13 avril 2023

Les Amours d’Anaïs (2021) de Charline Bourgeois-Tacquet

Les amours d'AnaïsAnaïs, la trentaine, est étudiante en thèse et vit à cent à l’heure entre son ex-petit ami et un homme d’âge mûr, et marié, qu’elle rencontre lors d’une soirée, ses problèmes domestiques et la recherche de petits boulots. Des événements inattendus vont l’obliger à reconsidérer sa façon de concevoir sa vie…
Les Amours d’Anaïs est un film français écrit et réalisé par Charline Bourgeois-Tacquet qui signe là son premier long métrage. Le film démarre comme une comédie, avec un personnage tourbillonnant et volubile, mais se révèle être ensuite plus que cela. Le propos montre en effet de plus en plus de complexité et de profondeur à mesure que se déroule l’histoire. La réalisatrice explore le thème du désir et de l’attraction qui « nous fait avancer vent debout, malgré les obstacles ». Le montage est très enlevé. Anaïs Demoustier est pleine de vitalité, Valeria Bruni Tedeschi interprète pour une fois un personnage très posé et cela lui va bien.  D’après la réalisatrice, le fait que le personnage principal porte le même prénom que son interprète n’a pas de signification particulière, si ce n’est de brouiller la frontière entre réel et fiction.
Elle: 4 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Anaïs Demoustier, Valeria Bruni Tedeschi, Denis Podalydès
Voir la fiche du film et la filmographie de Charline Bourgeois-Tacquet sur le site IMDB.
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Les amours d'AnaïsValeria Bruni Tedeschi et Anaïs Demoustier dans Les amours d’Anaïs de Charline Bourgeois-Tacquet.

21 juillet 2019

Mes meilleurs copains (1989) de Jean-Marie Poiré

Mes meilleurs copainsCinq très bons amis, qui avaient formé un groupe de rock dans les années soixante dix, retrouvent leur chanteuse qui est devenue entre temps une rock-star québécoise. C’est l’occasion de se remémorer cette période de leurs vies et de faire le point, d’autant plus que l’un deux est en train d’écrire un roman fortement inspiré leurs parcours…
Coécrit par Christian Clavier et Jean-Marie Poiré, Mes meilleurs copains est une comédie douce amère sur les rêves de jeunesse. Malgré certains inévitables clichés, le climat et l’idéalisme des années soixante dix est restitué de façon amusante. Parler de « portrait d’une génération » est certainement excessif mais il y a un début de réflexion. Le manque de profondeur n’est qu’apparent. Les dialogues sont bien écrits ; l’humour n’est jamais trop appuyé et ne se forme jamais au détriment des personnages. Les acteurs se complètent bien, chacun a un jeu différent des autres. Jean-Pierre Darroussin se fit particulièrement remarquer dans son personnage d’adolescent attardé hyper-cool (« Y’a pas mort d’homme tout de même… ») Mes meilleurs copains est vraiment divertissant.
Elle: 2 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Gérard Lanvin, Christian Clavier, Jean-Pierre Bacri, Philippe Khorsand, Louise Portal, Jean-Pierre Darroussin
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Mes meilleurs copains(de g. à d.) Jean-Pierre Darroussin, Christian Clavier, Philippe Khorsand, Jean-Pierre Bacri, Gérard Lanvin et Louise Portal dans Mes meilleurs copains de Jean-Marie Poiré (photo publicitaire).

19 février 2019

Vous allez rencontrer un bel et sombre inconnu (2010) de Woody Allen

Titre original : « You Will Meet a Tall Dark Stranger »

Vous allez rencontrer un bel et sombre inconnuA Londres, Helena a été plaquée par son mari, pris du démon de midi à plus de soixante ans. Dévastée, elle ne trouve du réconfort qu’en consultant une voyante qui lui donne des conseils de vie, y compris pour sa fille Sally, mariée à Roy qui cherche vainement à devenir un écrivain reconnu…
Vous allez rencontrer un bel et sombre inconnu se situe dans le prolongement de Whatever Works tourné l’année précédente. Quel sens donner à sa vie ? est la question que semblent se poser les différents personnages de cette comédie existentielle. Les personnages sont très typés mais les dialogues de Woody Allen sont enlevés et parsemés d’un humour qui met en relief le caractère irraisonnable/irrationnel de certains comportements humains. Il ne faut pas attendre une conclusion définitive toutefois (si tant est qu’il en ait une…) et cela pourra décevoir certains spectateurs ; la « morale » de l’histoire est effectivement simplette mais Woody Allen nous indique auparavant qu’il ne la prend lui-même pas très au sérieux. Sans être au niveau de ses meilleurs films, Vous allez rencontrer un bel et sombre inconnu nous fait passer un très bon moment. Le film semble toutefois avoir été mal reçu…
Elle: 4 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Naomi Watts, Anthony Hopkins, Antonio Banderas, Gemma Jones, Josh Brolin, Freida Pinto, Lucy Punch
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Vous allez rencontrer un bel et sombre inconn
Naomi Watts et Gemma Jones dans Vous allez rencontrer un bel et sombre inconnu de Woody Allen.

