22 juillet 2019

J’embrasse pas (1991) de André Téchiné

J'embrasse pasPierre quitte son Sud-ouest natal pour aller à Paris avec pour tout bagage un diplôme de brancardier, et le désir de devenir acteur. Rapidement, sa grande soif de liberté se heurte à la réalité qui se révèle être tout autre que celle qu’il avait imaginée…
Le scénario de J’embrasse pas est en partie inspiré de la vie du comédien Jacques Nolot qui a participé à l’écriture avec Michel Grisolia et André Téchiné. Il est un peu difficile d’éprouver de l’empathie envers le jeune homme tant il fait constamment des mauvais choix, avec une obstination presque irréelle. Pour mieux se protéger, il refuse toute sentimentalité ce qui l’éloigne encore un peu de nous. Manuel Blanc est très entier et assez brut dans son jeu. Philippe Noiret paraît bien sous-employé mais Emmanuelle Béart, coiffée à la Louise Brooks, fait une belle prestation en fragile prostituée.
Elle: 3 étoiles
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Philippe Noiret, Emmanuelle Béart, Manuel Blanc, Hélène Vincent, Roschdy Zem
Voir la fiche du film et la filmographie de André Téchiné sur le site IMDB.

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J'embrasse pasManuel Blanc et Emmanuelle Béart dans J’embrasse pas d’André Téchiné.

Remarques :
* Manuel Blanc fut récompensé par le César 1992 du Meilleur jeune espoir masculin mais la suite de sa carrière ne fut pas à la hauteur des promesses.

J'embrasse pasPhilippe Noiret et Manuel Blanc dans J’embrasse pas d’André Téchiné.

21 juillet 2019

Mes meilleurs copains (1989) de Jean-Marie Poiré

Mes meilleurs copainsCinq très bons amis, qui avaient formé un groupe de rock dans les années soixante dix, retrouvent leur chanteuse qui est devenue entre temps une rock-star québécoise. C’est l’occasion de se remémorer cette période de leurs vies et de faire le point, d’autant plus que l’un deux est en train d’écrire un roman fortement inspiré leurs parcours…
Coécrit par Christian Clavier et Jean-Marie Poiré, Mes meilleurs copains est une comédie douce amère sur les rêves de jeunesse. Malgré certains inévitables clichés, le climat et l’idéalisme des années soixante dix est restitué de façon amusante. Parler de « portrait d’une génération » est certainement excessif mais il y a un début de réflexion. Le manque de profondeur n’est qu’apparent. Les dialogues sont bien écrits ; l’humour n’est jamais trop appuyé et ne se forme jamais au détriment des personnages. Les acteurs se complètent bien, chacun a un jeu différent des autres. Jean-Pierre Darroussin se fit particulièrement remarquer dans son personnage d’adolescent attardé hyper-cool (« Y’a pas mort d’homme tout de même… ») Mes meilleurs copains est vraiment divertissant.
Elle: 2 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Gérard Lanvin, Christian Clavier, Jean-Pierre Bacri, Philippe Khorsand, Louise Portal, Jean-Pierre Darroussin
Voir la fiche du film et la filmographie de Jean-Marie Poiré sur le site IMDB.

 

Mes meilleurs copains(de g. à d.) Jean-Pierre Darroussin, Christian Clavier, Philippe Khorsand, Jean-Pierre Bacri, Gérard Lanvin et Louise Portal dans Mes meilleurs copains de Jean-Marie Poiré (photo publicitaire).

20 juillet 2019

Il divo (2008) de Paolo Sorrentino

Titre original : « Il divo – La spettacolare vita di Giulio Andreotti »

