9 juin 2015

L’invincible Armada (1937) de William K. Howard

Titre original : « Fire Over England »

L'invincible ArmadaA la fin du XVIe siècle, les relations entre l’Angleterre et l’Espagne, alors la nation la plus puissante du monde, sont proches de la rupture. La Reine Elizabeth I s’inquiète de la menace que la puissante marine de guerre espagnole fait peser sur ses côtes. La flotte anglaise serait bien trop faible pour pouvoir résister… Basé sur un roman de A.E.W. Mason, le film anglais Fire Over England retrace l’une des pages les plus glorieuses de l’Histoire de l’Angleterre. C’est aussi, en 1937 où l’Europe ressent la menace nazie, un moyen de rappeler la force de la Nation et la grandeur de se battre pour idéal de liberté et contre l’obscurantisme. Cette production d’Alexander Korda est d’une indéniable qualité, que ce soit dans ses décors soignés, sa mise en scène précise ou ses beaux mouvements de caméra de James Wong Howe. Mais le plus remarquable est certainement la qualité de l’interprétation avec le couple Vivien Leigh et Laurence Olivier (qui marque le début de l’idylle entre les deux acteurs), Raymond Massey ou encore Flora Robson, impériale dans son rôle de reine…
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Flora Robson, Raymond Massey, Leslie Banks, Laurence Olivier, Vivien Leigh, James Mason
Voir la fiche du film et la filmographie de William K. Howard sur le site IMDB.

Voir les autres films de William K. Howard chroniqués sur ce blog…

Remarque :
* La légende veut que c’est en regardant Vivien Leigh dans Fire over England que Myron Selznick (frère de David O. Selznick) a vu en elle l’actrice idéale pour interpréter Scarlet O’Hara dans Autant en emporte le vent.

Fire over England
Vivien Leigh et Laurence Olivier dans L’invincible Armada de William K. Howard

Fire over England
Flora Robson en Reine Elizabeth I dans L’invincible Armada de William K. Howard.
A noter que l’actrice retrouvera le même rôle trois ans plus tard dans L’Aigle des mers de Michael Curtiz (1940).

Fire over England
Assez difficile à reconnaitre : le jeune James Mason dans un petit rôle dans L’invincible Armada de William K. Howard (il ne figure pas au générique initial)

7 juin 2015

Victoire sur la nuit (1939) de Edmund Goulding

Titre original : « Dark Victory »

Victoire sur la nuitRiche héritière, Judith Traherne mène une vie oisive et mondaine. Fréquemment, elle est prise de fortes migraines et a des troubles de la vue. Le docteur Steele lui annonce qu’il faut l’opérer… Dark Victory fait partie de ces grands mélodrames hollywoodiens qui ont massivement drainé des foules vers les cinémas. Bette Davis a harcelé la Warner pour qu’elle achète les droits de cette pièce jouée à Broadway : elle était persuadée que ce rôle serait magnifique pour elle. Jack Warner dut se faire prier car il était convaincu que le film ne marcherait pas (1). Bette Davis est effectivement remarquable dans ce rôle d’héritière assez irritante, elle trouve toujours le ton juste, elle ne sur-joue jamais, elle montre la prodigieuse étendue de son registre. Dans la fameuse scène des bulbes de jacinthe, à la fin du film, elle fait passer beaucoup d’émotion tout en restant très sobre dans son jeu. C’est magnifique (et très émouvant). Face à elle, George Brent est comme toujours bien fade. Humphrey Bogart n’a qu’un petit rôle dans un registre plutôt inhabituel pour lui. La musique est de Max Steiner. Dark Victory fut l’un des plus grands succès de la décennie pour la Warner.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Bette Davis, George Brent, Humphrey Bogart, Geraldine Fitzgerald, Ronald Reagan
Voir la fiche du film et la filmographie de Edmund Goulding sur le site IMDB.

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Remarques :
* Les auteurs de la pièce sont George Emerson Brewer Jr. et Bertram Bloch. A noter que Brewer est le fils d’un chirurgien.

* 1939 fut une grande année pour Bette Davis : Dark Victory (Goulding), The Old Maid (Goulding) et The Private Lives of Elizabeth and Essex (Michael Curtiz) furent trois grands succès. Deux fois Oscarisée (Dangerous et Jezebel), Bette Davis était alors l’actrice numéro un au box office. Seule ombre au tableau : elle n’a pu décrocher le rôle qu’elle convoitait dans Autant en emporte le vent.