Vous allez rencontrer un bel et sombre inconn
Freida Pinto et Josh Brolin dans Vous allez rencontrer un bel et sombre inconnu de Woody Allen.

Vous allez rencontrer un bel et sombre inconn
Anthony Hopkins dans Vous allez rencontrer un bel et sombre inconnu de Woody Allen.

Vous allez rencontrer un bel et sombre inconn
Naomi Watts, Antonio Banderas et Woody Allen sur le tournage de Vous allez rencontrer un bel et sombre inconnu de Woody Allen.

19 février 2018

That’s Life! (1986) de Blake Edwards

That's Life!Célèbre chanteuse d’opéra, Gillian Fairchild vient de subir une biopsie de la gorge et doit attendre la fin du week-end pour en avoir le résultat. Très angoissée mais d’une grande force de caractère, elle ne veut pas en parler à son mari, Harvey, un architecte hypocondriaque et volubile qui vit très mal son soixantième anniversaire, ni à ses enfants accaparés par leurs petits soucis sentimentaux…
Plus encore que S.O.B., où Blake Edwards réglait ses comptes avec l’industrie cinématographique, That’s Life! est un film très personnel du réalisateur : il l’a en grande partie financé lui-même, tourné dans sa villa à Malibu, avec son épouse Julie Andrews, une de ses filles, sa belle-fille et le fils et la femme de son ami Jack Lemmon. Ce dernier s’en donne à cœur joie dans ce rôle d’égocentrique angoissé aux monologues quasi-obsessionnels. Atteints de la même insatisfaction chronique, les enfants sont aussi centrés sur eux-mêmes et insupportables que leur père. La peur de vieillir, l’angoisse de voir ses ambitions déçues, les désillusions sont les thèmes principaux de cette tragi-comédie. En fait de vision sur la vie en général, le personnage interprété par Jack Lemmon ferait plutôt partie de ces personnes qui nous influencent en creux : on se dit qu’il faut faire attention à ne pas devenir comme lui ! Une variante du fameux « comment vivre » après tout… Les prestations de Julie Andrews et de Jack Lemmon sont absolument remarquables. En outre, Sally Kellerman est vraiment savoureuse en voisine envahissante et exubérante. Tout cela est un peu nombriliste tout de même mais d’une réalisation parfaite.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Jack Lemmon, Julie Andrews, Sally Kellerman, Robert Loggia
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Remarques :
* Jennifer Edwards, fille d’un précédent mariage de Blake Edwards, est la fille Megan (qui joue du saxo).
Emma Walton Hamilton, fille d’un précédent mariage de Julie Andrews, est la fille Kate (qui est enceinte).
Chris Lemmon, fils de Jack Lemmon, est également son fils, Josh, dans le film.
Felicia Farr, la femme de Jack Lemmon, est la diseuse de bonne aventure.

* Le scénario a été écrit au fur et à mesure du tournage. Il est co-signé par Blake Edwards et Milton Wexler qui n’est autre que le psychanalyste du réalisateur ! Il avait déjà collaboré avec lui pour écrire son remake de L’homme qui aimait les femmes.

 

That's life
Jack Lemmon et Julie Andrews dans That’s Life! de Blake Edwards (photo publiciaire… à aucun moment Jack Lemmon n’est aussi détendu!)

19 août 2017

While We’re Young (2014) de Noah Baumbach

While We're YoungLes quarantenaires Cornelia et Josh sont mariés et heureux en ménage. Josh s’échine à terminer le montage d’un documentaire sur un sujet assez hermétique. Ils font la rencontre d’un couple qui leur ressemble, en plus jeune, plus libre, plus créatif… Ecrit et réalisé par Noah Baumbach, While We Are Young (= tant que nous sommes jeunes) est, on l’aura compris, une comédie existentielle sur la crainte de vieillir et le désir de retrouver les émotions de sa jeunesse. Peut-on la rapprocher des films de Woody Allen comme beaucoup de critiques l’ont fait ? Oui, dans le sens où nous sommes dans le milieu intellectuel newyorkais et où les dialogues sont parfois brillants mais le fond du propos reste bien banal, reposant sur des clichés. Le réalisateur y mêle des réflexions sur l’évolution des technologies et sur l’éthique de la création mais, là aussi, sans dépasser le stade des lieux communs. Son héros est en prise avec une figure paternelle forte dont il refuse l’aide. Noah Baumbach étant lui-même quarantenaire et fils d’un romancier et critique de cinéma, on peut supposer que le propos du film rejoint ses propres préoccupations. While We Are Young n’est pas vraiment ennuyeux mais il n’est pas intéressant pour autant…
Elle: 2 étoiles
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Naomi Watts, Ben Stiller, Adam Driver, Amanda Seyfried
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While we are young
Amanda Seyfried, Adam Driver, Ben Stiller et Naomi Watts dans While We’re Young de Noah Baumbach.

