2 avril 2023

Illusions perdues (2021) de Xavier Giannoli

Illusions perduesA l’époque de la Restauration, Lucien de Rubempré est un jeune poète idéaliste né sans fortune à Angoulême. Sa relation avec une femme mariée de la petite noblesse locale est l’occasion de monter à Paris avec l’espoir de se faire publier. Il va découvrir que la vie littéraire, intellectuelle et artistique parisienne n’est que la façade d’un monde voué à la loi du profit et des faux-semblants…
Illusions perdues est un film dramatique français réalisé par Xavier Giannoli. Il a écrit le scénario de cette adaptation de Balzac avec Jacques Fieschi. Ils se sont concentrés sur la deuxième partie du roman homonyme, élément de La Comédie humaine. Animé par le désir de moderniser Balzac, Xavier Giannoli simplifie le récit et le transforme en une charge tous azimuts aux multiples résonances actuelles. A défaut d’être subtil et profond, le propos de Xavier Giannoli est simple à résumer : « tous pourris ». Il n’y a plus de Rubempré tiraillé entre le vice et la vertu puisque, selon Giannoli, le vice est partout. Le cinéaste s’attaque au monde de l’art, de l’édition, au pouvoir de l’argent et aux journaux par des logorrhées verbales assenées sentencieusement en voix-off. Et il insiste, comme pour faire nous faire bien comprendre qu’il ne parle pas du XIXe siècle mais de notre époque actuelle. Le film est fastueux mais un peu long. Sur le plan de la forme, la reconstitution est en effet réussie et l’interprétation est de très bon niveau jusque dans les seconds et troisièmes rôles. Les réticences exprimées ci-dessus ne sont pas partagées par tous, loin de là : le film a reçu un très bon accueil de la critique et du public, avec sept Césars à la clef.
Elle: 3 étoiles
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Benjamin Voisin, Cécile de France, Vincent Lacoste, Xavier Dolan, Salomé Dewaels, Jeanne Balibar, André Marcon, Louis-Do de Lencquesaing, Gérard Depardieu, Jean-François Stévenin
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Illusions perduesVincent Lacoste et Benjamin Voisin dans Illusions perdues de Xavier Giannoli.

7 juin 2020

Le Mystère Henri Pick (2019) de Rémi Bezançon

Le Mystère Henri PickDans une bibliothèque de Bretagne abritant des manuscrits refusés, une jeune éditrice découvre un texte brillant. L’auteur, Henri Pick, un pizzaïolo (1) breton décédé deux ans plus tôt, écrivait en cachette de sa famille. Le roman devient un best-seller. Persuadé qu’il s’agit d’une imposture, un critique littéraire décide de mener l’enquête…
Adapté du roman homonyme de David Foenkinos (publié en 2016), Le Mystère Henri Pick est une plaisante comédie qui se tient dans le monde de l’édition. Le déroulement se situe en grande partie sur la presqu’île de Crozon. Le cheminement suivi dans cette enquête peut évoquer certains romans d’Agatha Christie. Les dialogues sont assez savoureux, l’ensemble est enlevé avec une belle prestation du duo Camille Cottin et Fabrice Luchini. Un peu conventionnel, mais très bien fait et bien dosé, Le Mystère Henri Pick est un excellent divertissement.
Elle: 3 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Fabrice Luchini, Camille Cottin, Alice Isaaz, Bastien Bouillon, Hanna Schygulla
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Remarques :
* Le personnage de Fred Koskas, auteur de La Baignoire, est inspiré de l’écrivain Jean-Philippe Toussaint, et de son roman La Salle de bain, où un personnage vit dans sa baignoire.
* Le superbe pont que l’on voit plusieurs fois pour symboliser les allers-retours entre Paris et Crozon est le pont de Térénez (Finistère) mis en service en 2011.

(1) Un pizzaïolo est un cuisinier qui prépare les pizzas dans une pizzeria.

Le Mystère Henri PickFabrice Luchini et Camille Cottin dans Le Mystère Henri Pick de Rémi Bezançon.

19 mars 2018

L’Adorable Voisine (1958) de Richard Quine

Titre original : « Bell Book and Candle »

