6 décembre 2022

Les voleurs de chevaux (2019) de Yerlan Nurmukhambetov et Lisa Takeba

Titre original : « The Horse Thieves. Roads of Time »

Les voleurs de chevaux (The Horse Thieves. Roads of Time)Dans une steppe d’Asie centrale, un éleveur de chevaux est tué laissant derrière lui sa femme et ses trois enfants dont leur jeune fils aîné. Recueillis par des proches, l’histoire bascule avec l’arrivée lors des obsèques d’un personnage mystérieux qui jouera un rôle essentiel et dramatique dans la résolution de l’affaire…
Les voleurs de chevaux est un film réalisé conjointement par Yerlan Nurmukhambetov (Kazakhstan), qui en a également écrit le scénario, et Lisa Takeba (Japon). Il est inspiré d’un fait divers survenu au Kazakhstan à l’époque soviétique. Le récit est vu à travers les yeux de l’enfant de 12 ans. Les grandes étendues, aussi désolées que picturales, donnent au film une atmosphère particulière et questionnent sur la place de l’homme. L’histoire est plutôt simple mais assez forte. Elle interroge sur la valeur de la vie humaine. Le rythme est lent, presque contemplatif et il y a une certaine délicatesse dans l’approche. Les voleurs de chevaux fait partie de ces histoires assez simples qui ont une portée philosophique certaine. Le film n’a eu, hélas, qu’une distribution limitée.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Madi Minaidarov, Mirai Moriyama, Samal Yeslyamova
Voir la fiche du film et la filmographie de Yerlan Nurmukhambetov et Lisa Takeba sur le site IMDB.
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Les voleurs de chevaux (The Horse Thieves. Roads of Time)Madi Minaidarov et Samal Yeslyamova dans Les voleurs de chevaux (The Horse Thieves. Roads of Time) de Yerlan Nurmukhambetov & Lisa Takeba.

Les voleurs de chevaux (The Horse Thieves. Roads of Time)Mirai Moriyama dans Les voleurs de chevaux (The Horse Thieves. Roads of Time) de Yerlan Nurmukhambetov & Lisa Takeba.

5 décembre 2022

Un condamné à mort s’est échappé (1956) de Robert Bresson

Sous-titre : « ou Le vent souffle où il veut »

Un condamné à mort s'est échappé ou Le vent souffle où il veutEn 1943, un résistant, Fontaine, est arrêté par les Allemands et emprisonné à la prison Montluc à Lyon. Il met tout en œuvre pour s’évader, imagine un plan, et parvient à force de courage et de travail à s’en procurer les instruments…
Un condamné à mort s’est échappé ou Le vent souffle où il veut est un film français écrit et réalisé par Robert Bresson. Il s’agit de l’adaptation du récit autobiographique d’André Devigny, paru dans la même année chez Gallimard sous le même titre. Ce film est le premier succès commercial de Robert Bresson. Le fil du récit est assez classique mais sa forme donne une force marquée à cette ode au courage et à la volonté. Robert Bresson a en effet enlevé tout le superflu et parvient à un grand dépouillement sans tomber dans l’austérité. Il préfère avoir des acteurs peu aguerris pour éviter le maniérisme du jeu des acteurs connus, utilise un nombre très réduit de lieux, enlève toute scène intermédiaire pour ne garder que celles qui vont vers le but qu’il s’est fixé. Les dialogues sont également très réduits. Il faut noter la remarquable utilisation des bruitages et de la musique du Kyrie de Mozart. L’approche de Robert Bresson donne à son film une puissance et une authenticité rares. Le film connut un grand succès public et critique.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: François Leterrier, Charles Le Clainche
Voir la fiche du film et la filmographie de Robert Bresson sur le site IMDB.

