11 septembre 2025

L’Été meurtrier (1983) de Jean Becker

L'été meurtrierEn 1976, la jeune Éliane, sensuelle et aguicheuse, emménage dans un petit village de Provence avec Gabriel, son père adoptif paralytique et sa mère allemande. La jeune femme fait alors la rencontre d’un pompier volontaire du village, surnommé Pin Pon, dont elle finit par tomber amoureuse…
L’Été meurtrier est un film français réalisé par Jean Becker (fils de Jacques Becker). Il est basé sur un roman de Sébastien Japrisot qui en a écrit l’adaptation. Le scénario est d’ailleurs le point fort du film, les informations n’étant dévoilées que petit à petit, nous mettant constamment dans l’envie d’en savoir plus. Isabelle Adjani a beaucoup hésité avant d’accepter le rôle qui, avec ce personnage à la sensualité provocante et les scènes de nudité, était loin des rôles d’héroïnes romantiques qu’elle avait interprétés jusque-là. Méprisé par la critique à sa sortie, jugé « archétype du film commercial », le film connut malgré tout un très grand succès. Personnellement, je gardais un bête apriori négatif de cette époque (sans l’avoir vu) et j’ai été agréablement surpris.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Isabelle Adjani, Alain Souchon, Suzanne Flon, Jenny Clève, Maria Machado, Jean Gaven, François Cluzet, Michel Galabru, Martin Lamotte
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Remarque :
• Le film précédent de Jean Becker date de 1966 (Tendre Voyou avec Belmondo). Entre ces deux films, il a réalisé d’innombrables films publicitaires. Il y retournera après ce succès. Son film suivant sera Élisa… en 1995.
• Le personnage d’Éliane à neuf ans est interprété par Maïween (ce n’est pas son premier film, c’est son deuxième…)
• 4 Césars (1984) : Meilleure actrice pour Isabelle Adjani, Meilleur second rôle féminin pour Suzanne Flon, Meilleur scénario d’adaptation pour Sébastien Japrisot et Meilleur montage pour Jacques Witta.

Alain Souchon et Isabelle Adjani dans L’été meurtrier de Jean Becker.

3 septembre 2025

Acte de violence (1948) de Fred Zinnemann

Titre original : « Act of Violence »

Acte de violence (Act of Violence)La démarche claudicante, Joe Parkson (Robert Ryan) traverse tout le pays en bus pour arriver dans la paisible ville où vit le respectable Franck Enley (Van Heflin) avec sa femme (Janet Leigh) et son fils. Pistolet en poche, il le poursuit avec ardeur et une détermination qui semble à toute épreuve. A sa vue, Enley se terre dans sa maison puis cherche à le fuir…
Acte de violence est un film américain réalisé par Fred Zinnemann. Le titre peut laisser penser qu’il s’agit d’un film noir de série B mais il n’en est rien. Il s’agit d’un suspense psychologique avec une interprétation de haut niveau. Certes, il peut être assimilé à la famille des films noirs, ne serait-ce que par ses ambiances nocturnes remarquablement photographiées par Robert Surtees et la traque qui génère une tension qui monte et ne faiblit jamais. Mais c’est aussi plus que cela car Zinnemann dresse sans en avoir l’air le portrait de l’Amérique de l’Après-guerre et renvoie dos à dos culpabilité et désir de vengeance. Ses deux personnages s’entrainent mutuellement dans une spirale de violence. Le réalisateur, qui n’avait pas encore signé ses grands films, montre là des qualités étonnantes en propulsant cette série B en classe A.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Van Heflin, Robert Ryan, Janet Leigh, Mary Astor, Phyllis Thaxter, Berry Kroeger
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Robert Ryan et Janet Leigh dans Acte de violence (Act of Violence) de Fred Zinnemann.

22 février 2025

Que la bête meure (1952) de Román Viñoly Barreto

Titre original : « La bestia debe morir »

