20 septembre 2017

Le grand blond avec une chaussure noire (1972) de Yves Robert

Le Grand blond avec une chaussure noirePour faire tomber son adjoint qui l’a compromis dans une affaire d’agent double, le chef des services secrets français met en place un piège : il utilise un inconnu choisi au hasard à une descente d’avion et fait croire qu’il s’agit d’un agent venu pour « régler » l’affaire de l’agent double. Bien entendu, le malheureux inconnu en question ignore tout du rôle qu’on lui fait jouer…
Ecrit par Francis Veber et Yves Robert, Le grand blond avec une chaussure noire a été tourné en 1972 mais il s’inscrirait plutôt dans la veine des parodies de films d’espionnage des années soixante. Il a certes perdu un peu de son piment, son caractère osé (la robe de Mireille Darc, l’évocation du désir sexuel) s’étant fatalement émoussé, mais l’équilibre général et son absence de vulgarité lui permettent de résister au temps. Pierre Richard n’a pas ici un rôle moteur dans l’humour qui aurait certainement profité de dialogues plus affutés. L’ensemble reste très amusant aujourd’hui et fait passer un bon moment.
Elle: 3 étoiles
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Pierre Richard, Bernard Blier, Jean Rochefort, Mireille Darc, Jean Carmet
Voir la fiche du film et la filmographie de Yves Robert sur le site IMDB.

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Suite (sans originalité)  :
Le Retour du grand blond (1974) d’Yves Robert
Remake américain :
L’Homme à la chaussure rouge (The Man with One Red Shoe) (1985) de Stan Dragoti avec Tom Hanks et Dabney Coleman.

Le grand blond avec une chaussure noire
Pierre Richard et Mireille Darc dans Le Grand blond avec une chaussure noire de Yves Robert.
Pierre Richard, nous dit-on, n’était pas prévenu du décolleté de la robe afin d’avoir un authentique effet de surprise. La robe créée par le couturier Guy Laroche est aujourd’hui au Louvre.

18 septembre 2017

Le Voyage fantastique (1951) de Henry Koster

Titre original (UK) : « No Highway »
Titre original (USA) : « No Highway in The Sky »

Le Voyage fantastiqueL’ingénieur Theodore Honey (James Stewart) pratique des tests de vibrations sur l’empennage d’un avion de ligne de nouvelle génération. Ses calculs sont formels : la queue de l’appareil va immanquablement se désagréger après exactement 1440 heures de vol. Pour prouver ses dires, il doit se rendre sur les lieux d’un précédent crash inexpliqué pour tenter de retrouver la queue de l’appareil. Il s’y rend en avion… Sur un sujet alors très actuel (les premiers avions de ligne à réaction datent de cette époque), l’anglais Nevil Shute (lui-même ingénieur aéronautique) a écrit le roman No Highway en 1948. Cette adaptation cinématographique en suit la trame d’assez près. Ce n’est pas tant un film-catastrophe, l’accent étant surtout mis sur l’opposition entre un ingénieur et sa hiérarchie incrédule. James Stewart s’en donne à cœur joie pour interpréter ce scientifique lunaire et excentrique, au point de le rendre caricatural. Cette situation « seul contre tous » est en outre renforcée par un aspect moins évident pour nous francophones : dans cette production anglaise à capitaux américains (1), James Stewart est le seul acteur américain et cela s’entend car l’acteur a toujours eu un accent américain très prononcé. Face à lui, Marlene Dietrich joue presque son propre rôle, celui d’une star voyageant sur le même avion. L’ensemble est de bonne facture, sans excès de sentimentaliste malgré la présence d’une petite fille. Le plus étonnant dans cette histoire est son caractère prophétique (lire ci-dessous).
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: James Stewart, Marlene Dietrich, Glynis Johns, Jack Hawkins
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Remarque :
* Trois ans plus tard, à la suite de plusieurs accidents, des problèmes de structure furent mis en évidence sur le premier avion de ligne à réaction en production, le De Haviland DH 106 Comet. Il fut établi que ces accidents étaient dus à la fatigue du métal sur les cellules, phénomène peu connu à l’époque et tous les Comet en service furent alors retirés du service. Le problème venait essentiellement de la forme carrée des hublots (depuis cette date, tous les hublots d’avion ont une forme arrondie).

