Nombre de films présentés : 23
31 août 2020
Blog cinéma, commentaires de films ... (anciennement films.blog.lemonde.fr)
31 août 2020
Nombre de films présentés : 23
30 août 2020
A Marseille, le jeune Zachary, 17 ans, sort d’un court séjour en prison. S’échappant du foyer d’éducation, il rencontre Shéhérazade, une très jeune prostituée qui va l’accueillir chez elle…
Ecrit et réalisé par Jean-Bernard Marlin, dont c’est le premier long métrage, Shéhérazade est une fiction très réaliste dans le milieu de la petite délinquance. Le réalisateur connait très bien la ville de Marseille pour y avoir grandi et son histoire, qui s’inspire d’un fait divers, a de solides bases documentaires. Il a choisi de faire jouer des acteurs non professionnels, très proches de leur personnage. Certains des acteurs sortaient de prison et avaient encore des jugements au tribunal pendant le tournage. Ils sont tous assez remarquables, jouant avec beaucoup de naturel ce qui donne une grande authenticité à l’ensemble. Dylan Robert a une grande présence à l’écran. L’histoire est certes terrible mais aussi très forte et elle nous montre qu’une histoire d’amour peut naître dans un environnement qui ne s’y prête guère. Le film a été récompensé de trois Césars.
Elle:
Lui :
Acteurs: Dylan Robert, Kenza Fortas, Idir Azougli
Voir la fiche du film et la filmographie de Jean-Bernard Marlin sur le site IMDB.
Voir la fiche du film sur AlloCiné.
Dylan Robert et Kenza Fortas dans Shéhérazade de Jean-Bernard Marlin.
Homonyme :
Shéhérazade de Pierre Gaspard-Huit (1963) avec Anna Karina
29 août 2020
Elevée dans un couvent, la jeune Cécile de Volanges est promise en mariage au comte de Gercourt qui, de ce fait, rompt avec son amante la Marquise de Merteuil. Pour se venger, cette dernière fait appel au vicomte de Valmont…
Sorti seulement quelques mois après Les Liaisons dangereuses de Stephen Frears, Valmont lui est assez différent. Jean-Claude Carrière et Miloš Forman ont fortement simplifié le récit du roman de Choderlos de Laclos (dont ils n’avaient d’ailleurs pas les droits). Il en résulte un film plus léger, moins dramatique (notamment dans sa fin), plus joyeux. Le machiavélisme cruel a laissé la place au libertinage. Annette Bening est pétillante. La reconstitution est soignée, le réalisateur a pris le temps pour peaufiner ses scènes. L’écriture est parfaite et la grande maitrise de Forman dans la mise en scène est manifeste. Le résultat est séduisant : le film est à la fois un régal visuel et un divertissement élégant. Alors que le film de Frears a connu le succès, Valmont (doté d’un budget double) a été un échec commercial, une catastrophe même (1), beaucoup de critiques et de spectateurs ne pardonnant pas les libertés prises par rapport au roman (dont il n’est, rappelons-le, qu’inspiré). Il serait temps de le réhabiliter…
Elle:
Lui :
Acteurs: Colin Firth, Annette Bening, Meg Tilly, Fairuza Balk, Siân Phillips, Jeffrey Jones, Henry Thomas
Voir la fiche du film et la filmographie de Milos Forman sur le site IMDB.
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(1) Claude Berri a déclaré qu’il s’agissait du plus grand échec financier de sa carrière de producteur.
Annette Bening et Colin Firth dans Valmont de Milos Forman.
Meg Tilly et Annette Bening dans Valmont de Milos Forman.
