2 juin 2019

Akira (1988) de Katsuhiro Ôtomo

AkiraEn 2019, soit trente-et-un ans après la Troisième Guerre mondiale de 1988, Tokyo est une mégapole gangrénée par la délinquance et le terrorisme. Un jeune motard, membre d’un gang, a un accident en tentant d’éviter un étrange petit garçon avec un visage de vieillard. Sous ses yeux, il est récupéré par l’armée qui l’emmène également…
En 1988, Katsuhiro Ôtomo adapte son manga Akira au grand écran, permettant ainsi au public occidental de découvrir l’anime japonaise. Son film a bénéficié d’un gros budget et sa réalisation paraît irréprochable, même trente ans après. L’animation est fluide et le dessin soigné, dans un style où l’on sent l’influence de Moebius. L’histoire est complexe, sur le thème des superpouvoirs avec une incursion sur la notion de Dieu. Malgré cela, l’histoire n’est pas toujours passionnante, il faut bien l’avouer. En revanche, l’univers créé est bien plus intéressant, s’inscrivant dans le genre cyberpunk post-apocalyptique, que l’on peut même trouver visionnaire par certains aspects. Le découpage est d’une grande perfection et l’ampleur de certaines scènes est admirable. Le son a été très travaillé. Akira est ainsi assez universellement considéré comme un film majeur à la fois dans la science fiction et dans l’animation japonaise. Il a aussi influencé bon nombre de créateurs.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs:
Voir la fiche du film et la filmographie de Katsuhiro Ôtomo sur le site IMDB.

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Voir les livres sur Akira

Remarque :
* Le film n’est sorti en France qu’en 1991.

Akira

Akira

Akira
Akira de Katsuhiro Ôtomo.

28 novembre 2016

Star Trek V – L’ultime frontière (1989) de William Shatner

Titre original : « Star Trek V: The Final Frontier »

Star trek V - L'ultime frontièreSur la planète Nimbus III, trois représentants humains, Klingon et Romulan sont pris en otage par un homme aux desseins obscurs. Le capitaine Kirk et son équipage, alors en permission, sont rappelés d’urgence pour aller résoudre cette nouvelle crise. Hélas, le nouvel Enterprise n’est pas du tout au point… Après Leonard Nimoy, c’est au tour de William Shatner de bénéficier du droit de réaliser un opus de la série des films Star Trek. Il en conçu l’histoire et coécrit le scénario. Cette fois, l’Enterprise va devoir partir à la recherche de Dieu (excusez du peu). Hélas, le résultat  n’est pas à la hauteur des attentes et cette histoire n’apporte que des déceptions au spectateur. Les incohérences sont innombrables et l’ensemble est parsemé d’un humour sans subtilité qui le rend hétéroclite. Plusieurs scènes sont même gênantes tant elles paraissent ridicules. Pour ne rien arranger, les effets spéciaux ne sont guère convaincants (à noter qu’I.L.M. était, cette fois, pris sur d’autres projets). Star Trek V est bien l’un des moins réussis de la franchise.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: William Shatner, Leonard Nimoy, DeForest Kelley, James Doohan, Laurence Luckinbill
Voir la fiche du film et la filmographie de William Shatner sur le site IMDB.

Remarque :
* Le nom de la planète Sha Ka Ree est un jeu de mots avec le nom de Sean Connery (rappelons que le prénom d’origine gaélique « Sean » se prononce « Shawn » en anglais) qui était pressenti pour jouer le rôle de Sybok.

Star Trek 5
Walter Koenig, Laurence Luckinbill et George Takei dans Star Trek V – L’ultime frontière de William Shatner.

Star Trek
La « Grande Barrière » (réputée infranchissable, on a très peur) dans Star Trek V – L’ultime frontière de William Shatner. Inutile de dire que Bran Ferren, responsable des effets visuels, n’a pas eu beaucoup de contrats après ce film…

7 novembre 2016

Star Trek, le film (1979) de Robert Wise

Titre original : « Star Trek: The Motion Picture »

