu, est bien présent, avec une ironie plutôt bon enfant sauf envers le représentant de l’ordre, un capitaine anglais pompeux qui est proprement ridiculisé. Dans la querelle entre l’Angleterre et l’Ecosse, Whisky Galore est ainsi nettement dans le camp des écossais (2) et on ne sera guère surpris d’apprendre que le film est très populaire en Ecosse! Avec beaucoup de fraîcheur et d’ironie, Whisky Galore reste un film très amusant à regarder.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Basil Radford, Catherine Lacey, Bruce Seton, Joan Greenwood, Gordon Jackson
Voir la fiche du film et la filmographie de Alexander Mackendrick sur le site IMDB.

Remarques :
Whisky à gogo* La fin moralisante, qui stipule que le whisky n’a apporté que le malheur aux habitants, a été insérée sous la pression de la censure américaine.
* Le titre français a donné son nom à une boîte de nuit parisienne, le Whisky à gogo, célèbre pour avoir été fréquentée par Jim Morrison et Serge Gainsbourg.
* Compton MacKenzie, l’auteur du livre, tient un petit rôle dans le film : celui du capitaine qui s’échoue.

(1) En 1941, près de l’île d’Eriskay dans les Nouvelles Hébrides, le cargo SS Politician fit naufrage avec une cargaison de plus de 20 000 caisses de whisky. L’histoire du « sauvetage » de très nombreuses caisses par un groupe d’habitants de l’île est devenue légendaire.

(2) Notons que si Ealing est une société de production anglaise, auteur et réalisateur de Whisky à gogo sont écossais (Alexander Mackendrick est américain mais ses parents sont écossais).

23 avril 2013

Les Trois Lumières (1921) de Fritz Lang

Titre original : « Der müde Tod »

Les trois lumières(Film muet) Au Moyen-âge, un homme tout vêtu de noir, à la silhouette longiligne et au visage émacié, s’installe à la table d’un couple d’amoureux. A l’insu de la jeune fille, le jeune homme et l’homme tout en noir disparaissent peu après. Elle se lance à sa recherche… Der müde Tod (traduction littérale : La Mort lasse) est le premier film important de Fritz Lang, tourné juste avant Docteur Mabuse. Son scénario est signé par sa future femme, Théa von Harbou, qui a puisé son inspiration dans des contes et ballades germaniques. Original et riche, le film montre toute la créativité du couple. Il se compose en trois histoires très différentes encadrées par un prologue et un épilogue. La Mort met en effet la jeune femme à l’épreuve dans trois environnements, Bagdad, Venise et la Chine, où la mort est à chaque fois administrée par un symbole de pouvoir. « L’amour est aussi fort que la mort » lit-elle dans le Cantiques des cantiques mais c’est surtout contre le pouvoir qu’elle doit se battre à chaque fois et si la Mort est lasse, c’est face à la cruauté des hommes. S’inscrivant dans le courant expressionniste, le film est également original dans sa forme, riche de ses références picturales et agrémenté d’effets spéciaux. Malgré la pluralité de ses composantes, Les Trois Lumières forme un ensemble très cohérent, une véritable oeuvre de création d’un grand cinéaste.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Lil Dagover, Walter Janssen, Bernhard Goetzke
Voir la fiche du film et la filmographie de Fritz Lang sur le site IMDB.

Voir les autres films de Fritz Lang chroniqués sur ce blog…

Remarque :
Douglas Faibanks a acheté les droits d’exploitation aux Etats Unis de Der müde Tod et en a retardé la sortie. Il s’est inspiré des effets spéciaux de la partie chinoise pour son film Le Voleur de Bagdad. Der müde Tod n’est ainsi sorti aux Etats Unis qu’en 1924 plusieurs mois après le film de Faibanks.

