11 décembre 2016

La Bataille de la planète des singes (1973) de J. Lee Thompson

Titre original : « Battle for the Planet of the Apes »

La Bataille de la planète des singesAmérique du Nord 2670. Un professeur orang-outan raconte comment César, vingt-sept ans après le soulèvement des singes (soit en 2017), a du faire face à son général Aldo (1), un gorille belliqueux qui désirait en finir avec les humains… Le quatrième opus devait être le dernier mais la tentation était trop forte pour la Fox d’en faire un petit dernier avant de commencer à décliner le thème en série TV. Comme précédemment, le scénario est très simple, les personnages sont très typés. La bataille annoncée par le titre est à la hauteur du budget, c’est-à-dire réduite et un peu ridicule. On a la sensation en regardant ce film que le filon a été exploité par la Fox jusqu’à la corde. Ce fut une bonne affaire pour la fox car, si chaque film a rapporté moins que celui qui le précédait, tous les cinq ont été largement bénéficiaires.
Elle:
Lui : 1 étoile

Acteurs: Roddy McDowall, Claude Akins, Natalie Trundy, Lew Ayres, Paul Williams
Voir la fiche du film et la filmographie de J. Lee Thompson sur le site IMDB.

Voir les autres films de J. Lee Thompson chroniqués sur ce blog…

(1) Dans le 3e opus, Zira avait raconté que son peuple vénérait la mémoire d’Aldo qui avait initié le soulèvement des singes contre les humains. Bizarrement, le 4e opus montrait le soulèvement mené par César et non Aldo (seul un personnage très secondaire se prénommait Aldo) et l’Aldo de ce 5e opus n’est de toute évidence pas celui du récit de Zira. Ceci dit, avec le paradoxe temporel engendré par le retour de Zira et Cornelius dans le passé, on peut toujours dire que l’on est dans une réalité alternative…

La Bataille de la Planète des singes
Paul Williams, Roddy McDowall et Austin Stoker dans La Bataille de la planète des singes de J. Lee Thompson.

Tous les films :
A) Cinq films de 1968 à 1973 :
La Planète des singes (Planet of the Apes) (1968) de Franklin J. Schaffner
Le Secret de la planète des singes (Beneath the Planet of the Apes) (1970) de Ted Post
Les Évadés de la planète des singes (Escape From the Planet of the Apes) (1971) de Don Taylor
La Conquête de la planète des singes (Conquest of the Planet of the Apes) (1972) de J. Lee Thompson
La Bataille de la planète des singes (Battle for the Planet of the Apes) (1973) de J. Lee Thompson.

B) Nouvelle adaptation du roman :
La Planète des singes (Planet of the Apes) (2001) de Tim Burton.

C) Série « Reboot » :
La Planète des singes : Les Origines (Rise of the Planet of the Apes) (2011) de Rupert Wyatt
La Planète des singes : L’Affrontement (Dawn of the Planet of the Apes) (2014) de Matt Reeves
La Planète des singes : Suprématie (War for the Planet of the Apes) (2017) de Matt Reeves.
La Planète des singes : Le Nouveau Royaume (Kingdom of the Planet of Apes) (2024) de Wes Ball

10 décembre 2016

La Conquête de la planète des singes (1972) de J. Lee Thompson

Titre original : « Conquest of the Planet of the Apes »

La Conquête de la planète des singesDans un avenir proche (1990), les singes ont remplacé les animaux domestiques décimés par un virus. Les hommes les éduquent de manière violente à accomplir diverses tâches. Elevé en secret, le fils de Zira et Cornélius est bouleversé du traitement infligé à ses semblables… Pas question de changer la recette : la Fox confie à nouveau l’écriture de ce quatrième opus à Paul Dehn qui, une fois de plus, ne cherche pas le vraisemblable. Il s’agit avant tout de faire de la révolte des singes (annoncée dans le film précédent) un spectacle. La nuance n’est pas non plus de mise : la société décrite est une dictature très caricaturale avec des policiers qui ressemblent à des nazis et un abominable gouverneur, fanatique de l’ordre. Roddy McDowall a pris goût à la série puisqu’il interprète maintenant César, le fils, après avoir interprété Cornelius, le père. Et c’est Natalie Trundy (qui interprétait déjà une mutante dans le 2e volet et le Docteur Branton dans le 3e) qui incarne sa compagne. Le budget a encore baissé et cela se sent dans la réalisation qui est assez sommaire.
Elle:
Lui : 1 étoile

Acteurs: Roddy McDowall, Don Murray, Natalie Trundy, Ricardo Montalban
Voir la fiche du film et la filmographie de J. Lee Thompson sur le site IMDB.