(1) « Qui a envie d’aller voir une femme devenir aveugle ? » Tel était le jugement de Jack Warner sur le potentiel commercial du film. Il se trompait… Avec les seuls bénéfices du film, la Warner a dit-on pu construire trois nouveaux studios de tournage !

Dark Victory
Geraldine Fitzgerald (à gauche) est la meilleure amie de Bette Davis (à droite) dans Victoire sur la nuit de Edmund Goulding

Dark Victory
George Brent est un brillant chirurgien dans Victoire sur la nuit de Edmund Goulding

Dark Victory
Humphrey Bogart est un gentlemen farmer dans Victoire sur la nuit de Edmund Goulding

Dark Victory
Ronald Reagan est un alcoolique mondain dans Victoire sur la nuit de Edmund Goulding (à gauche : Bette Davis)

6 juin 2015

Livres : nouvelles parutions au 6 juin 2015

Livres sur le cinéma – Les sorties de la dernière quinzaine :


Comment j'ai terrifié l'Amérique:40 ans de séries B à HollywoodTITRE : Comment j’ai terrifié l’Amérique
… 40 ans de séries B à Hollywood
AUTEUR : William Castle
EDITEUR : Capricci
SORTIE : 05 juin 2015
SUJET : Personnalité > William Castle
Traduction de l’autobiographie du producteur de série B William Castle. Titre original :  « Step Right Up! – I’m Gonna Scare the Pants Off America »


Utopie, quand reviendras-tu ?TITRE : Utopie, quand reviendras-tu ?
AUTEUR : Jean-Claude Carrière
EDITEUR : L’Aube
SORTIE : 04 juin 2015
SUJET : Personnalité > Jean-Claude Carrière
Entretiens avec Jean-Claude Carrière. Quel parcours étonnant que celui d’un fils de paysans consacré, à 83 ans, par un Oscar à Hollywood pour l’ensemble de son oeuvre ! Avec la légèreté et la fluidité qu’offre le dialogue, Jean-Claude Carrière raconte son histoire de manière inédite…


Audiard : Tome 2TITRE : Audiard
… Tome 2
AUTEUR : Charles Da Costa et Philippe Chanoinat
EDITEUR : Carabas
SORTIE : 27 mai 2015
SUJET : Personnalité > Michel Audiard
Une rétrospective dessinée des plus grands films d’Audiard : Mort d’un pourri, Un idiot à Paris, Un singe en hiver, etc. Avec un portrait du dialoguiste, scénariste et réalisateur.


Serge DaneyTITRE : Serge Daney
AUTEUR : Collectif dir. Serge Toubiana
EDITEUR : Art press
SORTIE : 21 mai 2015
SUJET : Les Films > Critiques de films
Entretiens avec Serge Daney.


La Cité des douleursTITRE : La Cité des douleurs
AUTEUR : Chu Tien-wen
EDITEUR : L’Asiathèque
SORTIE : 03 juin 2015
SUJET : Un Film > La Cité des douleurs
Synopsis et scénario du film réalisé par Hou Hsiao-hsien en 1987. Le film raconte l’histoire d’une famille taïwanaise en 1947, pendant la répression par le gouvernement chinois qui mena en prison ou à la mort des milliers de Taïwanais…


Doctor Who : l'encyclopédie illustréeTITRE : Doctor Who
… l’encyclopédie illustrée
AUTEUR : Collectif
EDITEUR : Huginn & Muninn
SORTIE : 05 juin 2015
SUJET : Genre > Série TV
Tous les docteurs (jusqu’au plus récent !) et tous leurs compagnons, tous les robots et tous les extraterrestres, mais aussi tous les machines, toutes les armes et toutes les dimensions de cette série totalement à part…


Jurassic WorldTITRE : Jurassic World
AUTEUR : Carol Rowlands
EDITEUR : Prisma
SORTIE : 04 juin 2015
SUJET : Un Film > Jurassic World
Jurassic World, le premier parc à thème sur les dinosaures totalement opérationnel, est enfin ouvert aux visiteurs et n’attend plus qu’à être exploré…..


