23 avril 2015

Le Récif de corail (1939) de Maurice Gleize

Le récif de corailA Brisbane, en Australie, Trott Lennard tue malgré lui un individu louche. Forcé de fuir, il s’embarque sur un cargo qui fait du trafic d’armes. Le capitaine accepte de le prendre en contrepartie d’un service à lui rendre, sans préciser exactement de quoi il s’agit… Il est bien entendu tentant de considérer Le récif de corail dans la lignée de Quai des Brumes : nous retrouvons le couple formé par Michèle Morgan et Jean Gabin, ils interprètent de nouveau deux personnages en marge de la société. Le Récif de corail ne peut que pâlir de la comparaison car le film n’a pas la même superbe mais pourtant il ne manque pas de qualités. Longtemps considéré comme perdu, le film a été miraculeusement retrouvé en 2002 à la Cinémathèque de Belgrade. L’histoire est assez surprenante dans son déroulement, avec des rebondissements franchement inattendus (lorsque l’on prend soin de ne pas lire de résumé avant de voir le film) même si l’ensemble peut paraître guère crédible. La réalisation de Maurice Gleize est parfaite avec de beaux mouvements de caméra et surtout la très belle photographie de Jules Kruger (1).
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Jean Gabin, Michèle Morgan, Saturnin Fabre, Pierre Renoir
Voir la fiche du film et la filmographie de Maurice Gleize sur le site IMDB.

Le Récif de Corail
Michèle Morgan et Jean Gabin dans Le Récif de corail de Maurice Gleize

(1) Jules Kruger a été directeur de la photographie pour Abel Gance (Napoléon, La Fin du monde), Marcel L’Herbier (L’Argent, La Bandera, …), Julien Duvivier (Pépé Le Moko, La Belle Equipe, …) et beaucoup d’autres. C’est l’un des grands directeurs de la photographie français des années trente.

17 novembre 2014

Le Tombeur (1933) de Roy Del Ruth

Titre original : « Lady Killer »

Le tombeurA cause de sa passion pour le jeu, Dan est devenu un gangster recherché par la police. Il fuit en Californie où il se fait engager comme figurant à Hollywood et commence à gravir les échelons vers la célébrité… Au début des années trente, la Warner a décliné le personnage futé et débrouillard de James Cagney en gangster repenti sous de nombreuses formes. Dans Lady Killer (le titre est bien entendu à double sens : « tueur de femme » et « tombeur »), il devient acteur à Hollywood, ce qui nous permet d’assister au tournage d’un film dans quelques scènes. Lady Killer est nettement un pre-Code movie (= film qui précède de peu la généralisation du Code Hays de censure) : l’histoire est franchement amorale et plusieurs scènes n’auraient pu figurer dans un film un ou deux ans plus tard. L’histoire est un peu tirée par les cheveux (si je puis me permettre ce jeu de mots) mais ses accents satiriques la Le tombeur rendent plaisante. Le film offre un beau mélange d’action et de comédie. Et il y a toujours cette combinaison d’éléments presque contradictoires en James Cagney qui le rend si attrayant : dureté et arrogance certes, mais aussi astuce, témérité et droiture qui font toujours pencher la balance du bon côté et emporte l’adhésion des spectateurs.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: James Cagney, Mae Clarke, Margaret Lindsay, Douglass Dumbrille, Henry O’Neill
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Remarques :
* Deux ans après Public Enemy, Mae Clarke se retrouve face à James Cagney. Décidément malmenée par les scénaristes, elle ne va pas se faire écraser un pamplemousse sur le visage cette fois, elle va se faire éjecter de façon brutale : Cagney la traîne par les cheveux avant de la jeter littéralement hors de chez lui. Cette scène était certainement incluse dans le but de choquer et de faire parler comme la scène du pamplemousse avait pu le faire.

* Clin d’oeil à Public Enemy : lorsqu’elle consulte le dépliant touristique sur la Californie dans la gare, Mae Clarke est soudainement inquiète lorsqu’elle lit qu’on y cultive des pamplemousses.

* Les premières scènes (discussions avec la marchande de cigares suivie d’une partie clandestine de poker avec des escrocs) rappellent étrangement Smart Money sorti deux ans plus tôt. Un clin d’oeil sans aucun doute.

Mae Clarke et James Cagney dans Lady Killer (1933)
Mae Clarke sévèrement malmenée par James Cagney. A noter le truc d’acteur : Mae Clarke agrippe à deux mains le poignet de James Cagney afin de pouvoir être trainée sans que ses cheveux ne subissent toute la force de traction.

