26 janvier 2014

Jenny (1936) de Marcel Carné

JennyA la suite d’une déception sentimentale, la jeune Danielle retrouve à Paris sa mère qu’elle n’a vue depuis six ans. Elle finit par découvrir qu’elle est tenancière d’une boite de nuit et entremetteuse sous le nom de Madame Jenny…
Après avoir été assistant-réalisateur pendant plusieurs années, Marcel Carné tourne son premier long métrage, Jenny, grâce à la promesse de Françoise Rosay de jouer gratuitement (1). Le film marque aussi le début de sa belle collaboration avec Jacques Prévert qui a écrit les dialogues. L’histoire, tirée d’un roman de Louis Ribaud (et non de Pierre Rocher comme l’indique le générique), est assez conventionnelle et même sans grand intérêt mais c’est le traitement qui est ici le plus remarquable. Le film marque une étape majeure dans ce style nommé « réalisme poétique » (2) avec des seconds rôles très particuliers et définis avec soin, le meilleur exemple étant ce bossu surnommé Dromadaire tenu par Jean-Louis Barrault. L’ensemble est agrémenté d’une petite note d’humour assez permanente qui contribue au climat si particulier du film. Pendant les dix années qui suivent la sortie de Jenny, le tandem Carné / Prévert donnera au cinéma français une petite dizaine de ses plus grands films (3).
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Françoise Rosay, Albert Préjean, Lisette Lanvin, Charles Vanel, Roland Toutain, Jean-Louis Barrault, Robert Le Vigan
Voir la fiche du film et la filmographie de Marcel Carné sur le site IMDB.

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Remarque :
Le chanteur des rues au début du film est Marcel Mouloudji et le joueur d’harmonium n’est autre que Joseph Kosma, le compositeur (qui a d’ailleurs composé la musique de Jenny) ; il est ici au tout début de sa longue carrière dans le cinéma (129 films selon IMDB).

(1) Françoise Rosay était l’épouse de Jacques Feyder dont Marcel Carné avait été l’assistant pour Le Grand Jeu (1934), Pension Mimosas (1935) et La Kermesse héroïque (1935).
(2) Marcel Carné préférait le terme de « fantastique social », terme qui est en effet plus explicite.
(3) Drôle de drame (1937), Le Quai des Brumes (1938), Le jour se lève (1939), Les Visiteurs du soir (1942), Les Enfants du Paradis (1945), Les Portes de la nuit (1946).

24 janvier 2014

Wrong (2012) de Quentin Dupieux

WrongUn matin, Dolph Springer se réveille et ne retrouve plus son chien. Un mystérieux Master Chang entre peu après en contact avec lui… Quentin Dupieux a écrit et réalisé Wrong, une co-production franco-américaine qui porte bien son titre car il pousse assez loin l’absurde et l’incohérence. Ce style d’humour est toujours assez délicat car il est si facile d’aller trop loin mais Quentin Dupieux trouve un équilibre parfait, n’appuyant jamais trop fort ses effets. Pourtant les situations sont parmi les plus farfelues et les plus inattendues qui soient, rarement le non-sens aura été poussé si loin (sauf chez les Monty Python peut-être) avec de superbes trouvailles. L’interprétation est tout en retenue avec d’excellentes compositions. Inutile de chercher, il n’y a pas de message sous-jacent, Wrong est essentiellement une très belle pièce d’humour absurde. Une réussite.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Jack Plotnick, William Fichtner, Eric Judor, Alexis Dziena, Steve Little
Voir la fiche du film et la filmographie de Quentin Dupieux sur le site IMDB.
Voir la fiche du film sur AlloCiné.

Conseil : éviter de trop lire de commentaires sur ce film avant de le visionner pour bien profiter des effets de surprise.

18 janvier 2014

Faites sauter la banque! (1964) de Jean Girault

Faites sauter la banque!Un commerçant (Louis de Funès) commet l’imprudence de confier toutes ses économies à son voisin banquier (Jean-Pierre Marielle) qui lui fait miroiter un juteux placement. Hélas celui-ci se révèle désastreux. Le commerçant ruiné décide alors de se faire justice lui-même en creusant un tunnel pour cambrioler la salle des coffres. Toute la famille se met à l’ouvrage… Après le succès populaire de Pouic-Pouic, Jean Girault décide d’enchainer aussitôt avec cette comédie qui serait vaguement inspirée de l’excellent film de Mario Monicelli Le Pigeon. Le résultat est très différent. Avec un scénario anémique et une mise en scène bâclée, Faites sauter la banque! évoque une certaine facilité et un manque d’invention. Jean Girault entamera ensuite sa série des Gendarme… dont Faites sauter la banque! n’a pas, il est vrai, la vulgarité.
Elle:
Lui : 1 étoile