22 avril 2013

Le tableau (2011) de Jean-François Laguionie

Le tableauDans un tableau, laissé inachevé par le peintre, les personnages ont pris vie et une hiérarchie s’est mise en place : le somptueux château a été investi par les « Toupins », personnages finis par le peintre et qui veulent asservir les autres personnages, les « Pafinis » (incomplètement peints) et les « Reufs » (esquisses crayonnées). Le peintre ne va pas revenir, affirment les Toupins pour asseoir leur suprématie. Refusant de baisser les bras, trois personnages vont partir à sa recherche… Le tableau est un film d’animation très original qui a le mérite de trancher assez nettement avec la production américaine actuelle. Il a été fait en 3D mais son aspect évoque le dessin et la peinture. Le réalisateur Jean-François Laguionie a soigné son quatrième film, gestation et réalisation ayant nécessité sept années. L’histoire en elle-même est une belle combinaison de naïveté et de magie. Le tableau peut donc être vu par tous les âges, même les très jeunes. Visuellement, il est très beau, très riche et varié, une source d’émerveillement constant.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs:
Voir la fiche du film et la filmographie de Jean-François Laguionie sur le site imdb.com.

21 avril 2013

Oncle Boonmee (2010) de Apichatpong Weerasethakul

Titre original : « Loong Boonmee raleuk chat »
Titre complet : « Oncle Boonmee (celui qui se souvient de ses vies antérieures) »

Oncle BoonmeeBoonmee, un apiculteur thaïlandais d’une soixantaine d’années, sent la mort approcher. Un soir, sa femme défunte et son fils disparu depuis des années font une apparition à la table du dîner. Le fils a pris l’apparence d’un grand singe aux yeux rouges brillants. Boonmee a la faculté de se souvenir de ses vies antérieures. Accompagné de sa famille, il va traverser la jungle jusqu’à une grotte au sommet d’une colline, lieu de naissance de sa première vie… Inspiré du livre « A Man Who Can Recall Past Lives » du moine thaïlandais Phra Sripariyattiweti, livre qui serait basé sur une histoire vraie, Oncle Boonmee a pour thème central la réincarnation et c’est un film que l’on peut ressentir différemment selon ses attirances vers une certaine spiritualité de l’existence. Il n’est pas ici question que de vies antérieures mais aussi d’une certaine superposition (ou entrelacement) de différents degrés de réalités, dans lesquels des créatures fantastiques (et/ou imaginaires) peuvent apparaître. Le film est particulièrement lent mais certaines scènes sont très belles et pleines de douceur. C’est en tous cas un film qui a le mérite d’être différent. Oncle Boonmee a été primé à Cannes en 2010, l’année où Tim Burton était président du jury.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Thanapat Saisaymar, Jenjira Pongpas
Voir la fiche du film et la filmographie de Apichatpong Weerasethakul sur le site IMDB.

20 avril 2013

Le Trésor des Musgraves (1912) de Georges Tréville

Titre anglais : « The Musgrave Ritual »

The Musgrave Ritual(Muet, 18 minutes) Bien que le personnage de Sherlock Holmes ne soit pas parfaitement adapté au cinéma muet, les adaptations des enquêtes imaginées par Conan Doyle furent assez nombreuses dès les débuts du cinéma. Parmi les toutes premières, on trouve une série danoise interprétée par Viggo Larsen en 1909-1910 et une série jouée et réalisée par le français Georges Tréville pour la Société Française des Films Éclair en 1912-1913, avec une production franco-anglaise. Un film a été récemment retrouvé : Le Trésor des Musgraves. Cette enquête du célèbre détective utilise des décors intérieurs et extérieurs. Les plans sont fixes. Dans la construction, on remarquera la présence d’un flashback de plusieurs minutes où le coupable raconte son forfait. Georges Tréville est assez crédible en Sherlock Holmes même si, dans l’ensemble, le jeu des acteurs reste très théâtral (caractéristique de l’époque) et l’on a peu de mal à deviner le coupable dès son apparition! C’est un plaisir de pouvoir voir ce Trésor des Musgraves, bel exemple des toutes premières adaptations de Sherlock Holmes au cinéma.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Georges Tréville
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Remarques :
* A la même époque, Georges Tréville a également interprété Arsène Lupin.
* Georges Tréville est à gauche sur la photo ci-dessus.

