1 juillet 2017

Star Trek: Generations (1994) de David Carson

Star trek: Générations2293. Le capitaine en retraite James T. Kirk est invité avec des journalistes au lancement de la dernière version du vaisseau l’Enterprise. Lors du voyage inaugural, l’équipage reçoit un appel de détresse et tente de porter secours à deux transports de réfugiés pris dans un mystérieux ruban magnétique. L’opération tourne mal… Star Trek : Générations constitue une transition entre la série originale et celle de The Next Generation, dont la série TV venait de s’achever après 176 épisodes (soit plus du double de la série originale). L’histoire débute ici quelques mois après Star Trek VI, puis fait un bond en avant de 75 ans pour se retrouver avec toute l’équipe de Next Generation. C’est une histoire assez complexe mais bien tournée, avec plusieurs intrigues secondaires, donc assez travaillée sur le plan du scénario. Les effets sont en partie confiés à Industrial Light and Magic et des images de synthèse commencent à être utilisées. Le film est généralement plutôt (très) mal jugé. A mes yeux, c’est un film riche et vraiment plaisant.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Patrick Stewart, Jonathan Frakes, Brent Spiner, Gates McFadden, Malcolm McDowell, William Shatner
Voir la fiche du film et la filmographie de David Carson sur le site IMDB.

Voir les autres films Star Trek chroniqués sur ce blog…

Remarque :
* Un site internet fut créé fin 1994 pour accompagner la sortie du film. C’est le premier du genre (site internet dédié à un film).

Star Trek Generations
Rencontre improbable (ils sont nés à 80 ans d’écart) entre les capitaines Jean-Luc Picard et James T. Kirk : Patrick Stewart et William Shatner dans Star Trek: Générations de David Carson.

Star Trek Generations
Ruban d’énergie créée par ILM dans Star Trek: Générations de David Carson.


Malcolm McDowell dans Star Trek: Générations de David Carson.

Star Trek Generations

2 réflexions sur « Star Trek: Generations (1994) de David Carson »

  1. Après avoir vu la deuxième série (The Next Generation, siglée TNG pour la distinguer de la série originale « the original serie » siglée TOS), je me lance dans cette deuxième salve de films.

    La première chose qui m’a frappé, c’est qu’il conserve une particularité stupéfiante des « films Star Trek » : jusqu’ici ils sont comme une version cinématographique des séries télé. Vous allez me dire que c’est le but ? Mais justement, je ne connais aucun film tiré d’une série qui soit un prolongement aussi parfait de leur série inspiratrice. J’avais signalé sur Retour sur Terre que chacun des six développait un aspect ou une des « ambiances » des épisodes de TOS : bien qu’ils soient parfois très différents les uns des autres, ils déclinent tous fidèlement les ambiances originelles et les qualités des différents épisodes de TOS (y compris le fait que certains épisodes étaient médiocres… tout comme L’ultime frontière est médiocre). Après m’être plongé dans le style totalement différent de la deuxième série TNG, j’ai la surprise de retrouver ici la même parfaite continuité !

    Vous soulignez ainsi l’existence de plusieurs intrigues secondaires : c’est précisément une construction scénaristique habituelle de TNG de mêler une intrigue générale avec tension et une intrigue personnelle secondaire centrée à tour de rôle sur l’un des sept ou huit personnages principaux (bon, OK, ici comme c’est un format plus long, il y a deux intrigues personnelles secondaires, celle mettant en jeu le robot humanoïde Data et celle centrée sur Jean-Luc Picard).

    Les efforts de Data pour acquérir des caractères humains et en particulier pour comprendre les émotions et l’humour sont également récurrents dans la série : ils trouvent ici leur aboutissement, mais cela aurait pu être un épisode parmi d’autres puisque la « puce » qui le permet était de fait intervenue dans un épisode de TNG.

    Je ne vais pas développer, mais les schémas communs avec la série TNG sont nombreux (en particulier l’introduction via une scène en costume dans l’holodeck, cette pièce du vaisseau spatial qui permet de reproduire des lieux complexes avec une fidélité inouïe, et défiant les règles de volume à la manière du Tardi de Dr Who).

    J’ajoute un détail assez stupéfiant : le film réussi à intégrer également un motif classique de la série originelle (et pas uniquement des motifs de TNG). En effet, les scénaristes ont placé une bagarre à mains nues entre Kirk et le méchant, sur une planète rocheuse et aride — c’était vraiment un incontournable de tout épisode de TOS, presque une caricature (même dans les épisodes se déroulant majoritairement dans le vaisseau spatial, ils arrivaient à trouver un moyen d’avoir une scène sur une planète, dans des décors rocheux arides de carton-pâte, où Kirk se battait à mains nues). Cette scène du film n’est pas forcément signifiante pour qui n’a jamais vu la série originelle, mais elle devient un formidable exercice de style pour qui la connaît.

