4 janvier 2022

Madame Claude (2021) de Sylvie Verheyde

Madame ClaudeÀ la fin des années 1960, Madame Claude est devenue la reine des proxénètes de Paris en mêlant les codes de la haute bourgeoisie avec ceux de la prostitution…
Madame Claude est un film français écrit et réalisé par Sylvie Verheyde qui dresse un portrait particulièrement complaisant de la célèbre proxénète. Madame Claude avait déjà inspiré deux films de piètre qualité à la fin des années soixante-dix. Quarante ans plus tard, aussi paradoxal que cela puisse paraître, elle se retrouve promue  pionnière de l’émancipation des femmes par Sylvie Verheyde. L’idée est de la considérer comme une femme qui a réussi à prendre le pouvoir sur les hommes, à une époque dominée par les hommes. Au-delà de cette vision pour le moins surprenante, le film souffre principalement d’un manque de direction globale. Plusieurs voies sont amorcées mais aucune n’est suivie : le film n’est ni un polar, ni un thriller politique, ni un film à caractère sulfureux… Dès lors, il apparaît plutôt répétitif et lassant. Si scénario et dialogues ont une grande marge d’amélioration, la réalisation est en revanche soignée. Karole Rocher semble se donner entièrement à son personnage, parfois un peu trop et bouge beaucoup pour avoir de la présence. La critique a été plus indulgente que le public.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Karole Rocher, Garance Marillier, Roschdy Zem, Pierre Deladonchamps, Philippe Rebbot, Benjamin Biolay
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Madame ClaudeKarole Rocher et Garance Marillier dans Madame Claude de Sylvie Verheyde.

Précédents films sur le sujet :
Madame Claude (1977) de Just Kaeckin avec Françoise Fabian
Madame Claude 2 (1981) de François Mimet avec Alexandra Stewart

25 octobre 2021

BlacKkKlansman – J’ai infiltré le Ku Klux Klan (2018) de Spike Lee

Titre original : « BlacKkKlansman »

BlacKkKlansman1978. Dans la ville de Colorado Springs, le jeune Ron Stallworth, premier policier afro-américain de la police locale, répond à une annonce de recrutement pour le Ku Klux Klan. Il va réussir a être intégré, conversant beaucoup par téléphone, un autre policier blanc prenant sa place lorsqu’une présence physique est nécessaire…
Aussi incroyable qu’elle puisse paraître, l’histoire de BlacKkKlansman est inspirée d’une histoire vraie. Spike Lee l’a pimentée quelque peu en ajoutant une partie romance (le personnage de la jeune étudiante noire est fictif). Son film est intelligemment équilibré, même s’il semble appuyer un peu trop fort parfois et paraît alors un peu maladroit. Ses suprématistes blancs sont très typés, leur stupidité fait souvent sourire nous faisant osciller entre rire et consternation. Le rire n’est toutefois plus là en fin de film, lorsque le réalisateur relie son récit à l’actualité récente.
Elle: 4 étoiles
Lui : 3 étoiles

Acteurs: John David Washington, Adam Driver, Laura Harrier, Alec Baldwin
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Remarques :
* Dans la réalité, l’opération a duré neuf mois. Elle est ensuite restée secrète. Ron Stallworth ne l’a dévoilée qu’après avoir pris sa retraite en 2005. Il a révélé que l’enquête avait démontré que plusieurs membres du Klan étaient des membres des forces armées américaines en activité, y compris deux membres du NORAD, organisation qui contrôlait le déclenchement des armes nucléaires.
* Dans la réalité, le policier blanc n’a pas eu besoin d’apprendre à calquer sa voix sur celle de Ron Stallworth. Celui-ci raconte en effet que les membres du Klan n’ont jamais remarqué la différence de timbre entre la voix au téléphone et la voix entendue lors des présences physiques de l’alter ego.
* Le film commence par un extrait de Autant en emporte le vent, montrant les ravages de la guerre de Sécession durant le siège d’Atlanta. L’exposé des théories racistes qui suit est sur un fond d’images de Naissance d’une Nation de D.W. Griffith (1915), le même film que regardent plus tard les membres du KKK lors de leur réunion.

BlacKkKlansmanAdam Driver et John David Washington dans BlacKkKlansman de Spike Lee.

