1 septembre 2025

Un dimanche à la campagne (1984) de Bertrand Tavernier

Un dimanche à la campagneComme chaque dimanche de cette année 1912, un peintre septuagénaire veuf accueille son fils Gonzague, rangé et un peu terne, avec sa femme et ses enfants dans sa grande maison à la campagne. Ce jour-là, Irène, la sœur de Gonzague, arrive à l’improviste. Jeune femme moderne et pleine de vie, elle vient bousculer le paisible rituel, remettant même en question les choix artistiques de son père…
Un dimanche à la campagne est un film français réalisé par Bertrand Tavernier. Il a écrit cette adaptation du roman de Pierre Bost, Monsieur Ladmiral va bientôt mourir, avec sa femme, Colo Tavernier. C’est le récit d’une journée ordinaire, avec ses discussions banales et ses distractions futiles, où il ne se passe finalement rien mais ce récit laisse transparaître une vision, une philosophie pourrait-on dire, sur la vie, notamment pour le vieux peintre qui se sent au crépuscule de sa vie. Ses deux enfants ont donné des directions très différentes à leur vie, presque opposées. Il ressent finalement sa solitude, son besoin de s’effacer. Un peu aigri, il aurait aimé vivre comme sa fille. Visuellement, le film est très beau avec une photographie très picturale. Bertrand Tavernier voulait retrouver certaines des qualités de netteté et de couleurs des autochromes des frères Lumière, manière pour lui de ne pas copier les peintres impressionnistes (1). Et il y a ces superbes travellings qui magnifient les scènes. Les mouvements de caméra paraissent toujours fluides. Un très beau film.
Elle: 4 étoiles
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Louis Ducreux, Michel Aumont, Sabine Azéma, Geneviève Mnich, Monique Chaumette
Voir la fiche du film et la filmographie de Bertrand Tavernier sur le site IMDB.

Voir les autres films de Bertrand Tavernier chroniqués sur ce blog…
Voir les livres sur Bertrand Tavernier

Remarque :
* La voix-off du narrateur est celle de Bertrand Tavernier.
* C’est hélas sur ce film que s’achèvent les Mémoires interrompus de Bertrand Tavernier (Institut Lumière / Actes Sud 2024).
* Le photographe de plateau pour ce film fut Robert Doisneau.

(1) Bertrand Tavernier et son directeur de la photographie, Bruno de Keyser, se mirent en tête de supprimer le bain de blanchiment de la pellicule (qui a pour effet de supprimer l’argent de la pellicule) : les couleurs sont ainsi magnifiées et l’image garde une grande profondeur de champ, tout à l’opposé du flou des peintres impressionnistes. Cela n’empêchera pas *tous* les critiques de parler de l’influence des impressionnistes sur la photographie du film… « À croire qu’ils n’ont jamais regardé une toile de Renoir, Degas ou de Monet » s’agace le réalisateur dans ses mémoires.

Louis Ducreux et Sabine Azéma dans Un dimanche à la campagne de Bertrand Tavernier.

14 février 2025

Bonnard, Pierre et Marthe (2023) de Martin Provost

Bonnard, Pierre et MarthePierre Bonnard ne serait pas le peintre que tout le monde connaît sans l’énigmatique Marthe qui occupe à elle seule presque un tiers de son œuvre…
Bonnard, Pierre et Marthe est un film français écrit et réalisé par Martin Provost. Plus qu’un biopic classique retraçant la vie de Pierre Bonnard, le film est centré sur Marthe Bonnard, ou plus exactement sur la relation qui s’est tissée entre elle et le peintre. Le réalisateur explique : « Marthe en était devenue l’emblème et le fétiche, les représentations de Marthe occupant presque un tiers de son œuvre. Mais elle demeurait aux yeux du grand public une femme trouble et manipulatrice, alors qu’à ceux de Pierrette (la petite nièce de Marthe Bonnard qui a approché le réalisateur), Marthe était une femme qui s’était sacrifiée pour que Pierre accomplisse son œuvre. » Martin Provost parvient ainsi à s’écarter des canons du genre et signe un film très intéressant. Pas toujours sensible à cette subtilité, la critique a été partagée. Excellente interprétation.
Elle: 3 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Cécile de France, Vincent Macaigne, Stacy Martin, Anouk Grinberg, André Marcon, Grégoire Leprince-Ringuet
Voir la fiche du film et la filmographie de Martin Provost sur le site IMDB.
Voir la fiche du film sur AlloCiné.