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Remarque :
* François Leterrier ne poursuivra pas sa carrière d’acteur. Il deviendra assistant-réalisateur, puis scénariste et réalisateur. Ses films les plus connus sont certainement les comédies  Je vais craquer et Tranches de vie adaptées des bandes dessinées de Gérard Lauzier.
* Robert Bresson a ajouté le sous-titre, ou Le vent souffle où il veut, phrase tirée de l’Evangile selon Saint Jean : « Le vent souffle où il veut, et tu en entends le bruit ; mais tu ne sais d’où il vient, ni où il va. Il en est ainsi de tout homme qui est né de l’Esprit ». Le vent ne symbolise donc pas ici la liberté mais l’Esprit, au sens biblique du terme.
« Au cœur du cinéma de Bresson, la liberté terrestre et le salut mystique ne font qu’un. » souligne à ce propos Jean-Michel Frodon dans son ouvrage sur Robert Bresson.

Un condamné à mort s'est échappé ou Le vent souffle où il veutFrançois Leterrier et Charles Le Clainche dans Un condamné à mort s’est échappé de Robert Bresson.

4 décembre 2022

Le Sommet des dieux (2021) de Patrick Imbert

Le Sommet des dieuxA Katmandou, le reporter japonais Fukamachi croit reconnaître Habu Jôji, un alpiniste que l’on pensait disparu depuis des années. Il semble tenir entre ses mains l’appareil photo qui aurait appartenu à George Mallory disparu près du sommet de l’Himalaya en 1924. Le reporter se lance sur ses traces…
Le Sommet des dieux est un film d’animation français réalisé par Patrick Imbert. C’est l’adaptation du manga du même nom de Jirō Taniguchi (paru entre 2000 et 2003), d’après le roman de Baku Yumemakura (paru en 1994). L’histoire parvient à nous faire ressentir une passion, celle de l’alpinisme et de la recherche d’exploits inédits. Le récit est habilement construit même s’il reste au fond plutôt simple. La réalisation est soignée, les scènes de montagne sont une réussite, réalistes au point de nous faire oublier le tracé du dessin, au demeurant admirable. César du meilleur film d’animation en 2022.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs:
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Remarque :
* Dans la réalité, les corps de George Mallory et Andrew Irvine ont été retrouvés près du sommet de l’Himalaya mais l’appareil photo n’a jamais été retrouvé.

Le Sommet des dieuxLe Sommet des dieux de Patrick Imbert.

Le Sommet des dieuxLe Sommet des dieux de Patrick Imbert.

3 décembre 2022

The Master (2012) de Paul Thomas Anderson

A la fin des années soixante dix, The MasterA la fin des années quarante, Freddie revient en Californie après s’être battu dans le Pacifique. Alcoolique, il distille sa propre gnôle et contient difficilement la violence qu’il a en lui. Quand Freddie rencontre Lancaster Dodd, « le Maître », charismatique meneur d’un mouvement nommé La Cause, il tombe rapidement sous son emprise…
The Master est un film américain écrit, produit et réalisé par Paul Thomas Anderson. Il nous plonge dans le monde trouble des sectes, s’inspirant en partie des débuts de la Scientologie sous l’impulsion de Ron Hubbard ; officiellement, le réalisateur a démenti cela (1), il a en revanche précisé s’être inspiré aussi bien des romans de John Steinbeck que des histoires qu’a pu lui raconter l’acteur Jason Robards, ancien soldat de la guerre du Pacifique. L’histoire se concentre sur la relation complexe entre un homme perturbé et un gourou charismatique aux préceptes flous. Le récit est complexe, avec de multiples scènes dont la juxtaposition forme un ensemble dont on peine à voir le sens. Joaquin Phoenix montre une certaine tendance à surjouer l’instabilité de son personnage. Le film paraît très long, j’avoue ne pas avoir regardé le dernier quart. Assez bien reçu par la critique.
Elle:
Lui : 1 étoile

Acteurs: Joaquin Phoenix, Philip Seymour Hoffman, Amy Adams, Jesse Plemons, Laura Dern, Rami Malek
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(1) « L’Eglise de scientologie » a toutefois vu trop de ressemblances entre The Master et la naissance de leur mouvement. Des personnes soupçonnées d’appartenir au mouvement religieux auraient passé d’innombrables appels anonymes et inondé de mails le distributeur du film aux États-Unis.