22 janvier 2021

La Belle Époque (2019) de Nicolas Bedos

La Belle époque (La Belle Époque)Victor, un sexagénaire désabusé, voit sa vie bouleversée le jour où Antoine, un brillant entrepreneur, lui propose une attraction d’un genre nouveau : mélangeant artifices théâtraux et reconstitution historique, cette entreprise propose à ses clients de replonger dans l’époque de leur choix. Victor choisit alors de revivre la semaine la plus marquante de sa vie : celle où, 40 ans plus tôt, il rencontra le grand amour…
La Belle Époque est le second long métrage écrit et réalisé par Nicolas Bedos. Après avoir mis en scène son couple, il met en scène son milieu social, un milieu bourgeois aisé très parisien où il est de bon ton de paraître désabusé et revenu de tout. Ses personnages principaux sont tous odieux et les dialogues ne sont qu’une suite de répliques vachardes. S’il n’y en avait que quelques-unes, ce serait amusant mais, en suite ininterrompue, cela devient consternant. Et quand il abandonne le registre de la méchanceté, Nicolas Bedos tombe dans la mièvrerie la plus plate, la fin en est embarrassante. Il avait pourtant réuni un beau plateau d’acteurs qui sont loin toutefois de se montrer sous leur meilleur jour. Le film a été bien reçu par une partie de la critique et a fait un tabac à la cérémonie des César de 2020.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Daniel Auteuil, Guillaume Canet, Doria Tillier, Fanny Ardant, Pierre Arditi, Denis Podalydès
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La Belle époque (La Belle Époque)Doria Tillier et Daniel Auteuil dans La Belle époque (La Belle Époque) de Nicolas Bedos.

5 décembre 2020

Pentagon Papers (2017) de Steven Spielberg

Titre original : « The Post »

Pentagon Papers (The Post)En 1971, Daniel Ellsberg parvient à photocopier des rapports secrets sur l’évolution de la guerre au Viêt Nam et les communique au New York Times. Le gouvernement de Nixon parvient à en bloquer temporairement la publication. Grâce à l’opiniâtreté de son rédacteur en chef, le Washington Post parvient à récupérer les documents…
Ce film de Steven Spielberg est inspiré de faits authentiques : l’affaire des Pentagone Papers est l’un des premiers scoops de l’histoire du journalisme américain au début des années 1970. Cette mise au grand jour d’une étude préparée par le département de la Défense a révélé le double discours des différentes administrations américaines sur les chances de victoire des États-Unis au Vietnam, démontrant ainsi que les gouvernements successifs ont caché au peuple américain la réalité de l’enlisement du conflit. Le récit que nous en fait Steven Spielberg est un beau manifeste pour la liberté de la presse et un éloge de la transparence. Assez intelligemment, il bâtit son récit autour d’un second thème, celui de l’acceptabilité d’une femme à un poste de dirigeant. Le Post, qui faisait alors son entrée en Bourse pour sauver le journal, avait pour directrice Katharine Graham. Celle-ci avait des difficultés à s’imposer face à un conseil d’administration qui la voyait surtout comme une héritière. Ce double thème enrichit le film. Comme toujours chez Spielberg, la réalisation est parfaite, de grande ampleur, sans aucun défaut. Et, au final, Pentagon Papers est un film assez puissant.
Elle: 4 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Meryl Streep, Tom Hanks, Sarah Paulson, Bob Odenkirk, Tracy Letts, Bradley Whitford, Bruce Greenwood
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Pentagon Papers (The Post)Tom Hanks et Meryl Streep dans Pentagon Papers (The Post) de Steven Spielberg.

15 avril 2020

La Belle Saison (2015) de Catherine Corsini

La Belle saison1971. Delphine, fille de paysans, monte à Paris pour s’émanciper du carcan familial et gagner son indépendance financière. Elle rencontre Carole qui vit activement les débuts du féminisme…
Catherine Corsini a écrit La Belle Saison avec l’aide de Laurette Polmanss. C’est à la fois une histoire d’amour-passion et un hommage au féminisme des années 70 (1). La réalisatrice parvient à mêler habilement les deux, sans effets dramatiques et surtout en évitant tous les stéréotypes, ce qui est vraiment remarquable. Et les scènes de nudité ne tombent jamais dans le voyeurisme. Le film est porté par ses deux actrices : Izïa Higelin est remarquable, montrant beaucoup de force apparente tout en cachant ses incertitudes et Cécile de France déborde de vie. Les films sur l’homosexualité féminine sont assez rares et La Belle Saison est probablement le plus beau.
Elle: 4 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Cécile de France, Izïa Higelin, Noémie Lvovsky, Kévin Azaïs, Benjamin Bellecour
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(1) Les prénoms des deux personnages principaux sont des allusions à deux figures féministes de l’époque, la comédienne Delphine Seyrig et la cinéaste Carole Roussopoulos.

La Belle saisonIzïa Higelin et Cécile de France dans La Belle saison de Catherine Corsini.