Voir les autres films de Martin Provost chroniqués sur ce blog…

Cécile de France et Vincent Macaigne dans Bonnard, Pierre et Marthe de Martin Provost.

12 octobre 2023

Les Forçats du pinceau (1927) de Fred Guiol

Titre original : « The Second 100 Years »

Les forçats du pinceau (The Second 100 Years)Emprisonnés, Laurel et Hardy réussissent à s’évader après plusieurs essais infructueux en se faisant passer pour des peintres…
The Second Hundred Years est un film muet américain réalisé par Fred Guiol. Ce film est souvent considéré comme le premier du célèbre duo comique Laurel et Hardy, c’est-à-dire le premier qui montre beaucoup d’interactions entre les deux acteurs pour créer l’humour. Ecrite par Leo McCarey, l’histoire de ce court métrage de deux bobines s’articule en trois parties : 1) La prison où Laurel et Hardy donnent du fil à retordre à leurs gardiens ; 2) L’évasion en se faisant passer pour des peintres, une longue scène hilarante avec un humour absurde du meilleur cru ; 3) le dîner mondain avec un gag délirant de la cerise insaisissable (repris plus tard dans From Soup to Nuts, 1928). James Finlayson est également présent et nous gratifie de fort beaux double-take, sa spécialité. The Second Hundred Years est très réussi et préfigure bien l’humour de Laurel et Hardy.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Stan Laurel, Oliver Hardy, James Finlayson
Voir la fiche du film et la filmographie de Fred Guiol sur le site IMDB.

Voir les autres films de Fred Guiol chroniqués sur ce blog…

Oliver Hardy et Stan Laurel dans Les forçats du pinceau (The Second 100 Years) de Fred Guiol.

21 mars 2023

Moulin Rouge (1952) de John Huston

Moulin RougeÀ Paris, à la fin du XIXe siècle, le peintre Henri de Toulouse-Lautrec noie son mal de vivre dans l’alcool en compagnie des filles légères de Montmartre. Client assidu du Moulin-Rouge, il va exécuter les portraits de quelques artistes qui deviendront les figures emblématiques du cabaret mythique…
Moulin Rouge est un film anglo-américain réalisé par John Huston d’après le roman homonyme du français Pierre La Mure paru en 1951. Le réalisateur a dit regretter de n’avoir pu représenter la vie réellement dissolue du peintre pour ne pas subir les foudres de la censure. Le film est remarquable par l’utilisation qui est faite du Technicolor. Pour s’harmoniser avec les couleurs des peintures de Toulouse-Lautrec, John Huston a engagé le photographe Eliot Elisofon de Life Magazine afin d’expérimenter des nouvelles techniques : utilisation de filtres d’extérieur en intérieur et ajout d’une brume pour éviter les couleurs trop exubérantes du Technicolor (au grand dam du laboratoire qui déclina toute responsabilité). Le résultat est pourtant très réussi avec des couleurs douces qui évoquent les à-plats de la peinture. La longue scène d’ouverture dans le cabaret est extraordinaire.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: José Ferrer, Zsa Zsa Gabor, Suzanne Flon, Colette Marchand, Claude Nollier, Peter Cushing
Voir la fiche du film et la filmographie de John Huston sur le site IMDB.

Voir les autres films de John Huston chroniqués sur ce blog..
Voir les livres sur John Huston

Remarque :
• Dans son autobiographie, John Huston par John Huston (Pygmalion, 1980), le cinéaste raconte quelques anecdotes de tournage pas très glorieuses pour les parisiens.
• José Ferrer a dû jouer à genoux. La prothèse qu’il portait lui interdisait de jouer plus d’une heure par jour avant d’être longuement massé.