Que la bête meure (La bestia debe morir)Le jour de ses quarante ans, un auteur de romans policiers perd son jeune fils, renversé par un chauffard qui a pris la fuite. Après un bref séjour dans une maison de repos, il va tout mettre en œuvre pour retrouver le meurtrier…
Avant d’être magistralement adapté par Claude Chabrol en 1969, le roman de Nicholas Blake (pseudonyme du poète britannique Cecil Day-Lewis) Que la bête meure avait déjà été porté à l’écran par l’argentin Román Viñoly Barreto en 1952. Hélas, cette première version n’était pas sortie en France et, même, n’avait que peu franchi les frontières de son pays d’origine. C’est un vrai bonheur de pouvoir le voir aujourd’hui, après restauration. La construction est totalement différente : la narration passe en flash-back après une bonne vingtaine de minutes (la transition n’est d’ailleurs pas très nette) pour nous révéler toute une histoire dont nous connaissons déjà l’issue. Malgré cela, le récit reste étonnamment puissant par la force de ses personnages. Comme chez Chabrol, c’est un portrait mordant de la bourgeoisie mais c’est aussi une réflexion sur le bien et le mal que la citation tirée de l’Ecclésiaste, montrée au début et à la fin du film, éclaire sous un jour fataliste (« La bête doit mourir mais l’homme bon aussi, les destins sont les mêmes… »). Belle photographie en noir et blanc. L’interprétation est adéquate. L’actrice d’origine roumaine Laura Hidalgo, louée à l’époque pour sa beauté et comparée à Hedy Lamarr, n’a que peu tourné. Cette première adaptation vaut la peine d’être découverte.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs : Narciso Ibáñez Menta, Laura Hidalgo, Guillermo Battaglia,
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Remarque :
• L’argentin Román Viñoly Barreto a réalisé 26 longs métrages entre 1947 et 1965.

Laura Hidalgo et Narciso Ibáñez Menta dans Que la bête meure (La bestia debe morir) de Román Viñoly Barreto.
Guillermo Battaglia (« la bête », au centre) dans Que la bête meure (La bestia debe morir) de Román Viñoly Barreto.

Autre adaptation :
Que la bête meure de Claude Chabrol (1969) avec Jean Yanne et Michel Duchaussoy.

9 décembre 2024

Le Comte de Monte-Cristo (2024) de Alexandre de La Patellière et Matthieu Delaporte

Le Comte de Monte-CristoVictime d’un complot, le jeune Edmond Dantès est arrêté le jour de son mariage pour un crime qu’il n’a pas commis. Après quatorze ans de détention au château d’If, il parvient à s’évader. Devenu immensément riche grâce à un secret de son voisin de cellule, il revient sous l’identité du comte de Monte-Cristo…
Le Comte de Monte-Cristo est un film français écrit et réalisé par Alexandre de La Patellière et Matthieu Delaporte (tous deux scénaristes des Trois Mousquetaires en 2023). Le roman d’Alexandre Dumas avait déjà été porté à l’écran, grand et petit, de nombreuses fois, mais la dernière version cinématographique vraiment notable remontait à 70 ans. La richesse du roman oblige à tailler à la serpe pour en faire un film de trois heures et, sur ce plan, le travail des scénaristes-réalisateurs est assez remarquable : ils ont beaucoup enlevé et modifié, certes, mais sans dénaturer l’histoire. Il manque toutefois un certain panache, Pierre Niney manque de présence et ses manœuvres paraissent souvent plus laborieuses que brillantes. De même, certains personnages (telle Haydée) sont bien plus fades que dans le roman mais les seconds rôles sont généralement bien tenus. La réalisation a bénéficié d’un budget conséquent et les réalisateurs ont fait preuve d’une indéniable maitrise pour créer un grand spectacle. En revanche, la musique (style « épique ») est horrible, lourde et ridicule. Gros succès en salles.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Pierre Niney, Bastien Bouillon, Anaïs Demoustier, Anamaria Vartolomei, Laurent Lafitte, Pierfrancesco Favino, Patrick Mille
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Pierre Niney dans Le Comte de Monte-Cristo de Alexandre de La Patellière & Matthieu Delaporte.

Adaptations les plus notables; les plus remarquées étant les deux versions de Robert Vernay de 1943 et 1954 (pour une liste complète voir ici):
* 1915-1917 : Le Comte de Monte-Cristo (France) en six parties découpées en 15 épisodes, un « roman-cinéma » réalisé par Henri Pouctal pour Le Film d’Art et sorti en 1918. Le film ressort en 1923 en version raccourcie de trois heures.
* 1922 : Monte Cristo (USA) par Emmett J. Flynn avec John Gilbert.
* 1929 : Monte-Cristo (France) par Henri Fescourt avec Jean Angelo (3h45 en deux parties).
* 1943 : Le Comte de Monte-Cristo (France) par Robert Vernay avec Pierre Richard-Willm (en 2 parties)
* 1954 : Le Comte de Monte-Cristo (France) par Robert Vernay avec Jean Marais (en 2 parties).
* 1961 : Le Comte de Monte-Cristo (France) par Claude Autant-Lara avec Louis Jourdan.
* 1968 : Sous le signe de Monte-Cristo (France) par André Hunebelle avec Paul Barge.
* 1979 : Le Comte de Monte-Cristo (TV, France), mini-série (4 × 90 min) de Denys de La Patellière avec Jacques Weber
* 1998 : Le Comte de Monte-Cristo (TV, France), mini-série (4 × 100 min) de Josée Dayan avec Gérard Depardieu
* 2024 : Le Comte de Monte-Cristo (France) par Matthieu Delaporte et Alexandre de La Patellière avec Pierre Niney.