3 janvier 2020

Shampoo (1975) de Hal Ashby

ShampooLos Angeles, 1969. Coiffeur en vogue de Beverly Hills, George a de multiples aventures avec ses clientes. Il ambitionne de monter son propre salon de coiffure mais peine à convaincre les banquiers de lui prêter la somme nécessaire. L’une de ses amantes lui propose d’en parler à son mari, un homme d’affaires fortuné…
Shampoo est un film joué, coécrit et produit par Warren Beatty. Tourné alors que Richard Nixon est menacé de destitution (il démissionnera en août 1974), son action se situe cinq ans en arrière, la veille du jour de son élection en 1969. Mais le propos du film n’est pas politique. Il porte un regard acerbe sur les mœurs sociales et sexuelles de la fin des années 1960 au sein d’un milieu aisé. En filigrane, on peut aussi y trouver une vision sur la difficulté des rapports hommes / femmes qu’une plus grande liberté ne simplifie pas. Même s’il est très marqué par son époque, le propos ne manque pas d’intérêt encore aujourd’hui. Le scénario, signé par Robert Towne (qui s’était déjà illustré avec le scénario de Chinatown) et Warren Beatty, est riche ; les éléments s’imbriquent admirablement les uns dans les autres. La fin accuse toutefois une baisse de rythme. Sous la direction de Paul Simon, la bande sonore laisse une bonne place à la musique de la seconde moitié des années soixante.  Le film connut un très gros succès aux Etats-Unis. En France, il fut boudé par la critique.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Warren Beatty, Julie Christie, Goldie Hawn, Lee Grant, Jack Warden, Carrie Fisher
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ShampooGoldie Hawn, Julie Christie, Tony Bill et Warren Beatty dans Shampoo de Hal Ashby.

Remarque :
* C’est le premier long métrage de l’actrice Carrie Fisher (elle joue la fille de Lester Karpf). Son deuxième sera Star Wars

6 août 2019

Saint Laurent (2014) de Bertrand Bonello

Saint LaurentL’année 2014 a vu deux films dédiés à Yves Saint Laurent sortir sur les écrans français. Celui de Bertrand Bonello se concentre sur une décennie, de 1967 à 1976, pour montrer comment le créateur de mode s’est inscrit dans cette période qui a vu tant de bouleversements sociaux et de changements dans les moeurs. Ce n’est donc pas un biopic classique mais plutôt une tentative de restituer l’esprit du temps. Bertrand Bonello insiste donc beaucoup sur l’atmosphère de libération des esprits mais, en pratique, son propos se résume à aligner d’interminables scènes de boîte de nuit et d’ingurgitations de stupéfiants ou d’alcools divers. Il s’attarde également sur sa relation homosexuelle avec Jacques de Bascher ; en revanche, Pierre Bergé n’est montré que comme un homme d’affaires, ne pensant qu’à l’argent. On ne peut pas dire que Yves Saint Laurent sorte grandi de cette évocation qui le montre beaucoup plus appliqué à se détruire qu’à créer. Le film de Bertrand Bonello, en outre indéniablement trop long, apparaît juste comme un patchwork de scènes évoquant les aspects les plus débridés des années soixante-dix. Le film a été louangé par la critique, beaucoup moins par le public.
Elle: 3 étoiles
Lui : 1 étoile

Acteurs: Gaspard Ulliel, Jérémie Renier, Louis Garrel, Léa Seydoux
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Saint LaurentGaspard Ulliel et Louis Garrel dans Saint Laurent de Bertrand Bonello.

Remarques :
* Si le film de Jalil Lespert a reçu l’aval de Pierre Bergé, il n’en est pas de même pour celui de Bertrand Bonello. Le compagnon de toujours du couturier était opposé au tournage.
* Bertrand Bonello est né en 1968.

Saint LaurentJérémie Renier est Pierre Bergé  et Gaspard Ulliel est Yves Saint Laurent dans Saint Laurent de Bertrand Bonello.

21 juillet 2019

Mes meilleurs copains (1989) de Jean-Marie Poiré

Mes meilleurs copainsCinq très bons amis, qui avaient formé un groupe de rock dans les années soixante dix, retrouvent leur chanteuse qui est devenue entre temps une rock-star québécoise. C’est l’occasion de se remémorer cette période de leurs vies et de faire le point, d’autant plus que l’un deux est en train d’écrire un roman fortement inspiré leurs parcours…
Coécrit par Christian Clavier et Jean-Marie Poiré, Mes meilleurs copains est une comédie douce amère sur les rêves de jeunesse. Malgré certains inévitables clichés, le climat et l’idéalisme des années soixante dix est restitué de façon amusante. Parler de « portrait d’une génération » est certainement excessif mais il y a un début de réflexion. Le manque de profondeur n’est qu’apparent. Les dialogues sont bien écrits ; l’humour n’est jamais trop appuyé et ne se forme jamais au détriment des personnages. Les acteurs se complètent bien, chacun a un jeu différent des autres. Jean-Pierre Darroussin se fit particulièrement remarquer dans son personnage d’adolescent attardé hyper-cool (« Y’a pas mort d’homme tout de même… ») Mes meilleurs copains est vraiment divertissant.
Elle: 2 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Gérard Lanvin, Christian Clavier, Jean-Pierre Bacri, Philippe Khorsand, Louise Portal, Jean-Pierre Darroussin
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Mes meilleurs copains(de g. à d.) Jean-Pierre Darroussin, Christian Clavier, Philippe Khorsand, Jean-Pierre Bacri, Gérard Lanvin et Louise Portal dans Mes meilleurs copains de Jean-Marie Poiré (photo publicitaire).

