16 février 2007

Les Sentiers de la gloire (1957) de Stanley Kubrick

Titre original : Paths of glory

Les sentiers de la gloireElle :
Film sobre et efficace qui démontre la boucherie des guerres, la cruauté et l’indifférence des militaires face à la souffrance humaine. Cette démonstration sans concession suffit à nous rendre anti-militariste. Kirk Douglas incarne la rébellion, le courage des opinions, l’humanité face à l’institution bornée des militaires qui ne pense qu’à se protéger aux dépens des vies des soldats. 50 ans plus tard, ce film n’a pas pris une ride.
Note : 5 étoiles

Lui :
Les sentiers de la gloire Longtemps interdit en France, ce second long métrage de Stanley Kubrick est l’un des films antimilitaristes les plus efficaces qui soient : la démonstration de l’absurdité de la logique de cette guerre de positions en 1916 est à la fois implacable, réaliste et incontestable. Kubrick force un peu le trait sur la vision qu’il donne de l’état-major, mais cela n’enlève rien à la force de ce film qu’il maîtrise de bout en bout.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Kirk Douglas, Ralph Meeker, Adolphe Menjou
Voir la fiche du film et la filmographie de Stanley Kubrick sur le site imdb.com.

Voir les autres films de Stanley Kubrick chroniqués sur ce blog.

12 réflexions sur « Les Sentiers de la gloire (1957) de Stanley Kubrick »

  1. C’est fou de se retourner vers ce passé récent et de se souvenir. Il fallut aller en train spécial de Paris à Bruxelles pour voir ce film interdit !!!
    Et suite à quelles interventions ?
    Pas celles d’Associations d’anciens de 14-18. Non. Au contraire, ceux-là savaient et étaient intervenus pour des réhabilitations de soldats ainsi « fusillés pour l’exemple » comme à Vingré.
    Mais en conséquence des pressions (jusqu’à un attentat contre un cinéma) des Associations d’officiers et de sous-offs style Algérie française… Cette armée-là, celle qui torturait, se voulait néanmoins sacrée, intouchable et au-dessus des lois. Avec l’affaire Dreyfus, elle avait déjà démontré son grand soucis de justice à sens unique.

  2. Il s’agit de « Marjolaine » de Francis Lemarque, une chanson qui sera reprise plus tard par Dalida.
    Ici Kubrick la fait chanter en allemand ; un symbole de rapprochement.

  3. le film est bien sur du cinema meme si l’histoire est vraie
    n’oublions pas qu’en 1914 les francais sont alles au casse pipe en chantant et que meme si on reconnait motterand dans le film :qd le vin est tire m il faut le boire
    la diificulte de la guerre en irak montre bien qu’il y a toujours des planques prets a denigrer les autres .
    les francais avaient enfin marre de la guerre et ont accouche de leon blum ce qui n’etait pas mieux
    et puis on ne peut que penser au magnifique film russe quand passent les cigognes sachant que les heros meurent touours les premiers cf les lamentables attitudes qui ont suivi le proces papon et le nombre de resistants supplementaires
    ne jetez pas la pierre a la femme adultere…
    le diable au corps de c autan lara qui met en parallele amour et devoir tout aussi tyrans l’un que l’autre
    bref la guerre de 14 fut une tuerie organisee aujourdhuy on en est a la star ac

  4. La chanteuse qui interprète « Marjolaine » dans le scène finale du film, s’appelle Susanne Christian, une actrice et chanteuse allemande. Elle a rencontré son futur mari sur le tournage de ce film, et en 1958 elle est devenue… Madame Stanley Kubrick !

  5. pour info, mon fils qui est en classe de 3eme à eu droit a une diffusion de ce film en cours de français. pas mal non ?

  6. Ah oui! Quand passent les cigognes (ou « volent les grues » en VO): un des films les plus beaux et les plus touchants que j’ai pu voir. Et un grand classique du cinema russe.