Il divoRome, avril 1991. Le président du Conseil Giulio Andreotti forme son septième gouvernement. Mais il va devoir faire face à des défections dans son propre camp et rendre des comptes sur les nombreux soupçons qui pèsent sur lui, notamment sur ses liens supposés avec la Mafia…
Il divo (littéralement « le Divin ») est l’un des surnoms donnés à Giulio Andreotti, personnalité influente de la Démocratie chrétienne qui fut au centre de la vie politique italienne pendant quatre décennies. Paolo Sorrentino nous retrace les toutes dernières années de sa gouvernance avec une évidente envie de virtuosité : il use et abuse d’effets de cadrages, de montage et d’effets sonores qui ne semblent pas convenir au sujet et lassent très rapidement. Le rythme est très enlevé mais cela devient un problème : à moins d’être très au fait de la politique italienne, le spectateur est submergé sous un torrent d’informations. La consultation en catastrophe de la fiche Wikipédia sur Andreotti (une fiche au demeurant un peu chargée) n’a rien arrangé : il y a trop de noms et d’affaires à mémoriser, on est rapidement perdu. Il ne nous reste qu’à admirer la belle prestation de Toni Servillo, totalement impénétrable et renfermé sur lui-même, mais, là encore, sans connaitre l’homme politique, il est difficile de savoir si cette personnification est outrancière ou pas. Paolo Sorrentino n’enquête pas, il rapporte seulement mais il le fait de façon si satirique que son film ne peut être vu que comme une dénonciation de la corruption des hommes politiques. Malgré ses aspects tape-à-l’œil, le film a été plutôt louangé par la critique à sa sortie. Moins par le public…
Elle: 2 étoiles
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Toni Servillo, Flavio Bucci, Carlo Buccirosso, Giorgio Colangeli, Fanny Ardant
Voir la fiche du film et la filmographie de Paolo Sorrentino sur le site IMDB.
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Il divo
Paolo Sorrentino (entre les deux drapeaux) règle la scène de la rencontre Andreotti-Gorbatchev. Toni Servillo (à gauche) sur le tournage de Il divo de Paolo Sorrentino.

Remarque :
Finalement, nous aurions dû lire le dossier de presse avant de voir le film car il donne des informations qu’il est préférable de connaitre auparavant. Je le reproduis donc ci-dessous (pris sur Allociné) :

« A Rome, à l’aube, quand tout le monde dort, il y a un homme qui ne dort pas. Cet homme s’appelle Giulio Andreotti. Il ne dort pas, car il doit travailler, écrire des livres, mener une vie mondaine et en dernière analyse, prier. Calme, sournois, impénétrable, Andreotti est le pouvoir en Italie depuis quatre décennies. Au début des années quatre-vingt-dix, sans arrogance et sans humilité, immobile et susurrant, ambigu et rassurant, il avance inexorablement vers son septième mandat de Président du Conseil.
A bientôt 70 ans, Andreotti est un gérontocrate qui, à l’instar de Dieu, ne craint personne et ne sait pas ce qu’est la crainte obséquieuse. Habitué comme il l’est à voir cette crainte peinte sur le visage de tous ses interlocuteurs. Sa satisfaction est froide et impalpable. Sa satisfaction, c’est le pouvoir. Avec lequel il vit en symbiose. Un pouvoir comme il l’aime, figé et immuable depuis toujours. Où tout, les batailles électorales, les attentats terroristes, les accusations infamantes, glisse sur lui au fil des ans sans laisser de trace.
Il reste insensible et égal à lui-même face à tout. Jusqu’à ce que le contre-pouvoir le plus fort de ce pays, la Mafia, décide de lui déclarer la guerre. Alors, les choses changent. Peut-être même aussi pour l’inoxydable et énigmatique Andreotti. Mais, et c’est là la question, les choses changent ou n’est-ce qu’une apparence ? Une chose est certaine : il est difficile d’égratigner Andreotti, l’homme qui mieux que nous tous, sait se mouvoir dans le monde. »

19 juillet 2019

Sept hommes à abattre (1956) de Budd Boetticher

Titre original : « 7 Men from Now »
Autre titre français : « Sept hommes restent à tuer »

Sept hommes à abattreL’ex-shérif Ben Stride vient de perdre son épouse, tuée lors d’un hold-up. Il se met sur la piste des sept hommes responsables pour les tuer…
Sept hommes à abattre est le premier scénario écrit par Burt Kennedy. Il le proposa à John Wayne qui le confia à Budd Boetticher avec l’intention d’en tenir le rôle principal. Ce ne sera finalement pas possible pour des raisons d’emploi du temps mais John Wayne restera producteur. Il s’agit d’un western assez remarquable par l’épure de son récit qui suit une ligne simple et claire, et par la sobriété de son interprétation. Le scénario se déroule de façon limpide, étoffant ses personnages peu à peu avec une grande économie d’effets. Les sentiments se perçoivent avec un regard plus que par un grand discours. Randolph Scott personnifie à merveille ce personnage taciturne en quête de vengeance qui laisse transparaître une fragilité et une grande humanité sous sa carapace. Habitué des séries B, Budd Boetticher ne bénéficiera pas d’une bonne distribution et le film sera rapidement impossible à voir. Il faudra attendre une rétrospective Budd Boetticher à la Cinémathèque française en 2001 pour revoir ce film en France.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Randolph Scott, Gail Russell, Lee Marvin, Walter Reed, John Larch
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Remarques :
* A sa sortie, Sept hommes à abattre fut décrit par André Bazin comme « peut-être le meilleur western que j’ai vu depuis la guerre, le plus raffiné et le moins esthète, le plus simple et le plus beau. » (Cahiers du Cinéma, 1957)
* Sept hommes à abattre est le premier film issu de la collaboration entre le réalisateur Budd Boetticher, le scénariste Burt Kennedy et l’acteur Randolph Scott.