Remarque :
* Initialement, le gouverneur se faisait (assez logiquement) sauvagement massacrer par les singes. Après une projection-test où le public a mal réagi, la scène a été modifiée : le studio a fait réenregistrer un dialogue pacifique (un peu vaseux) à Roddy McDowall et un plan des gorilles frappant le gouverneur avec la crosse de leurs fusils a été inversé pour montrer qu’ils relevaient leur fusil, afin de l’épargner…

La Conquête de la planète des singes
Hari Rhodes (à gauche), Don Murray (au sol) et Roddy McDowall (à droite) dans La Conquête de la planète des singes de J. Lee Thompson.

Tous les films :
A) Cinq films de 1968 à 1973 :
La Planète des singes (Planet of the Apes) (1968) de Franklin J. Schaffner
Le Secret de la planète des singes (Beneath the Planet of the Apes) (1970) de Ted Post
Les Évadés de la planète des singes (Escape From the Planet of the Apes) (1971) de Don Taylor
La Conquête de la planète des singes (Conquest of the Planet of the Apes) (1972) de J. Lee Thompson
La Bataille de la planète des singes (Battle for the Planet of the Apes) (1973) de J. Lee Thompson.

B) Nouvelle adaptation du roman :
La Planète des singes (Planet of the Apes) (2001) de Tim Burton.

C) Série « Reboot » :
La Planète des singes : Les Origines (Rise of the Planet of the Apes) (2011) de Rupert Wyatt
La Planète des singes : L’Affrontement (Dawn of the Planet of the Apes) (2014) de Matt Reeves
La Planète des singes : Suprématie (War for the Planet of the Apes) (2017) de Matt Reeves.
La Planète des singes : Le Nouveau Royaume (Kingdom of the Planet of Apes) (2024) de Wes Ball

9 décembre 2016

Les Évadés de la planète des singes (1971) de Don Taylor

Titre original : « Escape from the Planet of the Apes »

Les évadés de la planète des singesPour échapper à l’anéantissement de leur planète, le Docteur Milo, Zira et Cornélius se sont envolés à bord de la navette spatiale du Capitaine Taylor et, pour une raison inexpliquée, ont remonté le temps pour se retrouver sur Terre en 1973. Ils sont aussitôt mis en observation…
Après le succès commercial de la première suite de La Planète des Singes, il fut rapidement décidé de mettre un troisième film en chantier avec le même scénariste, Paul Dehn. Celui-ci confirme qu’il n’est pas très versé dans la science-fiction, les incohérences et omissions sont nombreuses. Le film aurait pu être le négatif de La Planète des Singes, puisque la situation est inversée, mais il n’en est rien. Les Évadés de la planète des singes est plus un film sentimental qu’autre chose : c’est la force de la relation entre Cornelius et Zira qui le cimente. En cherchant bien, on pourra déceler ici et là quelques allusions religieuses (le Massacre des innocents, la Nativité, …) mais tout cela reste très discret. Les meilleurs passages sont du registre de l’humour, alimenté par la stupeur des humains dans la première partie du film. La Fox n’a pas changé de recette : utiliser un réalisateur de télévision habitué à travailler avec peu de moyens. Car le budget continue sa descente, le fait de n’avoir cette fois que deux personnages à maquiller arrangeant bien les choses et plus aucun effort n’est nécessaire sur les décors puisque l’histoire a été ramenée à l’époque actuelle. Sur le plan économique, Les Évadés de la planète des singes a atteint son objectif : rapporter plus qu’il ne coûte…
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Roddy McDowall, Kim Hunter, Bradford Dillman, Natalie Trundy, Eric Braeden, Ricardo Montalban
Voir la fiche du film et la filmographie de Don Taylor sur le site IMDB.