  7. Le film est excellent. Kirk Douglas y livre peut être une de ses meilleures prestations. La trame historique est en revanche complètement fausse. Les gens qui ont interdit ce film sont des idiots parfaits qui ont aboutit à créer un mythe sur les mutineries de 17 et à faire du film, pour beaucoup, un quasi documentaire sur une vérité « cachée » ce qu’il n’est sûrement pas. Quelque part tant mieux pour le film et tant mieux Kubrick.
    L’histoire des mutineries de 17 a été définitivement établie par la thèse et le livre de Guy Perdroncini et plus aucun historien sérieux ne s’appuyerait sur ce film pour une quelconque documentation historique. Pour situer les choses: Bilan 547 condamnations à mort et 52 executions. A titre de comparaison Verdun c’est 900 morts par jour. Personne n’a quitté la ligne et tout le monde a repris son poste après avoir passé ses nerfs très justement fatigués. A tord ou à raison, ce n’est pas le sujet, le but et la nécessité de la victoire n’a été remise en cause par presque personne et nos arrière grands parents sont allés jusqu’au bout comme un seul homme. Ce fut si bref que les allemands n’ont même pas pu en profiter. Rien a voir avec la Russie de février de octobre de la même année en dépit de ce que certains s’acharnent à vouloir y voir.
    Le principal vainqueur de l’opération est hélas un certain Philippe Pétain, lui déjà très défaitiste en 17 et 18, et qui s’y est taillé à bon compte une réputation de d’économiseur de sang qui a lourdement contribué à sa popularité dans la France de l’été 1940… Avec les conséquences catastrophiques que l’on sait.
    Désolé pour le mythe et vive le cinéma. Il est là pour ça aussi.

  8. Ce n’est pas un film « antimilitariste ».
    Douglas, par exemple, est un parangon de « management », c’est un peu Nathan Brittles dans « Elle portait un ruban bleu ». Avec lui à la tête de ses hommes, l’institution qu’il représente revêt un aspect noble indéniable.
    Ce sont les mauvais éléments de cette institution qui sont dénoncés, à tous les niveaux, ainsi que la stupidité innommable de la guerre, pas l’Armée. Cette dernière est un mal nécessaire : elle permet de se défendre contre l’agresseur (ici l’Allemand, en 14 comme en 39), voire de le dissuader de passer à l’action. Et cela, Kubrick ne le remet absolument pas en question, à mon sens. Si vis pacem, para bellum !
    J’ai ainsi perçu ce film comme une dénonciation de l’incompétence et du carriérisme, ainsi que de la guerre. Pas comme une attaque contre l’Armée. Nuance.

  9. Juste une précision: le film ne fut pas interdit en France, il n’a en fait jamais trouvé de distributeur. On était à l’époque en pleine guerre d’Algérie (1957) et il ne fallait surtout pas froisser l’institution militaire…. On attendra donc 1975 pour pouvoir enfin le voir en France: j’ai pu enfin voir ce chef d’œuvre de Kubrick à cette date.

  10. Ah vous m’étonnez… car toutes les sources que je possède mentionnent cette interdiction. Par exemple, dans le livre Les archives Stanley Kubrick, Gene D. Phillips précise que le film fut interdit en France dès sa sortie et que United Artists, devinant qu’il ne pourrait jamais sortir en France, annula alors tout plan pour le sortir dans l’Hexagone.
    Ce n’est qu’en 1974, lorsque Valéry Giscard d’Estaing décréta l’abolition de la censure cinématographique, qu’une sortie en France devint envisageable mais les distributeurs ne se bousculèrent pas. Le film fut finalement projeté dans 4 salles en exclusivité en 1976.
    Ceci dit, avant 1974, des copies avaient circulé dans le circuit des ciné-clubs pour des projections confidentielles.

  11. Oui, Yves !!!
    Au moment de sa sortie, Kubrick expliquait qu’il ne délivrait pas de message, qu’il ne s’agissait pas d’un film pour ou contre l’armée mais « au maximum contre la guerre, qui peut placer des hommes dans de telles situations. » Ce qui l’intéressait, c’était la situation paroxystique à laquelle des hommes peuvent arriver dans des cas extrêmes et démonter ainsi le mécanisme psychologique des personnages. Kubrick précisait qu’il avait même pensé à faire dérouler le film dans une armée imaginaire. Mais il a conservé la première guerre mondiale, matrice de toutes les guerres modernes, et a ainsi réalisé le film matrice de tous les films de guerre.

    Par ailleurs, le film ne fut pas interdit en France… car ayant provoqué de sérieux incidents en Belgique, le distributeur United Artists préféra ne pas le présenter à la censure ! L’armée française n’aurait pas vu d’un bon œil l’arrive d’un film qui la mettait gravement en cause au moment où l’union nationale était requise. Elle avait capitulé quatre ans plus tôt à Dien Bien Phu et la situation algérienne prenait une ampleur qui nécessitait l’intervention militaire et l’envoi de conscrits.

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