Acteurs: Louis de Funès, Jean-Pierre Marielle
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13 janvier 2014

Thomas l’imposteur (1965) de Georges Franju

Thomas l'imposteurEn 1914, alors que l’on craint que les allemands prennent Paris, la princesse de Bormes transforme son hôtel particulier en hôpital. Elle est aidée par un jeune sous-lieutenant qui s’est présenté comme le neveu du général De Fontenoy qui s’est illustré au front. Grâce à lui, les portes s’ouvrent et autorisations pour aller chercher les blessés sont plus faciles à obtenir… Thomas l’imposteur est adapté d’un roman que Jean Cocteau a écrit en 1923. L’écrivain a participé à l’écriture cette adaptation par Georges Franju (Cocteau était toutefois décédé au moment du tournage). Le thème est celui de la confrontation de deux mondes : celui du rêve dans l’esprit d’un garçon de 16 ans et celui de la réalité dans l’une de ses formes les plus dures, celle d’une guerre particulièrement meurtrière. La transposition au cinéma est très délicate car les images, par leur nature-même, tendent à renforcer l’un de ces deux mondes, celui de la réalité et le monde du rêve en devient d’autant plus difficile à exprimer. Georges Franju y parvient toutefois plutôt bien, nous gratifiant même de quelques « visions » irréelles (tel ce cheval fou à la crinière en feu ou encore ce lieu étrange où l’on ne sait plus où finit la terre et où commence la mer). Emmanuelle Riva est, une de fois de plus, merveilleuse.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Emmanuelle Riva, Jean Servais, Fabrice Rouleau, Sophie Darès, Rosy Varte, Jean-Roger Caussimon
Voir la fiche du film et la filmographie de Georges Franju sur le site IMDB.

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Remarques :
* Fabrice Rouleau est le fils de Raymond Rouleau, acteur d’origine belge qui a beaucoup tourné dans les années 30, 40 et 50, et que l’on a parfois surnommé « le Cary Grant du cinéma français ». On le retrouve par exemple à l’affiche de Falbalas de Jacques Becker (1945). Il a également réalisé de nombreux films pour le cinéma et la télévision dont Les sorcières de Salem (1957) et Les amants de Teruel (1962).
*  L’homme qui danse avec Emmanuelle Riva lors du bal est André Méliès, le fils de Georges Méliès qui avait déjà joué par deux fois dans des films de Georges Franju : Le grand Méliès (1952) et Judex (1963).

8 janvier 2014

Mortelle randonnée (1983) de Claude Miller

Mortelle randonnéeLors d’une enquête, un détective privé, surnommé l’Oeil, surprend une jeune meurtrière et commence à la suivre… Mortelle randonnée est adapté d’un roman de l’écrivain américain de romans policiers Marc Behm. L’adaptation et les dialogues sont signés Michel et Jacques Audiard (père et fils). En ce début des années quatre vingt, plusieurs réalisateurs français (Miller, Tavernier, Corneau, Truffaut, …) cherchaient un style nouveau inspiré du polar américain. Miller y parvient ici avec ce film déroutant, dans le bon sens du terme. Au-delà de la trame policière, Mortelle randonnée est plus un film sur l’obsession d’un homme qui cherche à retrouver le visage de son enfant morte. S’opère alors un transfert subtil (chasseur / protecteur) que Michel Serrault sait rendre parfaitement, un rôle pourtant difficile car tout en nuances : il suffirait parfois d’un rien pour que le film bascule dans la farce. La première heure de film est magistrale, assez éblouissante par sa richesse et sa maitrise. La seconde moitié l’est un peu moins, Miller semble parfois hésitant sur la direction à donner à cette histoire mais cela n’entame que peu la valeur de Mortelle randonnée qui est un film finalement assez envoutant et séduisant par sa personnalité.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Michel Serrault, Isabelle Adjani, Guy Marchand, Stéphane Audran, Macha Méril, Geneviève Page, Sami Frey, Dominique Frot, Patrick Bouchitey, Claude Brialy
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Remarques :
* La musique est signée Carla Bley (c’est assez unique car la pianiste a extrêmement peu travaillé pour le cinéma).
* La version complète du film dure 2h00. Il existe également une version réduite à 95 minutes, version moins intéressante diffusée aux Etats-Unis et en France à la télévision.
* L’extrait de film qu’Isabelle Adjani montre à Sami Frey dans une vitrine est Le Dernier des hommes (Der letzte Mann) de F.W. Murnau (1924).