28 août 2020
Naïma est une jeune fille de 16 ans, qui vit à Cannes. Sa mère y est femme de ménage dans un des palaces. Sa cousine Sofia, une jeune femme délurée, vient passer les vacances avec elle, et lui fait découvrir son mode de vie de « fille facile ». Elles rencontrent un riche quadragénaire brésilien sur un yacht de grand luxe…
La réalisatrice Rebecca Zlotowski a réussi un beau coup de communication en déclarant avoir été inspiré par Eric Rohmer (plus précisément par le film de 1967 La Collectionneuse). Cette analogie a été reprise en chœur par une bonne partie de la critique qui a été plus que bienveillante envers le film. En réalité, nous en sommes loin, le regard porté sur ces deux jeunes filles reste très superficiel et le babillage est sans réel intérêt. Il n’y a même pas de quoi être consterné. Pour pimenter l’ensemble, la réalisatrice a choisi de faire jouer la « fille facile » par une escort-girl qui a accédé à la notoriété à la rubrique des faits divers ultra-médiatisés (et qui a, de toute évidence, rendu les fabricants de silicone un peu plus riches). Vu le nombre d’entrées, le public ne semble pas être tombé dans le panneau.
Elle:
Lui :
Acteurs: Mina Farid, Zahia Dehar, Benoît Magimel, Nuno Lopes
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Mina Farid, Zahia Dehar, Benoît Magimel et Nuno Lopes dans Une fille facile de Rebecca Zlotowski.
27 août 2020
1928. Le « Cotton Club » est un club de jazz newyorkais tenu par un gangster notoire. Les noirs s’y produisent mais ne peuvent y entrer comme clients. Dans cet environnement, un jeune trompettiste blanc, pris malgré lui sous son aile par un caïd, et un danseur noir tentent de se frayer un chemin et cherchent l’amour…
Après les échecs de Coup de Cœur et de Rusty James, Francis Ford Coppola accepte bon gré mal gré la commande de Robert Evans, un des producteurs du Parrain douze ans auparavant. Evans voulait le diriger lui-même mais, à défaut, tente de reconstituer la dream team du Parrain avec Mario Puzo à l’écriture. Le film est au final surtout remarquable par son esthétique et ses numéros musicaux. Dans la réalité, ce club a vu se produire les plus grands musiciens de l’époque, de Duke Ellington à Cab Calloway, et le film parvient bien à recréer l’effervescence et l’atmosphère censée y régner. La reconstitution est somptueuse. Il est dommage que l’histoire greffée par-dessus soit totalement inintéressante. Bien reçu par la critique, le film fut un échec commercial.
Elle: –
Lui :
Acteurs: Richard Gere, Gregory Hines, Diane Lane, Lonette McKee, Bob Hoskins, Nicolas Cage
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Remarque :
* Le personnage joué par Richard Gere est lointainement inspiré de George Raft : avant d’être une star d’Hollywood, ce dernier a en effet été employé comme chauffeur par Owney Madden, le gangster propriétaire du Cotton Club. George Raft n’a cependant jamais été musicien, en revanche il était danseur professionnel dès l’âge de 18 ans.
Diane Lane et Richard Gere dans Cotton Club de Francis Ford Coppola.
26 août 2020
Dans l’Angleterre de la fin des années 1980, Javed, adolescent d’origine pakistanaise, grandit à Luton, une petite ville qui n’échappe pas au difficile climat social de l’époque Tatcher. Il se réfugie dans l’écriture pour échapper au racisme et au destin que son père, très conservateur, imagine pour lui. Mais sa vie va être bouleversée le jour où l’un de ses camarades lui fait découvrir l’univers de Bruce Springsteen…
Music of my Life est inspiré du livre autobiographique Greetings from Bury Park du journaliste Sarfraz Manzoor. Ce Britannique d’origine pakistanaise y évoque son enfance, son rêve de devenir écrivain, ses rapports complexes avec son père et sa passion pour la musique de Bruce Springsteen. La réalisatrice Gurinder Chadha réalise un film dans l’esprit de son Joue-la comme Beckham (2002) et met en évidence les tiraillements d’une jeunesse anglo-indienne écartelée entre traditions et modernisme. La musique de Bruce Springsteen, et surtout ses paroles qui prônent l’émancipation face au déterminisme social, vont jouer le rôle de déclencheur et permettre à l’adolescent d’écouter ses aspirations. Le ton général est léger avec des scènes joyeuses et enlevées ; c’est un feel-good movie. C’est aussi un bel hommage aux textes de Bruce Springsteen.