Star Trek, le filmUne entité extraterrestre apparemment hostile, et entourée d’une nuée d’une taille supérieure à celle du système solaire, se dirige tout droit vers la Terre. L’amiral Kirk est chargé d’aller identifier cette identité et d’évaluer la menace. Il reprend le commandement de l’Enterprise, dont les rénovations sont à peine achevées, pour se diriger vers la nuée… L’arrêt de la série TV originale en 1969 avait laissé des millions de fans déconfits. Son créateur Gene Roddenberry avait bien tenté de convaincre Paramount d’en faire un long métrage mais il faudra le succès de Star Wars et de Rencontres du troisième type pour que le studio se décide. Malgré tous les soins apportés, Star Trek: The Motion Picture a déçu les fans de la série car, s’il en reprend bien les personnages et le vaisseau, il comporte assez peu d’action et joue plutôt sur le registre contemplatif et même philosophique. Il est ainsi beaucoup plus proche de 2001 l’Odyssée de l’espace que de Star Wars. Le scénario repose sur une idée assez brillante, très simple à la base mais aux implications multiples. Ce sont les décors qui ont fait exploser le budget : une première version a été abandonnée et le projet a été repris par Syd Mead, l’un des créateurs les plus talentueux de son époque. On lui doit tous les décors de l’intérieur de la nuée (une maquette en dur de 20 m de long) qui paraissent absolument superbes, même à nos yeux aujourd’hui gavés d’images de synthèse. Robert Wise ne se prive pas de s’y attarder longuement pour créer la magie, glissant lentement vers les entrailles de l’intrus. C’est cette lenteur qui a généralement déplu (et déplaît encore d’ailleurs) aux spectateurs.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: William Shatner, Leonard Nimoy, DeForest Kelley, James Doohan
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Remarques :
* Consultants techniques : NASA (qui a détaché l’un de ses grands ingénieurs, fan de la série), M.I.T. et… Isaac Asimov.
* Sur le plan scénaristique, l’épisode de la série TV le plus proche est The Changeling (saison 2, épisode 3).
* La version originale dure 132 mn. La version Director’s Edition de 2001 est plus longue de 4 minutes. Certaines scènes ont été réduites et d’autres ont été ajoutées, certaines comportant des images de synthèse (cela touche surtout les quelques scènes sur Vulcain, pas tant les décors de V’ger) (voir la comparaison des deux versions, en vidéo : part 2 , part 3, part 4, la partie 1 a été retirée).
En outre, une version TV de 143 mn (nommée « Longer Version ») a été montée en 1983 par Paramount sans l’accord de Robert Wise.

Star Trek
Dans son dock de réparation, l’Enterprise attend l’heure de son départ dans Star Trek, le film de Robert Wise (Il faut reconnaître que la scène qui nous le fait le découvrir sous tous les angles est tout de même un peu longue…). La maquette utilisée pour le film est au 1/120e soit 2,5 mètres de long.

Star Trek
L’équipage de l’Enterprise prend la pose sur le tournage de Star Trek, le film de Robert Wise.

Star Trek
Une toute petite partie des fabuleux décors créés par Syd Mead pour Star Trek, le film de Robert Wise.

Tous les films Star Trek :
A) Les films (basés sur la) « Série originale » :
1. Star Trek, le film (Star Trek: The Motion Picture) (1979)
2. Star Trek 2 : La colère de Kahn (Star Trek II: The Wrath of Khan) (1982)
3. Star Trek 3 : A la recherche de Spock (Star Trek III: The Search for Spock) (1984)
4. Star Trek 4 : Retour sur Terre (Star Trek IV: The Voyage Home) (1986)
5. Star Trek 5 : L’ultime frontière (Star Trek V: The Final Frontier) (1989)
6. Star Trek 6 : Terre inconnue (Star Trek VI: The Undiscovered Country) (1991)

B) Les films « Next Generation »
7. Star Trek : Generations (Star Trek Generations) (1994)
8. Star Trek : Premier contact (Star Trek: First Contact) (1996)
9. Star Trek: Insurrection (1998)
10. Star Trek: Nemesis (2002)

C) Les films « Reboot »
11. Star Trek (2009)
12. Star Trek Into Darkness (2013)
13. Star Trek : Sans limites (Star Trek Beyond) (2016)

Toutes les séries TV Star Trek :
– La série originale Star Trek (1966-1969) : 79 épisodes
– La série animée (Animated Series) (1973–74) : 22 épisodes
Star Trek : La Nouvelle Generation (The Next Generation) (1987–94) : 176 épisodes
Star Trek: Deep Space Nine (1993–99) : 176 épisodes
Star Trek: Voyager (1995–2001) : 172 épisodes
Star Trek: Enterprise (2001–2005): 98 épisodes
Star Trek: Discovery (2017 – ?)

