12 août 2016

Mon voisin Totoro (1988) de Hayao Miyazaki

Titre original : « Tonari no Totoro »

Mon voisin TotoroDeux fillettes viennent s’installer avec leur père dans une petite maison à la campagne afin de se rapprocher de leur mère soignée dans un hôpital. Proche de la maison, une forêt avec de grands arbres très anciens va être une source de découvertes vraiment étonnantes pour les fillettes… Ecrit et réalisé par Hayao Miyazaki, au début de sa carrière, Mon voisin Totoro est un joli conte qui pourra être autant apprécié par un enfant de cinq ans que par un adulte. Le thème général est l’amour de la famille et l’harmonie avec la nature. Miyazaki réussit à mêler habilement la vie quotidienne avec un monde magique et féérique. La première analogie qui vient à l’esprit est bien entendu avec Alice au pays des merveilles. L’animation est parfaite. Le comportement des fillettes est vraiment très réaliste et les êtres magiques sont très originaux… et particulièrement attachants. De l’ensemble se dégagent une douceur et une harmonie que l’on ne peut trouver dans les productions américaines ; notons qu’il n’y a pas de « méchants ». Autre différence, il n’y a pas ces multiples références et clins d’œil à la culture populaire. A la place, il y a une histoire pleine de vie et de féérie qui nous illumine et nous charme.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs:
Voir la fiche du film et la filmographie de Hayao Miyazaki sur le site IMDB.

Voir les autres films de Hayao Miyazaki chroniqués sur ce blog…

Voir les livres sur Hayao Miyazaki

Remarques :
* Totoro est devenue la mascotte des studios Ghibli et même leur logo.
* Le nom Totoro, donnée par la fillette à son gros ami à poils, est une mauvaise prononciation de sa part du mot « troll » (qui se prononce to-ro-ru en japonais).
* Mon voisin Totoro n’a eu qu’un succès limité à sa sortie au Japon. Il lui a fallu deux années pour vraiment se faire connaitre. Il a connu depuis un succès planétaire.
* L’histoire est en partie autobiographique puisque la mère de Hayao Miyazaki, qui souffrait de la tuberculose, a été longuement hospitalisée quand il était jeune. Le nom de la maladie n’est jamais prononcé dans le film.

Mon voisin Totoro
L’une des scènes de Mon voisin Totoro de Hayao Miyazaki qui évoquent le plus Alice au pays des merveilles.

3 juillet 2016

Cría cuervos (1976) de Carlos Saura

Cría cuervosDans une vaste demeure madrilène, une petite fille Ana entend son père décéder dans la pièce voisine. Une femme en sort précipitamment. Bizarrement, la fillette entre dans la pièce, regarde son père et prend un verre de lait qu’elle va laver dans la cuisine… Ecrit et réalisé par Carlos Saura dans la dernière année de dictature franquiste, Cria Cuervos est une admirable réflexion sur le deuil, sur le monde de l’enfance, sur les souvenirs qui ne veulent s’effacer. Le récit débute de façon un peu mystérieuse pour dévoiler ensuite peu à peu l’univers de cette fillette seule avec ses deux soeurs : profondément marquée par la mort (ou plutôt par l’absence), elle parvient à se bâtir un monde à part où le rêve se mêle à la réalité, malgré la totale incompréhension du monde des adultes. Mais, comme on le sait, tous les films de Carlos Saura sont également une métaphore politique de son pays sous la chape de plomb du franquisme. Cette grande demeure coupée de l’extérieur représente ainsi l’Espagne, le père (et les hommes en général) le franquisme finissant, la mère est la république réduite au silence, la grand-mère la vie d’avant la dictature, la tante la bourgeoisie qui s’accommode des militaires. Les trois fillettes symbolisent l’avenir de l’Espagne et, en ce sens, le film de Saura est profondément optimiste. Âgée de neuf ans, Ana Torrent est assez inoubliable avec ses grands yeux noirs. Une fois de plus, Carlos Saura signe un film très fort avec sa façon assez unique de mêler inextricablement rêve, réalité, fantasmes et souvenirs.
Elle: 5 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Geraldine Chaplin, Ana Torrent, Mónica Randall, Florinda Chico
Voir la fiche du film et la filmographie de Carlos Saura sur le site IMDB.