5 janvier 2014

Ce soir ou jamais (1961) de Michel Deville

Ce soir ou jamaisLaurent, jeune metteur en scène amateur, réunit chez lui quelques amis avec lesquels il met sur pied une comédie musicale. Lorsqu’ils apprennent que l’actrice principale vient d’avoir un accident, il doit lui trouver une remplaçante… Ce soir ou jamais est le second film de Michel Deville, celui avec lequel il débute une belle série de comédies coécrites avec Nina Companeez. Caractérisé par une unité de temps (une seule soirée), une unité de lieu (un appartement sous les toits de Paris) et une unité d’action, le film met en relief les relations entre Laurent (Claude Rich) et Valérie (Anna Karina) qui se testent, mettent dangereusement à l’épreuve leur amour. Légèreté et gravité se mêlent intelligemment et la caméra de Michel Deville apporte une belle vivacité à l’ensemble, passant d’un couple à l’autre, avec de beaux cadrages sur deux ou trois personnages. Les dialogues de Nina Companeez sont souvent assez brillants. Ce soir ou jamais est ainsi un marivaudage élégant illuminé par ses deux acteurs principaux, séduisants à souhait. Françoise Dorléac y fait une apparition courte mais assez spectaculaire.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Anna Karina, Claude Rich, Georges Descrières, Jacqueline Danno, Guy Bedos, Françoise Dorléac
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29 décembre 2013

À perdre la raison (2012) de Joachim Lafosse

À perdre la raisonA perdre la raison s’inspire d’un fait divers particulièrement tragique survenu en Belgique en 2007, un quadruple infanticide commis par une jeune mère de famille. Joachim Lafosse a pris le parti de nous dévoiler l’issue de ce drame dès les premières minutes, tout le film étant ensuite un flashback. La mise en place est alors assez longue malgré de très grandes ellipses. Il nous fait ensuite suivre la lente descente de cette jeune femme sans excès de sentimentaliste, nous dévoilant plus un faisceau d’indices, de petits éléments qui pris isolément peuvent être considérés inoffensifs et anodins mais qui, ensemble, vont conduire à une issue tragique. Toutefois, il ne parvient pas à fournir réellement d’explication, se refugiant derrière la « perte de raison ». Son film est toutefois assez remarquable par sa façon de montrer comment une tragédie peut avoir été engendrée par ce qui lui est normalement antinomique : la douceur, la sécurité, l’empathie. Sur ce point, le personnage du docteur/père/protecteur tenu par Niels Arestrup est remarquablement bien écrit, avec beaucoup de finesse. Le réalisateur belge fait donc, une fois de plus, preuve d’une grande sensibilité.
Elle: 3 étoiles
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Niels Arestrup, Tahar Rahim, Émilie Dequenne
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28 décembre 2013

Taxi, roulotte et corrida (1958) de André Hunebelle

Taxi, roulotte et corridaC’est l’été. Maurice, chauffeur de taxi parisien, accroche sa caravane et emmène toute la famille en Espagne. Les vacances vont être quelque peu mouvementées… Taxi, roulotte et corrida fait partie de ces innombrables films où De Funès forgeait son personnage de français râleur mais coriace. Bien sûr, on peut regarder avec une nostalgie bienveillante cette France des années cinquante, s’amuser des trésors d’inventivité déployés pour passer la douane, sourire dans les meilleurs passages, mais l’ensemble n’est pas très relevé, le scénario se révélant être assez simplet. Il y a pourtant de nombreux bons acteurs dans les seconds rôles et aussi une courte apparition de Jacques Dufilho et même de Michel Galabru (en douanier, paraît-il, très difficile à repérer). La jeune Véra Valmont, en pseudo-Marilyn, est chargée d’apporter un peu de sensualité à l’ensemble. Taxi, roulotte et corrida est en réalité plus amusant par le regard qu’il nous permet de porter sur la France de cette époque.
Elle:
Lui : 1 étoile

Acteurs: Louis de Funès, Raymond Bussières, Annette Poivre, Guy Bertil, Véra Valmont, Paulette Dubost
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Remarque :
On remarquera, dans la liste des acteurs, Annette Poivre et Sophie Sel… En réalité, Raymond Bussières et Annette Poivre sont mari et femme (comme dans le film donc) et Sophie Sel est leur fille. Poivre et Sel sont bien entendus des noms de scène…