Elle:
Lui :
Acteurs: Viveik Kalra, Kulvinder Ghir, Dean-Charles Chapman, Nell Williams, Hayley Atwell
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Viveik Kalra dans Music of my Life (Blinded by the Light) de Gurinder Chadha.
24 août 2020
A Vérone, les Montaigu et les Capulet se vouent une haine féroce de longue date. Les provocations qui dégénèrent en batailles dans les rues sont fréquentes malgré l’interdiction du Prince. Pourtant, lorsque que le jeune fils Montaigu, Roméo, rencontre Juliette Capulet, un amour très fort nait instantanément…
Après sa brillante adaptation de La Mégère apprivoisée (1967), Franco Zeffirelli s’attaque à une autre pièce célèbre de William Shakespeare, Roméo et Juliette. Ce n’est pas la première adaptation de cette pièce, mais cette version passe pour être la meilleure de toutes. Elle a tout d’abord l’avantage d’avoir deux acteurs qui ont l’âge de leurs personnages : Leonard Whiting a alors 17 ans et Olivia Hussey 16 ans. Ensuite, le soin porté aux décors et aux costumes lui donne un certain faste, mais on peut justement lui reprocher que tout y soit trop beau. De plus, il y règne une atmosphère d’agitation qui paraît un peu artificielle. Le film fit scandale à cause d’une scène de nudité des deux acteurs principaux (qui étaient mineurs au moment du tournage). Le succès en salles fut au rendez-vous. La musique de Nino Rota est restée célèbre. Roméo et Juliette est un film charmant mais il ne faut pas lui en demander plus.
Elle: –
Lui :
Acteurs: Leonard Whiting, Olivia Hussey, John McEnery, Milo O’Shea, Pat Heywood, Robert Stephens, Michael York
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Remarques :
* Production italo-britannique.
* Sir Laurence Olivier est le narrateur (non crédité au générique). Il a aussi doublé Antonio Pierfederici, acteur italien qui interprète Lord Montaigu ainsi que des personnages mineurs.
Olivia Hussey et Leonard Whiting dans Roméo & Juliette (Romeo and Juliet) de Franco Zeffirelli.
Les principales adaptations de la pièce de Shakespeare :
Romeo and Juliet de J. Gordon Edwards (1916) avec Theda Bara
Romeo und Julia im Schnee d’Ernst Lubitsch (1920) (parodie)
Roméo et Juliette (Romeo and Juliet) de George Cukor (1936)
… avec Norma Shearer et Leslie Howard
Les Amants de Vérone d’André Cayatte (1949)
… avec Anouk Aimée et Serge Reggiani
Roméo et Juliette (Romeo and Juliet) de Renato Castellani (1954)
… avec Laurence Harvey et Susan Shentall
Roméo et Juliette (Guiletta e Romeo) de Riccardo Freda (1964)
Roméo et Juliette (Romeo and Juliet) de Franco Zeffirelli (1968)
… avec Leonard Whiting et Olivia Hussey
Roméo + Juliette (Romeo + Juliet) de Baz Luhrmann (1996)
… avec Leonardo DiCaprio et Claire Danes
Tromeo and Juliet de Lloyd Kaufman (1996) avec Jane Jensen et Will Keenan
Romeo and Juliet de Carlo Carlei (2013) avec Douglas Booth et Hailee Steinfeld
21 août 2020
Nassim, 30 ans, vit à Abu Dhabi avec sa fiancée américaine. Après quatre années d’absence, il revient pour quelques jours à Bollène (ville du Vaucluse) où il a grandi. Nassim doit alors faire face à son passé, à ses anciens amis, à sa famille avec laquelle il entretient des relations complexes…
Retour à Bollène est le premier long métrage de Saïd Hamich, producteur franco-américain âgé de trente ans. Son personnage central est issu d’une famille marocaine ayant rejoint la France avant sa naissance. Lui, il a pris un nouvel envol après des études que l’on suppose brillantes et, pris de nostalgie, vient tenter de retrouver ses racines. Il va découvrir que c’est un monde trop immobile à ses yeux et dont il est maintenant très éloigné. Saïd Hamich trouve un ton très juste pour traiter son sujet. Evitant tout procédé dramatique ou autres artifices, il décrit parfaitement cette communauté qu’il connait bien (il a lui-même vécu quelques années à Bollène). Il sait aussi éviter les clichés : si le sujet de la religion est bien là, il n’est pas central, si le poids de la famille est lourd, c’est sans excès. Son film montre une belle authenticité. Peu distribué, Retour à Bollène ne manque pas d’intérêt.