23 janvier 2024

John Wick (2014) de Chad Stahelski et David Leitch

John WickAncien tueur à gages à forte réputation, John Wick vient de perdre sa femme. Ses seuls amours sont maintenant sa puissante Mustang de 1969 et la chienne que sa femme lui a offert post-mortem. Le fils d’un chef mafieux russe a la mauvaise idée de venir le tabasser pour lui voler sa voiture et tuer son chien, réveillant une fureur endormie…
John Wick est un film d’action américain réalisé par Chad Stahelski, aidé par David Leitch (non crédité). Tous deux sont d’anciens cascadeurs. Le scénario est simplissime et ne s’embarrasse pas de fioritures. Il repose sur le thème du justicier, le redresseur de torts qui va engendrer avec sa croisade un plaisir coupable chez le spectateur. Les dialogues sont peu nombreux et destinés à faire mouche. La réalisation est efficace et précise. Keanu Reeves est particulièrement crédible, l’acteur prétend avoir fait lui-même 90% de ses cascades. Malgré le nombre de morts (il y en aurait 77, mais ce sont tous des méchants qui cherchent à le tuer), le film n’est pas si violent. Ce sont plutôt les cascades et la rapidité de l’action qui priment. Comme dans un jeu vidéo. Bien entendu, cela finit par être un peu répétitif tout de même. De plus, à aucun moment, on ne tremble pour le héros qui, bien que passablement malmené, paraît indestructible. Gros succès en salles, et plus particulièrement en France semble-t-il. Le film a eu trois suites.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Keanu Reeves, Michael Nyqvist, Alfie Allen, Willem Dafoe
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Keanu Reeves dans John Wick de Chad Stahelski & David Leitch.

La série des John Wick :
John Wick de Chad Stahelski et David Leitch (2014)
John Wick 2 (John Wick: Chapter 2) de Chad Stahelski (2017)
John Wick Parabellum (John Wick: Chapter 3 – Parabellum) de Chad Stahelski (2019)
John Wick: Chapitre 4 (John Wick: Chapter 4) de Chad Stahelski (2023)

7 juin 2022

Riders of Justice (2020) de Anders Thomas Jensen

Titre original : « Retfærdighedens ryttere »

Riders of Justice (Retfærdighedens ryttere)Markus, militaire danois en poste en Afghanistan, rentre précipitamment chez lui après la mort de son épouse dans un accident de métro pour s’occuper de leur fille. Un rescapé, Otto, prend contact avec Markus et lui explique que l’accident était en fait un attentat soigneusement préparé…
Riders of Justice est film danois écrit et réalisé par Anders Thomas Jensen. C’est à la fois un film d’action, section « vengeances », et une comédie noire. En fait, il y a beaucoup plus d’humour que d’action. Cet humour vient principalement des trois spécialistes farfelus qui aident le personnage principal à retrouver les auteurs présumés de l’attentat. Ces trois statisticiens-informaticiens, hackers chevronnés, sont efficaces mais capables de se quereller sans fin sur des points de détail. Le personnage principal (Mads Mikkelsen) est tout aussi caricatural, taciturne, gauche dans les rapports humains mais impulsif dans l’action. L’art d’Anders Thomas Jensen est de savoir doser l’humour, la caricature n’est jamais excessive et les dialogues sont assez savoureux. Sur le fond, l’auteur brode autour du refus d’accepter l’idée de hasard et de la coïncidence. L’ensemble est original et réussi. En France, le film n’est pas sorti en salles.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Mads Mikkelsen, Nikolaj Lie Kaas, Andrea Heick Gadeberg, Lars Brygmann, Nicolas Bro
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Riders of Justice (Retfærdighedens ryttere)Lars Brygmann, Mads Mikkelsen, Gustav Lindh, Andrea Heick Gadeberg, Albert Rudbeck Lindhardt, Nikolaj Lie Kaas et Nicolas Bro
dans Riders of Justice (Retfærdighedens ryttere) de Anders Thomas Jensen.