Sept hommes à abattreRandolph Scott dans Sept hommes à abattre de Budd Boetticher.

Sept hommes à abattreWalter Reed et Gail Russell avec, en arrière-plan, Randolph Scott dans Sept hommes à abattre de Budd Boetticher.

Sept hommes à abattreDon ‘Red’ Barry et Lee Marvin dans Sept hommes à abattre de Budd Boetticher.

18 juillet 2019

Working Girl (1988) de Mike Nichols

Titre français complet : « Working Girl (Quand les femmes s’en mêlent) »

Working Girl - Quand les femmes s'en mêlentDans le quartier de Wall Street, Tess est une jeune employée d’apparence un peu vulgaire qui n’a pas l’intention de rester simple secrétaire. Et quand les opportunités d’évolution semblent se fermer, elle va forcer le passage et profiter l’absence de sa supérieure immobilisée à la suite d’un accident de ski…
Sur un scénario original écrit par Kevin Wade, Mike Nichols a réalisé une comédie assez brillante sur le thème du rêve américain. Aiguillonnée par la devise affirmant que l’on ne doit sa réussite qu’à soi-même, son héroïne va chercher à gommer tous ses handicaps (apparence, coiffure, façon de parler) et faire preuve d’audace afin de pouvoir montrer de quoi elle est capable. De plus, elle est une femme : « j’ai une tête faite pour les affaires et un corps fait pour le péché » dit-elle. Tout comme elle refuse d’être vue comme un objet sexuel, elle refuse donc d’utiliser les armes que son corps pourrait lui fournir. La seule arme qu’elle désire utiliser est son intelligence. Le film aborde donc le thème de la place de la femme dans le monde du travail et c’est certainement cet aspect qui lui a donné un tel retentissement. Le film a en effet connu un grand succès, non seulement aux Etats-Unis mais aussi dans le reste du monde ; il a marqué les esprits. Working Girl a révélé l’actrice Melanie Griffith qui montre une forte présence et une grande aisance dans son jeu.
Elle: 3 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Harrison Ford, Sigourney Weaver, Melanie Griffith, Alec Baldwin, Joan Cusack
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Working GirlMelanie Griffith dans Working Girl de Mike Nichols.

Remarques :
* La chanson Let the River Run composée par Carly Simon lui a valu un Oscar (pourtant, ce n’est sans doute pas ce qu’elle a fait de mieux…)

* Le sous-titre français un peu méprisant ajouté par les distributeurs, Quand les femmes s’en mêlent, montre bien que, finalement, le thème le plus important qui est abordé est bien celui de la place de la femme. Les distributeurs allemands ont même fait pire : ils ont titré le film « Die Waffen der Frauen », soit « les armes des femmes », titre lourdement chargé de sous-entendus.

Working GirlMelanie Griffith et Harrison Ford dans Working Girl de Mike Nichols.
Working GirlSigourney Weaver dans Working Girl de Mike Nichols.
Working GirlMelanie Griffith et Joan Cusak dans Working Girl de Mike Nichols.

