26 mars 2023

Chronique d’une liaison passagère (2022) de Emmanuel Mouret

Chronique d'une liaison passagèreUne quinquagénaire divorcée et un quarantenaire marié deviennent amants. Engagés à ne se voir que pour le plaisir et à n’éprouver aucun sentiment amoureux, ils sont de plus en plus surpris par leur complicité…
Chronique d’une liaison passagère est un film français coécrit et réalisé par Emmanuel Mouret. Nous y retrouvons le ton si spécifique à Emmanuel Mouret, qui évoque Rohmer et Woody Allen mais sans les copier. C’est un cinéaste qui a su développer une vraie personnalité, ce qui est en soi admirable. Son film repose sur deux personnages et sur des dialogues soigneusement écrits tout en restant très naturels. Sur la question de fond « Peut-on jouir sans entraves ? », il n’apporte bien entendu pas de réponse absolue mais une illustration assez éclairante. L’ensemble montre beaucoup de fraîcheur. Emmanuel Mouret a bien choisi ses deux acteurs principaux pour des personnages aux tempéraments très différents : elle est rapide et enthousiaste, il est lent et hésitant. Même si on peut trouver cette Chronique légèrement en deçà de son film précédent, Emmanuel Mouret signe de nouveau un film doté d’une belle personnalité.
Elle: 4 étoiles
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Sandrine Kiberlain, Vincent Macaigne, Georgia Scalliet
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Chronique d'une liaison passagèreSandrine Kiberlain et Vincent Macaigne dans Chronique d’une liaison passagère de Emmanuel Mouret.

Chronique d'une liaison passagèreGeorgia Scalliet dans Chronique d’une liaison passagère de Emmanuel Mouret.

18 juin 2021

Les choses qu’on dit, les choses qu’on fait (2020) de Emmanuel Mouret

Les choses qu'on dit, les choses qu'on faitMaxime rend visite à son cousin François à la campagne, mais celui-ci a dû s’absenter et c’est sa compagne, Daphné, enceinte de trois mois, qui l’accueille. Pendant quatre jours, Maxime et Daphné font connaissance en se racontant leurs récentes histoires amoureuses aux multiples rebondissements…
Les choses qu’on dit, les choses qu’on fait est le dixième long métrage d’Emmanuel Mouret. Une fois de plus, il s’agit d’une « histoire de sentiments » pour reprendre l’expression qu’il met dans la bouche de son personnage principal, expression qu’il préfère aux réductrices « histoires d’amour ». Son scénario est joliment écrit, décrivant avec beaucoup de délicatesse les liaisons qui se font et se défont. Le film cherche à illustrer une thèse du philosophe René Girard sur le caractère mimétique du désir (1), concept qui, il faut bien l’avouer, n’est pas facile à appréhender rapidement et les quelques extraits habilement insérés dans deux ou trois scènes restent un peu obscurs sans que toutefois cela soit gênant. Par beaucoup de points, notamment la direction d’acteurs, Emmanuel Mouret se situe dans la lignée d’Eric Rohmer ou encore d’Alain Resnais. Son cinéma montre plus que jamais une indéniable maturité. A noter, une très belle utilisation de la musique.
Elle: 4 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Camélia Jordana, Niels Schneider, Vincent Macaigne, Émilie Dequenne, Jenna Thiam, Guillaume Gouix, Julia Piaton, Louis-Do de Lencquesaing
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(1) Professeur de littérature à la fin des années cinquante, René Girard (1923-2015) a conçu cette thèse à partir de l’étude des personnages créés par les écrivains. Le philosophe décrit « le caractère mimétique du désir » dans son premier livre, Mensonge romantique et vérité romanesque (1961).
Selon Girard, tout désir est l’imitation du désir d’un autre. Loin d’être autonome (c’est l’illusion romantique), notre désir est toujours suscité par le désir qu’un autre – le modèle – a d’un objet quelconque. Le sujet désirant attribue un prestige particulier au modèle : l’autonomie métaphysique ; il croit que le modèle désire par lui-même. Le rapport n’est pas direct entre le sujet et l’objet : il y a toujours un triangle. À travers l’objet, c’est le modèle, que Girard appelle médiateur, qui attire ; c’est l’être du modèle qui est recherché. (Merci Wikipédia)
Le philosophe a ensuite étendu son analyse au sacré et à la violence collective.

Les choses qu'on dit, les choses qu'on faitJulia Piaton, Niels Schneider et Jenna Thiam dans Les choses qu’on dit, les choses qu’on fait de Emmanuel Mouret.

27 mai 2017

Caprice (2015) de Emmanuel Mouret

CapricePassionné de théâtre, un jeune instituteur timide a une liaison avec l’actrice de théâtre qu’il admire le plus. Il est sur un petit nuage lorsqu’ils emménagent ensemble. Mais tout se complique lorsqu’il rencontre une jeune femme un peu débordante qui s’éprend de lui… Ecrit, réalisé et interprété par Emmanuel Mouret, Caprice est une comédie romantique qui débute gentiment avec un petit parfum d’irréel. Cette sensation de conte de fées laisse ensuite la place à une impression de répétitivité. Emmanuel Mouret appuie trop sur le côté timide / lunaire / gauche / dominé par les évènements de son personnage et l’empathie qu’il génère s’efface rapidement du fait de la multiplication de ses maladresses. Le scénario reste un peu trop simple. Les films d’Emmanuel Mouret ont néanmoins toujours un petit côté attachant. On aimerait tant les aimer plus…
Elle: 2 étoiles
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Virginie Efira, Anaïs Demoustier, Laurent Stocker, Emmanuel Mouret
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Remarque :
Caprice (Opération Caprice en français) est également une comédie policière de Frank Tashlin (1967) avec Doris Day et Richard Harris.

Caprice
Emmanuel Mouret et Anaïs Demoustier dans Caprice de Emmanuel Mouret.

Caprice
Emmanuel Mouret, Laurent Stocker et Virginie Efira dans Caprice de Emmanuel Mouret.