Remarque :
* Sal Mineo espérait relancer sa carrière avec ce film. Mais, supportant mal les longues (3h30 env.) séances de maquillage, le scénario fut modifié pour faire mourir son personnage, le docteur Milo, plus tôt.

Les évadés de la Planète des singes
Sal Mineo, Roddy McDowall et Kim Hunter dans Les Évadés de la planète des singes de Don Taylor.

Tous les films :
A) Cinq films de 1968 à 1973 :
La Planète des singes (Planet of the Apes) (1968) de Franklin J. Schaffner
Le Secret de la planète des singes (Beneath the Planet of the Apes) (1970) de Ted Post
Les Évadés de la planète des singes (Escape From the Planet of the Apes) (1971) de Don Taylor
La Conquête de la planète des singes (Conquest of the Planet of the Apes) (1972) de J. Lee Thompson
La Bataille de la planète des singes (Battle for the Planet of the Apes) (1973) de J. Lee Thompson.

B) Nouvelle adaptation du roman :
La Planète des singes (Planet of the Apes) (2001) de Tim Burton.

C) Série « Reboot » :
La Planète des singes : Les Origines (Rise of the Planet of the Apes) (2011) de Rupert Wyatt
La Planète des singes : L’Affrontement (Dawn of the Planet of the Apes) (2014) de Matt Reeves
La Planète des singes : Suprématie (War for the Planet of the Apes) (2017) de Matt Reeves.
La Planète des singes : Le Nouveau Royaume (Kingdom of the Planet of Apes) (2024) de Wes Ball

 

8 décembre 2016

Le Secret de la planète des singes (1970) de Ted Post

Titre original : « Beneath the Planet of the Apes »

Le Secret de la planète des singesUn vaisseau chargé de retrouver Taylor s’écrase sur la planète. Seul survivant, l’astronaute Brent rencontre Nova qui est seule. Elle emmène Brent jusqu’au village des singes qui sont sur le pied de guerre. Les gorilles veulent envahir la zone interdite… Le succès de La Planète des singes avait surpris la 20th Century Fox qui eut rapidement l’idée de faire une suite, pratique qui n’était pas habituelle à l’époque. Après avoir fait plancher Rod Serling, puis Pierre Boulle, le studio retiendra l’idée de l’écrivain anglais Paul Dehn : une variation sur le thème de l’arme atomique. Le film est loin d’avoir la richesse de l’opus précédent, les personnages sont peu exploités, l’histoire est pleine d’incohérences et devient souvent grotesque (notamment dans toute la partie chez les mutants où le film mérite vraiment d’être qualifié  « d’épouvantable nanar ») ; c’est la reproduction du choc visuel de La Planète des singes qui est surtout recherchée par les producteurs. Le budget est encore plus restreint que précédemment ; la Fox traversait alors une période difficile après le flop de plusieurs films couteux. Les décors du premier opus sont donc réutilisés et les masques sont le plus souvent préférés aux longues séances de maquillages. Malgré toutes ses imperfections, Le Secret de la planète des singes n’est pas totalement ennuyeux, voire plutôt divertissant mais c’est grâce à l’ombre de son prédécesseur car, vu seul, il eut semblé être très mauvais.
Elle: 1 étoile
Lui : 3 étoiles

Acteurs: James Franciscus, Kim Hunter, Maurice Evans, Linda Harrison, Charlton Heston
Voir la fiche du film et la filmographie de Ted Post sur le site IMDB.

Remarques :
* Charlton Heston n’était pas enchanté de tourner cette suite, même dans un petit rôle. Il n’a accepté qu’à la condition que la fin empêche tout prolongement. Il eut satisfaction mais, comme on le sait, cela n’empêcha pas les suites (sans son personnage, il est vrai).
* La Fox a trouvé un bel ersatz de Charlton Heston (qui avait refusé d’avoir le premier rôle) en la personne de James Franciscus, acteur de télévision.
* Le sit-in des chimpanzés contre la guerre évoque les manifestations alors très actives contre la Guerre du Vietnam.

Le secret de la Planète des singes
James Franciscus et Linda Harrison dans Le Secret de la planète des singes de Ted Post.

