13 août 2013

Vicky Cristina Barcelona (2008) de Woody Allen

Vicky Cristina BarcelonaVicky et Cristina arrivent à Barcelone pour y séjourner pendant l’été. Elles sont très amies mais de caractères plutôt opposés quant à la conception de la vie et de l’amour. Elles font connaissance d’un peintre espagnol très sensuel qui leur propose une petite escapade… Vicky Cristina Barcelona de Woody Allen s’inscrit dans sa série sur les grandes villes européennes, après Londres et avant Paris et Rome. Son histoire se déroule dans le milieu artistique de la capitale catalane dont il utilise joliment le décor. Si le fond de l’intrigue est assez classique en soi, l’éternel dilemme entre l’aventure et la sécurité, Woody Allen apporte une bonne dose d’originalité et parvient à nous surprendre dans le déroulement de son histoire. Mieux encore : par la profondeur de ses personnages et des situations plus complexes qu’attendu, il réussit totalement à nous intéresser aux pérégrinations amoureuses de ses deux américaines. Si certains clichés sont présents (sur l’Europe et sur le monde artistique), c’est toujours sans excès. Javier Bardem fait une belle interprétation en latin lover plein de charme et Penelope Cruz est superbement explosive. Comme toujours avec Woody Allen, la forme est élégante et Vicky Cristina Barcelona comporte de beaux moments d’humour et de comédie.
Elle: 4 étoiles
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Javier Bardem, Penélope Cruz, Scarlett Johansson, Rebecca Hall, Chris Messina, Patricia Clarkson
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12 août 2013

Une riche affaire (1934) de Norman McLeod

Titre original : « It’s a Gift »

Une riche affaireHarold Bissonette tient un commerce d’alimentation mais il rêve d’acheter une orangeraie en Californie. Hélas, il est affublé d’une femme acariâtre qui ne l’entend pas de cette oreille et le lui fait comprendre à longueur de journée. Un petit héritage va lui permettre d’envisager la chose…
Basé sur une pièce écrite en 1925 par J.P. McEvoy, It’s a Gift est considéré par beaucoup comme étant la meilleure comédie de W.C. Fields. Certes, il y a de belles trouvailles de gag (l’aveugle, la tentative de dormir dehors sur son back porch, le pique-nique) mais, globalement, ces gags sont plus visuels, il y a plutôt moins de bons mots et de belles réparties que d’habitude. Comme toujours, le personnage interprété par W.C. Fields est en prise avec son entourage qui lui empoisonne la vie. It’s a Gift est en grande partie un remake d’un film muet de 1926 It’s the Old Army Game (Un conte d’apothicaire) où W.C. Fields avait pour partenaire… Louise Brooks, ce film étant lui-même basé sur certains de ses sketches précédemment mis au point sur scène.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: W.C. Fields, Kathleen Howard, Jean Rouverol
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Remarque :
Norman Z. McLeod avait précédemment dirigé deux films des Marx Brothers (également pour la Paramount) : Monnaie de singe (1931) et Plumes de cheval (1932).

11 août 2013

Dimanche d’août (1950) de Luciano Emmer

Titre original : « Domenica d’agosto »