The MasterJoaquin Phoenix et Philip Seymour Hoffman dans The Master de Paul Thomas Anderson.

1 décembre 2022

Vacances romaines (1953) de William Wyler

Titre original : « Roman Holiday »

Vacances romaines (Roman Holiday)Ann, jeune princesse d’un royaume imaginaire, fait la tournée des capitales européennes. Arrivée à Rome, elle décide de fuir l’étouffant protocole et quitte le palais. Son médecin lui ayant administré un sédatif, elle s’endort sur un banc et attire l’attention d’un jeune et séduisant reporter…
Vacances romaines est un film réalisé par William Wyler sur un scénario de Dalton Trumbo. Il s’agit d’une comédie romantique sur l’amour impossible d’une princesse et d’un journaliste, un charmant conte de fée. Il s’agit du premier film hollywoodien de la britannique Audrey Hepburn qui a instantanément conquis l’Amérique, à commencer par Gregory Peck qui a demandé que son nom figure en aussi grosses lettres que le sien au générique. Il est vrai qu’elle rayonne dans ce rôle de princesse qui désire s’évader un moment de sa vie corsetée. L’histoire est plaisante avec quelques tours inattendus. Elle nous immerge dans le Rome très vivant de 1953. La photographie est signée par Henri Alekan et Franz Planer. Gros succès et trois Oscars dont celui de la meilleure actrice pour Audrey Hepburn.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Gregory Peck, Audrey Hepburn, Eddie Albert
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Vacances romaines (Roman Holiday)Gregory Peck et Audrey Hepburn dans Vacances romaines (Roman Holiday) de William Wyler.

Vacances romaines (Roman Holiday)Audrey Hepburn et Gregory Peck dans Vacances romaines (Roman Holiday) de William Wyler.

Remarque :
* Le scénariste Dalton Trumbo a obtenu son Oscar sous le pseudonyme de Ian McLellan Hunter ; victime du maccarthysme, il figurait en effet sur la liste noire ce qui lui interdisait de travailler à Hollywood. Il est toutefois crédité au générique d’ouverture.

30 novembre 2022

Sommaire de novembre 2022

Le PaltoquetManon 70Une femme du mondeLe Dernier Vice-Roi des IndesHot FuzzThe French DispatchLes ValseusesPassion simple

Le Paltoquet

(1986) de Michel Deville

Manon 70

(1968) de Jean Aurel

Une femme du monde

(2021) de Cécile Ducrocq

Le Dernier Vice-Roi des Indes

(2017) de Gurinder Chadha

Hot Fuzz

(2007) de Edgar Wright

The French Dispatch

(2021) de Wes Anderson

Les Valseuses

(1974) de Bertrand Blier

Passion simple

(2020) de Danielle Arbid

Wayne’s World 2Wayne’s WorldTout s’est bien passéJamais plus toujoursVoyagersFirst CowMimi métallo blessé dans son honneurSi j’étais un espion