(1) Les grands studios étaient alors encouragés fiscalement à réinvestir les profits générés au Royaume Uni dans des productions britanniques.

No Highway
James Stewart et Marlene Dietrich dans Le Voyage fantastique de Henry Koster.

No Highway
James Stewart et Glynis Johns dans Le Voyage fantastique de Henry Koster (et les hublots sont carrés!)

Homonyme en français (aucun lien) :
Le Voyage fantastique (Fantastic Voyage) de Richard Fleisher (1966)

16 septembre 2017

Misery (1990) de Rob Reiner

MiseryAuteur de la saga à succès Misery, Paul Sheldon vient de terminer son nouveau roman. Alors qu’il quitte l’hôtel de montagne où il s’était isolé pour écrire, sa voiture dérape sur la neige et se retourne. Grièvement blessé, il est sauvé par Annie Wilkes, infirmière et grande admiratrice de Misery, qui l’installe chez elle… Après Stand by me en 1986, Misery est la seconde adaptation d’un roman de Stephen King par Rob Reiner. Il a su en recréer le climat particulièrement angoissant mais a, semble t-il, écarté les passages les plus violents qui auraient fait basculer le film dans le genre gore. Il a toutefois laissé une scène passablement dure à regarder. Kathy Bates campe un personnage bipolaire inquiétant, auquel Reiner donne une massivité par ses cadrages. L’ensemble se révèle très prenant mais plutôt perturbant quand on n’est pas spécialement amateur de films d’horreur.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: James Caan, Kathy Bates, Richard Farnsworth, Lauren Bacall
Voir la fiche du film et la filmographie de Rob Reiner sur le site IMDB.

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Misery
James Caan et Kathy Bates dans Misery de Rob Reiner.

15 septembre 2017

Sittin’ Pretty (1924) de Leo McCarey

Sittin' PrettyPour mettre en fuite un voleur qui tente de lui prendre son automobile, Jimmie Jump emprunte le costume de policier du père de sa fiancée. Mais le malfrat tient à se faire arrêter et il le traine jusqu’au poste de police juste au moment où le chef de la brigade rassemble ses troupes pour aller maitriser un forcené… Parmi les films d’une bobine tournés par Leo McCarey avec Charley Chase, Sittin’ Pretty vaut le détour, ne serait-ce que pour une scène : neuf ans avant de filmer Duck Soup avec les Marx Brothers, Leo McCarey avait déjà mis en boite le gag du miroir avec Charley Chase (qui a probablement pris l’idée chez Max Linder dans Sept ans de malheur). Charley Chase joue ce gag avec son frère James Parrott (le vrai nom de Charley Chase est Charles Parrott) mais la ressemblance n’étant pas suffisante, ils sont tous deux affublés d’une barbe touffue. Le gag est très bien réalisé, beaucoup plus fou que chez Max Linder ; il est en réalité assez proche de celui (futur) des Marx Brothers. Charley Chase fera également une variante intéressante du gag du miroir dans Mum’s the Word en 1926. (Muet, 1 bobine, 10′ env.)
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Charley Chase, James Parrott
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Remarque :
* Charley Chase, que l’on nomme parfois « le quatrième comique du muet » (derrière Chaplin, Keaton et Harold LLoyd), a tourné ses meilleurs courts-métrages aux alentours de 1924-1925 sous la direction de Leo McCarey.

Sittin' Pretty
Charley Chase en policeman dans Sittin’ Pretty de Leo McCarey.