Tous les films :
A) Cinq films de 1968 à 1973 :
La Planète des singes (Planet of the Apes) (1968) de Franklin J. Schaffner
Le Secret de la planète des singes (Beneath the Planet of the Apes) (1970) de Ted Post
Les Évadés de la planète des singes (Escape From the Planet of the Apes) (1971) de Don Taylor
La Conquête de la planète des singes (Conquest of the Planet of the Apes) (1972) de J. Lee Thompson
La Bataille de la planète des singes (Battle for the Planet of the Apes) (1973) de J. Lee Thompson.

B) Nouvelle adaptation du roman :
La Planète des singes (Planet of the Apes) (2001) de Tim Burton.

C) Série « Reboot » :
La Planète des singes : Les Origines (Rise of the Planet of the Apes) (2011) de Rupert Wyatt
La Planète des singes : L’Affrontement (Dawn of the Planet of the Apes) (2014) de Matt Reeves
La Planète des singes : Suprématie (War for the Planet of the Apes) (2017) de Matt Reeves.
La Planète des singes : Le Nouveau Royaume (Kingdom of the Planet of Apes) (2024) de Wes Ball

7 décembre 2016

La Planète des singes (1968) de Franklin J. Schaffner

Titre original : « Planet of the Apes »

La Planète des singesParti en 1972, un vaisseau spatial emporte ses quatre membres d’équipage à une vitesse proche de celle de la lumière. Au terme d’un voyage de 18 mois, équivalent à 2000 années terrestres (selon la théorie de la relativité restreinte), ils atterrissent en catastrophe sur une mystérieuse planète, au cœur d’une région désertique. Ils vont découvrir que ce monde est peuplé d’hommes primitifs dominés par une race de singes très évolués… Adapté du roman de Pierre Boulle, La Planète des singes est l’un des films de science-fiction les plus célèbres. Il est hélas souvent réduit à sa dernière scène, un puissant twist final qui donne un sens différent à tout ce qui le précède, mais le film est en réalité bien plus riche. Procédant par inversion des situations, La Planète des singes est une inépuisable source de réflexions philosophiques. Il aborde un nombre impressionnant de thèmes différents : le racisme, la place de la science, le rôle de la religion, la nature de l’homme, les chasses aux sorcières, la vivisection et il nous alerte sur les dangers de la prolifération des armes (nous sommes alors en pleine Guerre froide). Les studios ne croyaient guère dans le projet et le budget fut donc limité, réduisant la ville des singes à un petit village (inspiré de Gaudí). L’utilisation habile de décors naturels et les maquillages élaborés donnent beaucoup de force au film. Son impact visuel est puissant. Le succès fut important ce qui poussa Hollywood à faire de multiples suites, pas toujours avec bonheur…
Elle: 4 étoiles
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Charlton Heston, Roddy McDowall, Kim Hunter, Maurice Evans, Linda Harrison
Voir la fiche du film et la filmographie de Franklin J. Schaffner sur le site IMDB.

Voir les livres sur la Planète des singes

Remarques :
* L’adaptation du roman de Pierre Boulle a été écrite par Rod Serling, le créateur de La Quatrième Dimension, et Michael Wilson.
* Le scénariste Michael Wilson a été victime du maccarthysme : il est passé devant le House Un-American Activities Committee avnt d’être inscrit en 1951 sur la liste noire de Hollywood. C’est lui qui a eu l’idée d’ajouter la scène de simulacre de procès.

La Planète des singes
Scène de fin de chasse dans La Planète des singes de Franklin J. Schaffner.

La Planète des Singes
Charlton Heston, Linda Harrison, Kim Hunter, Roddy McDowall et Lou Wagner dans La Planète des singes de Franklin J. Schaffner.

La Planète des singes
L’homme en captivité dans La Planète des singes de Franklin J. Schaffner.

Tous les films :
A) Cinq films de 1968 à 1973 :
La Planète des singes (Planet of the Apes) (1968) de Franklin J. Schaffner
Le Secret de la planète des singes (Beneath the Planet of the Apes) (1970) de Ted Post
Les Évadés de la planète des singes (Escape From the Planet of the Apes) (1971) de Don Taylor
La Conquête de la planète des singes (Conquest of the Planet of the Apes) (1972) de J. Lee Thompson
La Bataille de la planète des singes (Battle for the Planet of the Apes) (1973) de J. Lee Thompson.