Elle:
Lui :
Acteurs: Anas El Baz, Kate Colebrook
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Kate Colebrook et Anas El Baz dans Retour à Bollène de Saïd Hamich.
20 août 2020
(Long métrage, 71 mn) Oliver et Stanley font partie d’une troupe de bohémiens qui fait halte sur les terres du comte Arnheim. Ils chantent et dansent. Lorsque l’un deux tente de pénétrer dans le château, le comte le fait fouetter. Pour se venger, l’homme enlève la fille unique du comte et en fait une gitane…
The Bohemian Girl est basé sur l’opéra homonyme du compositeur irlandais Michael William Balfe (première en 1843). L’histoire dresse un portrait très caricatural des gitans, les présentant comme des voleurs et des kidnappeurs (ce qui n’empêcha pas le film d’être interdit dans l’Allemagne nazie, ce portrait étant jugé trop flatteur). Pickpocket chevronné, Stanley est ici vraiment beaucoup plus intelligent que son comparse. Les gags sont très inégaux, le plus souvent moyennement amusants et parfois mauvais. Le meilleur du film est une scène où Stanley doit remplir des bouteilles de vin fermenté en se servant d’un petit tuyau : avec peu de choses, il nous fait un superbe numéro hilarant de plusieurs minutes.
Elle: –
Lui :
Acteurs: Stan Laurel, Oliver Hardy, Mae Busch, Antonio Moreno, Julie Bishop, James Finlayson, Thelma Todd
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Remarques :
* Le gag final (les déformations) est vraiment d’un goût douteux. Pourtant Stan Laurel le trouvait bon alors que le producteur Hal Roach le détestait.
* Thelma Todd est morte à l’âge de 29 ans dans des circonstances obscures avant la fin du tournage. L’affaire a fait grand bruit. Pour éviter que le film ne soit associé à l’affaire, le scénario a été réécrit à la hâte et des scènes ont été tournées à nouveau pour réduire son rôle au strict minimum. Initialement, Antonio Moreno devrait être amoureux d’elle. Finalement, elle n’apparaît que brièvement au début du film (c’est la fille de la Reine des Gitans).
Oliver Hardy et Stan Laurel dans La Bohémienne (The Bohemian Girl) de James W. Horne et Charley Rogers.
19 août 2020
Pour se libérer de sa dépendance à l’héroïne, le jeune Thomas rejoint une communauté d’anciens jeunes drogués qui lui proposent un changement de vie radical. Privé de tout, isolé du monde extérieur dans un petit village des Alpes, il devra se soigner par la prière et le travail. Dans ce nouveau monde, il découvre l’amour, l’amitié et même la foi…
La Prière est un film vraiment étonnant. Loin de tous les clichés et sans effet de dramatisation, Cedric Kahn réussit à faire un film magnifique et sensible. Le personnage central de son histoire va se reconstruire en découvrant des grandes valeurs humaines, telles l’amitié, la solidarité, l’ouverture aux autres et trouver ainsi une certaine sérénité. La religion n’est pas l’élément majeur de cette renaissance, elle lui offre plutôt un cadre général. Le film a été tourné sans acteur connu (Hanna Schygulla n’a qu’un petit rôle). Anthony Bajon est assez remarquable, il montre une grande présence à l’écran et sait mettre de l’intensité dans son jeu.
Elle:
Lui :
Acteurs: Anthony Bajon, Damien Chapelle, Alex Brendemühl, Louise Grinberg, Hanna Schygulla
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Anthony Bajon dans La Prière de Cédric Kahn.