8 novembre 2019

The Game (1997) de David Fincher

The GameNicholas Van Orton, homme d’affaires puissant, reçoit le jour de son anniversaire un étrange cadeau de la part de son frère. Il s’agit d’un bon d’admission, émis par une société de services, pour un jeu mystérieux. Sa curiosité le pousse à accepter. Très vite, sa vie va se trouver entièrement bousculée…
The Game est un film assez angoissant qui nous met face à toute une série d’évènements inattendus. Le scénario se déroule admirablement et la forte tension qui s’installe assez rapidement en début de film ne cesse de croître ensuite. Nous allons de surprises en surprises à un rythme parfaitement maitrisé. Toutefois, la fin du film nous laisse un goût un peu amer car, plus que le personnage principal, c’est nous, spectateurs, qui sommes manipulés du début à la fin et ce, au mépris de toute vraisemblance de l’histoire. Certes, la société de services qui organise le jeu peut être vue comme une allégorie du cinéma mais cette mise en abyme n’est pas très fertile à mes yeux : après tout, manipuler ainsi le spectateur est une entreprise facile pour un cinéaste. The Game reste donc un film d’action surprenant, divertissant… mais assez stressant.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Michael Douglas, Sean Penn, Deborah Kara Unger, James Rebhorn, Carroll Baker, Armin Mueller-Stahl
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Remarque :
* En anglais, le mot « game » signifie « jeu »… mais il signifie aussi « gibier ».

The GameMichael Douglas dans The Game de David Fincher.

The GameMichael Douglas et Deborah Kara Unger dans The Game de David Fincher.

14 avril 2017

Crossing Guard (1995) de Sean Penn

Titre original : « The Crossing Guard »

Crossing GuardFreddy Gale a vu sa vie détruite à la mort de sa fille, renversée par un chauffard ivre. Six ans plus tard, ce dernier sort de prison et Freddy a la ferme intention de le tuer… Crossing Guard (1) est la deuxième réalisation de Sean Penn. Il en a écrit le scénario (2). Sur une base qui, tout en étant dramatique, peut paraître assez conventionnelle, il réussit à faire un film très original, étonnamment délicat alors qu’il manie des notions fortes. Les deux thèmes principaux en sont la culpabilité, David Morse se révélant être particulièrement subtil dans son jeu pour en exprimer les multiples facettes, et l’autodestruction que Jack Nicholson personnifie avec retenue tout en soulignant le caractère obsessionnel de son personnage. Il fait une superbe prestation, d’une grande subtilité. Le chemin vers le pardon est aussi difficile que celui vers la rédemption. Le film fut un grand échec commercial. Il est pourtant assez remarquable.
Elle: 4 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Jack Nicholson, David Morse, Anjelica Huston, Robin Wright
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Crossing guard
Jack Nicholson dans Crossing Guard de Sean Penn.

Crossing guard
David Morse dans Crossing Guard de Sean Penn.

(1) Il est étonnant que ce titre ait été gardé pour sa distribution en France, le sens n’étant vraiment pas évident (j’ai dû faire un peu de recherche pour en comprendre le sens : crossing = passage clouté, donc un crossing guard est une personne qui fait traverser les enfants à la sortie des écoles). Faut-il y voir une preuve de manque d’intérêt des distributeurs français ?
(2) Eric Clapton a déclaré que Sean Penn s’était inspiré du drame de la perte de son fils pour écrire Crossing Guard.

12 février 2017

La Ligne rouge (1998) de Terrence Malick

Titre original : « The Thin Red Line »

La Ligne rougeEn 1942, à Guadalcanal, les américains attaquent l’île tenue par les japonais. Dans un paysage paradisiaque, les soldats vont se livrer une bataille sanglante… La Ligne rouge marque le retour de Terrence Malick qui signe son troisième long métrage exactement vingt ans après son deuxième (Les Moissons du ciel, 1978). Et il ne déçoit pas : La Ligne rouge est un film sur la guerre doté d’une dimension philosophique vraiment inhabituelle. Cette profonde réflexion sur la relation de l’homme à la nature, de l’homme à la violence, de l’homme à la mort est entrecoupée de scènes d’actions aussi réalistes que violentes, où le spectateur entrevoit l’enfer qu’ont vécu les soldats engagés. La forme est enthousiasmante avec une photographie signée John Toll faisant une part belle à la Nature et des scènes semi-oniriques d’une beauté inouïe (telle la scène de la balançoire). Les monologues intérieurs des personnages sont un moyen élégant d’enrichir le propos. Il n’y a pas vraiment un personnage au premier plan, il y en a plusieurs et la distribution est assez éblouissante. La Ligne rouge est un grand film.
Elle: 5 étoiles
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Sean Penn, Nick Nolte, Jim Caviezel, Elias Koteas, Ben Chaplin, John Cusack, Adrien Brody, John C. Reilly, Woody Harrelson, John Travolta, George Clooney
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The Thin red line

The Thin Red Line
Sean Penn, Nick Nolte et Elias Koteas dans La Ligne rouge de Terrence Malick.