Wayne’s World 2

(1993) de Stephen Surjik

Wayne’s World

(1992) de Penelope Spheeris

Tout s’est bien passé

(2021) de François Ozon

Jamais plus toujours

(1976) de Yannick Bellon

Voyagers

(2021) de Neil Burger

First Cow

(2019) de Kelly Reichardt

Mimi métallo blessé dans son honneur

(1972) de Lina Wertmüller

Si j’étais un espion

(1967) de Bertrand Blier

Nombre de films présentés : 16

29 novembre 2022

Le Paltoquet (1986) de Michel Deville

Le PaltoquetDans le bar français d’une ville portuaire coloniale, quatre hommes se retrouvent chaque jour pour jouer au bridge. Un soir, leur partie est interrompue par le commissaire de police ; il enquête sur le meurtre d’un voyageur inconnu dans un hôtel de passe voisin…
Le Paltoquet est un film français écrit et réalisé par Michel Deville. Il s’inspire du roman On a tué pendant l’escale de Franz-Rudolph Falk (pseudonyme de Philippe du Puy de Clinchamps). C’est un film qui nous surprend par sa forme, d’une grande abstraction, aux accents brechtiens, et nous séduit par la brillance de ses dialogues et de son interprétation. C’est un huis-clos, le bar est en fait un vaste hangar vide avec une unique table et un grand hamac, et Michel Deville parvient à insérer ponctuellement d’autres lieux avec une grande élégance de mouvements de caméra. Du grand art. La musique est utilisée pour ponctuer ou même annoncer l’arrivée d’un personnage. L’ensemble est stylisé, aérien. Les jeux de mots fusent. L’intrigue policière n’est pas le plus important mais joue avec le fait que chacun peut être coupable ou victime. Le fond du propos est plutôt sur l’obsession et le fantasme, avec un épilogue buñuellien. L’interprétation est parfaite, le plus remarquable de tous est certainement Michel Piccoli (Le Paltoquet, c’est lui) dans un personnage étrange aux multiples facettes. Un film surprenant, brillant et espiègle, qui pourra toutefois dérouter…
Elle:
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Michel Piccoli, Fanny Ardant, Claude Piéplu, Jean Yanne, Daniel Auteuil, Richard Bohringer, Philippe Léotard, Jeanne Moreau, Thuy An Luu
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Le PaltoquetJeanne Moreau, Michel Piccoli, Richard Bohringer, Jean Yanne, Fanny Ardant, Daniel Auteuil et Claude Piéplu dans Le Paltoquet de Michel Deville.

27 novembre 2022

Manon 70 (1968) de Jean Aurel

Manon 70Jeune journaliste à Europe 1, Des Grieux rencontre Manon à l’aéroport de Tokyo et en tombe instantanément amoureux. A Paris, commence alors une relation passionnée mais ambigüe, perturbée par les intrigues intéressées de son frère Jean-Paul et les infidélités de Manon…
Manon 70 est un film français réalisé par Jean Aurel, d’après le roman Manon Lescaut de l’abbé Prévost. L’adaptation est signée Jean Aurel et Jacques Laurent (alias Cecil Saint-Laurent). Il s’agit d’une transposition dans le monde moderne du roman qui a connu de nombreuses adaptations, que ce soit au cinéma, à la télévision ou en opéra. Malgré les qualités de ses trois interprètes principaux, le film n’est pas franchement une réussite. Cet amour fou finit même par être ennuyeux. Catherine Deneuve y est toutefois resplendissante dans les robes d’Emanuel Ungaro. La musique est de Serge Gainsbourg.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Catherine Deneuve, Sami Frey, Jean-Claude Brialy, Elsa Martinelli
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Manon 70Catherine Deneuve et Sami Frey dans Manon 70 de Jean Aurel.

Manon 70Catherine Deneuve et Jean-Claude Brialy dans Manon 70 de Jean Aurel.

Adaptations au cinéma :
1912 – Manon Lescaut, film français d’Albert Capellani
1914 – Manon Lescaut, film américain de Herbert Hall Winslow (en)
1918 – Manon Lescaut, film italien de Mario Gargiulo (it)
1926 – Manon Lescaut, film allemand de Arthur Robison
1927 – Le Roman de Manon, film américain d’Alan Crosland
1940 – Manon Lescaut, film italien de Carmine Gallone avec Alida Valli et Vittorio De Sica
1949 – Manon, film d’Henri-Georges Clouzot
1954 – Les Amours de Manon Lescaut (Gli amori di Manon Lescaut), film italien de Mario Costa
1968 – Manon 70, film français de Jean Aurel avec Catherine Deneuve
1981 – Manon, film japonais de Yōichi Higashi
2013 – Manon Lescaut, film français de Gabriel Aghion