13 mars 2019

Man on the Moon (1999) de Milos Forman

Man on the MoonMan on the Moon retrace la carrière du comédien humoriste américain Andy Kaufman. Nous ne l’avons pas connu en France mais il fût, pendant une décennie (jusqu’à sa mort en 1984), l’une des grandes figures de la contre-culture américaine. Il est totalement inclassable : ce n’est pas un humoriste qui raconte des blagues, disons qu’il pratiquait plutôt les happenings humoristiques. Il créait des situations où toutes les barrières entre scène et vie réelle n’existaient plus : selon Scott Alexander, l’un des coscénaristes du film, « il remettait en cause toutes les perceptions de la réalité autour de lui ». Et il entretenait le doute : par exemple, la vérité de l’histoire avec le catcheur n’a été connue que dix ans après sa mort. Jim Carrey s’est totalement investi dans son personnage, pour lequel il a une grande admiration, s’effaçant pour mieux s’identifier à lui. Il nous fait passer par tout le spectre des sentiments, de la consternation à la jubilation. Et il sait aussi être émouvant. Du grand art.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Jim Carrey, Danny DeVito, Courtney Love, Paul Giamatti
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Remarques :
* Le titre Man on the Moon vient du morceau enregistré par le groupe R.E.M. en 1992 en hommage à Andy Kaufman.
* Jerry Lawler (le catcheur) joue son propre rôle, le véritable George Shapiro (interprété dans le film par Danny DeVito) interprète le patron de boîte qui vire Kaufman en début de film, le véritable Bob Zmuda (le compère interprété  dans le film par Paul Giamatti) interprète le producteur de la série Fridays avec lequel Jim Carrey/Andy Kaufman se bagarre.
* On peut aujourd’hui voir sur YouTube les sketches réels d’Andy Kaufman et constater que le film est vraiment très proche de la réalité.

Man on the moon
« Here I come to save the daaaay »…
Jim Carrey est Andy Kaufman dans Man on the Moon de Milos Forman (nota : il « chante »  la chanson générique de Mighty Mouse, un dessin animé  de la Warner des années 40 que Kaufman regardait certainement lorsqu’il était enfant).

Man on the Moon
Jim Carrey est aussi Tony Clifton, le double odieux et maléfique d’Andy Kaufman, dans Man on the Moon de Milos Forman.

9 mars 2019

Battle of the Sexes (2017) de Jonathan Dayton et Valerie Faris

Battle of the SexesEn 1973, la joueuse de tennis Billie Jean King, qui vient d’être classée numéro 1 mondiale, refuse le principe de recevoir des primes huit fois moindres que les hommes alors que les finales féminines attirent autant de public. Avec quelques joueuses, elle crée la Women’s Tennis Association…
Battle of the Sexes est le surnom donné à une très célèbre rencontre de tennis qui a vu Billy Jean King gagner face au bravache Bobby Riggs, ex-numéro un mondial, qui à 55 ans affirmait qu’aucune joueuse en exercice ne pouvait le battre. Ce match a beaucoup servi le féminisme, la reconnaissance du lesbianisme et aussi le tennis en général, qui a bénéficié de retransmissions télévisées plus systématiques après ce match. Le duo Jonathan Dayton et Valerie Faris (connu pour Little Miss Sunshine) nous fait revivre cet évènement de façon très vivante. Le plus remarquable dans le film est qu’il n’y a aucune lourdeur dans la démonstration, rien qui ne paraisse exagéré. Emma Stone et Steve Carell ressemblent étonnamment à leur modèle et beaucoup d’humour passe par ce dernier : son personnage est, outre un macho assumé, un incorrigible parieur qui ne prend rien au sérieux. Bien équilibré, l’ensemble est aussi plaisant qu’édifiant.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Emma Stone, Steve Carell, Andrea Riseborough, Natalie Morales, Sarah Silverman, Bill Pullman
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Remarques :
* Le machisme a la vie dure et refait toujours surface : 40 ans plus tard, une rumeur, relayée par la chaine de télévision ESPN en 2013, prétend que Bobby Riggs s’est volontairement laissé battre pour une obscure histoire de dette vis-à-vis de la Mafia.

Battle of the sexes
Emma Stone et Steve Carell dans Battle of the Sexes de Jonathan Dayton, Valerie Faris.

Billy Jean King et Bobby Riggs
Les véritables Billy Jean King et Bobby Riggs, ici en 1973.