23 août 2017

Star Trek: Insurrection (1998) de Jonathan Frakes

Star Trek: InsurrectionLes Ba’ku forment une petite communauté sur une planète isolée. Ils ont renoncé au monde moderne pour un mode de vie simple et proche de la nature. Ils ignorent qu’ils sont observés de très près par les Son’a qui en accord avec la Fédération veulent découvrir le secret de l’étrange pouvoir de leur planète… Neuvième film de la série Star Trek, troisième film de la série Generations, Star Trek: Insurrection bénéficie d’une histoire qui ne manque pas d’intérêt : elle mêle en effet aux thèmes classiques du space-opéra des préoccupations sociales très contemporaines (l’écologie, le déplacement de populations pour faire main basse sur des ressources naturelles, …) Elle a toutefois le défaut de manquer un peu d’ampleur et de richesse, ce qui a fait dire à beaucoup que c’était là plus le scénario d’un épisode de la série que d’un film. En outre, la fin semble un peu bricolée : elle a en effet été ajustée après les projections-tests. L’ensemble est toutefois de bonne facture et assez prenant, on ne s’ennuie pas un seul instant. Pour la première fois, toutes les images dans l’espace sont entièrement faites sur ordinateur : les maquettes sont mises au placard. Sans être l’un des meilleurs films de la série, Star Trek: Insurrection est très plaisant.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Patrick Stewart, Jonathan Frakes, Brent Spiner, F. Murray Abraham, Donna Murphy
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Star Trek: Insurrection
Donna Murphy et Patrick Stewart dans Star Trek: Insurrection de Jonathan Frakes.

Star Trek: Insurrection
Patrick Stewart et Brent Spiner dans Star Trek: Insurrection de Jonathan Frakes.

Star Trek: Insurrection
L’Enterprise suivi par plusieurs vaisseaux Son’a dans Star Trek: Insurrection de Jonathan Frakes.

Star Trek: Insurrection
Le Collecteur de Star Trek: Insurrection de Jonathan Frakes.
Voir le site Ex Astris Scientia pour admirer d’autres vaisseaux Son’a…

3 réflexions sur « Star Trek: Insurrection (1998) de Jonathan Frakes »

  1. Ce que vous dites de ce film est amusant, car pour ma part je considère précisément que c’est l’un des tous meilleurs films de l’univers Star Trek. Peut-être même le meilleur.

    Je trouve bizarre que des critiques aient pu regretter que le scénario soit plus celui d’un « épisode de la série » que d’un film… car cette remarque (pas fausse certes) est 1000 fois plus pertinente au sujet de tous les autres films qui l’ont précédé ! Avant même de voir celui-ci, j’avais souligné que les 6 premiers films (issus de l’univers de la « série originelle ») avaient précisément les caractéristiques d’épisodes, déclinant chacun un style-type de la série. C’était éclatant, et je souris de pouvoir désormais rapprocher cette mienne remarque de celle des critiques sur ce film-ci. Et les deux précédents films avec l’équipe de la série « The Next Generation » avaient des scénarios plus simples (et avec le défaut de parfois trahir des bases de l’univers Star Trek).

    Vraiment, je ne comprends guère les bémols.

    Aucun des films précédents n’a de scénario plus étoffé. Au contraire ! Et celui-ci :

    — articule des actions à différents niveaux (comme la très bonne dernière partie de Terre inconnue), créant à la fois une richesse de situations et un montage vif,

    — réussit à développer des fils narratifs pour chacun des sept personnages principaux (un peu moins pour Geordi et Beverly, toutefois), dans un remarquable respect de la « personnalité » qu’ils avaient caractérisée progressivement au long de la série,

    — comporte ce qui fait le sel des meilleurs Star Trek, à savoir un dilemme moral dans le cadre des relations entre civilisations,

    — se développe très solidement en enchaînant énigmes, découvertes, péripéties et coups de théâtre, avec même la très grande qualité de ne pas s’appesantir sur chaque séquence (ainsi, la « folie » de Data au début du film n’est pas étirée plus que nécessaire ; le mystère de la conspiration n’est pas non plus conservé plus longtemps que de raison ; il n’y aucun abus de ficelles narratives, aucune longueur paresseuse, c’est fort rare !).