Dimanche d'aoûtPar un dimanche ensoleillé d’août 1949, les habitants de Rome se rendent en masse vers la plage d’Ostie. Nous suivons certains d’entre eux : une famille nombreuse, un veuf accompagné de sa petite fille et de sa nouvelle compagne, un groupe d’adolescents à vélo, une jeune fille qui se laisse emmener dans une luxueuse voiture, un jeune policier amoureux d’une bonne, etc. … Dimanche d’août est le premier long métrage de Luciano Emmer qui n’avait auparavant réalisé que des courts métrages documentaires d’art. L’idée de base a été écrite par Sergio Amidei, scénariste (entre autres) de Rome, ville ouverte de Rossellini. Dimanche d’août s’inscrit pleinement dans le courant du néoréalisme italien, il nous immerge dans cet univers populaire romain de l’Après-guerre, un monde plein de vie où l’amour reprend ses droits alors que les restes de la guerre sont toujours bien présents, une redécouverte de l’insouciance en quelque sorte. Plutôt que de nous les faire suivre l’une après l’autre, Luciano Emmer a préféré entremêler plusieurs petites histoires, nous faisant sauter de l’une à l’autre. Ce procédé narratif, aujourd’hui bien connu, était à l’époque extrêmement original. Il donne en tous cas encore plus de vie et de rythme à l’ensemble. Sous jacent, le contexte social est bien là car la hiérarchie des classes est reproduite au bord de l’eau : il y a la plage privée et la plage publique. Dimanche d'août S’il n’y a pas d’acteurs de premier plan, on remarque que la jeune Anna Baldini a beaucoup de présence (on pourrait la décrire physiquement comme une Ingrid Bergman très jeune). Assez étonnamment, ce sera son seul film. Et le film marque la première apparition à l’écran dans un rôle un tant soit peu important du jeune Marcello Mastroianni (25 ans). Dimanche d’août est un film humaniste, plein de vie et haut en couleur, qui se double d’un témoignage sur l’Italie de l’Après-guerre, un monde où chacun, à sa façon, oeuvre pour atteindre une vie meilleure.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Anna Baldini, Vera Carmi, Emilio Cigoli, Marcello Mastroianni, Massimo Serato
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Remarques :
*  Dimanche d’août a été post-synchronisé en studio. C’est ainsi que Marcello Mastroianni est doublé par Alberto Sordi.
* L’assistant-réalisateur Giulio Macchi a démissionné après une semaine de tournage, accusant le réalisateur Luciano Emmer de n’avoir aucune compétence technique. Il fut remplacé par le jeune Francesco Rosi (Dimanche d’août est son troisième film comme assistant).
* A sa sortie, le film a été malmené par la Critique italienne. De son côté, le Centre Catholique du Cinéma (Centro Cattolico Cinematografico) a dénoncé son « exhibitionnisme dégoûtant ».

9 août 2013

Les Innocents (1961) de Jack Clayton

Titre original : « The Innocents »

Les innocentsA la fin du XIXe siècle, un riche célibataire engage une gouvernante pour aller à la campagne s’occuper de deux enfants dont il a la charge mais dont il se désintéresse totalement. C’est ainsi que Miss Giddens arrive dans une gigantesque demeure où elle retrouve deux jeunes enfants charmants et quelques domestiques. La situation semble idyllique mais rapidement elle a le pressentiment de quelque chose d’anormal… Le roman d’Henry James Le Tour d’écrou a été adapté de nombreuses fois au cinéma et à la télévision mais cette version de Jack Clayton, Les Innocents,  est certainement la plus réussie (avec celle, plus récente, d’Alejandro Amenábar). Il s’agit d’un film fantastique et psychologique où la progression est absolument remarquable : la tension monte très doucement mais continuellement et culmine au moment du dénouement. Les innocents Sa force vient probablement du fait qu’il suggère plus qu’il ne montre, ce qui est finalement bien plus terrifiant car nous participons à la création de l’angoisse. La photographie en noir et blanc est assez belle. De nombreuses scènes jouent avec une certaine surexposition, la quantité de projecteurs utilisés sur le tournage était vraiment inhabituelle. Le jeu des acteurs est remarquable : Deborah Kerr considérait que c’était là l’une de ses plus belles prestations et il faut également souligner la qualité du jeu du jeune Martin Stephens (11 ans). La fin est extraordinaire, d’une puissance rarement atteinte.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Deborah Kerr, Megs Jenkins, Michael Redgrave, Martin Stephens, Pamela Franklin, Peter Wyngarde
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Remarques :
* En réalité, le film de Jack Clayton est plus basé sur l’adaptation à Broadway par William Archibald de The Turn of the Screw que du roman d’Henry James.
* Truman Capote a co-signé le scénario.
* The Innocents eut une suite : Le corrupteur (The Nightcomers) de Michael Winner (1971) avec Marlon Brando. C’est en réalité une préquelle qui explique les événements aboutissant à la mort de Peter Quint et de Miss Jessel.