Moulin RougeJosé Ferrer et Zsa Zsa Gabor dans Moulin Rouge de John Huston.

19 novembre 2022

The French Dispatch (2021) de Wes Anderson

The French DispatchUn journal américain du Kansas possède une antenne nommée The French Dispatch à Ennui-sur-Blasé, dans la France des années 1950-60. Son rédacteur en chef meurt subitement et, selon les souhaits exprimés dans son testament, la publication du journal sera suspendue après un dernier numéro d’adieu, dans lequel trois articles des éditions précédentes du journal sont republiés ainsi qu’une nécrologie…
The French Dispatch est un film américain écrit et réalisé par Wes Anderson. C’est le dixième long-métrage du réalisateur. Il nous baigne dans une France un peu fantasmée où le cinéaste multiplie les références au cinéma français. Il annonce la couleur dès le début du film avec une séquence où il reproduit presqu’à l’identique le si pittoresque escalier de Jacques Tati dans Mon Oncle. Le style de Wes Anderson est toujours aussi plaisant, coloré, ludique avec une grande liberté (et une bonne dose d’audace) dans la forme. Des trois grandes histoires qu’il nous conte, la première, Le chef-d’œuvre de béton avec Guillermo del Toro et Léa Seydoux, est la plus originale et la plus réussie. Après ce début enthousiasmant, les deux autres histoires déçoivent un peu, à la fois car elles sont moins fortes et aussi par leur interprétation plus fade. L’ensemble reste très plaisant.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Benicio Del Toro, Adrien Brody, Tilda Swinton, Léa Seydoux, Frances McDormand, Timothée Chalamet, Lyna Khoudri, Jeffrey Wright, Mathieu Amalric, Bill Murray, Owen Wilson
Voir la fiche du film et la filmographie de Wes Anderson sur le site IMDB.
Voir la fiche du film sur AlloCiné.

Voir les autres films de Wes Anderson chroniqués sur ce blog…
Voir les livres sur Wes Anderson

Remarques :
* Pour Wes Anderson, The French Dispatch est un mélange de trois choses : « Un recueil d’histoires, ce que j’ai toujours eu envie de faire ; un film inspiré par le New Yorker et le genre de journalistes et d’auteurs qui ont fait la réputation du magazine ; et, puisque j’ai passé beaucoup de temps en France au fil des ans et que j’ai toujours voulu faire un film français, c’est aussi un film lié au cinéma français. » (Extrait du dossier de presse)
* Si la ville d’Ennui-sur-Blasé est bien entendu Paris, le tournage s’est déroulé à Angoulême.
* Le personnage de Rosenthaler, le peintre fou, trouve son inspiration dans le héros clochard de la comédie de Jean Renoir Boudu sauvé des eaux (1932), campé par Michel Simon.
* J.K.L. Berensen, campée par Tilda Swinton dans l’histoire « Le chef-d’œuvre de béton », est un personnage inspiré par la journaliste et conférencière Rosamond Bernier (1916-2016), fondatrice de la revue d’art L’Oeil.
* La seconde grande histoire s’inspire très librement de Mai 68 et notamment de l’appel à la liberté sexuelle lancé par Daniel Cohn-Bendit, alors étudiant à Nanterre.

The French DispatchTimothée Chalamet (en Daniel Cohn-Bendit) et Lyna Khoudri dans The French Dispatch de Wes Anderson.