B) Nouvelle adaptation du roman :
La Planète des singes (Planet of the Apes) (2001) de Tim Burton.

C) Série « Reboot » :
La Planète des singes : Les Origines (Rise of the Planet of the Apes) (2011) de Rupert Wyatt
La Planète des singes : L’Affrontement (Dawn of the Planet of the Apes) (2014) de Matt Reeves
La Planète des singes : Suprématie (War for the Planet of the Apes) (2017) de Matt Reeves.
La Planète des singes : Le Nouveau Royaume (Kingdom of the Planet of Apes) (2024) de Wes Ball

 

La Planète des Singes : le maquillage
Roddy McDowall en pleine séance de maquillage (4h30 tous les jours) pour La Planète des singes de Franklin J. Schaffner.

La Planète des Singes : Kim Hunter
Kim Hunter, avant et après maquillage pour La Planète des singes de Franklin J. Schaffner.

6 décembre 2016

La Chaîne (1958) de Stanley Kramer

Titre original : « The Defiant Ones »

La ChaîneDeux prisonniers parviennent à s’évader lors de l’accident du fourgon cellulaire qui les transportait. Ils sont enchainés l’un à l’autre mais ne s’estiment guère : le premier, un blanc du Sud venait de traiter l’autre de « nègre » juste avant l’accident et ils s’apprêtaient à en venir aux mains… Dix ans avant Devine qui vient dîner ?, Stanley Kramer s’attaque déjà au fléau du racisme. Qu’un acteur noir se retrouve en tête d’affiche n’a rien d’extraordinaire aujourd’hui mais, en 1958, c’était plus difficile à faire accepter. C’est ainsi une première pour Sidney Poitier : l’acteur était certes très connu alors, mais c’était toujours pour des seconds rôles. The Defiant Ones est un film puissamment antiraciste et humaniste : les deux hommes vont apprendre à s’estimer. Le film sait éviter tout manichéisme et cela le rend remarquable : par exemple, le shérif qui mène la poursuite est un humaniste qui a bien du mal à contrôler les pulsions sanguinaires de ses troupes, ou encore, l’un des personnages qui semble tout d’abord si compréhensif se révélera être le pire de tous. La présence de Tony Curtis peut surprendre. L’acteur cherchait à briser le carcan qui le cantonnait aux rôles de gentils et beaux garçons. S’il est vrai qu’il a du mal à passer pour un bagnard endurci, il a certainement donné au film une portée plus grande en permettant à beaucoup de s’identifier à lui. Les deux acteurs contribuent ainsi à rendre le film assez unique.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Tony Curtis, Sidney Poitier, Theodore Bikel, Charles McGraw, Lon Chaney Jr., Cara Williams
Voir la fiche du film et la filmographie de Stanley Kramer sur le site IMDB.

Remarques :
* La chanson Long Gone (From Bowling Green), un blues de Chris Smith et William C. Handy, est chantée trois fois a cappella par Sidney Poitier lui-même.
* Sydney Poitier et Tony Curtis furent tous deux nominés pour les Oscars. Ni l’un ni l’autre ne l’emportèrent toutefois. Sidney Poitier ne recevra un Oscar qu’en 1964 pour Le Lys des Champs de Ralph Nelson et Tony Curtis n’en recevra jamais.
* The Defiant Ones reçut deux Oscars : l’un pour la photographie de Sam Levitt, l’autre pour l’écriture du scénario, ce dernier revenant à Harold Jacob Smith et à un certain Nathan E. Douglas qui n’était autre que Nedrick Young, alors sur la liste noire d’Hollywood issue du maccarthysme. Son nom ne sera rétabli qu’en… 1993 (soit 25 ans après sa mort).
* Le bruit selon lequel Robert Mitchum aurait refusé le rôle car il ne voulait pas être enchaîné avec un noir est une déformation de la réalité. Robert Mitchum, qui a une expérience personnelle de la vie de bagnard, a refusé le rôle disant qu’il n’était pas crédible qu’un blanc soit enchaîné à un noir dans le Sud ségrégationniste. C’est certainement vrai. D’ailleurs, le scénario utilise une pirouette pour le justifier : lorsque le journaliste demande « Comment un blanc peut-il se retrouver enchaîné avec un noir ? », le shérif répond : « Le directeur de la prison a un sens de l’humour très particulier ».