Remarques :
* Le premier montage de La Ligne rouge durait 6 heures. Au montage final, de nombreuses séquences ont donc été supprimées pour atteindre 2 heures 50, notamment celles avec Mickey Rourke, Gary Oldman, Bill Pullman et Lukas Haas. Le jeune Adrien Brody, qui interprète le personnage central du roman, fut dévasté de voir que son personnage avait été réduit à seulement deux répliques.

* La liste des acteurs ayant désiré apparaitre dans le film est impressionnante, le plus souvent prêts à travailler pour un cachet symbolique.

* Le film est basé sur un roman de James Jones, ancien soldat. Son œuvre a inspiré à plusieurs reprises le cinéma et la télévision, citons notamment Tant qu’il y aura des hommes de Fred Zinnemann (1953) et Comme un torrent de Vincente Minnelli (1958). Le roman The Thin Red Line avait déjà été porté à l’écran :
L’attaque dura sept jours (The Thin Red Line) d’Andrew Marton (1964) avec Keir Dullea, Jack Warden.

* Guadalcanal fait partie des îles Salomon, à l’est de la Papouasie-Nouvelle-Guinée, au nord-est de l’Australie. La bataille de Guadalcanal fût un tournant de la Seconde Guerre mondiale, marquant le passage des Alliés à une stratégie offensive.

* Le titre vient d’un poème de Rudyard Kipling intitulé Tommy ( « tommy » est le surnom familier du fantassin britannique) dans lequel le poète exprime que ce sont avant tout des hommes. L’expression The Thin Red Line (= la mince ligne rouge) fut employée en premier pour surnommer la Bataille de Balaclava (1854) durant la Guerre de Crimée, le rouge étant celui des uniformes de l’armée britannique.

The Thin Red Line
Jim Caviezel dans La Ligne rouge de Terrence Malick.

The Thin Red Line
John Cusack dans La Ligne rouge de Terrence Malick.

21 mars 2013

Colors (1988) de Dennis Hopper

ColorsA Los Angeles, un policier expérimenté doit faire équipe avec un jeune plein de fougue. Ils patrouillent dans les quartiers infestés par de très nombreux gangs… Ce n’est pas tant la relation entre les deux policiers, qui peut paraître très classique, qui fait l’originalité de Colors mais plutôt le traitement très réaliste, du moins proche de la réalité, du quotidien des patrouilles de policiers face aux gangs. Il en découle une indéniable authenticité presque documentaire. Cela n’empêche pas les deux rôles principaux d’être merveilleux tenus, le tandem formé par Robert Duvall et Sean Penn montrant une certaine richesse et donnant de l’épaisseur à l’ensemble. Denis Hopper sait éviter tout sensationnalisme et tout sentimentalisme pour se concentrer sur son sujet. Il montre aussi beaucoup de maitrise dans les scènes d’action, avec des poursuites très prenantes. La violence est bien entendu omniprésente, paraissant aussi inutile qu’inéluctable. La musique donne une large place au rap avec également des morceaux originaux d’Herbie Hancock. Le style très réaliste de Colors a été, par la suite, largement copié par de très nombreux films et séries policières.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Sean Penn, Robert Duvall
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23 décembre 2011

The tree of life (2011) de Terrence Malick

The tree of life - l'arbre de vieUn architecte cinquantenaire se remémore son enfance et s’interroge sur les origines de la vie et sur notre existence. Il revoit son enfance entre un père aimant mais autoritaire, frustré par son existence et une mère pleine d’amour mais passive… The tree of life est un film qui a le mérite de nous surprendre et de ne ressembler à nul autre. Hélas, il n’est pas sans défaut, le premier étant certainement sa longueur et, bien entendu, on peut réagir négativement à son mysticisme fortement teinté de religiosité… Mais que l’on adhère ou pas à cette vision, The Tree of Life fait partie de ces films qui provoque un type de réflexion qui a de moins en moins de place. C’est l’une des forces de ce film. La forme est incontestablement très belle, très aboutie, avec une douceur des mouvements de camera qui nous transporte. Son évocation de la création du monde et l’apparition de la vie est assez magnifique, unique. Le film est également parsemé d’images allégoriques qui le transforment en une sorte de poème cinématographique, avec des poussées lyriques parfois très appuyées. Le cinéma de Terence Malick est hors-norme. The tree of life est un film déroutant mais parfaitement (et joliment) maitrisé.
Elle: 4 étoiles
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Brad Pitt, Sean Penn, Jessica Chastain, Hunter McCracken
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