19 avril 2013

Carnage (2011) de Roman Polanski

CarnageDans un square de Brooklyn, un enfant de 11 ans blesse l’un de ses camarades de jeu lors d’une bagarre. Les parents se retrouvent peu après, avec l’intention de régler l’incident de manière civilisée. La rencontre va prendre un tour inattendu… Sa filmographie le prouve, Roman Polanski a une prédilection pour les huis clos, particulièrement ceux où la tension devient si forte qu’elle révèle des traits de la personnalité normalement cachés. Carnage est adapté d’une pièce de Yasmina Reza qui en a coécrit l’adaptation avec le cinéaste. Unité de lieu, un appartement newyorkais, et unité de temps, le film se déroule sans ellipse, en temps réel donc, sur 1h15 de temps. La situation évolue sans cesse, les échanges très urbains du début ne résistent pas à la tension qui s’installe, nous glissons d’une situation à une autre de façon assez subtile, des rapports de force se créent et s’évanouissent tout aussi rapidement. Carnage est assez remarquable par son écriture, d’autant plus que l’humour est assez présent, c’est une comédie. De nombreux passages sont même jubilatoires. Sous le vernis d’une civilité plus ou moins forcée, des sentiments resurgissent, plus triviaux, empreints d’un certain cynisme. Nul doute qu’après son assignation à résidence, l’adaptation de cette pièce qui fustige les bien-pensants d’une fausse largeur d’esprit n’était pas pour déplaire à Roman Polanski. C’est en tout cas très brillant.
Elle: 4 étoiles
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Jodie Foster, Kate Winslet, Christoph Waltz, John C. Reilly
Voir la fiche du film et la filmographie de Roman Polanski sur le site IMDB.

Voir les autres films de Roman Polanski chroniqués sur ce blog…

Remarque :
La pièce de Yasmina Reza Le Dieu du Carnage a d’abord été jouée en France en 2008 (avec Isabelle Huppert) puis à Broadway en 2009.

18 avril 2013

Les caves du Majestic (1945) de Richard Pottier

Les caves du MajesticAu grand hôtel Majestic, le corps d’une riche cliente suédoise est retrouvé dans le vestiaire d’un membre du personnel travaillant au sous-sol dans les cuisines. Le commissaire Maigret et son adjoint Lucas enquêtent sur cette affaire bien mystérieuse… Durant l’Occupation, les adaptations des romans de Simenon furent assez nombreuses ; elles avaient l’avantage d’être bien tolérées et même encouragées par les forces d’occupation car assez neutres. Dans Les Caves du Majestic, c’est Albert Préjean qui incarne Maigret. C’est la troisième fois qu’il tient ce rôle (1). Bien qu’un peu jeune et élancé pour le personnage, il y est assez crédible, montrant une certaine personnalité et une bonne présence. L’intrigue, bien ficelée comme toujours avec Simenon, est servie par de bons dialogues et même une dose d’humour. Le dénouement peut sembler un peu précipité. La grande originalité de ces  Caves du Majestic est dans la présence d’un petit volet social : en plus de trouver le meurtrier, Maigret se met en tête de choisir qui sera le meilleur père pour un petit garçon. Le film étant tourné sous l’Occupation, mise en scène et réalisations restent assez simples.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Albert Préjean, Suzy Prim, Jacques Baumer, Denise Grey, Jean Marchat, Fernand Charpin
Voir la fiche du film et la filmographie de Richard Pottier sur le site IMDB.

Remarques :
* Les Caves du Majestic est  le dernier film produit par la Continental, société de production contrôlée par les allemands. Il ne sortira qu’en août 1945, donc après la Libération, distribué par la toute nouvelle Union Générale Cinématographique (U.G.C.)
* On remarquera l’importance de la nourriture dans le film. Pour la comprendre, il faut replacer le film dans son époque de rationnement : la nourriture était alors une préoccupation majeure. De plus, le scénariste Charles Spaak a écrit l’adaptation alors qu’il était emprisonné par les allemands.
* Le trajet de Charles Spaak et le tournage de Les Caves du Majestic sont racontés et mis en images dans l’excellent film de Bertrand Tavernier Laissez-passer (2002).

(1) Albert Préjean était déjà Maigret dans Picpus (1943) du même Richard Pottier et dans Cécile est morte (1944) de Maurice Tourneur. Les caves du Majestic est la troisième (et ultime) fois où il interprète le célèbre commissaire.

