12 janvier 2014

Three Strangers (1946) de Jean Negulesco

Titre français (Belgique) : « Trois étrangers »

Three StrangersA Londres en 1938, une femme attire deux hommes inconnus chez elle le soir du nouvel an chinois car elle croit à une légende : elle possède une statuette en bronze de la déesse chinoise Kwan Yin qui est censée ouvrir les yeux ce soir-là et exaucer le voeu commun de trois étrangers. Ils achètent ensemble un billet de sweetstakes (loterie liée à des courses de chevaux)… La base du scénario de Three Strangers a été écrite par le jeune John Huston qui s’est inspiré d’un épisode qui lui est réellement arrivé à Londres. Il aurait même projeté de le tourner lui-même après Le Faucon Maltais mais la guerre a interrompu le projet. Trois étrangersIl le reprend quelques années plus tard avec Howard Koch pour le compte de Jean Negulesco. C’est le troisième film du réalisateur roumain avec le tandem Lorre/ Greenstreet, tourné avec un budget réduit. Le scénario est riche en histoires parallèles et en rebondissements ; le film offre ainsi un beau mélange d’intrigue policière et de mystère. C’est une belle fable sur la cupidité et la jalousie. Three Strangers n’est jamais sorti en France.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Sydney Greenstreet, Geraldine Fitzgerald, Peter Lorre, Joan Lorring
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11 janvier 2014

Buffalo Bill et les indiens (1976) de Robert Altman

Titre original : « Buffalo Bill and the Indians, or Sitting Bull’s History Lesson »

Buffalo Bill et les IndiensEn 1885, Buffalo Bill dirige un grand spectacle sur l’Ouest dont il est la vedette. Pour pimenter le show, il achète à l’armée l’un de ses prisonniers les plus célèbres, le chef indien Sitting Bull… Après l’armée (MASH), le western (John McCabe), la music-business (Nashville), Robert Altman s’attaque à l’une des plus grandes figures mythiques de l’Amérique : Buffalo Bill. Alors qu’Hollywood a exploité jusqu’à la corde la légende du héros intrépide, Altman nous le montre comme un cabotin plutôt grotesque entouré de béni-oui-oui, maladroit au tir et piètre cavalier. Même s’il grossit un peu le trait, il est tout de même assez proche de la vérité historique et sait agrémenter l’ensemble d’une bonne dose d’humour. Au-delà de cette figure légendaire, Altman s’attaque à cette société du spectacle capable de créer l’Histoire (« J’ai le sens de l’Histoire » braille Buffalo Bill dans un moment d’énervement, « et c’est moi qui commande ! ») et ainsi s’interroge sur la façon dont se forge un imaginaire collectif, fondement d’une civilisation moderne. Altman maitrise parfaitement cette mise en scène d’une mise en scène, utilisant comme à son habitude de très nombreux personnages.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Paul Newman, Joel Grey, Kevin McCarthy, Harvey Keitel, Geraldine Chaplin, Burt Lancaster
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Remarques :
* Loin du mythe largement accepté comme vérité historique, le chasseur de bisons William Frederick Cody (alias Buffalo Bill) a été un showman qui s’est forgé un personnage de légende en créant un spectacle mettant en scène des scènes de la vie dans l’Ouest et des batailles contre les indiens. Buffalo Bill faisait jouer à de vrais indiens leurs propres rôles ce qui contribua à l’immense popularité de son spectacle. Le cinéma, juste naissant, lui a permis d’accentuer davantage son image. Il a ainsi créé et répandu dans l’imaginaire collectif le mythe du Far-West et ses codes vestimentaires (on lui doit les chapeaux, les chemises, les foulards, les coiffes de plumes pour les indiens, etc.) Son spectacle a même tourné en Europe : ses représentations à Paris en 1905 ont attiré plus de 3 millions de spectateurs ! Le mythe de Buffalo Bill a été ensuite largement entretenu par le cinéma. C’est un superbe exemple de « légende qui dépasse la réalité »…

* Dès 1894, William Frederick Cody apparaît dans de petits films où il joue son propre rôle, le plus souvent des extraits de son show. IMDB liste ainsi 20 films où il apparait entre 1894 et 1917, l’année de sa mort.