Sittin' Pretty
Charley Chase et James Parrott dans le gag du miroir de Sittin’ Pretty de Leo McCarey.

15 septembre 2017

Outdoor Pajamas (1924) de Leo McCarey

Outdoor PajamasLe jour de son mariage, Jimmie Jump est en retard. Au saut du lit, il va dans la rue sauver une jeune femme dont la voiture à cheval s’est emballée. Il se retrouve au beau milieu de la ville en pyjama et il doit se cacher d’un policier qui le poursuit pour exhibitionnisme… Réalisé par Leo McCarey, Outdoor Pajamas comporte de belles trouvailles : Charley Chase est en pyjama blanc et il va donc chercher tous les endroits où passer inaperçu (comme par exemple au milieu de peintres en bâtiment), le tout entrecoupé de très bons gags (comme celui des menottes). Cette poursuite est le meilleur passage de ce court métrage mais il y a aussi, dans la maison où il se réfugie, un bon enchainement de situations qui viennent s’imbriquer les unes dans les autres. Le rythme est très enlevé. (Muet, 1 bobine, 9′ env.)
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Charley Chase, Martha Sleeper
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Remarque :
* Charley Chase, que l’on nomme parfois « le quatrième comique du muet » (derrière Chaplin, Keaton et Harold LLoyd), a tourné ses meilleurs courts-métrages aux alentours de 1924-1925 sous la direction de Leo McCarey.

Outdoor Pajamas
Charley Chase ne passe pas vraiment inaperçu dans Outdoor Pajamas de Leo McCarey.

14 septembre 2017

Too Many Mammas (1924) de Leo McCarey

Too Many MammasLe patron de Jimmy Jump a rendez-vous dans un café avec sa maitresse. Il lui demande de se joindre à lui pour avoir un alibi au cas où il rencontrerait quelqu’un de connu… La situation de départ de Too Many Mammas est assez simple mais le développement est assez remarquable car il est bourré de gags reposant sur les fausses apparences. Le clou du film est une scène où les couples se font et se défont en fonction de qui regarde : le gag est pratiquement inracontable, très visuel, très enlevé. Tout se déroule pratiquement en un seul lieu et pourtant l’ensemble paraît très riche. A noter : l’utilisation d’un visiophone. (Muet, 1 bobine, 9′ env.)
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Charley Chase, Martha Sleeper, Olive Borden, Noah Young
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Remarque :
* Charley Chase, que l’on nomme parfois « le quatrième comique du muet » (derrière Chaplin, Keaton et Harold LLoyd), a tourné ses meilleurs courts-métrages aux alentours de 1924-1925 sous la direction de Leo McCarey.

Too Many Mammas
La femme du patron a relevé la tête… Too Many Mammas de Leo McCarey.

Too Many Mammas
La petite amie de Jimmy a relevé la tête… Too Many Mammas de Leo McCarey.
(Beth Darlington, Charley Chase, Olive Borden, John T. Prince et ?)

Too Many Mammas
Charley Chase et Olive Borden dans Too Many Mammas de Leo McCarey. Le visiophone est réalisé avec une incrustation d’image dans l’image (double-exposition? ou sans doute par projection, vu le fort vignetage sur l’image).

13 septembre 2017

Le Dernier Nabab (1976) de Elia Kazan

Titre original : « The Last Tycoon »