17 juillet 2019

Solo: A Star Wars Story (2018) de Ron Howard

Solo: A Star Wars StorySur la sinistre planète Corellia, le jeune Han parvient à mettre la main sur une dose de coaxium pensant ainsi acheter un moyen de fuir avec sa petite amie, Qi’Ra. Lui seul parvient finalement à s’échapper en s’enrôlant dans l’armée de l’Empire…
Après The Clone Wars (2008) et Rogue One (2016), Solo: A Star Wars Story est le troisième film dérivé de la saga Star Wars par les studios Disney. Chronologiquement, il se situe entre La Revanche des Sith et Rogue One, précisément entre 10 et 13 ans avant Star Wars IV (le premier sorti en 1977). Il nous retrace le parcours de Han Solo (le personnage habituellement joué par Harrison Ford dans Star Wars), sa rencontre avec Chewbacca et avec Lando Calrissian, ses premiers vols sur le Falcon. Le tournage a été agité puisque les deux réalisateurs originels furent remplacés au bout que plusieurs mois avec une reprise du scénario à la clef. Le scénario n’est pas franchement original mais propose une solide série de scènes d’action. Le film a été éreinté par la critique avec une unanimité dont elle a le secret, s’acharnant notamment sur l’acteur Alden Ehrenreich qui pourtant montre une belle présence à l’écran et parvient à donner du caractère à son personnage. On ne peut en dire autant hélas d’Emilia Clarke qui est plutôt fade. Sans être une merveille, Solo: A Star Wars Story est un bon divertissement.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Alden Ehrenreich, Joonas Suotamo, Woody Harrelson, Emilia Clarke, Donald Glover
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Solo: A Star Wars StoryAlden Ehrenreich et Joonas Suotamo dans Solo: A Star Wars Story de Ron Howard.

Solo: A Star Wars Story

15 juillet 2019

Minuscule – La vallée des fourmis perdues (2013) de Hélène Giraud et Thomas Szabo

Minuscule - La vallée des fourmis perduesDans une paisible vallée, une jeune coccinelle perd ses parents de vue. Surprise par un orage, elle se réfugie dans une boite à sucre abandonnée par des pique-niqueurs. La boite est découverte par un groupe de fourmis noires qui décident de la transporter mais ce trésor va attirer la convoitise d’une féroce colonie de fourmis rouges qui se lance à leur poursuite…
Minuscule – La vallée des fourmis perdues est un film d’animation franco-belge, tiré du même univers créatif que la série télévisée Minuscule : La Vie privée des insectes. Le film mélange de l’animation en images de synthèse et des décors en prises de vue réelles. Il n’y a pas de dialogues parlés, seulement des bruitages : les insectes parlent entre eux avec des sons. Les déplacements sont ceux des animaux mais tout le reste, notamment leur intelligence, est anthropomorphique. La première partie est très réussie, une longue course poursuite semée d’embûches vraiment inimaginables et ponctuée de beaucoup d’humour. La seconde partie peut sembler un peu plus longue mais nous réserve des surprises. Les références cinématographiques sont nombreuses, les plus évidentes étant Star Wars, Indiana JonesLe Seigneur des Anneaux et Psychose. La musique à la John Williams renforce l’atmosphère de grande épopée. Le film a connu un succès mérité.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs:
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Remarques :
* Les décors du film ont été filmés en relief en prises de vue réelles dans le parc national des Écrins et le parc national du Mercantour.

* Suite : Minuscule 2 – Les mandibules du bout du monde (2018).

Minuscule - La vallée des fourmis perduesMinuscule – La vallée des fourmis perdues de Hélène Giraud et Thomas Szabo.

Minuscule - La vallée des fourmis perduesMinuscule – La vallée des fourmis perdues de Hélène Giraud et Thomas Szabo.

13 juillet 2019

L’échange des princesses (2017) de Marc Dugain

L'échange des princesses1721. Alors que Louis XV n’a que onze ans, le Régent Philippe d’Orléans a l’idée d’un échange de princesse pour sceller la paix entre la France et l’Espagne : Louis XV épouserait l’Infante d’Espagne qui n’a alors que quatre ans et, en échange, le Régent offre sa propre fille âgée de douze ans au fils du roi d’Espagne…
Coécrit et réalisé par Marc Dugain, L’échange des princesses est l’adaptation du roman homonyme de Chantal Thomas, paru en 2013. C’est un épisode assez étonnant de l’Histoire de France surtout si on le considère avec nos yeux du XXIe siècle car cette utilisation des enfants choque aujourd’hui. Marc Dugain a su rendre ses personnages assez actuels sans trahir l’Histoire : les deux princesses nous paraissent ainsi plus contemporaines, notamment la plus âgée dans sa rébellion et ses effronteries. Le réalisateur insiste probablement un peu trop sur la décrépitude de la royauté qu’il tient à nous montrer à bout de souffle. La reconstitution est soignée. Que l’interprétation d’acteurs comme Olivier Gourmet ou Lambert Wilson soit très professionnelle, cela ne surprend guère ; la surprise vient du jeune Igor van Dessel en Louis XV, très étonnant par la concentration de son jeu. En revanche, les deux princesses paraissent un peu trop âgées pour leur rôle. Le principal défaut du film est de ne pas explorer plus profondément les raisons politiques de cet échange, restant sur le simple aspect « ahurissant » de ces évènements, mais l’ensemble est assez réussi.
Elle: 4 étoiles
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Lambert Wilson, Anamaria Vartolomei, Olivier Gourmet, Catherine Mouchet, Kacey Mottet Klein, Igor van Dessel, Juliane Lepoureau
Voir la fiche du film et la filmographie de Marc Dugain sur le site IMDB.
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L'échange des princessesIgor van Dessel dans L’échange des princesses de Marc Dugain.