Autre adaptation réussie du roman d’Henry James :
Les Autres (The Others) de Alejandro Amenábar (2001) avec Nicole Kidman. Le roman d’Henry James n’est pas cité au générique mais l’histoire est très proche.

Homonyme (mais sans autre rapport que le nom) :
Les Innocents d’André Téchiné (1987) avec Sandrine Bonnaire et Jean-Claude Brialy.

8 août 2013

Roxie Hart (1942) de William A. Wellman

Titre en Belgique : « La Folle Histoire de Roxie Hart »

Roxie HartUn journaliste raconte à ses compagnons de bar l’affaire Roxie Hart qui eut lieu à la fin des années vingt : une jeune danseuse s’était laissée accuser d’un meurtre qu’elle n’avait pas commis, juste pour profiter de la publicité que lui ferait cette affaire… Roxie Hart est la deuxième des trois adaptations de la pièce Chicago de Maurine Dallas Watkins. L’adaptation est ici signée Nunally Johnson. Il s’agit d’une comédie fort bien faite, une satire des média, en l’occurrence les journaux, qui ne font que rechercher le sensationnel. La mise en place est assez lente mais rapidement l’histoire dérive vers le loufoque. Les scènes de prison sont assez farfelues mais c’est lorsqu’arrive le procès que le film de William Wellman prend une toute autre dimension : on est alors largement dans le loufoque, on se croirait presque dans un film des Marx Brothers. Ainsi, en plus d’une satire des media, Roxie Hart est également une satire de la justice. Adolphe Menjou et surtout Ginger Rodgers sont excellents, l’actrice montrant dans ce type de rôle de comédie une aisance au moins égale à celle dont elle fait preuve dans ses rôles dramatiques. De plus, elle nous gratifie de deux courts numéros de danse. Malgré un épilogue assez ridicule (plus ou moins imposé par la censure), l’ensemble est réussi et très amusant.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Ginger Rogers, Adolphe Menjou, George Montgomery, Lynne Overman, Nigel Bruce, Phil Silvers
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Remarques :
* Stanley Kubrick aurait listé ce film parmi ses dix films préférés.
* Le film n’est jamais sorti en France.
* Maurine Dallas Watkins, l’auteur de la pièce Chicago écrite en 1926, était elle-même journaliste.
* Roxie Hart est basé sur une histoire vraie, celle de Beulah Annan dont le procès eut lieu en 1924. Le scénario de Nunally Johnson s’en éloigne toutefois pour se conformer au Code Hays : dans cette version, Roxie n’a pas réellement tué.

Les autres versions :
Chicago de Frank Urson (1927) avec Phyllis Haver (produit par Cecil B. DeMille)
Et après la transformation en comédie musicale à Broadway en 1975 :
Chicago de Rob Marshall (2002) avec Renée Zellweger et Catherine Zeta-Jones (comédie musicale)

7 août 2013

Impardonnables (2011) de André Téchiné

ImpardonnablesEcrivain renommé, Francis arrive à Venise pour y écrire son nouveau livre. Il demande à un agent immobilier, Judith, de lui trouver une maison à louer. Quand elle lui en fait visiter une sur l’île de Sant’Erasmo, il lui fait une proposition : il signe tout de suite si elle accepte d’y vivre avec lui… Impardonnables est l’adaptation du roman homonyme de Philippe Djian. Il s’agit d’un mélodrame dans lequel André Téchiné a choisi de réduire l’importance des deux personnages principaux et de développer plusieurs histoires impliquant des personnages secondaires, le plus souvent trop typés. Le résultat paraît plutôt confus et l’on finit, hélas, par se désintéresser ; tout est survolé, rien n’est vraiment approfondi. André Dussollier et Carole Bouquet (avec ses cheveux courts) font une prestation honorable sans toutefois parvenir à faire ressortir leur personnage de l’ensemble. Les décors naturels de Venise et de ses îles forment un bel écrin.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: André Dussollier, Carole Bouquet, Mélanie Thierry, Adriana Asti, Mauro Conte
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6 août 2013