22 novembre 2015

Frances Ha (2012) de Noah Baumbach

Frances HaFrances, jeune new-yorkaise, est passionnée par la danse et rêve de devenir chorégraphe. Elle vit avec sa meilleure amie qu’elle considère comme son double…  Dans sa démarche, Noah Baumbach n’est pas sans rappeler Woody Allen, celui d’Annie Hall et de Manhattan. Les points communs sont nombreux : le noir et blanc, l’attache new-yorkaise, le très bon accueil du film en Europe et surtout cette façon de faire partager ses doutes existentiels au travers d’une comédie assez bavarde. Mais Noah Baumbach ne copie pas, on pourrait dire qu’il prolonge plutôt car les préoccupations sont différentes, actualisées au monde de sa génération. Il utilise son personnage féminin pour exprimer ses interrogations. Spontanée, immature, attachante, la jeune femme tarde à sortir de l’enfance alors que ses ami(e)s filent à grand train vers leur vie d’adulte. L’interprétation de Greta Gerwig est assez remarquable, aussi naturelle qu’omniprésente. Le résultat est léger et plein de vie, d’un style assez délicat.
Elle: 4 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Greta Gerwig, Mickey Sumner, Adam Driver, Michael Zegen
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Frances Ha
Mickey Sumner et Greta Gerwig dans Frances Ha de Noah Baumbach

28 décembre 2014

Harry dans tous ses états (1997) de Woody Allen

Titre original : « Deconstructing Harry »

Harry dans tous ses étatsHarry dans tous ses états (Deconstructing Harry) est une comédie qui a parfois été jugée comme étant un peu plus sombre que les précédentes immédiates mais elle est aussi plus profonde. Le Harry dont il est question est un écrivain qui s’inspire directement de sa vie et des gens qui l’entourent pour écrire des romans à succès, ne faisant plus très bien la différence entre les personnages qu’il invente et ceux de la vie réelle. Ces derniers sont furieux de voir ainsi leur vie privée exposée et leurs secrets dévoilés. Pour ne rien arranger, l’écrivain doit pour la première fois faire face à une panne d’inspiration (1). On retrouve donc ici des thèmes chers à Woody Allen : les affres de la création et la séparation entre réel et fiction : N’est-il pas plus simple pour l’écrivain de vivre dans la fiction ? Harry dans tous ses états est assez ambitieux car les situations sont nombreuses et les personnages le sont encore plus puisque souvent interprétés par deux acteurs différents (un pour le réel et un pour la fiction). L’humour est toujours présent, par petites touches, parfaitement intégré à l’ensemble. Le montage est assez particulier, décousu en apparence pour signifier que la réalité est intrinsèquement décousue, relative (ce que nous croyons être la réalité devient la réalité pour nous), indéterminée, une approche qui favorise la déconstruction de Harry Block (alias Woody Allen ?)
Elle: 4 étoiles
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Judy Davis, Julia Louis-Dreyfus, Woody Allen, Robin Williams, Kirstie Alley, Demi Moore, Stanley Tucci, Elisabeth Shue, Billy Crystal
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Le scénario (bilingue) de Deconstructing Harry est sorti en 2000 dans la Petite Bibliothèque des Cahiers du cinéma… Voir le livre

Remarques :
* Harry dans tous ses états évoque Les Fraises sauvages de Bergman (le voyage pour recevoir un hommage), Le Septième Sceau du même réalisateur (la Mort qui vient frapper) et 8 ½ de Fellini (le créateur en panne sur un projet du fait de ses problèmes personnels).

* Le titre original Deconstructing Harry est une référence à la déconstruction, pratique philosophique assez complexe d’analyse textuelle introduite par Heidegger et développée par Derrida. Cet attrait de Woody Allen pour la philosophie européenne moderne était déjà visible dans Une autre femme et dans Crimes et délits.

* Certaines personnes ont reconnu dans le personnage de Harry Block non pas Woody Allen lui-même mais l’écrivain Philip Roth.

Deconstructing Harry
(g. à d.) Woody Allen, Elisabeth Shue et Billy Crystal.

Deconstructing Harry
Mel, un ami acteur, n’est pas dans son assiette : il est flou, comme s’il était en équilibre instable entre réel et fiction (g. à d. : Judy Bauerlein et Robin Williams).