Le Dernier nababDans les années trente à Hollywood, le trentenaire Monroe Stahr est à la tête d’un grand studio dont il dirige avec brio toutes les productions. Un soir, il aperçoit une jeune femme qui lui rappelle la femme de sa vie, une actrice décédée prématurément. Il cherche à la revoir… Le Dernier nabab est l’ultime réalisation d’Elia Kazan. Il est un peu dommage que la filmographie de ce grand réalisateur se termine avec ce film assez fade. A sa décharge, il faut préciser qu’il ne voulait pas le tourner (1). C’est Harold Pinter qui a écrit l’adaptation de ce roman inachevé de F. Scott Fitzgerald librement basé sur le personnage d’Irving Thalberg alors qu’il était à la tête M.G.M. Si le cinéphile ne peut qu’apprécier la reconstitution du fonctionnement des studios à l’époque, toute la partie inventée sur la romance du producteur avec une mystérieuse inconnue paraît d’autant plus interminable que l’actrice Ingrid Boulting qui interprète cette inconnue n’a vraiment aucune consistance (elle fut imposée à Kazan). En revanche, le reste de la distribution comprend moult grands noms dans les seconds rôles et De Niro fait une prestation tout en retenue. La jeune actrice Theresa Russell est étonnante, pour un premier rôle elle montre une très grande présence à l’écran. Kazan a dit à l’époque que la scène finale (Monroe Stahr s’éloignant dans la pénombre d’un immense hangar) symbolisait son propre adieu au cinéma.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Robert De Niro, Tony Curtis, Robert Mitchum, Jeanne Moreau, Jack Nicholson, Theresa Russell, Donald Pleasence, Ray Milland, Dana Andrews
Voir la fiche du film et la filmographie de Elia Kazan sur le site IMDB.

Voir les autres films de Elia Kazan chroniqués sur ce blog…

Voir les livres sur Elia Kazan

Sources d’inspiration :
* Le studio est la M.G.M.
* Le personnage de Monroe Stahr (Robert De Niro) est inspiré d’Irving Thalberg, le plus brillants des chefs de studios de la période classique. Le style de personnage et sa façon de diriger correspondent bien à son style. En revanche, toute la partie sentimentale est inventée de toutes pièces. Irving Thalberg a bien épousé une star de la MGM en 1927, la québécoise Norma Shearer, mais celle-ci est morte bien après lui (Irving Thalberg est hélas décédé très jeune, en 1936 à l’âge de 37 ans).
* Son associé (Robert Mitchum) est donc Louis B. Mayer.
* Louis B. Mayer avait bien une fille (et même deux) mais elles étaient plus âgées dans les années trente. L’aînée a épousé David O. Selznick en 1930.
* L’actrice (Jeanne Moreau) est probablement inspirée de Greta Garbo et/ou Marlene Dietrich (étrangère et suffisamment populaire pour pouvoir faire virer un metteur en scène, il n’y en avait pas beaucoup à cette époque…)

(1) Elia Kazan, dont les deux films précédents avaient été des échecs commerciaux, n’a accepté le projet qu’en raison de l’état de sa mère malade qu’il put ainsi installer à Los Angeles.

Le Dernier Nabab
Robert Mitchum et Robert De Niro dans Le Dernier Nabab d’Elia Kazan.

Le Dernier Nabab
Robert De Niro et Theresa Russell dans Le Dernier Nabab d’Elia Kazan.

Le Dernier Nabab
Jeanne Moreau dans Le Dernier Nabab d’Elia Kazan.

11 septembre 2017

Mademoiselle et son bébé (1939) de Garson Kanin

Titre original : « Bachelor Mother »

Mademoiselle et son bébéPolly Parish, vendeuse en fin de contrat dans un grand magasin de jouets, est prise par erreur pour la mère d’un bébé que l’on vient d’abandonner à la porte d’un orphelinat. Le fils de son patron accepte de la garder pour qu’elle puisse élever son enfant… Garson Kanin est plus réputé pour ses talents de scénaristes que de réalisateur mais ce n’est pas lui qui a écrit le scénario de Bachelor Mother. Il s’agit du remake d’un film austro-hongrois de 1935 et le scénario se révèle être une petite merveille car il nous emmène jamais là où on croit aller. Démarrant presque comme un drame social, il devient rapidement une comédie savoureuse qui nous surprend constamment. Il y a des trouvailles vraiment remarquables. Ginger Rogers, qui bizarrement n’aimait guère le scénario et a tout fait pour se retirer, est parfaite dans ce rôle de femme intelligente et moderne, « attirante sans être traitée comme un objet sexuel, romantique sans jamais symboliser la pureté fragile » (1). L’humour est bien dosé, l’ensemble est parfaitement équilibré même si la réalisation n’est pas franchement remarquable. L’important succès du film à sa sortie eut un impact non négligeable sur la carrière Garson Kanin et de Ginger Rogers. Bachelor Mother est à classer parmi les meilleures comédies screwball.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Ginger Rogers, David Niven, Charles Coburn, Frank Albertson
Voir la fiche du film et la filmographie de Garson Kanin sur le site IMDB.