Voir les autres films de Carlos Saura chroniqués sur ce blog…

Voir les livres sur Carlos Saura

Remarques :
* Le titre vient d’un proverbe espagnol « Cría cuervos y te sacarán los ojos » qui signifie « Nourrissez des corbeaux et ils vous arracheront les yeux », maxime volontiers utilisée par les adultes pour se plaindre de l’ingratitude des enfants qui est donc détournée ici pour prendre un sens politique et prophétiser que la jeune génération balaiera le franquisme.

* La chanson Porque te vas (Parce que tu pars) a connu un succès international la même année, notamment en France où ce fut le tube de l’été 1976. Les paroles de cette chanson sont sur le thème de l’absence de l’être aimé et du souvenir qu’il laisse.

* Franco est mort à peine deux mois avant la sortie du film (donc après le tournage).

* Carlos Saura avait découvert la jeune Ana Torrent dans le beau film de Victor Erice L’esprit de la ruche (1973).

Cria Cuervos
Géraldine Chaplin et Ana Torrent dans Cría cuervos de Carlos Saura.

5 décembre 2015

Les Dissociés (2015) de Raphaël Descraques

Les DissociésLily et Ben mènent une vie de patachon assez insignifiante jusqu’au jour où ils se font voler leur corps en pleine nuit, devenant ainsi des « dissociés ». Forcés de vivre dans le corps de leurs voleurs, ils vont tout faire pour récupérer le leur… Comédie humoristique mâtinée de science-fiction, Les Dissociés est rapidement devenu un phénomène sur YouTube mais c’est un vrai long métrage. Il est réalisé par Raphaël Descraques (24 ans mais pas vraiment à son coup d’essai) qui en a coécrit le scénario avec Julien Josselin et Vincent Tirel. Distribué gratuitement, le budget assez réduit a été assuré à 80% par des placements de produits (assez discrets sauf un). Il y a de très bonnes trouvailles de scénario et, grâce à la qualité d’écriture, le soufflé ne retombe pas à mi-parcours comme c’est trop le cas dans les comédies. L’humour a bien des petits côtés potache parfois mais c’est sans excès. La réalisation est de très bon niveau, sans être exemptes de défauts comme cet attrait pour les très gros plans. Le jeu des acteurs, notamment des trois larrons scénaristes, est parfait. Raphaël Descraques est en outre très photogénique. Quand on connait la rapidité de tournage (15 jours de tournage après 9 mois de préparation), on n’en trouve le résultat que plus remarquable. Une réussite.

Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Raphaël Descraques, Julien Josselin, Vincent Tirel
Voir la fiche du film et la filmographie de Raphaël Descraques sur le site IMDB.

Les Dissociés
Raphaël Descraques et Julien Josselin dans Les Dissociés de Raphaël Descraques
.

Voir le film sur YouTube

Remarques :
* Les placements de produits sont globalement assez discrets, à part celui du robot-aspirateur. Dans une interview, le réalisateur affirme que ce robot-aspirateur était dans le scénario dès le début (ce qui paraît tout de même étonnant puisque l’objet ne sert strictement à rien dans l’histoire, hormis de permettre un gag très moyen). Si les placements de produits sont monnaie courante dans le cinéma, c’est habituellement pour une part assez marginale. Qu’il devienne une source principale de la création poserait tout de même un problème…
* Seulement 10 jours après sa sortie, le film totalise déjà près de 2 millions de vues. Même s’il faut toutefois garder à l’esprit que le compteur s’incrémente après seulement 30 secondes de visionnage, ce qui est très peu pour un long métrage (c’est d’ailleurs inférieur à la durée du pré-générique), cela reste phénoménal.