The Defiant Ones
Tony Curtis et Sidney Poitier dans La Chaîne de Stanley Kramer.

The Defiant Ones
Tony Curtis, Cara Williams et Sidney Poitier dans La Chaîne de Stanley Kramer.

2 décembre 2016

Trois couleurs: Blanc (1994) de Krzysztof Kieslowski

Trois couleurs: BlancPour mariage non consommé, Dominique divorce de son mari Karol, un coiffeur polonais qui se retrouve ainsi seul, sans argent, sans logement dans un pays dont il maitrise mal la langue. Pire encore, elle s’arrange pour qu’il soit recherché par la police pour avoir incendié son salon de coiffure. Il parvient à rentrer clandestinement en Pologne où il va tenter de se refaire… Que Trois couleurs: Blanc, deuxième film de la trilogie de Krzysztof Kieslowski, ait pour thème l’égalité n’est pas évident à première vue. Et pour cause : le propos du cinéaste est plutôt de montrer que l’égalité n’existe pas, que nous en parlons tous mais qu’en réalité personne n’en veut. Mais, même en prenant en compte cette intention, la démonstration ne paraît guère évidente : il démontre plutôt que la cruauté engendre une cruauté encore plus forte et qu’une passion peut prendre la forme d’un long calvaire. Faut-il voir dans la scène finale (qui n’était pas originalement prévue) une certaine forme de rédemption ? Blanc est par certains aspects un film tragi-comique : son personnage principal est attachant par son côté balourd, il fait sourire parfois mais son cynisme finit par écarter toute sympathie/empathie à son égard. Le film est moins flamboyant que Bleu sur le plan esthétique, malgré l’omniprésence de la couleur blanche (il faut bien avouer que le blanc, du fait de sa faible palette de variations, se prête moins aux recherches esthétiques). Blanc est une variation bien étrange sur le thème de l’égalité.
Elle: 2 étoiles
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Zbigniew Zamachowski, Julie Delpy, Janusz Gajos
Voir la fiche du film et la filmographie de Krzysztof Kieslowski sur le site IMDB.

Voir les autres films de Krzysztof Kieslowski chroniqués sur ce blog…

Voir les livres sur Krzysztof Kieslowski

Remarque :
* A l’audience, en début de film, on aperçoit brièvement Juliette Binoche ouvrir par erreur une porte, lien discret avec le film précédent, Bleu.

Blanc
Julie Delpy dans Trois couleurs: Blanc de Krzysztof Kieslowski.

Blanc
Zbigniew Zamachowski dans Trois couleurs: Blanc de Krzysztof Kieslowski.

1 décembre 2016

Trois couleurs: Bleu (1993) de Krzysztof Kieslowski

Trois couleurs: BleuUn accident sur une route de campagne. A son réveil, Julie apprend que son mari, célèbre compositeur, et sa petite fille sont morts dans l’accident. Elle se retrouve donc seule. Elle commence par vendre tous ses biens pour aller vivre une autre vie. Elle ne garde qu’un pendule décoratif composé de perles bleues… Trois couleurs: Bleu est le premier volet de la trilogie tricolore de Krzysztof Kieslowski qui tourne pour la première hors de son pays, la Pologne. Dans ce premier opus, il explore la notion de liberté et sa relation à la mémoire : peut-on effacer sa mémoire pour (re)trouver sa liberté ? C’est la quête que s’est donnée Julie, son personnage. Mais peut-on concevoir la liberté sans mémoire ? Non, semble nous dire Kieslowski appuyant son propos par l’image de la mère, atteinte de la maladie d’Alzheimer qui le rend comme prisonnière. Julie retrouvera un début d’équilibre en sachant intégrer ses souvenirs douloureux. La forme est assez brillante, Kieslowski réussissant une symbiose parfaite de tous les constituants du film. Il symbolise le deuil, et sa lancinante douleur, par de brusques (et spectaculaires) éclats musicaux. Omniprésent, le bleu est juste un parti-pris esthétique, il ne faut sans doute pas lui chercher une signification autre, la couleur bleue convenant bien au caractère froid et bien entendu à l’eau purificatrice de la piscine. L’interprétation de Juliette Binoche donne une grande intensité à son personnage.
Elle: 4 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Juliette Binoche, Benoît Régent, Emmanuelle Riva
Voir la fiche du film et la filmographie de Krzysztof Kieslowski sur le site IMDB.
Voir la fiche du film sur AlloCiné.