Voir les autres films de Garson Kanin chroniqués sur ce blog…
Voir les livres écrits par Garson Kanin… (son livre sur Hollywood, où il nous raconte sa collaboration avec Sam Goldwyn, est des plus intéressants)

(1) Cette très juste description du personnage est de Richard Corliss (rapportée par Tavernier et Corsodon dans 50 ans de cinéma américain)

Remake de :
Kleine Mutti (Petite Maman) de Henry Koster (1935) avec Franciska Gaal sur un scénario écrit par l’allemand Felix Jackson.
Remake :
Bundle of Joy (Le Bébé de Mademoiselle) de Norman Taurog (1956) avec Debbie Reynolds et Eddie Fisher.

Bachelor Mother
David Niven et Ginger Rogers dans Mademoiselle et son bébé de Garson Kanin.

Bachelor Mother
David Niven et Ginger Rogers dans Mademoiselle et son bébé de Garson Kanin.

Mademoiselle et son bébé
Charles Coburn, Ginger Rogers et David Niven dans Mademoiselle et son bébé de Garson Kanin.

10 septembre 2017

Agents très spéciaux: Code U.N.C.L.E. (2015) de Guy Ritchie

Titre original : « The Man from U.N.C.L.E. »

Agents très spéciaux: Code U.N.C.L.E.Durant la guerre froide, l’agent américain Napoleon Solo est contraint de collaborer avec l’agent du KGB Illya Kouriakine pour lutter contre une organisation criminelle internationale. Ces deux agents, au style très opposé, n’ont qu’une seule piste : la fille d’un scientifique allemand kidnappé par l’organisation criminelle… Agents très spéciaux: Code U.N.C.L.E. reprend les personnages de la série des années soixante Des agents très spéciaux. Il s’agit d’une préquelle puisqu’il met en scène la rencontre entre les deux agents et leur première mission ensemble. Un troisième personnage féminin a été ajouté. Le réalisateur anglais Guy Ritchie a parfaitement su créer une atmosphère retro, et trouver un équilibre parfait entre action et humour. Il se démarque ainsi assez nettement des productions équivalentes récentes, plus axées sur l’action violente. Guy Ritchie respecte parfaitement l’esprit de la série qui était destinée au grand public. Sur ce sujet, on pourra noter que les scénaristes ont trouvé une solution élégante pour bien expliquer au spectateur les passages où un détail est très important. La photographie est très belle. Le film constitue un excellent divertissement. Une réussite.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Henry Cavill, Armie Hammer, Alicia Vikander, Elizabeth Debicki, Hugh Grant
Voir la fiche du film et la filmographie de Guy Ritchie sur le site IMDB.

Agents très spéciaux: Code U.N.C.L.E.
Alicia Vikander, Armie Hammer (Illya Kouriakine) et Henry Cavill (Napoleon Solo) dans Agents très spéciaux: Code U.N.C.L.E. de Guy Ritchie (notez l’effet « miniatures » dû à la faible profondeur de champ).

Agents très spéciaux: Code U.N.C.L.E.
C’est Hugh Grant qui tient le rôle du débonnaire Waverly dans Agents très spéciaux: Code U.N.C.L.E. de Guy Ritchie.