(1) Panne d’inspiration = « writer’s block » en anglais… et l’écrivain s’appelle Harry Block.

11 décembre 2014

Alice (1990) de Woody Allen

AliceAlice est une jeune quarantenaire de la haute bourgeoisie new yorkaise qui mène une vie aisée mais futile. Elle consulte le Docteur Yang pour un vague mal de dos. Ce docteur qui a des ressources étonnantes et la rencontre fortuite d’un homme vont l’amener à reconsidérer sa vie… Le thème d’Alice n’est pas original en soi mais son traitement l’est beaucoup plus. Non seulement, Woody Allen choisit la légèreté et l’humour mais en plus il fait intervenir une bonne dose d’irrationnel dans ce portrait de femme, nouvelle preuve de cet amour du cinéaste pour la magie (1). Il parvient à mêler les genres et c’est ce mélange qui rend le film attrayant malgré la grande superficialité de son personnage principal. En filigrane, on retrouve cette même recherche de la vraie vie que l’on trouvait dans plusieurs de ses films précédents : Alice est finalement assez proche sur le fond de Une autre femme, même si les formes sont bien différentes : ici, c’est la satire et l’humour qui soutiennent le propos.
Elle: 4 étoiles
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Mia Farrow, William Hurt, Joe Mantegna, Keye Luke, Judy Davis
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(1) Si Alice est l’un des plus marqué sur ce plan, il est facile de remarquer que la plupart de ses films comportent une ou plusieurs petites touches de magie. Cet amour de la magie remonte à son adolescence : Woody Allen était alors très habile et impressionnait tout son entourage par ses tours de cartes et de magie.

Mia Farrow et Keye Luke dans Alice (1990)
(ci-dessus) Mia Farrow et Keye Luke dans Alice
Mia Farrow et Joe Mantegna dans Alice (1990)
(ci-dessus) Mia Farrow et Joe Mantegna dans Alice.

23 novembre 2014

The Color Wheel (2011) de Alex Ross Perry

The Color WheelColin accompagne sa soeur JR pour aller récupérer ses affaires chez son ex-professeur avec lequel elle a eu une relation. Durant les trois jours de leur voyage, ils échangent, parlent de leurs aspirations, se chamaillent… Coécrit, réalisé, joué, monté et produit par Alex Ross Perry, The Color Wheel est une belle surprise, un film qui sort du lot. Il est tourné en noir et blanc et en 16 mm, en lumière naturelle avec un grain très important, ce qui lui donne un amusant parfum de « premier film » des années soixante-dix. Le style évoque Jim Jarmusch ou même Woody Allen mais en plus féroce dans l’humour. Le frère et la soeur n’arrêtent pas de se chamailler tout en offrant un front uni face aux autres personnes (tous assez odieux, ceci dit) qu’ils rencontrent. Au travers d’une logorrhée permanente, ils expriment la perte de leurs illusions, de leurs rêves. Alex Ross Perry a su se créer un vrai personnage avec son débit monocorde et son humour mordant, désabusé, peut-être un peu trop résigné pour générer l’identification du spectateur. Alex Ross Perry n’hésite pas à adopter une fin aussi radicale que transgressive.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Carlen Altman, Alex Ross Perry
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The Color Wheel

5 août 2012

Medianeras (2011) de Gustavo Taretto

MedianerasMartin et Mariana vivent sans se connaître dans deux immeubles proches du centre de Buenos Aires. Bien qu’assez proches dans leurs goûts et sortant tous deux d’une longue liaison, ils n’ont aucune chance de se remarquer l’un l’autre dans l’immensité de cette métropole… Avec Medianeras (en français : « murs mitoyens »), l’argentin Gustavo Taretto réalise une comédie douce-amère fort plaisante. Certes, le sujet des problèmes existentiels de jeunes trentenaires n’est guère nouveau mais Taretto a un certain style pour le traiter qui n’est pas sans rappeler le Woody Allen d’Annie Hall ou Manhattan. Il définit ses personnages par rapport à la ville, presque un troisième personnage, qui, tout comme les médias de communication actuels, impose ses règles de sociabilité. Immédiate et directe, cette nouvelle communication peut éloigner plus qu’elle ne rapproche. La photographie est assez belle, notamment dans ses plans sur l’architecture urbaine qui ouvrent chacun des quatre grands chapitres (en réalité, quatre saisons) du film. L’humour est bien dosé, Medianeras est un film équilibré et très bien fait.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Javier Drolas, Pilar López de Ayala, Inés Efron
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Remarque :
Le film Medianeras existait déjà sous forme de court métrage de 28 minutes (2006) pour lequel Gustavo Taretto a reçu de nombreux prix.