10 janvier 2014

L’Innocent (1976) de Luchino Visconti

Titre original : « L’innocente »

L'innocentDans l’Italie de la fin du XIXe siècle, l’aristocrate Tullio Hermil a une relation passionnée et tumultueuse avec sa maitresse. Sa femme Guiliana, avec laquelle il n’a guère plus que des rapports amicaux, supporte en silence cette situation. Tout va changer lorsqu’elle rencontre un jeune auteur à succès… L’Innocent est l’ultime film de Luchino Visconti. Il s’inspire d’un roman de Gabrielle D’Annunzio et le film fut parfois accueilli fraichement du fait de la personnalité de cet écrivain (1). L’innocent est toutefois un très beau film tout à fait à l’image du cinéaste. Il s’agit à nouveau de la peintre de cette aristocratie italienne du tournant du siècle qui veut se situer au dessus de toutes règles, cherchant ainsi une liberté de pensée et d’actes mais ne trouvant qu’enfermement et frustration. Tullio est ainsi un être tourmenté, dévoré par le désir, refoulant tout sentiment de culpabilité. La mise en scène de Visconti, pourtant très malade depuis 1972, est remarquable. La photographie est superbe. Plus que dans ses autres films, le décor devient presque un personnage à part entière tant il est présent par sa richesse, accentuant ainsi l’expression d’enfermement, d’étouffement même et d’isolement. Particulièrement complexe, le personnage de Tullio est merveilleusement interprété par Giancarlo Giannini et le film se révèle être particulièrement puissant. Au-delà de la peinture sociale d’une aristocratie moralement plutôt haïssable, c’est à une exploration de la nature humaine que le film nous convie. L’Innocent vient clôturer en beauté la filmographie si riche de Luchino Visconti.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Giancarlo Giannini, Laura Antonelli, Jennifer O’Neill, Rina Morelli, Massimo Girotti
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Remarque :
En mars 1976, Luchino Visconti est mort avant d’avoir finalisé le montage et nous voyons donc le film dans une version dont il n’était pas entièrement satisfait.

(1) Gabriele D’Annunzio (1863-1938) est l’un des plus importants écrivains italiens, mais aussi l’un des plus contestables. Homme des extrêmes, il est de ceux qui exploitèrent les écrits de Nietzsche pour en faire une propagande nationaliste, préparant ainsi la montée du fascisme. Il a écrit L’innocente (L’Intrus) en 1892, donc plutôt au début de son oeuvre.

9 janvier 2014

Drive (2011) de Nicolas Winding Refn

DriveLe jour, il est un brillant cascadeur pour le cinéma. La nuit, il conduit avec grande expertise gangsters et autres cambrioleurs. Mais après avoir fait connaissance avec sa jolie voisine, il va être entrainé dans une histoire qui risque de mal se terminer… Les cinq premières minutes de Drive sont particulièrement réussies, un magistral jeu du chat et de la souris, pratiquement sans une parole ce qui renforce son impact. Le reste du film est loin d’être aussi prenant mais il est indéniable que le danois Nicolas Winding Refn possède un style qui lui est propre qui repose sur une mise en scène et un montage particulièrement maitrisés. Sous une apparence extérieure très stylisée et faite pour plaire, le fond de l’histoire est hélas d’un intérêt bien moindre. Nicolas Winding Refn exploite largement le charme et le charisme de son acteur principal, taciturne à l’excès, créant ainsi de très forts contrastes lors de poussées de violence sauvage inattendues. Le film a été très largement louangé par le public et par la presse…
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Ryan Gosling, Carey Mulligan, Bryan Cranston, Albert Brooks, Oscar Isaac
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Remarque :
* Le prix de la mise en scène à Cannes a été décerné à Nicolas Winding Refn pour ce film.