Des agents très spéciaux
Affiche de la série originale : David McCallum, Robert Vaughn et Leo G. Carroll. La série américaine Des agents très spéciaux (The Man from UNCLE) a totalisé 105 épisodes de 49 minutes chacun, dont 29 en noir et blanc. En France, la première diffusion de la série s’est faite à partir du 14 janvier 1967 sur la deuxième chaîne de l’ORTF.

Détail amusant :
Je ne pense pas être le seul à avoir vu cette série très jeune sans réaliser vraiment que les deux agents étaient de bords opposés. C’est en visionnant le film que je me suis dit « ah oui, tiens c’est vrai, Kouriakine était russe! ». Personnellement, j’étais trop fasciné par les gadgets techniques pour prêter attention à leur nationalité…

9 septembre 2017

Chantage (1929) de Alfred Hitchcock

Titre original : « Blackmail »

ChantageAlice White se dispute avec son fiancé Frank dans un salon de thé et part avec un artiste qu’elle a accepté de rencontrer. Elle le suit jusqu’à son appartement où ils flirtent apparemment en toute innocence… Dernier film muet d’Hitchcock, ou premier film parlant du réalisateur, Blackmail est un peu les deux. Tourné d’abord en muet, Hitchcock retournera de nombreuses scènes en sonore, anticipant la demande de ses producteurs. Adaptation d’une pièce de Charles Bennett, cette histoire finalement assez simple permet au réalisateur de mettre en opposition l’amour et le devoir, et surtout de renverser les rôles établis. Les personnages se retrouvent malgré eux à tenir un rôle auquel rien ne les destinait. Le réalisateur nous gratifie de quelques scènes très « hitchcockienne », la plus remarquable étant la scène du meurtre où le spectateur devine l’action par le mouvement d’un rideau. A sa sortie, Blackmail fut le premier film sonore britannique et le succès fut très important.
Elle: 3 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Anny Ondra, John Longden, Donald Calthrop, Cyril Ritchard
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Voir les livres sur Alfred Hitchcock

Blackmail
John Longden, Anny Ondra et Donald Calthrop dans Chantage de Alfred Hitchcock (photo publicitaire).

Remarques :
* Quelques mois après la sortie de la version parlante, une version muette fut diffusée auprès des cinémas qui n’étaient pas encore équipés pour le parlant.

* Hitchcock utilise une technique assez élaborée à base de miroirs pour les scènes dans le British Museum. Il était en effet impossible de tourner sur les lieux même à cause du manque de lumière. Il prit donc des photos en pause longue et s’en servit comme fond.

* Hitchcock a toujours dit avoir conçu une fin différente qui aurait été le miroir de la scène du début : la jeune fille se fait arrêter et les policiers discutent en se lavant les mains « tu vois ta petite amie, ce soir ? » « Ah non, ce soir, je rentre chez moi tour seul ». Les producteurs ne voulurent pas de cette fin jugée trop triste et préférèrent une fin (assez immorale) en happy-end.

Hitchcock's Blackmail
Anny Ondra, actrice autrichienne, était dotée d’un accent bien trop fort pour dire elle-même le texte. Elle mime donc les paroles pendant que Hitchcock écoute avec attention l’actrice Joan Barry placée dans une cabine insonorisée à part (la technique du doublage à postériori ne sera mise au point que quelques années plus tard).

Blackmail
Le caméo d’Hitchcock dans Blackmail est l’un des plus célèbres (et des plus longs) de sa filmographie : Alfred Hitchcock, John Longden, et Anny Ondra (et le petit garçon espiègle qui va embêter le gentil monsieur).

Blackmail
La célèbre scène finale sur le toit du British Museum dans Chantage de Alfred Hitchcock.

Homonymes :
Chantage (Blackmail) de H.C. Potter (1939) avec Edward G. Robinson
Blackmail de Lesley Selander (1947) avec Adele Mara et Ricardo Cortez