8 février 2015

Tirez la langue, mademoiselle (2013) de Axelle Ropert

Tirez la langue, mademoiselleBoris et Dimitri Pizarnik sont médecins dans le quartier chinois à Paris. Ils sont frères et c’est ensemble qu’ils pratiquent leur métier, consacrant tout leur temps à leurs patients. Une nuit, ils sont amenés à soigner une petite fille diabétique que sa mère, Judith, élève seule… Ecrit et réalisé par Axelle Ropert, Tirez la langue, mademoiselle est un film assez original. Ses personnages frappent d’emblée : ces deux frères quarantenaires font tout ensemble, habitent l’un en face de l’autre, donnent ensemble leurs consultations ; ils semblent presque interchangeables. Il était inévitable qu’ils tombent amoureux au même moment et de la même femme. Le thème du triangle amoureux prend de ce fait une tonalité nouvelle, d’autant plus que les dialogues ont une plaisante facture littéraire et qu’une place est laissée à la rêverie, au mystère. Les décors parisiens expriment un certain isolement. On peut reprocher des scènes d’ambiance un peu longues, un environnement sonore trop présent et peut-être regretter que les personnages (premiers et seconds rôles) ne soient pas plus approfondis. Même s’il n’est pas parfait, Tirez la langue, mademoiselle est à la fois original et séduisant.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Cédric Kahn, Laurent Stocker, Louise Bourgoin
Voir la fiche du film et la filmographie de Axelle Ropert sur le site IMDB.

Tirez la langue, Mademoiselle
Laurent Stocker et Cédric Kahn sont deux frères dans Tirez la langue, mademoiselle d’Axelle Ropert.

15 décembre 2014

Valse d’amour (1990) de Dino Risi

Titre original : « Tolgo il disturbo »

Valse d'amourAncien directeur de banque, Augusto sort de l’hôpital psychiatrique où il a passé plus de dix-huit ans. Il revient habiter dans son ancienne maison qui est maintenant occupée par sa belle-fille Carla et sa petite fille Rosa avec laquelle il se sent rapidement plus proche…
Le thème de la complicité entre un enfant et son grand-père a été déjà plusieurs fois traité au cinéma mais Dino Risi inverse ici les rôles : c’est la fillette qui incarne l’ordre et la raison face à un grand-père sans repère, qui peine à retrouver ses marques dans un monde qui n’est plus le sien et qui accepte mal les codes sociaux des adultes. S’il ne peut se mesurer aux meilleurs films de Dino Risi, Valse d’amour ne manque tout de même pas de charme et de délicatesse. La belle prestation de Vittorio Gassman y contribue grandement. Parmi les seconds rôles, Elliott Gould est certainement le plus remarquable.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Vittorio Gassman, Dominique Sanda, Valentina Holtkamp, Elliott Gould
Voir la fiche du film et la filmographie de Dino Risi sur le site IMDB.
Voir les autres films de Dino Risi chroniqués sur ce blog…
Voir les livres sur Dino Risi

Remarques :
* Les distributeurs français ont affublé le film d’un titre, Valse d’amour, assez éloigné du sujet ou du moins anecdotique (parfois Augusto entend dans sa tête une valse). Le titre original, Tolgo il disturbo qui peut se traduire par « Je ne vous dérangerai plus », a bien plus de sens.
* Fils de médecin, Dino Risi a suivi des études de médecine et même soutenu une thèse en psychiatrie avant de renoncer pour devenir cinéaste.
* On peut considérer que Valse d’amour est le dernier vrai film de Dino Risi qui avait alors soixante-treize ans et qui ne tournera que fort peu par la suite et principalement pour la télévision. Dino Risi s’est éteint en 2008 à l’âge de quatre-vingt-onze ans.