5 septembre 2015

Ordet (1955) de Carl Theodor Dreyer

Autre titre français : « La Parole »

La ParoleDans le Danemark aux alentours de 1930, le luthérien Morten Borgen exploite une vaste ferme avec ses trois fils ; l’aîné est marié, le second traverse une grave crise mystique qui le pousse à se prendre pour le Christ et le troisième désire épouser la fille du tailleur. Les pères s’opposent à cette union du fait de leurs divergences religieuses… Dès qu’il voit la pièce Ordet de Kaj Munk en 1932, Dreyer souhaite la porter à l’écran. Il n’y parvient pas et se fait « doubler » par le suédois Gustaf Molander en 1943 (1). La version qu’il en donne finalement en 1955 est à la fois plus profonde et plus stylisée avec cette belle austérité qui le caractérise. Sur le fond, le film pose la question de la foi et du rapport des hommes à Dieu (sans toutefois que la réflexion ne soit poussée très avant, la foi étant placée comme un idéal absolu) et, en s’élevant au dessus des querelles théologiques triviales,  s’oppose aux sectarismes. La forme est, une fois de plus, superbe : la mise en scène de Dreyer est rigoureuse, majoritairement en plans moyens, déroulant lentement le récit. Le climat ainsi créé est fort et prégnant. Les rares plans extérieurs sont très beaux avec tous ces joncs qui ondulent au gré des vents, comme une expression du trouble intérieur du fils illuminé.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Henrik Malberg, Birgitte Federspiel, Emil Hass Christensen, Cay Kristiansen, Preben Lerdorff Rye
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Ordet
Emil Hass Christensen, Henrik Malberg et Cay Kristiansen dans Ordet de Carl Theodor Dreyer

(1) La Parole (Ordet) de Gustaf Molander (1943) avec Victor Sjöström dans le rôle principal du patriarche.

20 août 2015

Bruce tout-puissant (2003) de Tom Shadyac

Titre original : « Bruce Almighty »

Bruce tout-puissantBruce travaille pour une petite chaine de télévision locale à Buffalo, NY. et rêve de présenter le journal télévisé. Hélas, son tempérament fantasque l’en empêche. Il accuse Dieu de le haïr et de ne jamais accéder à ses demandes. Dieu répond et donne à Bruce des pouvoirs illimités… A la base de Bruce tout-puissant, on trouve une question philosophique d’une profondeur assez vertigineuse : Que faire d’un pouvoir divin ? Cette question nous emmène normalement beaucoup plus loin, jusqu’à la recherche d’une définition du Divin. Le film de Tom Shadyac soulève quelques points intéressants : après avoir utilisé ses nouveaux pouvoirs à de fins personnelles limitées (rendre son chien propre, soulever les jupes des filles, ridiculiser son concurrent, etc.), Bruce se heurte ensuite à leur utilisation de façon plus large, la réponse aux prières de ses gens notamment. Hélas, après une mise en place particulièrement longue et laborieuse (on pourra d’ailleurs sauter les vingt premières minutes sans ne rien perdre), le film n’utilise son sujet que pour déboucher sur une banale comédie romantique. Le meilleur finalement est encore du côté de l’humour avec le jeu assez exubérant de Jim Carrey.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Jim Carrey, Morgan Freeman, Jennifer Aniston, Philip Baker Hall, Steve Carell
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Bruce Almighty
Rina Fernandez et le facétieux Jim Carrey dans Bruce tout-puissant de Tom Shadyac.

Remarques :
* Anecdote : le numéro de téléphone donné pour appeler Dieu a dû être changé dans la version vidéo car le numéro initialement donné était en activité dans certains états. Leurs possesseurs ont reçu un déluge d’appels de personnes qui voulaient parler à Dieu…
(Le cinéma a un pouvoir de persuasion vraiment étonnant !)
* Le film a eu une suite : Evan tout-puissant (Evan Almighty) du même Tom Shadyac (2007) avec Steve Carrell et Morgan Freeman.