L'adorable voisineUn soir de Noël, à New York, une ravissante jeune femme se désole de ne pouvoir tomber amoureuse d’un homme et mener une vie ordinaire. Elle ne fréquente en effet que des personnes de « son espèce ». Elle aimerait tant pouvoir ainsi passer une soirée avec son nouveau voisin…
Bell Book and Candle est adapté d’une pièce de John Van Druten qui n’avait connu qu’un très petit succès à Broadway au début de la décennie. Cette comédie légère sur le thème des sorcières est mise en scène à l’écran par Richard Quine, artisan des comédies à la Columbia. Beaucoup la considère comme sa réalisation la plus réussie. L’humour repose sur le décalage entre le monde courant et le monde des mages et sorcières. On peut voir le film comme une tentative de retrouver l’humour de la série des Topper (1937) (Cary Grant a d’ailleurs cherché à avoir le rôle) ou encore de I Married a Witch de René Clair (1942). Sans être aussi réussi, l’ensemble est très amusant. Le choix de Kim Novak paraît judicieux pour ce rôle ambivalent (à noter que Vertigo venait tout juste de sortir sur les écrans). L’actrice joue ici avec son propre chat. James Stewart a déclaré n’avoir pas été très à l’aise dans son rôle de businessman mais, s’il montre une petite gêne, celle-ci colle très bien avec son personnage. La présence de Jack Lemmon est plus inattendue ; elle ajoute des notes d’humour supplémentaires. Bell Book and Candle nous fait passer un bon moment.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: James Stewart, Kim Novak, Jack Lemmon, Ernie Kovacs, Elsa Lanchester, Janice Rule
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Bell Book and Candle
Kim Novak et son chat Pyewacket dans L’adorable voisine de Richard Quine.

Remarques :
* Richard Quine a été amoureux de Kim Novak pendant des années.
* La Columbia avait prêtée Kim Novak à la Paramount pour Vertigo. L’arrangement prévoyait une réciprocité. C’est ainsi que James Stewart s’est retrouvé dans cette production Columbia.
* Le français Philippe Clay est bien visible en chanteur dans deux scènes situées dans le Zodiac Club. Il y fait un beau numéro.
* L’expression Bell book and candle (= cloche, livre et bougie) fait référence aux trois accessoires nécessaires dans un rite latin d’excommunication par anathème (merci Wikipedia). A noter toutefois qu’il n’est jamais fait allusion à la religion dans cette histoire.

Bell Book and Candle
James Stewart et Kim Novak dans L’adorable voisine de Richard Quine.

Bell Book and Candle
Elsa Lanchester, Kim Novak et Jack Lemmon dans L’adorable voisine de Richard Quine.

3 juin 2017

Nelly et Mr. Arnaud (1995) de Claude Sautet

Nelly & Monsieur ArnaudC’est par hasard et par une amie commune que Nelly rencontre Mr. Arnaud. Elle traverse une passe difficile et Mr Arnaud lui propose de venir l’aider à finaliser un projet de livres sur ses souvenirs d’hommes d’affaires… Nelly & Monsieur Arnaud est le dernier film de Claude Sautet. Un très beau film qui vient clore joliment sa filmographie (1). Beaucoup n’y ont vu qu’une histoire d’amour impossible mais il s’agit plus d’un homme qui se penche sur son passé et qui est plus en quête de rédemption que d’amour. Il a eu une vie bien remplie, a fait beaucoup de choses y compris certaines dont il n’est pas fier, les valeurs sur lesquelles il basait sa vie ne lui semblent plus si importantes. Elle, de son côté, n’a encore rien vécu si ce n’est une relation amoureuse décevante, elle se cherche encore maladroitement. Ils ont ceci en commun, chercher le sens à donner à leur vie. Comme cela n’a échappé à personne, Claude Sautet avait alors à peu près le même âge que son personnage et il est permis de penser que ces questionnements recouvraient au moins en partie les siens. Michel Serrault est comme souvent merveilleux de subtilité, de délicatesse et de profondeur, le tout relevé par une pointe d’humour que son personnage utilise pour masquer son désarroi. C’est un très beau film.
Elle: 4 étoiles
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Emmanuelle Béart, Michel Serrault, Jean-Hugues Anglade, Claire Nadeau, Michèle Laroque, Michael Lonsdale, Charles Berling
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Nelly & Monsieur Arnaud
Michel Serrault et Emmanuelle Béart dans Nelly & Monsieur Arnaud de Claude Sautet.

(1) Claude Sautet n’a réalisé que quatorze longs métrages entre 1956 et 1995, mais tous (hormis le premier) sont vraiment remarquables.

4 avril 2016

The Lost Moment (1947) de Martin Gabel

Titre français parfois utilisé : « Moments perdus »