26 novembre 2022

Une femme du monde (2021) de Cécile Ducrocq

Une femme du mondeÀ Strasbourg, Marie se prostitue depuis vingt ans. Elle a son bout de trottoir, ses habitués, sa liberté. Pour assurer l’avenir de son fils de 17 ans, Marie veut lui payer des études de chef-cuisinier dans un institut privé. Il lui faut de l’argent, vite…
Une femme du monde est un film français écrit et réalisé par Cécile Ducrocq, son premier long métrage. On ne peut dire que le scénario soit vraiment passionnant, ni qu’il réserve des développements inattendus. Le film vaut surtout par la remarquable interprétation de Laure Calamy et la femme qu’elle interprète se montre pleine de vie, équilibrée malgré ses difficultés, combative et au final attachante.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Laure Calamy, Nissim Renard
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Remarque :
* Le film est le prolongement d’un court-métrage réalisé par Cécile Ducrocq en 2014, La Contre-allée, dans lequel Laure Calamy jouait déjà ce personnage de Marie.

Une femme du mondeNissim Renard et Laure Calamy dans Une femme du monde de Cécile Ducrocq.

23 novembre 2022

Le Dernier Vice-Roi des Indes (2017) de Gurinder Chadha

Titre original : « Viceroy’s House »

Le Dernier Vice-Roi des Indes (Viceroy's House)Mars 1947. Le Palais du Vice-Roi à Delhi accueille en grande pompe Lord Mountbatten nommé Vice-Roi des Indes. Il sera le dernier car, après 300 ans de domination anglaise, il doit préparer le pays à l’indépendance. Mais la tâche s’avérera bien plus ardue que prévu. Les violents conflits religieux le forcent à entériner la partition des Indes et la création d’un nouvel état musulman, le Pakistan…
Le Dernier Vice-Roi des Indes est un film historique réalisé par Gurinder Chadha, réalisatrice britannique d’origine indienne. Aux faits historiques est mêlée une histoire d’amour entre deux jeunes indiens au service du Palais que la religion oppose. Bien que très classique, ce procédé permet de mieux nous faire saisir les tragédies que la Partition a engendrées. A noter que les grands-parents de la réalisatrice ont fait partie des millions de personnes déplacées par la Partition de 1947. Toutefois, elle ne prend pas partie, elle cherche surtout à montrer comment la violence éclatait de toutes parts. Sur le plan historique, le film a été critiqué pour sa présentation de la Partition comme le résultat d’un complot secret de Winston Churchill pour barrer la route aux soviétiques (1). Ce point précis arrive toutefois tardivement dans le récit (et de façon presque anecdotique) et n’ajoute rien au propos. Malgré cela, le film reste intéressant. En Inde, la version doublée en Hindi est sortie sous le simple titre « Partition : 1947 ».
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Hugh Bonneville, Gillian Anderson, Manish Dayal, Huma Qureshi, Michael Gambon, Om Puri
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(1) La réalisatrice s’est défendue en disant qu’elle s’était inspirée d’un livre de Narendra Singh Sarila, The Shadow of the Great Game: The Untold Story of India’s Partition (paru en 2006), qui se disait basé sur des documents secrets découverts à la British Library. Peu étayée, cette thèse qui tend à dédouaner Lord Mountbatten n’a convaincu aucun historien qui l’ont qualifiée de « conspirationniste ». A noter qu’en 1947, Winston Churchill n’était pas premier ministre (il s’agissait du travailliste Clement Attlee).

Le Dernier Vice-Roi des Indes (Viceroy's House)Hugh Bonneville et Gillian Anderson dans Le Dernier Vice-Roi des Indes (Viceroy’s House) de Gurinder Chadha.

Le Dernier Vice-Roi des Indes (Viceroy's House)Manish Dayal et Huma Qureshi dans Le Dernier Vice-Roi des Indes (Viceroy’s House) de Gurinder Chadha.