15 mai 2021

Portrait de la jeune fille en feu (2019) de Céline Sciamma

Portrait de la jeune fille en feuÀ la fin du XVIIIe siècle, Marianne, une artiste peintre, arrive sur une île bretonne. Une comtesse lui a commandé un portrait de sa fille Héloïse, promise à un noble milanais. La jeune fille refuse toutefois de poser pour un portrait car elle ne souhaite pas se marier. Marianne est donc présentée à Héloïse en tant que dame de compagnie, et l’accompagne quotidiennement lors de ses sorties afin d’analyser et de mémoriser ses traits pour les recopier ensuite sur une toile…
Portrait de la jeune fille en feu est écrit et réalisé par Céline Sciamma. Avec seulement quatre personnages, elle réussit à nous captiver grâce à une écriture très précise et une certaine élégance naturelle de l’image. Elle filme merveilleusement les visages de ses deux actrices principales et donne à l’ensemble une alliance rare de douceur et de force. Il y a aussi beaucoup de délicatesse dans sa façon de filmer l’idylle naissante entre ses deux personnages. Adèle Haenel nous donne une interprétation riche et celle de Noémie Merlant est une révélation. L’actrice y est superbe, son personnage est finalement le plus intéressant des deux. Un très beau film.
Elle: 4 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Noémie Merlant, Adèle Haenel, Luàna Bajrami, Valeria Golino
Voir la fiche du film et la filmographie de Céline Sciamma sur le site IMDB.
Voir la fiche du film sur AlloCiné.

Voir les autres films de Céline Sciamma chroniqués sur ce blog…

Portrait de la jeune fille en feuAdèle Haenel et Noémie Merlant dans Portrait de la jeune fille en feu de Céline Sciamma.

26 décembre 2019

Renoir (2012) de Gilles Bourdos

RenoirEn 1915, la jeune Andrée Heuschling se présente à la propriété d’Auguste Renoir espérant être embauchée comme modèle. Elle va insuffler une énergie nouvelle au peintre, très éprouvé par la maladie et l’inquiétude d’avoir deux de ses fils partis au front…
Le film de Gilles Bourdos s’inspire d’une biographie romancée écrite par Jacques Renoir, l’arrière-petit-fils du peintre. Ce n’est pas un biopic à proprement parler, le récit se concentre sur la rencontre du peintre avec celle qui sera son dernier modèle. Une place importante est également donnée à Jean Renoir, dont la vocation de cinéaste n’est qu’à peine balbutiante. Gilles Bourdos a trouvé la bonne approche pour nous immerger dans l’univers du peintre et nous associer à son processus de création. La photographie est très belle et l’ensemble est élégant. Michel Bouquet fait une prestation particulièrement remarquable, très crédible dans le personnage.
Elle: 4 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Michel Bouquet, Christa Théret, Vincent Rottiers, Thomas Doret, Romane Bohringer
Voir la fiche du film et la filmographie de Gilles Bourdos sur le site IMDB.
Voir la fiche du film sur AlloCiné.

RenoirMichel Bouquet dans Renoir de Gilles Bourdos.

RenoirChrista Théret dans Renoir de Gilles Bourdos.

Remarques :
* Le tournage a eu lieu au Domaine du Rayol (dans le Var) non loin de la maison de Renoir qui est située à Cagnes-sur-Mer (Alpes-Maritimes).

* Toutes les peintures présentes dans le film ont été réalisées par un brillant faussaire, Guy Ribes, précédemment condamné pour ses copies de grands maitres de la peinture. Ce sont ses mains que l’on voit en gros plan tenir le pinceau.

* Le directeur de la photographie est le taïwanais Mark Lee Ping Bin, connu (entre autres) pour son travail sur In the Mood for Love ou The Assassin.

* Jean Renoir épousera Andrée Heuschling en 1920 et c’est le désir d’en faire une actrice célèbre qui l’orientera vers la mise en scène. Après quelques essais infructueux, son premier grand film Nana (1926) fera découvrir Catherine Hessling au public. Ils se sépareront en 1931 et l’actrice ne tournera pratiquement plus par la suite.

* Le fils aîné, Pierre Renoir, que l’on voit très peu dans le film, sera acteur, à la fois au théâtre (il sera embauché par Louis Jouvet dès 1928) et au cinéma où il apparaitra dans plus de 60 films jusqu’à sa mort en 1952.