Moments perdusPrêt à tout, un éditeur américain se rend à Venise pour tenter de récupérer les lettres d’amour d’un célèbre poète décédé. La destinataire de ces lettres vit toujours, âgée de 105 ans. Sous une fausse identité, l’éditeur parvient à sous-louer une chambre dans la demeure où elle vit avec sa jeune nièce très distante… Produit par Walter Wanger, The Lost Moment est une adaptation de l’une des nouvelles les plus célèbres d’Henry James, Les Papiers d’Aspern. Son point fort n’est pas dans son interprétation : Susan Hayward a sans aucun doute un jeu trop marqué dans son effort de paraître mystérieuse, Robert Cummings est un peu fade et le rôle d’Agnes Moorehead, dont le visage est à peine visible et en tous cas méconnaissable, se réduit à marmonner quelques phrases. Non, si le film est si attirant et même fascinant, c’est grâce à l’atmosphère générale qui se dégage de l’histoire et de ses décors : presque tout le film se déroule au sein d’une mystérieuse et vaste demeure vénitienne donnant sur le canal. Cette atmosphère paraît être en équilibre entre le rêve et fantastique sans franchement tomber dans l’un ou l’autre. C’est assez superbe. Ce film, qui n’eut que peu succès à sa sortie et qui n’est jamais sorti en France, mérite largement d’être découvert.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Robert Cummings, Susan Hayward, Agnes Moorehead, Joan Lorring, Eduardo Ciannelli
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Remarques :
* The Lost Moment est l’unique réalisation de Martin Gabel qui fut l’un des compagnons d’Orson Welles dans la Mercury Theatre Company à la fin des années trente. Il a ensuite fait une carrière d’acteur. Ses rôles les plus marquants furent en gangster dans le remake de M par Joseph Losey (1951) et dans Bas les masques de Richard Brooks (1952). On le voit aussi dans Marnie d’Alfred Hitchcock.

* Le poète est supposé être Percy Shelley (1792-1822). Le petit portrait que l’on voit dans le film lui ressemble fortement. Henry James a dit être parti d’une anecdote au sujet d’un admirateur de Shelley.

* L’histoire est simplifiée car, dans la nouvelle de James, la nièce n’est pas une beauté comme peut l’être Susan Hayward, bien au contraire.

The Lost Moment
Robert Cummings et Agnes Moorehead dans The Lost Moment de Martin Gabel.

The Lost Moment
Susan Hayward dans The Lost Moment de Martin Gabel.

The Lost Moment
Robert Cummings dans The Lost Moment de Martin Gabel.

15 juin 2014

Le Crime de Monsieur Lange (1936) de Jean Renoir

Le crime de Monsieur LangeDans un petit hôtel de campagne à la frontière belge, un homme et une femme arrivent pour réserver une chambre. Lui est recherché par la police pour un crime. La femme explique aux quelques habitués du lieu pourquoi il a agi ainsi. Elle raconte… L’histoire du Crime de Monsieur Lange a été écrite par Jean Castanier et adaptée par Jacques Prévert. Tous deux sont membres du groupe Octobre, une troupe de théâtre d’agit-prop cherchant à promouvoir un « théâtre prolétarien » et qui a fourni un grand nombre d’acteurs pour le film. Jean Renoir s’est contenté d’agir sur la forme, se gardant bien de toute tentative d’interférence sur le contenu. Assez utopique et manichéenne, l’histoire promeut la notion d’autogestion et va même très loin puisque l’assassinat du patron (magouilleur et odieux) est justifié, et même validé par une sorte de « jury populaire ». Ce militantisme appuyé est à replacer dans son contexte historique : nous sommes alors en pleine ferveur de la montée de l’idée du Front Populaire qui verra le jour quelques mois plus tard. Plus que sur le fond, c’est plutôt sur le plan de la forme que Le cCime de Monsieur Lange conserve aujourd’hui un certain attrait car Jean Renoir innove par ses plans-séquences et ses mouvements de caméra, des expérimentations qui trouvent leur apogée vers la fin du film avec notamment un célèbre panoramique de plus de 180 degrés en lieu et place d’un champ/contre-champ (au moment du crime). Comme tous les autres mouvements de camera, il trouve toute sa justification : il vient appuyer le sentiment de désorientation du personnage.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: René Lefèvre, Florelle, Jules Berry
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Remarque :
Le Crime de Monsieur Lange est la seule collaboration de Prévert avec Jean Renoir. On peut supposer que le fait que Prévert soit plutôt anarchiste alors que Renoir allait se rapprocher des communistes pour tourner son film suivant (La vie est à nous) a joué un rôle. Le Crime de Monsieur Lange et La vie est à nous sont probablement les deux films les plus engagés politiquement de Renoir. C’est, semble t-il, sa compagne d’alors, Marguerite Houllé (alias Marguerite Renoir), également sa monteuse attitrée, qui l’a poussé dans cet engagement politique. C’est notamment elle qui l’a présenté au groupe Octobre.