Adieu Berthe – L’enterrement de mémé (2012) de Bruno Podalydès

Adieu Berthe - L'enterrement de méméArmand apprend la mort de sa grand-mère Berthe qu’il n’avait pas vue depuis longtemps. Il doit organiser les funérailles alors qu’il n’a guère la tête à cela car il envisage de se séparer de sa femme Hélène pour vivre avec son amante Alix… Avec Adieu Berthe, les frères Podalydès ont créé une comédie qui mêle l’humour avec une certaine mélancolie. Ils réussissent bien dans les dialogues et dans la création de situations totalement saugrenues, mais ils ont tendance à grossir souvent le trait. Ils amplifient et poussent la caricature un peu trop loin et l’humour tombe alors à plat.
Elle: 2 étoiles
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Denis Podalydès, Valérie Lemercier, Isabelle Candelier, Bruno Podalydès, Samir Guesmi
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Remarque :
Adieu Berthe des frères Podalydès n’a, hormis le titre, aucun point commun avec la pièce Adieu Berthe diffusée à la télévision française en 1970 dans le cadre de l’émission Au théâtre ce soir. Cette pièce est restée célèbre pour les improvisations de Francis Blanche.

4 août 2013

Conte des chrysanthèmes tardifs (1939) de Kenji Mizoguchi

Titre original : « Zangiku monogatari »

Les contes des chrysanthèmes tardifsA la fin du XIXe siècle, le jeune Kikunosuke fait partie d’une famille illustre d’acteurs du théâtre kabuki. Son jeu est jugé très mauvais par tous. Personne n’ose le lui dire, même son père, le grand Kikugorô Onoe. Seule Otoku, la jeune nounou de la famille, ose lui parler pour lui ouvrir les yeux. Il se développe alors entre eux une amitié qui se transforme rapidement en amour… Sous prétexte de mettre en scène les débuts du renommé Kikunosuke Onoe VI (1), Kenji Mizoguchi centre son film sur le destin de cette jeune femme Otoku qui se sacrifie pour que puisse se développer l’art de l’acteur (2). Conte des chrysanthèmes tardifs est ainsi un drame très émouvant, puissant par les émotions qu’il provoque chez le spectateur. Cette force ne vient pas seulement de l’histoire mais aussi de la forme que Mizoguchi développe avec maestria de film en film : les plans-séquences, la position de la caméra souvent assez haute, le cadrage, l’utilisation de plans moyens qui permet des mouvements circulaires de caméra, … c’est un film que l’on peut aussi ne regarder que pour analyser la forme, très inventive et déjà très aboutie, toujours au service de l’histoire dont elle décuple la force.
Elle:
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Shôtarô Hanayagi, Kakuko Mori, Kôkichi Takada, Yôko Umemura
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Remarque :
La scène la plus célèbre de Conte des chrysanthèmes tardifs : Mizoguchi met en scène le premier grand dialogue entre Otoku et Kikunosuke par un long plan-séquence, un lent traveling latéral en contre-plongée (comme si nous observions les personnages depuis une barque sur le fleuve alors qu’ils marchent sur un ponton de bois sur la rive par exemple) où nous suivons les personnages en train de marcher l’un derrière l’autre tout en se parlant. Lorsqu’ils s’arrêtent, la caméra s’arrête… avant de reprendre son mouvement lorsqu’ils reprennent leur marche. L’éclairage nocturne est superbe, détachant les visages des silhouettes. C’est sans aucun doute l’un des plus beaux plans de l’histoire du cinéma.