Vittorio Gassman dans Valse d'Amour de Dino Risi
Vittorio Gassman est un ex-banquier en partie amnésique dans Valse d’amour (Tolgo il disturbo) de Dino Risi (1990)

Valse d'amour de Dino Risi
Valentina Holtkamp est la petite-fille de Vittorio Gassman dans Valse d’amour (Tolgo il disturbo) de Dino Risi (1990).

27 mars 2014

Grand méchant loup appelle (1964) de Ralph Nelson

Titre original : « Father Goose »

Grand méchant loup appelleEn 1942, alors que les japonais attaquent en Indonésie, un aventurier américain (Cary Grant) est placé de force sur une petite île isolée comme guetteur pour signaler les passages d’avions ennemis. Quelques jours plus tard, il recueille une institutrice et sept fillettes… Father Goose est une excellente comédie écrite par S.H. Barnett et adaptée par Peter Stone et Frank Tarloff, tous trois oscarisés pour ce film. C’est l’avant-dernier film tourné par Cary Grant qui, à 60 ans, joue toujours les bourreaux des coeurs. Mais surtout, il excelle toujours autant dans le registre de la comédie avec ses multiples expressions et sa forte présence. Contrairement à son habitude, son personnage est ici plutôt miteux, un peu alcoolique et mal rasé (1). C’est Leslie Caron qui doit ici lui tenir tête et elle y parvient parfaitement en composant un personnage délicieusement intransigeant. Le scénario se déroule joliment, avec de multiples situations (malgré la promiscuité des lieux) et des dialogues enlevés. Father Goose est une comédie réussie qui remporta un certain succès à son époque.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Cary Grant, Leslie Caron, Trevor Howard
Voir la fiche du film et la filmographie de Ralph Nelson sur le site IMDB.
Voir les autres films de Ralph Nelson chroniqués sur ce blog…

Remarques :
* Aucune des fillettes n’a vraiment fait de carrière d’actrice par la suite. Le plus souvent, ce fut leur seul film.
* Cary Grant a tellement apprécié travailler sur ce film qu’il est resté en contact avec les sept fillettes après qu’elles aient grandi et même après qu’elles se soient mariées.

(1) Après avoir dit au moment de la sortie du film que son personnage était tout le contraire de lui-même, Cary Grant dira plus tard qu’en réalité ce personnage était plus proche de son vrai moi…

8 août 2012

Isn’t Life Terrible? (1925) de Leo McCarey

Isn't Life Terrible? (Court métrage de 22 minutes) Charley n’est pas un homme à qui tout sourit : sa femme lui impose la présence de son frère qui a un poil dans la main et il ne peut partir en vacances comme le font ses voisins. A un concours de vente de stylos en porte à porte, il gagne une croisière pour toute la famille. La chance va-t-il enfin lui sourire? … Isn’t Life Terrible? (1) apparaît plutôt décousu, un assemblage hétéroclite de scènes. Les gags sont assez inégaux, parfois beaucoup trop longs comme celui du stylo éclabousseur. Chase et McCarey parviennent néanmoins à construire, à partir de peu de choses, une comédie jouant sur le nonsense. Le beau-frère paresseux est interprété par Babe Hardy, alias Oliver Hardy (le tandem Laurel et Hardy sera formé peu après, en 1926) qui ne fait pas grand-chose ici. On remarquera aussi la présence de Fay Wray en cliente potentielle des stylos. Isn’t Life Terrible? n’est certainement pas le premier film à regarder pour découvrir cet excellent comique du muet qu’est Charley Chase.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Charley Chase, Katherine Grant, Oliver Hardy
Voir la fiche du film et la filmographie de Leo McCarey sur le site IMDB.

Voir les autres films de Leo McCarey chroniqués sur ce blog…

(1) Le titre est un clin d’œil au long métrage de D.W. Griffith sorti l’année précédente : Isn’t Life Wonderful (1925) avec Neil Hamilton. Les sujets n’ont toutefois rien en commun.