Guide de la prise de son pour l'image:Reportage, documentaire, fiction en radio et télé: Reportage, documentaire, fiction en radio, cinéma et télévisionTITRE : Guide de la prise de son pour l’image
… Reportage, documentaire, fiction en radio et télé: Reportage, documentaire, fiction en radio, cinéma et télévision
AUTEUR : Vincent Magnier
EDITEUR : Dunod
SORTIE : 03 juin 2015
SUJET : Technique > Son
Fruit du savoir-faire de l’auteur, chef opérateur du son expérimenté, et illustré de nombreux schémas explicatifs, photos et exemples sur le terrain, ce guide pratique dresse un panorama des techniques de la prise de son pour le reportage, le documentaire et l’œuvre de fiction en radio, cinéma ou télévision : Rappels utiles et fondamentaux : fonctionnement, directivité et caractéristiques des microphones, niveaux et modulation, prise de son stéréo ou multicanal…


Le cinéma 3-D :Histoire, économie, technique, esthétiqueTITRE : Le cinéma 3-D
… Histoire, économie, technique, esthétique
AUTEUR : Martin Barnier et Kira Kitsopanidou
EDITEUR : Armand Colin
SORTIE : 03 juin 2015
SUJET : Technique > Effets spéciaux
De L’Étrange créature du lac noir à Avatar, le cinéma 3-D a connu plusieurs vagues et semble aujourd’hui s’installer durablement…


Cent ans, c'est passé si vite...TITRE : Cent ans, c’est passé si vite…
AUTEUR : Gisèle Casadesus
EDITEUR : J’ai lu
SORTIE : 27 mai 2015
SUJET : Acteur > Gisèle Casadesus
« Quand je serai grande, je serai comédienne et j’aurai des enfants », déclare Gisèle Casadesus dès son plus jeune âge. Ses proches s’attendrissent, sans se douter qu’elle transformera ses rêves en une vie de rêve… (édition de poche)


Comédie américaine, années 2000TITRE : Comédie américaine, années 2000
AUTEUR : Emmanuel Burdeau
EDITEUR : Les Prairies Ordinaires
SORTIE : 21 mai 2015
SUJET : Pays > Etats-Unis
La comédie américaine suscite aujourd’hui un fort intérêt public et critique, notamment lié à l’ensemble des productions réunies sous le nom de Judd Apatow. Une quinzaine de chapitres de longueur et de registre variés dessinent ici la situation d’un genre désormais omniprésent, au cinéma et à la télévision, sur scène comme dans les vies…

5 juin 2015

Son Excellence est restée dîner (1961) de Mario Mattoli

Titre original : « Sua Eccellenza si fermò a mangiare »

Son Excellence est restée dînerDissimulé derrière un rideau, un monte-en-l’air entend un mari infidèle annoncer à sa femme par téléphone qu’il passe la nuit avec un ami retrouvé. Le lendemain, il se présente au domicile de l’homme en se faisant passer auprès de sa femme pour le prétendu ami inventé. A la suite d’un quiproquo sur son nom d’emprunt, la belle-mère le prend pour le médecin personnel du Duce et l’invite à un dîner avec un ministre… Entre 1947 et 1961, Mario Mattoli a tourné seize films avec Totò, Son Excellence est restée dîner est le dernier d’entre eux. Le réalisateur laissait une grande liberté d’action au comédien qui, on le sait, avait un grand talent pour l’improvisation. Face à Totò, il place Ugo Tognazzi, qui n’était alors qu’un acteur comique en phase montante. L’ensemble est assez amusant mais un peu inégal. Les scènes les plus amusantes ne sont pas toujours celles avec Totò : le discours du ministre par exemple est un grand moment comique. Mais le plus remarquable dans cette comédie est son sujet principal de raillerie : on se moque très directement du culte du Duce (l’action se passe dans les années trente), de la vénération du chef, de l’arrivisme mêlé de crainte qu’il engendrait. Certes, nous sommes alors seize années après la mort du dictateur fasciste mais le sujet n’était guère courant dans le cinéma, surtout pour une comédie.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Totò, Ugo Tognazzi, Virna Lisi
Voir la fiche du film et la filmographie de Mario Mattoli sur le site IMDB.