8 janvier 2014

Mortelle randonnée (1983) de Claude Miller

Mortelle randonnéeLors d’une enquête, un détective privé, surnommé l’Oeil, surprend une jeune meurtrière et commence à la suivre… Mortelle randonnée est adapté d’un roman de l’écrivain américain de romans policiers Marc Behm. L’adaptation et les dialogues sont signés Michel et Jacques Audiard (père et fils). En ce début des années quatre vingt, plusieurs réalisateurs français (Miller, Tavernier, Corneau, Truffaut, …) cherchaient un style nouveau inspiré du polar américain. Miller y parvient ici avec ce film déroutant, dans le bon sens du terme. Au-delà de la trame policière, Mortelle randonnée est plus un film sur l’obsession d’un homme qui cherche à retrouver le visage de son enfant morte. S’opère alors un transfert subtil (chasseur / protecteur) que Michel Serrault sait rendre parfaitement, un rôle pourtant difficile car tout en nuances : il suffirait parfois d’un rien pour que le film bascule dans la farce. La première heure de film est magistrale, assez éblouissante par sa richesse et sa maitrise. La seconde moitié l’est un peu moins, Miller semble parfois hésitant sur la direction à donner à cette histoire mais cela n’entame que peu la valeur de Mortelle randonnée qui est un film finalement assez envoutant et séduisant par sa personnalité.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Michel Serrault, Isabelle Adjani, Guy Marchand, Stéphane Audran, Macha Méril, Geneviève Page, Sami Frey, Dominique Frot, Patrick Bouchitey, Claude Brialy
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Remarques :
* La musique est signée Carla Bley (c’est assez unique car la pianiste a extrêmement peu travaillé pour le cinéma).
* La version complète du film dure 2h00. Il existe également une version réduite à 95 minutes, version moins intéressante diffusée aux Etats-Unis et en France à la télévision.
* L’extrait de film qu’Isabelle Adjani montre à Sami Frey dans une vitrine est Le Dernier des hommes (Der letzte Mann) de F.W. Murnau (1924).

7 janvier 2014

Mémoires de nos pères (2006) de Clint Eastwood

Titre original : « Flags of Our Fathers »

Mémoires de nos pèresMémoires de nos pères nous raconte l’histoire des hommes présents sur une photographie devenue iconique, celle de six soldats dressant le premier drapeau américain sur sol japonais, le 23 février 1945 sur l’île d’Iwo Jima. Il s’agit de l’adaptation d’un roman de James Bardley, lui-même fils de l’un des Marines de la photographie. Le film nous parle avant tout des hommes et peut se lire sur plusieurs niveaux : il y a d’abord les événements eux-mêmes lors de l’une des batailles les plus sanglantes de la Seconde Guerre mondiale, ensuite la façon dont les trois soldats survivants ont été ensuite utilisés pour la plus grande campagne de War Bonds (collecte de fonds) et enfin les traumatismes que laissent ces événements chez les survivants. Le film de Clint Eastwood a ainsi une portée plus large qu’attendu ; il n’a rien d’un film patriotique classique. Certes il rend hommage (comment pourrait-il en être autrement) mais aussi il nous questionne sur la guerre, les marques qu’elle laisse et la façon dont elle hante les survivants par cette culpabilité d’en être sorti vivant alors que tant d’autres auraient mérité de survivre. En outre, le film aborde la question de la discrimination envers les amérindiens. Mémoires de nos pères a été suivi par Lettres d’Iwo Jiwa, sorti la même année, dans lequel Clint Eastwood nous montre les mêmes évènements vécus depuis le camp japonais.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Ryan Phillippe, Jesse Bradford, Adam Beach, Jamie Bell, Paul Walker
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Remarques :
* La célèbre photographie a été prise par de Joe Rosenthal, alors photographe de l’Associated Press.
* A sa sortie, Mémoires de nos pères fut l’objet d’une polémique sur le fait que Clint Eastwood aurait pris le parti d’ignorer le rôle des soldats afro-américains dans la bataille d’Iwo Jima. Il est vrai, qu’assez étrangement, on ne voit aucun soldat de couleur.
* L’histoire du soldat amérindien Ira Hayes et de sa dépression est racontée dans la chanson écrite en 1964 par Peter LaFarge The Ballad of Ira Hayes et reprise par Johnny Cash et aussi par Bob Dylan (chutes de l’album Self Portrait), et en France par Hugues Aufray.

Autre film sur la bataille d’Iwo Jima :
Iwo Jima (Sands of Iwo Jima) d’Allan Dwan (1949) avec John Wayne.