(1) Kikunosuke Onoe VI est ce grand acteur de kabuki que l’on peut voir dans le court métrage La Danse du lion de Yasujirô Ozu (1936).

(2) On notera aussi qu’un second personnage féminin est implicitement Kikunosuke lui-même : écrasé par la personnalité de son père, il ne parviendra à s’en libérer dans son jeu d’acteur qu’en se spécialisant dans l’interprétation de rôles féminins.

3 août 2013

L’école des facteurs (1947) de Jacques Tati

L'école des facteurs(Court métrage de 15 minutes) Pour pouvoir remettre le courrier à un avion de l’aéropostale, François le facteur doit impérativement réduire le temps de sa tournée. Après une rapide formation, il entame sa tournée, ne prenant plus guère le temps de s’arrêter (ou presque)… Tourné et diffusé en 1947, L’école des facteurs est le dernier des courts-métrages de Jacques Tati (1) et c’est celui qui servira de base à Jour de Fête. Il est intéressant d’ailleurs de les comparer car si pratiquement tous les gags de L’école des facteurs se retrouvent dans Jour de Fête, le résultat est fort différent. Entre les deux, Jacques Tati a perfectionné son art du mouvement et les gags dans le long métrage sont mieux enchaînés et plus rythmés. Même s’il ne marmonne pas encore (on comprend ici tout ce qu’il dit), le personnage du facteur est déjà bien en place avec sa silhouette inoubliable sur sa bicyclette. Les trouvailles de gags sont vraiment très nombreuses, il y a une remarquable inventivité dans l’humour de Jacques Tati.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Jacques Tati, Paul Demange
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(1) C’est le dernier des courts-métrages avant qu’il ne passe aux longs métrages car, pour être exact, il faut préciser Tati réalisera encore un autre court-métrage en 1967, Cours du soir, pendant le tournage de Playtime.

2 août 2013

The Dictator (2012) de Larry Charles

The DictatorLa république du Wadiya, en Afrique du Nord, est dirigée par l’Amiral Général Aladeen, dictateur mégalomane qui fait exécuter tous ceux qui lui déplaisent. Sa haine farouche de l’Occident le pousse à développer l’arme atomique « à des fins pacifiques ». Il doit venir s’en expliquer à l’ONU et arrive ainsi à New York avec son oncle et chef de la police secrète qui complote contre lui… The Dictator est le troisième film de l’humoriste Sacha Baron Cohen. Sur le plan de la forme, on peut regretter qu’il ait abandonné le style de Borat, ce style si particulier de faux documentaire. Il est ici sur une formule plus classique, donc plus scénarisée. Son humour, en revanche, est toujours aussi débridé, outrancier et sans limite : il peut se moquer de tout, souvent assez habilement d’ailleurs car il ne tombe jamais dans le total mauvais goût même quand il s’aventure en dessous de la ceinture. La plupart des gags sont vraiment excellents. Son dictateur est un mélange de plusieurs personnages réels : beaucoup de Kadhafi, un peu de Saddam Hussein et une pointe de plusieurs autres despotes. En commun avec Borat, il y a ce regard assez caustique sur l’Amérique telle qu’elle est perçue par un outsider, une vision qui fait ressortir tous les travers et contradictions de cette civilisation modèle. Son discours final est en ce sens amusant et édifiant. Ce contenu sous-jacent donne à l’humour de Sacha Baron Cohen du corps et une certaine dimension.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Sacha Baron Cohen, Anna Faris, Jason Mantzoukas, Ben Kingsley
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Remarque :
Le titre The Dictator fait bien entendu référence au grand classique de Charles Chaplin The Great Dictator (Le dictateur, 1940). De plus, on remarquera l’analogie entre le discours final susmentionné et le grand et vibrant discours humaniste de Chaplin à la fin de son film. Pour le reste, la comparaison est, on s’en doute, difficile.