25 décembre 2013

Trafic (1971) de Jacques Tati

TraficMonsieur Hulot est dessinateur dans la petite entreprise automobile Altra où il a conçu une 4L qui se transforme en camping-car avec de multiples gadgets. Il doit aller la montrer au grand salon automobile d’Amsterdam… Après l’échec commercial de Playtime, Tati eut bien du mal à mettre sur pied un nouveau projet et c’est le producteur Robert Dorfmann qui le convainquit d’endosser à nouveau le costume de Monsieur Hulot, ce qu’il s’était promis de ne jamais faire. Par rapport à ses films précédents, on peut toutefois remarquer que Tati s’efface quelque peu pour laisser plus de champ aux autres personnages, notamment le personnage de la jeune attachée de presse anglaise qui est très réussi. Mon Oncle, Playtime et Trafic s’inscrivent dans une même ligne, celle de la description d’un monde dévoré par la mécanisation, où la poésie peine à trouver une petite place. Ici, il nous propose de multiples variations autour des automobiles. Comme toujours, son regard est très fin et les gags sont parfois assez subtils, pas tous visibles à la première vision. De nombreux passages sont des véritables petites merveilles d’humour et d’invention, assorties d’un vrai regard sur notre société. Une fois de plus, le succès ne fut pas au rendez-vous. Boudé par le public, méprisé par la critique, Tati n’aura ainsi tourné que cinq vrais longs métrages, Trafic étant le dernier (1). Avec le recul, nous mesurons mieux ce que le cinéma a perdu en ne sachant pas donner à Tati la place qu’il méritait.
Elle: 5 étoiles
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Jacques Tati, Maria Kimberly, Marcel Fraval, Tony Knepper
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(1) Parade, que Tati tournera après Trafic, est plus un spectacle filmé qu’un film scénarisé.

23 décembre 2013

La Tour de Nesle (1955) de Abel Gance

La tour de NesleParis, XIVe siècle, sous le règne de Louis X le Hutin. Tous les matins, des cadavres sont repêchés dans la Seine près de la tour de Nesle. Ce sont les victimes des orgies de Marguerite de Bourgogne et des princesses Blanche et Jeanne… Production franco-italienne, La Tour de Nesle est adapté de la pièce d’Alexandre Dumas et Frédéric Gaillardet qui se sont inspirés d’une légende, probable extrapolation de faits réels (1). Cette pièce fut adaptée plusieurs fois à l’écran. L’histoire est, il est vrai, assez riche avec de nombreux éléments pour éveiller l’intérêt. Abel Gance en fait une bonne adaptation, sans doute pas aussi brillante qu’attendue d’un cinéaste si novateur, mais de belle facture et assez prenante. Le film est en couleurs (Gevacolor) ce qui n’était pas si courant dans le cinéma français de l’époque. Il comporte de courtes scènes de nudité assez audacieuses pour 1955. La Tour de Nesle est un film assez rare. Plus un divertissement qu’un mélodrame, il ne manque pas d’attraits.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Pierre Brasseur, Silvana Pampanini, Paul Guers, Jacques Toja, Michel Bouquet
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Remarques :
* La tour de Nesle fut construite vers 1200 sur la rive gauche de la Seine, face au Louvre. Elle servait à la surveillance et permettait d’interdire le passage nocturne des bateaux. Elle fut détruite au XVIIe siècle pour permettre la construction de la toujours actuelle bibliothèque Mazarine.
* Outre Alexandre Dumas en 1832, Michel Zévaco tira un roman de la même légende, intitulé Buridan, le héros de la tour de Nesle et Maurice Druon écrivit Le Roi de fer dans sa saga historique Les Rois maudits.

Les adaptations :
La Tour de Nesle d’Albert Capellani (1909)
Buridan, le héros de la tour de Nesle de Pierre Marodon (1923)
La Tour de Nesle de Gaston Roudès (1937)
La Tour de Nesle d’Abel Gance (1955)
La Tour de Nesle (Der Turm der verbotenen Liebe) (1968) de l’allemand Franz Antel (alias François Legrand) avec Jean Piat
Les versions de 1923 et 1968 sont plus proches du roman de Zévaco que de Dumas.

(1) La seule chose qui soit certaine, historiquement parlant, est le fait que la princesse Marguerite de Bourgogne (qui n’était pas encore reine) et la Princesse Blanche eurent pour amants deux frères. Tous furent arrêtés pour adultère en 1314 ; les frères furent torturés et écorchés vifs et les princesses emprisonnées. Même lorsque son époux Louis X devint roi, Marguerite resta enfermée. Victime de mauvais traitements, elle fut retrouvée morte peu après dans sa cellule. Elle n’avait que 25 ans. Tout le reste (les orgies, les meurtres, Buridan échappant à la mort, …) ne sont probablement qu’affabulations, une légende autour cette affaire qui ébranla la monarchie.