6 janvier 2014

L’Énigme du Chicago Express (1952) de Richard Fleischer

Titre original : « The Narrow Margin »
Autre titre (Belgique) : « Les Tueurs du Pacific-Express »

L'énigme du Chicago ExpressDeux policiers sont chargés d’escorter la jeune veuve d’un gangster en train, de Chicago à Los Angeles où elle doit témoigner dans un important procès. Des tueurs ont été lancés à ses trousses… Sur une histoire écrite par Martin Goldsmith et Jack Leonard, L’Énigme du Chicago Express (The Narrow Margin) a été mis sur pied comme une série B mais le résultat dépasse largement le simple film de genre. Tourné en seulement treize jours avec un budget très serré, le film démontre la virtuosité de Richard Fleisher. La grande majorité des quelque 1h10 se déroulent à bord d’un train et le cinéaste s’est montré particulièrement inventif pour filmer dans un décor si exigu : il utilise une caméra portée, c’est-à-dire tenue à la main par l’opérateur, ce qui en fait l’un des premiers films à utiliser cette façon de filmer. Le décor était fixe et c’est le mouvement de la caméra qui simule les balancements du train. Cette grande mobilité lui permet surtout de suivre les personnages dans les couloirs, les compartiments, le wagon-restaurant, ce qui décuple l’effet du jeu du chat et de la souris. Les Tueurs du Pacific Express Dès les premières minutes, la tension est constante ; il n’y a aucun temps mort. Le suspense nous capte et ne nous lâche plus. En outre, le film de Fleisher nous offre une réflexion sur le rôle du policier dans le cadre de cette lutte contre le crime organisé. Son héros est un policier quelque peu désabusé, qui se pose des questions, en partie déstabilisé par la perspective d’une « mort pour rien ». Ceci apporte non seulement un certain réalisme au film mais aussi une grande noirceur. L’Énigme du Chicago Express connut un grand succès à sa sortie.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Charles McGraw, Marie Windsor, Jacqueline White
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Remarques :
* Tourné en 1950, L’Énigme du Chicago Express n’est sorti que deux ans plus tard. Entre temps, il aurait « trainé » sur le bureau d’Howard Hughes, l’excentrique patron de la RKO, qui désirait le voir après en avoir entendu parler en bien mais l’aurait oublié. Après l’avoir enfin visionné, il aurait proposé à Richard Fleisher de le refaire avec un budget plus important et des acteurs de premier plan mais le cinéaste était passé à autre chose entre temps et sous d’autres cieux puisque The Narrow Margin est son dernier film pour la RKO.

* Autres films se déroulant entièrement dans un train (avant 1952) :
Une femme disparait (The Lady Vanishes), film anglais d’Alfred Hitchcock (1938)
Le Grand Attentat (The Tall Target) d’Anthony Mann (1951) qui fut tourné après The Narrow Margin mais sortit avant lui.

Remake :
Le Seul Témoin (Narrow Margin) de Peter Hyams (1990) avec Gene Hackman, remake à gros budget mais sans saveur.

5 janvier 2014

Ce soir ou jamais (1961) de Michel Deville

Ce soir ou jamaisLaurent, jeune metteur en scène amateur, réunit chez lui quelques amis avec lesquels il met sur pied une comédie musicale. Lorsqu’ils apprennent que l’actrice principale vient d’avoir un accident, il doit lui trouver une remplaçante… Ce soir ou jamais est le second film de Michel Deville, celui avec lequel il débute une belle série de comédies coécrites avec Nina Companeez. Caractérisé par une unité de temps (une seule soirée), une unité de lieu (un appartement sous les toits de Paris) et une unité d’action, le film met en relief les relations entre Laurent (Claude Rich) et Valérie (Anna Karina) qui se testent, mettent dangereusement à l’épreuve leur amour. Légèreté et gravité se mêlent intelligemment et la caméra de Michel Deville apporte une belle vivacité à l’ensemble, passant d’un couple à l’autre, avec de beaux cadrages sur deux ou trois personnages. Les dialogues de Nina Companeez sont souvent assez brillants. Ce soir ou jamais est ainsi un marivaudage élégant illuminé par ses deux acteurs principaux, séduisants à souhait. Françoise Dorléac y fait une apparition courte mais assez spectaculaire.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Anna Karina, Claude Rich, Georges Descrières, Jacqueline Danno, Guy Bedos, Françoise Dorléac
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4 janvier 2014