20 juillet 2012

L’arbre (2010) de Julie Bertuccelli

Titre original : « The Tree »

L'arbrePeter et Dawn vivent avec leurs quatre enfants dans le bush australien. La mort brutale de Peter met un terme à leur bonheur. Simone, la fillette, imagine que l’esprit de son père est passé dans le grand arbre qui domine la maison, un gigantesque figuier qui semble doté de vie… L’arbre est la chronique assez émouvante d’une famille frappée par un décès que Julie Bertuccelli a su filmer sans forcer le trait. Le film oscille entre le conte et le réalisme sans vraiment choisir, ce qui le prive de développer sa personnalité. On peut ainsi certainement reprocher au film de manquer un peu profondeur et aussi d’être un peu trop consensuel. Charlotte Gainsbourg trouve le ton juste pour interpréter ce rôle avec beaucoup de sensibilité.
Elle: 3 étoiles
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Charlotte Gainsbourg, Morgana Davies, Marton Csokas
Voir la fiche du film et la filmographie de Julie Bertuccelli sur le site IMDB.

Voir les autres films de Julie Bertuccelli chroniqués sur ce blog…

10 mai 2012

Les proies (1971) de Don Siegel

Titre original : « The beguiled »

Les proiesPendant la guerre de Sécession, un soldat nordiste gravement blessé est recueilli et soigné dans une petite institution de jeunes filles du Sud. Il y a là une directrice, une jeune enseignante, une esclave noire et six élèves de 11 à 17 ans… Adapté d’un roman de Thomas Cullinan, Les proies est un film assez étonnant qui bouscule plutôt l’ordre établi. L’histoire va assez loin sur le thème de l’homme pris dans au piège dans une petite société régie uniquement par des femmes. Ce microcosme est une véritable petite société avec une structure hiérarchique marquée et peu de contacts avec l’extérieur (qui est le plus souvent synonyme de dangers et nécessite la défense). Par son irruption, l’homme déclenche, en partie à son insu, une foule de sentiments variés au sein de ce microcosme, des réactions dont il pense pouvoir tirer profit mais qui vont devenir incontrôlables. Le film est intelligemment construit. Une scène est un peu dure, bien inutilement d’ailleurs. Les proies mit en relief les talents d’acteurs de Clint Eastwood, montrant qu’il pouvait interpréter des rôles plus complexes.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Clint Eastwood, Geraldine Page, Elizabeth Hartman
Voir la fiche du film et la filmographie de Don Siegel sur le site IMDB.
Voir les autres films de Don Siegel chroniqués sur ce blog…

Remake :
Les Proies (The Beguiled) par Sofia Coppola (2017) avec Nicole Kidman et Colin Farrell

20 avril 2012

Somewhere (2010) de Sofia Coppola

SomewhereJohnny Marco, acteur célèbre, réside à l’hôtel Château Marmont à Hollywood. Seulement tenu à faire quelques rares apparitions pour la promotion de son dernier film, il ne sait pas quoi faire de ses journées. Son ex-femme lui demande de s’occuper de sa fille de 11 ans pendant quelques jours… Somewhere est presque une expérience cinématographique : pour nous faire toucher du doigt, le vide profond de la vie cet acteur, Sofia Coppola dépouille son film de tout récit et allonge des scènes où il ne se passe rien. On a l’impression d’atteindre un point ultime : nous sommes au-delà du minimalisme, on ne pourra sans doute pas aller plus loin dans la création du vide. Son personnage est plutôt un peu dépressif mais sans l’être vraiment : non, il n’est tout simplement rien, une simple marionnette que l’on utilise. Comme on le sait, Sofia Coppola s’inspire de sa propre enfance, de son propre ressenti mais cela ne rend pas le film plus intéressant pour cela, mais nombriliste, certainement… Du côté de la photographie, rien de remarquable non plus, du moins pour nous sauver de l’ennui.
Elle:
Lui : 1 étoile

Acteurs: Stephen Dorff, Elle Fanning
Voir la fiche du film et la filmographie de Sofia Coppola sur le site IMDB.
Voir les autres films de Sofia Coppola chroniqués sur ce blog…