3 mai 2013

Meurtre mystérieux à Manhattan (1993) de Woody Allen

Titre original : « Manhattan Murder Mystery »

Meurtre mystérieux à ManhattanLarry et Carol rencontre leurs voisins de palier qui les invitent à prendre un café chez eux. Le lendemain, ils apprennent avec stupéfaction que la femme vient de décéder d’une crise cardiaque. Lorsque, quelques jours plus tard, ils parlent avec le mari qui n’a pas l’air très éploré, Carol commence à avoir des doutes… Meurtre mystérieux à Manhattan marque les retrouvailles de Woody Allen avec Diane Keaton (1). Si le duo ne fait plus de grandes étincelles, il fonctionne encore très bien. Meurtre mystérieux à Manhattan est une comédie sur fond d’intrigue policière qui, justement, se rapproche du style des comédies de Woody Allen des années soixante-dix. L’intrigue est amusante mais elle est aussi un révélateur pour les problèmes de vieux couple de Carol et Larry. Les dialogues sont savoureux avec de superbes réparties dont Woody Allen a le secret telles que « Si j’écoute trop de Wagner, j’ai envie d’envahir la Pologne ! » ou encore (en réponse aux élucubrations de sa femme) « Garde un peu de folie pour ta ménopause ! ». Cela n’arrête pas. Ce sont ces dialogues qui donnent à Meurtre mystérieux à Manhattan tout son sel et si l’on peut le trouver plus superficiel que d’autres, le film reste un petit délice d’humour. Seul défaut : une caméra à l’épaule un peu trop agitée.
Elle: 4 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Woody Allen, Diane Keaton, Alan Alda, Anjelica Huston
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Remarques :
Plusieurs hommages cinématographiques :
– Le film vu au cinéma est Assurance sur la mort (Double Indemnity) de Billy Wilder
– La scène finale des miroirs reproduit celle de La Dame de Shanghai d’Orson Welles
mais aussi,
on peut remarquer que l’idée du montage d’une bande magnétique vient de Unfaithfully Yours de Preston Sturges, le cadavre au dessus de l’ascenseur vient du Silence des agneaux, et on peut noter les allusions à Casablanca (ça, ce n’est pas la première fois), à L’année dernière à Marienbad (« J’ai passé six mois à te l’expliquer ») ou même cette réplique (paniquant à l’idée de mourir enfermé dans l’ascenseur bloqué) « Aahhh, ma vie défile devant mes yeux. Et le pire, c’est que je n’ai qu’une vieille voiture d’occasion. » est certainement une allusion aux Choses de la vie de Claude Sautet (où Piccoli conduit une jolie décapotable).

(1) A part une courte apparition en chanteuse dans Radio Days, le dernier film de Woody Allen dans lequel Diane Keaton avait joué était Manhattan (1979), soit 14 ans auparavant. Ce sera le dernier. Au final, Diane Keaton aura joué dans six films de Woody Allen (7 avec Radio Days et même 8 si on assimile Play it again Sam aux films de Woody Allen).

26 octobre 2012

Mon pire cauchemar (2011) de Anne Fontaine

Mon pire cauchemarAgathe est une bourgeoise froide et odieuse qui dirige une fondation d’art contemporain (1). Patrick vit de petits boulots, aime l’alcool et les femmes bien en chair. Ils ont tout pour se détester mais leurs enfants sont inséparables… Il fallait oser mettre face à face deux acteurs aussi différents qu’Isabelle Huppert et Benoît Poelvoorde. Dans Mon pire cauchemar, Anne Fontaine exploite bien l’abime qui les sépare sans trop tomber dans les clichés ni forcer le trait. L’humour est omniprésent par les dialogues, très incisifs, avec de nombreuses excellentes réparties. Le film s’essouffle un peu dans sa seconde partie mais le bilan global reste très positif. On rit beaucoup. En terme de divertissement, Mon pire cauchemar est une réussite.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Isabelle Huppert, Benoît Poelvoorde, André Dussollier, Virginie Efira, Aurélien Recoing
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Remarques :
Mon pire cauchemar est rempli d’œuvres d’art contemporain, l’appartement d’Agathe en est truffé (elles sont listées au générique, il y en a une trentaine), sans compter les deux expositions. Le clou en la matière est la présence d’Hiroshi Sugimoto en personne qui joue son propre rôle. A noter que le générique final précise que c’est Sugimoto lui-même qui a taggué sa photographie… (Ouf !)

Hiroshi Sugimoto est un photographe majeur de la photo contemporaine. Sa série la plus célèbre (débutée en 1975) est celle des cinémas : il a photographié l’intérieur de salles (pleines) de cinéma, pendant la projection d’un film, en poses très longues (45 minutes et plus, avec une chambre grand format). Résultat : l’écran saturé d’images devient tout blanc, nappé d’une lueur blanche qui éclaire l’intérieur de la salle, les spectateurs disparaissent ainsi que toutes les parties mouvantes. La salle est vide. « Trop d’information conduit au néant ». Voir des exemples sur son site. Il a beaucoup d’autres séries très intéressantes (mer, portraits de cire, architecture, Bouddhas, etc.)
Voir le site internet d’Hiroshi Sugimoto

(1) C’est la Fondation Cartier pour l’art contemporain, 261 bd Raspail à Paris.