12 février 2022

Décision à Sundown (1957) de Budd Boetticher

Titre original : « Decision at Sundown »

Décision à Sundown (Decision at Sundown)Bart Allison traque un certain Tate Kinsbrough depuis trois ans. Son ami Sam a découvert qu’il était l’homme fort de la petite ville de Sundown. Les deux compères arrivent en ville le jour même où Kinsbrough va se marier. Bart compte bien interrompre la cérémonie…
Decision at Sundown est un western américain de Budd Boetticher sur un scénario de Charles Lang Jr. C’est l’un des sept westerns que Boetticher a tournés avec Randalph Scott. C’est un western très inhabituel sur plusieurs aspects : le héros n’est pas vraiment animé de sentiments nobles, sa stratégie est déroutante, le centre du récit se déplace vers la population de la petite ville et enfin le dénouement est pour le moins singulier (difficile d’en dire plus sans déflorer l’ensemble). Même les rapports entre le « héros » et son compère ne sont pas habituels. Le récit se déroule presque en temps réel avec une belle tension, on ne s’ennuie pas une seconde. Comme souvent, le réalisateur a placé de petites touches d’humour en début de film. La mise en scène est sobre et neutre, rigoureuse dans sa simplicité. Randalph Scott n’a pas sa superbe habituelle et paraît un peu âgé pour le rôle. Decision at Sundown n’est jamais sorti en salles en France. C’est un western qui vaut la peine d’être (re)découvert.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Randolph Scott, John Carroll, Karen Steele, Valerie French, Noah Beery Jr., John Archer
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Remarque :
* Egalement utilisé à la télévision française, le titre belge, Le vengeur agit au crépuscule, peut surprendre : il y a bien un « vengeur » dans cette histoire mais de « crépuscule » point (l’histoire se déroule sur quelques heures et se termine en milieu d’après-midi). En revanche, le nom de la ville est Sundown, qui en anglais signifie bien « crépuscule ». Donc, soit c’est un gros jeu de mots, soit la personne qui a traduit le titre n’a pas vu le film et s’est mépris sur le sens du mot ! A noter que, pour donner du sens au titre,  l’affiche a été teintée de couleurs crépusculaires…

Décision à Sundown (Decision at Sundown)Randolph Scott et Noah Berry Jr. dans Décision à Sundown (Decision at Sundown) de Budd Boetticher.

3 octobre 2021

Haute couture (2015) de Jocelyn Moorhouse

Titre original : « The Dressmaker »

Haute couture (The Dressmaker)Au début des années 1950, Tilly Dunnage retourne, après 25 ans d’absence, dans son Australie d’origine pour s’occuper de sa mère Molly, seule et demi-folle. Enfant, elle avait été accusée d’avoir tué un jeune garçon (ses propres souvenirs sont confus) et bannie de son village. Elle est devenue styliste et avec sa machine à coudre va provoquer un petit tsunami tout en cherchant à apprendre la vérité…
Haute couture est un film australien adapté d’un roman de Rosalie Ham publié en 2000, The Dressmaker’s Secret (Vengeance Haute couture en français). Le ton oscille entre la comédie et le drame, on ne sait pas toujours s’il faut rire ou pleurer. Les personnages sont typés jusqu’à la caricature, évoquant l’univers des frères Coen, et la réalisatrice australienne s’en donne à cœur joie pour dresser un portrait au vitriol d’une petite communauté où les non-dits cachent une réalité peu reluisante. Kate Winslet sait parfaitement exprimer les tiraillements de son personnage et sa ténacité pour traquer la vérité. Tous les autres acteurs sont australiens avec une mention spéciale pour Judy Davis qui campe sa mère de façon pour le moins pittoresque. L’ensemble est assez jubilatoire, outrancier mais sans excès. Le film a été un très gros succès en Australie mais n’a eu qu’une distribution limitée dans le reste du monde. En France et dans plusieurs européens, il n’est pas sorti en salles.
Elle: 3 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Kate Winslet, Judy Davis, Liam Hemsworth, Hugo Weaving, Kerry Fox, Sarah Snook
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Haute couture (The Dressmaker)Kate Winslet dans Haute couture (The Dressmaker) de Jocelyn Moorhouse.