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Son Excellence est restée dîner
Ugo Tognazzi, Virna Lisi et Totò dans Son Excellence est restée dîner de Mario Mattoli

4 juin 2015

Il Monaco di Monza (1962) de Sergio Corbucci

Il monaco di MonzaAu Moyen-âge, Pasquale est un cordonnier (spécialisé dans les pieds droits) à Monza, il est veuf avec douze enfants à charge. Sans argent et couvert de dettes, il quitte la ville avec ses enfants en se faisant passer pour un moine quêteur. En chemin, il rencontre Cervelet, un berger sans troupeau qui le suit. Ils arrivent dans un château… Il Monaco di Monza (= Le Moine de Monza) est une variation satirique de La Monaca di Monza (= La Religieuse de Monza) sorti quasi simultanément sur les écrans basé sur l’histoire d’une nonne martyre à la suite d’un amour interdit (1). Ici, Totò nous interprète un faux moine qui, de façon intéressée, vole au secours d’une comtesse séquestrée par son beau-frère. L’histoire est bien entendu totalement farfelue. L’humour y est très dense, cela ne s’arrête jamais, tout est tourné en dérision et on joue gaiement avec les anachronismes. Aucune longueur ni lourdeur, tout est bien dosé pour notre plus grand plaisir. Il Monaco di Monza est un film assez rare mais néanmoins d’un excellent niveau comique ; Totò au meilleur de son talent.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Totò, Nino Taranto, Erminio Macario, Lisa Gastoni, Moira Orfei
Voir la fiche du film et la filmographie de Sergio Corbucci sur le site IMDB.

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Remarques :
Il monaco di Monza* Dans une scène de taverne, les chanteurs Adriano Celentano et Don Backy font une apparition en faux frères dominicains et interprètent une chanson dans le pur style yéyé. Ils étaient alors suffisamment populaires pour se retrouver en bonne position sur l’affiche ci-contre (en haut à gauche et à droite de l’actrice principale) alors qu’ils ne se sont présents que 2 minutes tout au plus.

(1) La Nonne de Monza est un personnage qui a réellement existé: Soeur Virginia Maria, née Marianna de Leyva. Son histoire a été portée plusieurs fois à l’écran, petit et grand. A noter qu’elle est aussi présente dans ce film puisque la nonne, également victime du comte, se prénomme Virginia.

Il Monaco di Monza
– Maria Denis
– Ora Pro Nobis
– Sophia Loren
– Ora Pro Nobis
– …
(comme il ne connait pas un mot de latin mais veut donner l’impression qu’il récite ses prières, Totò égrène consciencieusement une liste d’actrices….)
Erminio Macario et Totò dans Il Monaco di Monza de Sergio Corbucci.

3 juin 2015

Le Mystère de la section 8 (1937) de Victor Saville

Titre original : « Dark Journey »

Le Mystère de la section 81915, la Première Guerre mondiale. Dans la capitale de la Suède qui s’est déclarée neutre, Madeleine Goddard est à la tête d’un magasin de mode qui vend des robes faites à Paris. Elle travaille aussi pour les services secrets et fait passer des informations…
Réalisé par le britannique Victor Saville et produit par Alexander Korda, Dark Journey est pour la jeune Vivien Leigh la première occasion d’être tout en haut de l’affiche (1). L’actrice y montre déjà une belle aisance qui couplée à sa beauté naturelle lui donne une grande présence à l’écran. Elle forme un beau couple avec le grand séducteur Conrad Veidt (l’acteur allemand dont l’épouse était juive s’était réfugié à Londres). L’actrice a avoué ne pas tout avoir compris dans cette histoire, il faut dire que la neutre Stockholm est présentée comme une place où les agents (parfois doubles) des différentes nations en guerre se font face et se côtoient (2). Cela engendre des situations assez compliquées car on ne sait pas toujours très bien qui est avec qui et contre qui. Soulignons que le but du propos n’est visiblement pas d’exalter la fibre patriotique, on ne prend pas partie car c’est l’amour qui au final est le plus fort. L’ensemble est de bonne facture, porté par la présence lumineuse de Vivien Leigh.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Conrad Veidt, Vivien Leigh, Joan Gardner
Voir la fiche du film et la filmographie de Victor Saville sur le site IMDB.

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Dark Journey
Vivien Leigh et Conrad Veidt dans Le Mystère de la section 8 de Victor Saville

Remarque :
* La base de l’histoire est de Victor Saville lui-même avec l’aide de l’américain John Monk Saunders et du scénariste de Korda, Lajos Biró.