L'échange des princessesAnamaria Vartolomei et Juliane Lepoureau dans L’échange des princesses de Marc Dugain.

12 juillet 2019

Nosferatu, fantôme de la nuit (1979) de Werner Herzog

Titre original : « Nosferatu: Phantom der Nacht »

Nosferatu, fantôme de la nuitÀ Wismar, au XIXe siècle, un jeune homme reçoit de son patron la mission d’aller dans les Carpates négocier la vente d’une maison qu’un certain comte Dracula désire acquérir. Dans une auberge proche de sa destination, des villageois tentent de le dissuader de se rendre au château. Il passe outre et se rend chez le comte…
Pour rendre hommage au film muet de F.W. Murnau Nosferatu le vampire (1922), Werner Herzog choisit de tourner une version très proche, allant jusqu’à refaire certaines scènes à l’identique. Hélas, il n’arrive pas à la même puissance évocatrice, le film n’a aucune intensité. Et ce ne sont pas l’ajout des scènes de centaines de rats ou les modifications de l’épilogue qui lui donnent de la force. Le résultat est donc bien décevant, surtout venant de la part d’un cinéaste tel que Werner Herzog. La photographie est finalement le plus réussi.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Klaus Kinski, Isabelle Adjani, Bruno Ganz, Roland Topor
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Remarques :
* Production franco-allemande.
* Dans la version de Murnau, le comte Dracula n’avait pas le nom qu’il porte dans le roman de Bram Stoker. N’ayant pu s’entendre avec les ayant-droits du romancier, Murnau l’avait appelé Comte Orlok. Le copyright ayant expiré entre les deux versions, Werner Herzog a pu lui redonner son vrai nom.

Nosferatu, fantôme de la nuitIsabelle Adjani et Klaus Kinski dans Nosferatu, fantôme de la nuit de Werner Herzog.

11 juillet 2019

Thunder Road (2018) de Jim Cummings

Thunder RoadA l’enterrement de sa mère, le policier Jimmy Arnaud prend la parole pour lui rendre hommage mais il a beaucoup de mal à se contrôler…
Thunder Road débute par ce long monologue qui évolue d’une façon pour le moins inattendue. Cette séquence de plus de dix minutes était au départ un court-métrage du comédien-réalisateur Jim Cummings qui avait été récompensé du grand prix du festival de Sundance en 2016. Il en a prolongé l’histoire et étoffé son personnage qui doit, outre le décès de sa mère, affronter la séparation de sa femme et même plus encore. Son effondrement psychologique est dû en grande partie à une difficulté pour gérer ses émotions,  qui le met souvent en décalage avec ce qu’il devrait, et surtout voudrait, faire. Le fait qu’il soit imbibé des valeurs traditionnelles de l’Amérique sur l’héroïsme, la virilité, le respect de l’autorité permet d’y voir aussi un portrait de l’Amérique. A moins d’être capable de le regarder avec un œil détaché, Thunder Road peut mettre très mal à l’aise, voire même se révéler assez éprouvant. C’est en tous cas une performance d’acteur, dans le style « habité par son personnage », genre qui fait toujours fureur dans les festivals. Tout atypique qu’il soit, Thunder Road ne déroge toutefois pas à la règle du happy end : l’épilogue paraît bien utopique. Le film a connu un succès certain en France.
Elle: 2 étoiles
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Jim Cummings, Nican Robinson, Jocelyn DeBoer, Chelsea Edmundson
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Remarques :
* Thunder Road est une chanson de Bruce Sprinsteen, publiée sur son troisième album Born to Run en 1975. C’était la chanson préférée de la défunte mère du policier. Contrairement au court métrage initial, le morceau n’a finalement pas été utilisé, il est juste cité.

* Le film a été tourné en quinze jours avec un budget très réduit, estimé proche de 200 000 dollars et en partie issu d’un crowdfunding.

Thunder RoadJim Cummings dans Thunder Road de Jim Cummings.

Homonyme :
Thunder Road d’Arthur Ripley (1958) avec Robert Mitchum (inédit en France).