17 avril 2013

Les Nouveaux Messieurs (1929) de Jacques Feyder

Les nouveaux messieurs(Film muet) Une danseuse sans talent de l’Opéra se fait entretenir par un député qui la couvre de cadeaux. Elle fréquente également en secret un électricien de l’Opéra, qui est aussi responsable syndical. A la faveur d’un changement de gouvernement, ce dernier accède à un poste de ministre… Adaptation d’une pièce de Robert de Flers et Francis de Croisset, Les Nouveaux Messieurs est une comédie qui brocarde les moeurs politiques de son époque. Jacques Feyder ne ménage pas ses attaques contre la gauche : une fois parvenue au pouvoir, elle ne met pas en pratique ses idées (1) et le ministre préfère passer son temps avec sa maitresse plutôt qu’à recevoir ses administrés. Du fait d’une scène où un député imagine le Palais-Bourbon rempli de danseuses en tutu et aussi d’une courte bagarre, Les nouveaux messieursle film fut interdit plusieurs mois pour « atteinte à la dignité des parlementaires » (2). L’ensemble est sans doute un peu long (2 heures) et manque de rythme. En outre, Jacques Feyder abuse certainement des effets de surimpression. Les Nouveaux Messieurs reste une comédie plaisante et c’est un film assez étrange à regarder dans le climat actuel où la défiance envers la classe politique semble être plus forte que jamais.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Albert Préjean, Gaby Morlay, Henry Roussel
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Les nouveaux messieurs(1) L’historien Georges Sadoul rapporte, qu’à l’époque, l’extrême gauche fit bon accueil au film de Jacques Feyder car elle y voyait la preuve des trahisons qu’elle stigmatisait.

(2) Quand Les Nouveaux Messieurs sortit enfin sur les écrans français après quelques coupes assez minimes, Jacques Feyder n’était déjà plus en France. Il avait émigré à Hollywood où il commencera par tourner le très beau The Kiss, le dernier film muet de Greta Garbo.

16 avril 2013

La chatte sur un toit brûlant (1958) de Richard Brooks

Titre original : « Cat on a Hot Tin Roof »

La chatte sur un toit brûlantDans une prospère plantation du Mississippi, on fête le soixante-cinquième anniversaire du patriarche, Big Daddy, qui est sur le point de mourir d’un cancer. Le couple de son fils, Brick, est en pleine crise. Il repousse constamment sa jolie femme Maggie et tente de noyer son dégoût dans l’alcool… La chatte sur un toit brûlant est une pièce de Tennessee Williams qui remporta un grand succès à Broadway sous la direction d’Elia Kazan. Mais c’est pourtant Richard Brooks qui l’adaptera au grand écran (1) avec un couple d’acteurs très photogéniques : Elizabeth Taylor et Paul Newman. Hollywood oblige, toute référence à l’homosexualité de Brick a été gommée mais il reste toute la puissance et l’intensité qui sont propres aux pièces de Tennessee Williams. La frustration, la cupidité, le mensonge, la culpabilité nourrissent l’atmosphère surchauffée de ce drame familial qui débouche sur des réflexions plus profondes sur la vie ou la mort. La chatte sur un toit brûlantTous les rôles sont magnifiquement tenus à commencer bien entendu par le tout jeune (et très beau) Paul Newman et une Elizabeth Taylor dont la sensualité a de quoi réveiller un mort (2). Burl Ives, de son côté, exprime une force peu commune. Oui, finalement, malgré toutes les concessions faites lors de l’adaptation, La chatte sur un toit brûlant conserve bien toute sa puissance.
Elle:
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Elizabeth Taylor, Paul Newman, Burl Ives, Jack Carson, Judith Anderson, Madeleine Sherwood
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Remarques :
* Burl Ives (Big Daddy) et Madeleine Sherwood (Mae) tenaient déjà le même rôle dans la pièce jouée à Broadway sous la direction d’Elia Kazan ; Ben Gazzara interprétait Brick et Barbara Bel Geddes était Maggie.
* Le film était prévu pour être tourné en noir et blanc mais Richard Brooks insista pour tourner en couleurs afin de profiter des yeux bleus de Paul Newman et ceux d’Elizabeth Taylor, couleur violette. Les couleurs sont d’ailleurs superbes.

(1) Elia Kazan était en désaccord avec Tennessee Williams à propos de certaines modifications nécessaires selon lui. La situation se reproduira avec Doux oiseau de jeunesse (Sweet Bird of Youth) dont la pièce sera montée à Broadway par Elia Kazan pour être ensuite portée à l’écran en 1962 par Richard Brooks (avec… Paul Newman dans le rôle principal).
(2) On pourra remarquer que toute cette sensualité dégagée par l’actrice, loin de nous détourner de l’action, intensifie le drame car elle amplifie l’importance du refus de Brick.