(1) Victor Saville avait prévu d’engager Miriam Hopkins mais le producteur Alexander Korda la subtilisa pour un autre film (Men are not Gods, 1936) et lui proposa la jeune Vivien Leigh à la place.

(2) Sur ce plan, on peut faire le parallèle avec Casablanca, film où Conrad Veidt joue également (l’officier allemand de la Gestapo).

Dark Journey
Conrad Veidt et Vivien Leigh dans Le Mystère de la section 8 de Victor Saville

2 juin 2015

Susana la perverse (1951) de Luis Buñuel

Titre original : « Susana »

Susana la perverseAprès s’être échappée par une nuit d’orage de la maison de correction où elle était enfermée, Susana arrive dans l’hacienda de Don Guadalupe. Recueillie par la maitresse de maison, sa beauté commence à faire tourner la tête des hommes… De la période mexicaine de Luis Buñuel, si Los olvidados, El ou Archibald de la Cruz sont largement connus et commentés, on parle bien plus rarement de Susana la perverse ! Il est pourtant très réussi et n’est pas un film aussi mineur que son titre français nous le fait supposer. Projet commercial conçu par le producteur Sergio Kogan pour mettre en valeur sa jeune épouse Rosita Quintana, il devient sous la direction de Luis Buñuel une attaque en règle contre les valeurs bourgeoises : la tentatrice Susana va secouer jusque dans ses fondements le petit monde parfait de cette hacienda. Le cinéaste y place également beaucoup d’humour. Et on se doute bien que le happy-end de cette histoire n’est pas la fin que Buñuel aurait choisie : il nous le montre d’ailleurs en la rendant particulièrement niaise…
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Fernando Soler, Rosita Quintana, Víctor Manuel Mendoza
Voir la fiche du film et la filmographie de Luis Buñuel sur le site IMDB.

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Susana de Luis Bunuel
Susana a un bobo au genou… voilà qui est fort facheux !
Fernando Soler et Rosita Quintana dans Susana la perverse de Luis Buñuel

Remarques :
* IMDB le cite comme étant le remake d’un film américain d’Alexandre Korda The Squall (1929) avec Myrna Loy en tentatrice (et aussi Loretta Young et Zasu Pitts), film plutôt rare.
Les sources sont pourtant apparemment différentes : Susana est adapté d’un roman de l’espagnol Manuel Reachi alors que The Squall serait adapté d’une pièce du français Jean Bart (qui est en réalité une femme, soit-dit en passant).

* Buñuel raconte dans ses mémoires l’épisode de l’araignée : ayant peur qu’il passe un temps infini sur un plan selon lui inutile, le producteur lui avait annoncé qu’il n’avait pu trouver l’araignée demandée. Or, un accessoiriste lui montra la boite et l’araignée fit exactement ce que voulait Buñuel à la première prise : elle alla se placer juste au milieu de la croix formée au sol par l’ombre portée des barreaux de la cellule.

1 juin 2015

Le Passé (2013) de Asghar Farhadi

Le PasséAprès plusieurs années de séparation, Ahmad revient à Paris à la demande de son épouse française qui lui demande à la fois de faire les formalités du divorce et de l’aider à renouer avec sa fille, Lucie… Après son très beau film Une séparation, l’iranien Asghar Farhadi est venu en France tourner Le passé dont il a écrit le scénario. Public et critiques ont été de manière générale assez enthousiasmés par le film et l’actrice  Bérénice Bejo a reçu le prix d’interprétation féminine à Cannes. Les personnages d’Asghar Farhadi sont en proie à d’intenses conflits, générés par des unions multiples et des enfants déboussolés. Le cinéaste sait décrire les fêlures de chacun mais étrangement son histoire dérive ensuite pour se centrer finalement, après quelques rebondissements artificiels, sur un personnage secondaire présenté comme la clef de toutes les tensions. Le climat est lourd, constamment tendu, à l’image de la vie chaotique de son personnage principal. La mise en scène d’Asghar Farhadi est précise, il soigne son image (en revanche, le son est plus problématique, les acteurs sont difficiles à comprendre). L’intensité de l’interprétation contribue à donner au film toute sa dimension.
Elle: 3 étoiles
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Bérénice Bejo, Ali Mosaffa, Tahar Rahim, Pauline Burlet
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Le Passé
Ali Mosaffa, Tahar Rahim et Bérénice Bejo dans Le Passé de Asghar Farhadi