* Claude Renoir, le petit dernier, sera céramiste comme son père. Dans les années trente, il sera assistant réalisateur et directeur de production sur les films de Jean Renoir. En 1942, il co-réalisera avec l’acteur René Lefèvre le film Opéra-Musette. (A noter qu’un des fils de Pierre Renoir s’appelle également Claude Renoir (1913-1993) et qu’il fut directeur de la photographie.)

RenoirVincent Rottiers et Christa Théret dans Renoir de Gilles Bourdos.

RenoirVincent Rottiers et Michel Bouquet dans Renoir de Gilles Bourdos.

6 octobre 2019

Dilili à Paris (2018) de Michel Ocelot

Dilili à ParisParis 1900. Dilili, une petite fille française kanake, se lie d’amitié avec le jeune livreur Orel alors que Paris est secoué par une vague d’enlèvements de fillettes par une organisation secrète, les Mâles-Maîtres. Les deux amis mènent leur enquête qui va leur faire rencontrer beaucoup de gens…
Ce nouveau dessin animé de Michel Ocelot nous plonge dans le Paris de la Belle Époque avec une histoire délicieuse, esthétiquement très belle. Le style du dessin est toujours proche de la ligne claire mais le cinéaste utilise ici un nouvel effet qui consiste à incruster ses personnages dans des photographies retouchées de lieux. Cette intégration est vraiment très réussie car elle ne se détecte pas au premier coup d’œil, il n’y a aucun hiatus entre les deux styles. L’Art Nouveau est ainsi joliment mis en valeur, tout comme les artistes de cette période foisonnante. L’histoire fustige le racisme et la soumission de la femme ; en revanche, elle prône la tolérance et l’ouverture d’esprit. Ce conte pour petits et grands est un vrai régal, rafraichissant et esthétique. (À partir de 6 ans)
Elle:
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Prunelle Charles-Ambron, Enzo Ratsito, Natalie Dessay
Voir la fiche du film et la filmographie de Michel Ocelot sur le site IMDB.
Voir la fiche du film sur AlloCiné.

Voir les autres films de Michel Ocelot chroniqués sur ce blog…
Voir les livres sur Michel Ocelot

Dilili à Paris

Dilili à ParisDilili à Paris de Michel Ocelot.

Remarques :
* Dilili rencontre de nombreuses personnalités de la Belle Époque : l’actrice Sarah Bernhardt, la scientifique Marie Curie, les peintres Henri de Toulouse-Lautrec, Amedeo Modigliani, Pablo Picasso, Claude Monet, Le Douanier Rousseau et Auguste Renoir, le scientifique Louis Pasteur, l’ingénieur Gustave Eiffel, les compositeurs Erik Satie et Claude Debussy, la femme politique Louise Michel (qui a été son institutrice), la cantatrice Emma Calvé (qui l’aide dans son enquête), la romancière Colette, les écrivains Aristide Bruand et Marcel Proust, l’artiste clown de cirque Chocolat, l’aviateur Alberto Santos-Dumont, les illusionnistes Auguste et Louis Lumière, le militaire Ferdinand Von Zeppelin, et les sculpteurs Auguste Rodin et Camille Claudel.

* La cantatrice Natalie Dessay prête sa voix au personnage de la cantatrice Emma Calvé.

Dilili à Paris

Dilili à ParisDilili à Paris de Michel Ocelot.

12 juin 2019

Big Eyes (2014) de Tim Burton

Big EyesA la fin des années cinquante, Margaret vient de quitter son mari et arrive à San Francisco avec sa fille. Elle peint des enfants au regard profond et triste, avec de grands yeux, et fait la rencontre d’un peintre du dimanche, peu talentueux mais beau parleur qui l’épouse. Pour mieux vendre les toiles de sa femme, il se fait passer pour leur auteur…