    À ce propos, il faut souligner la qualité (comme toujours) de Malcolm McDowell, qui campe un remarquable méchant.

    Je dois quand même avouer avoir eu quelques grimaces lors des scènes dans le Nexus. Guinan * avait indiqué à Picard que c’était un lieu où l’on était « roulé dans l’extase, dans une joie infinie dont on ne veut pas sortir », bref un truc sensoriel difficile à mettre en scène certes, et tout ce que les scénaristes parviennent à nous proposer sont d’une part une scène de « Noël en famille » plan-plan qui est une triste caricature de l’American way of life (un comble pour le capitaine qui est censé être français !), et d’autre part une scène de « maison rustique au grand air avec bois à fendre » tout aussi caricaturale et plan-plan. J’ai gémis. Ce passage est mauvais, vraiment. La conception de « la joie infinie » par les scénaristes est pathétique.

    —————

    * A posteriori, j’ai un petit regret. Le personnage de Guinan, remarquablement interprété par Whoopy Goldberg dans TNG comme dans le film, était un personnage vraiment formidable de la série. Personnage secondaire, intervenant peut-être dans une vingtaine d’épisodes répartis sur la moitié des saisons de TNG, mais vraiment formidable. Une « femme » (en fait humanoïde non-terrienne) toujours calme, posée, apaisante ; une « sage » parlant peu, écoutant et poussant son interlocuteur à trouver une issue à son conflit interne. J’insiste car c’est une réussite inouïe, presque incroyable : il y a souvent de tels personnages dans des romans ou séries, mais jamais totalement crédibles, jamais parfaitement « écrits ». Or dans TNG, Guinan est parfaitement écrite. Chaque fois qu’elle intervient, elle est sobre, attentive, intense, elle parle peu mais bien, chaque parole est forte, sensée, philosophique — et chaque fois c’est amené dans des dialogues crédibles, simples, humains, pertinents par rapport à la situation. Ce dernier point est unique. Je ne connais aucun autre exemple de personnage de « sage » qui ne soit pas au moins parfois artificiel, dont les dialogues ne soient pas au moins parfois « forcés » ou simplistes. Dans TNG, il n’y a aucune occurrence où les interventions libératrices et philosophiques de Guinan soient forcées ou simplistes. Son personnage est incroyablement bien écrit, ses interactions avec les autres personnages sont incroyablement fluides, permettant de parler simplement de leur situation humaine concrête et conduisant à quelques réflexions profondes (l’air de rien : toujours l’air de rien, une légèreté philosophique parfaite !) qui vont tout débloquer. C’est l’un des plus beaux personnages de la série.
    Or ici, elle n’a que quelques scènes, sans rien de tout ça. Rien. Elle est devenu un simple personnage accessoire : il se trouve juste qu’elle est de la même race d’humanoïdes à très longue durée de vie que le méchant, et qu’elle est passée par le Nexus. C’est Guinan mais cela aurait pu être n’importe qui d’autre, cela ne valorise à aucun moment le personnage tel qu’il existait dans la série. Dommage.

  2. Ah, moi aussi, je me suis mis en tête de re-regarder Star Trek TNG, très doucement (j’ai du commencer il y a 3-4 ans, j’en suis à la 5e saison)…
    Toutes vos remarques sont très justes.

    Il est vrai que le personnage de Guinan est tout à fait à part mais il est construit peu à peu, ce qui est certainement plus difficile dans un long métrage d’1h30. On croit d’abord avoir affaire à un conseiller psychologique mais peu à peu on pressent qu’il s’agit d’un personnage doté de pouvoirs très importants (qui ne sont jamais explicités, ce qui les rend plus attirants). Les rares fois où elle est convoquée dans le bureau de JL Picard, on se rend compte qu’il ne la considère non pas comme un membre de son équipage mais plutôt comme une hôte qu’il a le privilège d’héberger. Ce que, personnellement, j’aime le moins dans le personnage, c’est lorsque qu’il paraît trop calqué sur le Yoda de Star Wars (qui a indéniablement été une source d’inspiration).

    Sinon, je suis d’accord pour dire qu’il a une grande qualité d’écriture dans The Next Generation… sans que la technique (d’écriture) ne transparaisse exagérément à l’écran.

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