Voir les autres films de Krzysztof Kieslowski chroniqués sur ce blog…

Voir les livres sur Krzysztof Kieslowski

Remarque :
* Kieslowski laisse comme souvent un peu de place à un thème qui lui est cher, le hasard : un musicien de rue qui a trouvé le même thème que son mari, une rencontre fortuite avec les personnages du second volet, etc. Le thème du hasard peut paraître anodin mais c’est loin d’être le cas : l’acceptation (ou pas) de la notion-même a de fortes répercussions sur la construction de notre philosophie de vie (remarque très personnelle que vous n’êtes bien entendu pas obligé de partager…)

Trois couleurs : Bleu
Juliette Binoche dans Trois couleurs: Bleu de Krzysztof Kieslowski.

30 novembre 2016

Sommaire de novembre 2016

Star Trek VI ? Terre inconnueStar Trek V ? L'ultime frontièreStar Trek IV ? Retour sur TerreLeviathanMonty Python ? Sacré Graal!Dernier RoundLe Mystérieux docteur ClitterhouseLa Révolte

Star Trek VI – Terre inconnue

(1991) de Nicholas Meyer

Star Trek V – L’ultime frontière

(1989) de William Shatner

Star Trek IV – Retour sur Terre

(1986) de Leonard Nimoy

Leviathan

(2014) de Andrei Zvyagintsev

Monty Python ? Sacré Graal!

(1975) de Terry Gilliam et Terry Jones

Dernier Round

(1937) de Michael Curtiz

Le Mystérieux docteur Clitterhouse

(1938) de Anatole Litvak

La Révolte

(1937) de Lloyd Bacon

La Kermesse des aiglesUn cottage dans le DartmoorLa Source de feuInvisible StripesLifeboatLe ChâtimentDocumentaire : 120 ans d'inventions au cinémaStar Trek III ? À la recherche de Spock

La Kermesse des aigles

(1975) de George Roy Hill

Un cottage dans le Dartmoor

(1929) de Anthony Asquith

La Source de feu

(1935) de Irving Pichel et Lansing C. Holden

Invisible Stripes

(1939) de Lloyd Bacon

Lifeboat

(1944) de Alfred Hitchcock

Le Châtiment

(1939) de Lewis Seiler

Documentaire : 120 ans d’inventions au cinéma

(2016) de Stan Neumann

Star Trek III – À la recherche de Spock

(1984) de Leonard Nimoy

Star Trek II ? La colère de KhanStar Trek, le filmGabriel Over the White HouseLa Rivière d'argentAventures en BirmanieAstérix: Le domaine des dieuxLes Trois Mousquetaires

Star Trek II – La colère de Khan

(1982) de Nicholas Meyer

Star Trek, le film

(1979) de Robert Wise

Gabriel Over the White House

(1933) de Gregory La Cava

La Rivière d’argent

(1948) de Raoul Walsh

Aventures en Birmanie

(1945) de Raoul Walsh

Astérix: Le domaine des dieux

(2014) de Louis Clichy et Alexandre Astier

Les Trois Mousquetaires

(1948) de George Sidney

Nombre de billets : 23

29 novembre 2016

Star Trek VI – Terre inconnue (1991) de Nicholas Meyer

Titre original : « Star Trek VI: The Undiscovered Country »