    En particulier, les personnages reprennent une continuité avec la série, ce qui n’est sûrement pas un défaut puisque justement cela leur redonne une épaisseur qui avait parfois manqué dans les deux films précédents (tout comme La colère de Khan redonnait une épaisseur aux relations entre personnages de la série originelle, ce qui avait manqué dans le tout premier film). Même quelqu’un qui n’a jamais vu la série doit bien sentir qu’il y a un arrière-plan relationnel et que les personnages ont une grande cohérence de personnalité, et c’est toujours une qualité, ça donne une épaisseur et une crédibilité.

    Plus encore que dans les deux films précédents, j’ai été frappé par l’intensité et la crédibilité du jeu de Patrick Stewart. Il porte à son apogée ce qu’il avait peu à peu construit au fil de la série :
    — Jean-Luc Picard est d’une empathie et d’une bienveillance inouïe dans les scènes où il rencontre les Ba’ku. C’est extrêmement important dans le scénario : à ce moment, les Ba’ku se méfient de la Fédération, or la sincérité et l’humanité de Picard brisent la glace. J’insiste sur le fait que dans ces scènes il est « intensément » et « sincèrement » bienveillant (je n’arrive même pas à comprendre comment il arrive à exprimer une telle intensité de compréhension, de sincérité et de bienveillance), mais surtout il est lui-même, il ne surjoue pas, il incarne son personnage avec un naturel exceptionnel, et c’est ce « naturel », cette sobriété qui le rend crédible, il inspire confiance. C’est Picard tel qu’on le connaît, sans outrance, « simplement humain », ce ressort respecte parfaitement le personnage.
    — D’un autre côté le même Picard est froid, déterminé et autoritaire lorsqu’il s’agit de ferrailler avec l’amiral et d’agir en capitaine de Starfleet. Et ici encore, c’est lui, entier, ce capitaine charismatique, ultra-moral jusqu’à la rigidité, autoritaire, totalement à sa place dans son rôle de leader.
    Patrick Stewart incarne à la perfection cet homme qui s’est peu à peu révélé à la fois leader rigide et craint, humain moral et bienveillant, et diplomate empathique et malin. Il arrive à insuffler à son rôle complexe et « épais » une dimension digne de son passé d’acteur shakespearien. Et tout ça l’air de rien (au point que sans doute plein de spectateurices n’y prêtent même pas attention : il ne cabotine pas, il ne surjoue pas, il ne cherche pas à impressionner).

    Alors OK, il n’y pas ici de grand morceau de bravoure, pas de tape-à-l’œil, pas de prétention, et la réalisation de Jonathan Frakes est efficace sans être virtuose (au moins, elle est propre, sobre et sans défauts). Mais c’est peut-être le film qui synthétise le mieux l’univers Star Trek : utopie sociale, pacifisme, équipe d’amis, action dans l’espace, action à la surface d’une planète, relations entre civilisations, dilemme moral, qualité des personnages. Je vous rejoins sur votre conclusion : un film très plaisant.

  2. [Esprit d’escalier]

    J’ajoute que le film est parsemé de petites touches d’humour, ce qui est très plaisant également (et renforce le sentiment de complicité entre les personnages).

    Et je comprends deux dimensions qui ont pu dérouter certains critiques et spectateurices ne connaissant pas la série :

    — Autant je suis sûr que le film se voit sans problème sans connaître la série, autant il est vrai que l’épaisseur des caractères des personnages ne peut être vraiment appréciée que si l’on connaît un peu la série TNG.

    — Le film comporte de très belles images (vaisseaux que vous mettez en lien mais surtout nébuleuse « du roncier » en VF, du « champ de bruyère » en VO, considérablement plus belle que les nébuleuses ou anomalies des films précédents), mais sans que cela ne soit bien mis en valeur, sans que nous soyons invités à nous extasier. Y penser me fait comprendre que, décidément, la mise en scène de Jonathan Frakes est certes bien léchée et avec une bonne maîtrise technique, mais elle manque d’éclat, d’audace, d’ampleur. Ce manque d’éclat est dommage pour un film de SF, et pèse sans doute pour beaucoup dans la mésappréciation injuste du film par les critiques.

    [NB : D’après ce que je viens de lire en recherchant le nom français de la nébuleuse, la « fin modifiée après projections-test » est anecdotique. La seule modification concerne la manière dont meurt le chef des Son’a, et le changement me paraît dérisoire. D’autres modifications avaient été proposées après les projections-test pour étoffer la bataille finale, mais n’ont pas eu le temps d’être tournées.]

  3. Merci pour ces commentaires. Il faudrait que je revoie le film car j’avoue n’en avoir aucun souvenir.

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