Judy Davis et Liam Hemsworth dans Haute couture (The Dressmaker) de Jocelyn Moorhouse.

Judy Davis, Sarah Snook et Kate Winslet dans Haute couture (The Dressmaker) de Jocelyn Moorhouse.

27 décembre 2020

5 est le numéro parfait (2019) de Igor Tuveri

Titre original : « 5 è il numero perfetto »

5 est le numéro parfait (5 è il numero perfetto)Peppino Lo Cicero, ex-tueur à gages de la Camorra est fier de son fils qui gravit les échelons du crime organisé. Mais quand celui-ci est froidement tué dans un guet-apens, il reprend du service accompagné de son ami Toto le boucher. Leur quête de vérité va déclencher une spirale de vengeances et de trahisons dans les clans mafieux du Naples des années 70…
L’italien Igort (Igor Tuveri) travaille depuis la fin des années 1970 comme auteur de bande dessinée, illustrateur, essayiste et musicien. Ici, il porte lui-même à l’écran son roman graphique 5 est le numéro parfait publié en 2002 et qui a été (dixit le dossier de presse) un phénomène d’édition, publié dans vingt pays. L’histoire en elle-même est très classique, le thème du tueur à gages que l’on croyait en retraite mais qui se réveille avec fureur et panache, mais cette adaptation est vraiment réussie dans la forme. Igort parvient à créer une atmosphère très particulière, originale. Ses décors sont très graphiques, vidés de tout personnage étranger à l’action, sombres le plus souvent. Ils semblent sortis d’une bande dessinée et donnent un petit côté irréel à l’ensemble. Belle prestation de Toni Servillo, méconnaissable sous son déguisement. Le film a hélas été mal accueilli par la critique et par le public. 5 est le numéro parfait est pourtant une belle curiosité.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Toni Servillo, Valeria Golino, Carlo Buccirosso
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5 est le numéro parfait (5 è il numero perfetto)Toni Servillo dans 5 est le numéro parfait (5 è il numero perfetto) de Igort.

5 est le numéro parfait (5 è il numero perfetto)Toni Servillo et Carlo Buccirosso dans 5 est le numéro parfait (5 è il numero perfetto) de Igort.

1 octobre 2020

La Source (1960) de Ingmar Bergman

Titre original : « Jungfrukällan »

La Source (Jungfrukällan)Au XIVe siècle, en Suède. La blonde Karin, fille de Töre, un paysan assez prospère, va porter des cierges à la lointaine église de leur paroisse, de l’autre côté de la forêt. Elle fait route en compagnie de sa sœur adoptive, la brune Ingeri, qu’une sourde jalousie oppose à Karin. À la lisière de la forêt les deux jeunes filles se séparent. Karin poursuit son chemin et rencontre trois bergers rustres…
Le scénario de La Source a été écrit par la romancière suédoise Ulla Isaksson qui fait ici l’adaptation d’un conte médiéval, originellement intitulé « La fille de Töre à Vänge ». L’histoire se situe à une période charnière entre le paganisme et le christianisme. La fille adoptive invoque le dieu Odin et pratique des sortilèges païens alors que le reste de la famille vit au rythme des rites chrétiens. Le thème principal est l’opposition entre le Bien et le Mal et plus précisément sur la difficulté à garder ses convictions et son éthique du Bien lorsque l’on est confronté au Mal absolu. La simplicité du scénario le rend limpide, les décors restituent avec justesse la vie des paysans de cette époque, la photographie de Sven Nykvist est très belle. Tout concourt à donner une grande puissance au récit. A sa sortie, La Source a été le plus souvent considéré comme un film mineur de Bergman mais le temps permet de mieux le juger aujourd’hui. C’est un film atemporel.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Max von Sydow, Birgitta Valberg, Gunnel Lindblom, Birgitta Pettersson
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Remarques :
* Le gardien du pont est certainement censé être Odin. Plusieurs éléments présents dans la scène vont dans ce sens.
* Après avoir déclaré qu’il s’agissait d’un de ses films préférés, Ingmar Bergman a fait volte-face pour déclarer qu’il le voyait comme maladroitement inspiré de Rashōmon d’Akira Kurosawa.

La Source (Jungfrukällan)Birgitta Pettersson et Gunnel Lindblom dans La Source (Jungfrukällan) de Ingmar Bergman.

Max von Sydow (déracinant avec fureur un arbre à mains nues) dans La Source (Jungfrukällan) de Ingmar Bergman.