Dr. Jack (1922) de Fred C. Newmeyer et Sam Taylor

Dr. Jack(Muet 59 min) Une jeune fille souffreteuse (Mildred Davis) est maintenue quasiment cloitrée dans une grande maison par un médecin dont les honoraires sont « équivalents à la dette de l’Allemagne » (1). Le conseiller juridique de la famille a l’idée de faire appel à un jeune médecin (Harold Lloyd) qui soigne ses malades avec beaucoup de simple bon sens… Dr. Jack est le premier long métrage d’Harold Lloyd conçu en tant que long métrage (cinq bobines). Ce format lui permet bien évidemment de mieux développer ses personnages. C’est ainsi qu’une bonne première partie nous montre le Docteur Jack faire preuve d’une certaine débrouillardise pour soigner ses malades. Tout au long du film, les gags sont extrêmement nombreux, c’en est même assez étonnant. Une longue et frénétique poursuite à l’intérieur de la maison clôt le film, elle est assez remarquable par ses trouvailles multiples (avec une mention spéciale pour le chien). Dr. Jack ne fait pas partie des films les plus connus d’Harold Lloyd mais pourtant il ne dépare en rien la filmographie de ce grand comique du cinéma muet.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Harold Lloyd, Mildred Davis, Eric Mayne
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Remarque :
* Le générique de début est très original pour l’époque  : il est écrit sur une sorte de cahier (il s’agit en fait d’un cahier d’ordonnance de médecin tel qu’ils étaient à cette époque) dont les pages sont arrachées une à une.

(1) Nous sommes au lendemain du traité de Versailles qui, à l’issue de la Première Guerre mondiale, a imposé à l’Allemagne un lourd paiement des réparations.

3 janvier 2014

Argo (2012) de Ben Affleck

ArgoEn 1979, l’ambassade américaine de Téhéran est envahie par les étudiants islamiques qui demandent l’extradition du shah d’Iran protégé par les Etats-Unis. Ils prennent en otage leurs 52 occupants, ignorant que 6 autres membres de l’ambassade ont réussi à s’échapper par une porte dérobée et trouvé refuge à l’ambassade canadienne. La CIA met sur pied une opération pour faire sortir du pays ces 6 personnes, simulant une équipe venue en repérages pour le tournage d’un film… Inspiré d’une opération qui est restée top-secret jusqu’en 1997, Argo est un solide thriller politique qui comporte une note de comédie. En effet, la première partie du film est plutôt une satire du milieu hollywoodien, détaillant le montage de toutes pièces d’une fausse production de film. C’est dans la seconde partie que le suspense reprend ses droits avec une tension constamment entretenue. Au tout début du film, Ben Affleck a pris soin de donner les circonstances de cette prise d’otages, décrivant bien le rôle trouble des Etats-Unis en Iran. Ces explications sont très rapides et, surtout, elles sont balayées par la fureur des images qui suivent. Car Ben Affleck a particulièrement su bien gérer les scènes de foule qui sont vraiment impressionnantes. Argo est efficacement mis en scène et bien monté mais l’ensemble reste tout de même assez classique dans ses ressorts. Dès lors, on peut se demander si le succès (et les trois Oscars !) du film ne sont pas aussi dus au fait qu’il touche une corde actuellement particulièrement sensible, une corde qu’il fait vibrer joliment, il est vrai.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Ben Affleck, Bryan Cranston, Alan Arkin, John Goodman
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Remarques :
* Le film est produit par Ben Affleck, Grant Heslov et George Clooney.
* Ne pas confondre cette opération (réussie) avec celle (ratée) de sauvetage par les airs qui n’eut lieu que six mois plus tard et qui concernait, cette fois, les otages eux-mêmes. Ce n’est qu’après la mort du shah Mohammad Reza Pahlavi qui s’était réfugié entre temps en Egypte que les otages seront finalement libérés par les iraniens, après plus de 14 mois de détention, le jour même de l’investiture du président Reagan. Cette concomitance a bien entendu alimenté l’hypothèse de tractations secrètes entre Ronald Reagan et les iraniens (retarder la libération pour assurer son élection) mais aucun élément tangible ne vient confirmer aujourd’hui cette thèse qui a fait l’objet de deux commissions d’enquête. Il n’en reste pas moins que cette affaire des otages est sans aucun doute l’un des principaux éléments qui ont empêché la réélection de Jimmy Carter.