Big Eyes nous raconte l’histoire vraie d’une des plus grandes impostures dans le domaine de l’art. Au début des années soixante, Walter Keane a connu un succès phénoménal et révolutionné le commerce de l’art grâce à ses énigmatiques tableaux représentant des enfants malheureux aux yeux immenses. La vérité n’a éclaté que des années plus tard : toutes ces toiles avaient été peintes par sa femme Margaret. Tim Burton possède une belle collection de ces œuvres dont on peut détecter l’influence sur certains personnages de ses films précédents. Son film nous raconte comment cette femme s’est retrouvée enfermée dans le mensonge de Walter Keane. Le réalisateur souligne la dépendance de Margaret vis-à-vis de son mari, non seulement parce qu’il était un excellent vendeur mais aussi du fait de la position de la femme dans la société de l’époque. Le budget du film fut très réduit (il fut tourné en numérique) mais le résultat est sans faille, parfaitement maitrisé. Côté interprétation, Amy Adams et Christoph Waltz apportent beaucoup de crédibilité à l’ensemble. Bien qu’il se retrouvera certainement classé parmi les œuvres mineures de Tim Burton, voilà un film qui sait éveiller notre intérêt.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Amy Adams, Christoph Waltz, Danny Huston, Krysten Ritter, Jason Schwartzman, Terence Stamp
Voir la fiche du film et la filmographie de Tim Burton sur le site IMDB.

Voir les autres films de Tim Burton chroniqués sur ce blog…

Voir les livres sur Tim Burton

 

Big Eyes
Amy Adams et Madeleine Arthur dans Big Eyes de Tim Burton.

Big Eyes
Christoph Waltz et Fiona Vroom dans Big Eyes de Tim Burton.

Remarque :
* Cameo : La véritable Margaret Keane (87 ans au moment du tournage) fait une apparition dans Big Eyes. Elle est assise sur un banc en arrière-plan, en pleine lecture de la Bible, lors de la scène du Palace of Fine Arts.

Big Eyes
Amy Adams, avec Margaret Keane à l’arrière-plan, dans Big Eyes de Tim Burton.

29 décembre 2016

Les Galettes de Pont-Aven (1975) de Joël Séria

Les galettes de Pont-AvenHenri Serin (Jean-Pierre Marielle) est représentant de commerce en parapluies. Il parcourt la Bretagne à longueur d’année et en profite pour faire quelques escapades amoureuses. Il est aussi peintre à ses heures et cette passion va le pousser à changer de vie… Les galettes de Pont-Aven est un film très marqué par son époque, les années soixante-dix. Dans la série « on arrête tout et on recommence », Joël Séria livre sa version de L’An 01, une version moins politisée, plus polissonne. Le film a beaucoup choqué en son temps, y compris dans les milieux les plus favorables à l’évolution des mœurs ; nous sommes en effet loin de l’érotisme raffiné et intellectualisé du Dernier Tango à Paris (1972), Joël Séria donne plutôt dans la gaudriole rustique et dans le jouisseur impulsif. Son héro est fasciné par les formes féminines, plus particulièrement les jeunes popotins, et exprime son admiration par une bordée de jurons un poil triviale. Cette ode à la jouissance n’est toutefois pas si joyeuse, surtout quand l’amour s’en mêle. Le film a perdu aujourd’hui sa capacité à choquer les esprits (même s’il se démarque nettement du bon goût…) et donc son petit côté subversif. Il paraît assez inégal, avec de bonnes trouvailles sur les personnages mais une fâcheuse tendance à tourner en rond. Jean-Pierre Marielle tient le film hors de l’eau.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Jean-Pierre Marielle, Claude Piéplu, Dolores McDonough, Romain Bouteille, Andréa Ferréol, Bernard Fresson
Voir la fiche du film et la filmographie de Joël Séria sur le site IMDB.
Voir la fiche du film sur AlloCiné.

Les Galettes de Pont-Aven
Jean-Pierre Marielle, fasciné par les formes féminines de Jeanne Goupil, dans Les galettes de Pont-Aven de Joël Séria. Jeanne Goupil était alors la compagne de Joël Séria. Elle est aussi l’auteure des peintures montrées dans le film sous le nom Jeanne Krier. Elle est toujours peintre aujourd’hui sous le nom de Jeanne K. Lichtlé.