Star trek VI - Terre inconnueA quelques mois de la retraite, le capitaine Kirk doit accomplir une dernière mission : escorter le haut-chancelier klingon jusqu’à une conférence de paix pour mettre fin à une guerre larvée de soixante-dix ans. Dès le début, cela se passe très mal… Après un faible 5e opus, les projets se multiplièrent pour le dernier de cette série de six films Star Trek avec le capitaine Kirk. C’est finalement une idée de Leonard Nimoy qui sera retenue, inspirée de la récente chute du Mur de Berlin, l’empire Klingon étant une métaphore du bloc soviétique (1). On sent poindre une certaine crainte du changement dans cette histoire qui est très bien écrite et qui nous réserve de beaux rebondissements. Après leur absence (très visible, hélas) dans l’opus précédent, I.L.M. (Industrial Light and Magic, la compagnie de George Lucas) est de nouveau en charge des effets visuels ; entre autres, les effets de morphing (transformation progressive) d’un personnage sont assez remarquables (2). Sorti au moment du 25e anniversaire de la série originale, Star Trek VI termine donc en beauté cette première série de longs métrages Star Trek. Dès le film suivant, Star Trek Generations (1994), c’est le capitaine Picard (incarné par Patrick Stewart) qui prendra la relève du capitaine Kirk que l’on ne retrouvera que dans les préquelles (baptisées « Reboot ») à partir de 2009.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: William Shatner, Leonard Nimoy, DeForest Kelley, Kim Cattrall, Christopher Plummer, David Warner
Voir la fiche du film et la filmographie de Nicholas Meyer sur le site IMDB.

Voir les autres films de Nicholas Meyer chroniqués sur ce blog…

Remarques :
* Gene Roddenberry, le concepteur original de la série Star Trek, est mort trois jours après avoir visionné le film dans une version presque finale.
* Shakespeare est cité plusieurs fois, notamment pour introduire le terme « Terre inconnue ». En fait, le dramaturge anglais utilisait cette image dans le monologue To be or not to be pour symboliser la mort.
* Le premier projet pour ce film était de faire une préquelle.

(1) Soixante-dix ans (durée annoncée de la guerre froide avec les klingons) est la durée d’existence  de l’Union Soviétique. Gorkon, le haut-chancelier, est inspiré de Gorbatchev (Gorkon est une contraction de Mikhail Gorbachev et d’Abraham Lincoln), l’explosion de Praxis symbolise Chernobyl et il y a même un goulag.
(2) Le morphing de Star Trek VI est bien plus évolué que celui utilisé sur Terminator 2 sorti l’année précédente: la transition semble plus progressive, la caméra peut bouger et le personnage continue de parler tout en se transformant. Vu aujourd’hui, l’effet semble toujours aussi parfait.

Star Trek 6
David Warner est imposant en haut-chancelier klingon face à William Shatner dans Star Trek VI – Terre inconnue de Nicholas Meyer.

Star Trek 6
Kim Cattrall est une vulcaine au visage de poupée dans Star Trek VI – Terre inconnue de Nicholas Meyer.

Star Trek VI
Superbe explosion de la planète Praxis dans Star Trek VI – Terre inconnue de Nicholas Meyer. L’effet visuel fera école sous le nom « effet Praxis ».

Tous les films Star Trek :
A) Les films (basés sur la) « Série originale » :
1. Star Trek, le film (Star Trek: The Motion Picture) (1979)
2. Star Trek 2 : La colère de Kahn (Star Trek II: The Wrath of Khan) (1982)
3. Star Trek 3 : A la recherche de Spock (Star Trek III: The Search for Spock) (1984)
4. Star Trek 4 : Retour sur Terre (Star Trek IV: The Voyage Home) (1986)
5. Star Trek 5 : L’ultime frontière (Star Trek V: The Final Frontier) (1989)
6. Star Trek 6 : Terre inconnue (Star Trek VI: The Undiscovered Country) (1991)

B) Les films « Next Generation »
7. Star Trek : Generations (Star Trek Generations) (1994)
8. Star Trek : Premier contact (Star Trek: First Contact) (1996)
9. Star Trek: Insurrection (1998)
10. Star Trek: Nemesis (2002)

C) Les films « Reboot »
11. Star Trek (2009)
12. Star Trek Into Darkness (2013)
13. Star Trek : Sans limites (Star Trek Beyond) (2016)

Toutes les séries TV Star Trek :
– La série originale Star Trek (1966-1969) : 79 épisodes
– La série animée (Animated Series) (1973–74) : 22 épisodes
Star Trek : La Nouvelle Generation (The Next Generation) (1987–94) : 176 épisodes
Star Trek: Deep Space Nine (1993–99) : 176 épisodes
Star Trek: Voyager (1995–2001) : 172 épisodes
Star Trek: Enterprise (2001–2005): 98 épisodes
Star Trek: Discovery (2017 – ?)