31 mai 2015

Sommaire mai 2015

Complot de familleCendres et diamantAgent secretQuatre de l'espionnageC'est la vieLes Cheveux d'orLa SalamandreCertains l'aiment chaud

Complot de famille

(1976) de Alfred Hitchcock

Cendres et diamant

(1958) de Andrzej Wajda

Agent secret

(1936) de Alfred Hitchcock

Quatre de l’espionnage

(1936) de Alfred Hitchcock

C’est la vie

(1927) de Alfred Hitchcock

Les Cheveux d’or

(1926) de Alfred Hitchcock

La Salamandre

(1971) de Alain Tanner

Certains l’aiment chaud

(1959) de Billy Wilder

La machine à tuer les méchantsGriffes jaunesBrooklyn BoogieSmokeMerci la vieL'ÉtrangerL'InhumaineZero Dark Thirty

La machine à tuer les méchants

(1952) de Roberto Rossellini

Griffes jaunes

(1942) de John Huston

Brooklyn Boogie

(1995) de Wayne Wang

Smoke

(1995) de Wayne Wang

Merci la vie

(1991) de Bertrand Blier

L’Étranger

(1943) de Anthony Asquith

L’Inhumaine

(1924) de Marcel L’Herbier

Zero Dark Thirty

(2012) de Kathryn Bigelow

Vol au-dessus d'un nid de coucouJournal de FranceLe Portrait de JennieLe Lion des MogolsLa Diligence vers l'OuestL'homme au complet blancElection 2Election

Vol au-dessus d’un nid de coucou

(1975) de Milos Forman

Journal de France

(2012) de Raymond Depardon

Le Portrait de Jennie

(1948) de William Dieterle

Le Lion des Mogols

(1924) de Jean Epstein

La Diligence vers l’Ouest

(1966) de Gordon Douglas

L’homme au complet blanc

(1951) de Alexander Mackendrick

Election 2

(2006) de Johnnie To

Election

(2005) de Johnnie To

Nombre de billets : 24

30 mai 2015

Complot de famille (1976) de Alfred Hitchcock

Titre original : « Family Plot »

Complot de familleBlanche Tyler passe pour avoir des talents de médium auprès de vieilles dames crédules. L’une d’elles, secouée par l’une de ses séances, lui confie la charge de retrouver le fils de sa soeur abandonné par sa faute à sa naissance. Blanche et son ami se mette à sa recherche… Complot de famille est le dernier film d’Alfred Hitchcock qui avait 76 ans au début du tournage et fêtait ses 50 ans de réalisation (son premier film date de 1925). C’est l’adaptation d’un roman de Victor Canning. Il est de bon ton de prendre Complot de famille de haut et d’annoncer que le Maitre du suspense avait perdu la main. Pourtant, c’est un film très réussi. Certes il n’est pas très hitchcockien : c’est une comédie policière où l’atmosphère est plutôt détendue, les scènes de suspense y sont moins intenses qu’à l’accoutumée et l’histoire n’est pas centrée sur un personnage principal mais sur plusieurs. L’intrigue est un peu tortueuse avec deux histoires juxtaposées mais Hitchcock adopte un style très limpide, il prend tout son temps pour nous l’expliquer ce qui rend le film très accessible. La musique de John Williams contribue à rendre Complot de famille particulièrement plaisant. Hitchcock s’amuse et nous aussi. Sa filmographie se clôt ainsi joliment sur une petite note espiègle.
Elle: 4 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Karen Black, Bruce Dern, Barbara Harris, William Devane, Ed Lauter
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Complot de famille
Barbara Harris et Bruce Dern dans Complot de famille de Alfred Hitchcock

Complot de famille
Karen Black et William Devane dans Complot de famille de Alfred Hitchcock

Remarques :
* Cameo d’Alfred Hitchcock : (très visible) en ombre chinoise, dans la porte du bureau du registre des naissances et des décès.

* Très inhabituel pour le cinéaste : le passage d’une histoire à l’autre à la 12e minute à la façon « cadavres exquis » (ou façon Fantôme de la Liberté ?).