14 novembre 2014

Les Passagers de la nuit (1947) de Delmer Daves

Titre original : « Dark Passage »

Les passagers de la nuitCondamné pour un crime qu’il n’a pas commis, Vincent Parry parvient à s’évader de la prison de Saint Quentin. Il est recueilli par une jeune femme qui a toujours cru à son innocence… Adapté d’un roman policier de David Goodis, Les Passagers de la nuit est le troisième film du couple mythique Humphrey Bogart / Lauren Bacall. Dans les deux premiers (Le Port de l’angoisse et Le Grand Sommeil), le face à face était quelque peu électrique et, sur ce point, le film de Delmer Daves est décevant. D’une part, Bogart n’apparaît à l’écran sous son vrai visage qu’à la 62e minute (pour s’empresser de quitter aussitôt l’appartement de Lauren Bacall) et, d’autre part, rien ne passe entre eux cette fois. Le pari était audacieux : ne pas montrer le visage du héros pendant toute la première moitié est risqué quand il s’agit d’une grande star (1). Seule sa voix est reconnaissable. Quelques mois après La Dame du Lac de Robert Montgomery, Les Passagers de la nuit utilise en effet le procédé de la caméra subjective, une façon habile de coller au scénario, certes, mais qui se révèle au final plutôt frustrant pour le spectateur. On peut aussi trouver que le scénario est bien peu crédible. Les Passagers de la nuit apparaît plus comme une curiosité.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Humphrey Bogart, Lauren Bacall, Bruce Bennett, Agnes Moorehead
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Remarque :
* Cameo : Sur la coupure de journal que Bogart trouve dans le tiroir, la photo du père de Lauren Bacall est celle de Delmer Daves, le réalisateur. Et, dans la gare routière à la fin du film, lorsque l’homme seul tente de nouer contact avec une femme et deux enfants, les deux enfants sont les propres enfants de Delmer Daves.

(1) Rappelons qu’à cette époque Humphrey Bogart était l’acteur le mieux payé d’Hollywood.

23 avril 2014

La Bandera (1935) de Julien Duvivier

La banderaAprès avoir tué un homme, Pierre Gilieth s’enfuit à Barcelone où on lui vole tout son argent et ses papiers. Il s’engage dans la Légion espagnole, là où on ne lui posera aucune question sur son passé… La bandera est adapté d’un roman de Pierre Mac Orlan. Le sujet peut paraître assez conventionnel mais il est admirablement traité par Duvivier qui dirige là deux de ses acteurs fétiches : Jean Gabin et Robert Le Vigan. Son film a un petit aspect documentaire, nous montrant la vie des légionnaires envoyés en Afrique du Nord. On pourra reprocher au film son côté colonialiste, sentiment qui était assez courant à cette époque et n’a donc pas entravé la popularité du film (1). Le succès doit beaucoup à la remarquable mise en scène de Duvivier et la formidable présence de Jean Gabin qui interprète une fois de plus et avec panache un homme qui a fait de mauvais choix et en voit sa vie marquée à jamais. Le jeu des acteurs donne au film une indéniable force.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Annabella, Jean Gabin, Robert Le Vigan, Raymond Aimos, Pierre Renoir
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Remarque :
Le film a été tourné dans l’ex-zone espagnole du Maroc et également en studio. Des figurants ont été prêtés par l’armée espagnole, c’est-à-dire par … le Général Franco. A sa sortie, le film comportait même une dédicace au Général Franco, dédicace qui fut retirée au moment de la Guerre Civile espagnole qui éclata peu après.

(1) En revanche, lorsque La Bandera est ressorti à la fin des années cinquante, le film fut vivement critiqué pour la mise en avant d’un certain colonialisme.

28 janvier 2014

Gloria (1980) de John Cassavetes

GloriaAlors que les tueurs de la Mafia sont au pied de son immeuble pour le tuer, un comptable de la Mafia qui a « trahi » confie à une voisine son jeune fils de six ans ainsi qu’un livre compromettant…
Gloria est un film assez à part dans la filmographie de John Cassavetes. S’il a bien écrit lui-même cette histoire de Mafia, c’était originellement pour la vendre à Columbia et c’est lorsque le rôle échût à Gena Rowlands que Cassavetes fut intéressé pour la tourner lui-même (1). La lutte d’une personne seule contre la Mafia n’est pas un thème très nouveau au cinéma mais le traitement de Cassavetes est assez remarquable. Le résultat est en effet très différent des normes habituelles et pourtant le film a son lot de scènes d’action, des poussées assez brutales qui sont d’autant plus inattendues qu’elles viennent d’une femme à l’apparence très classique. Gloria est avant tout le portrait d’une femme et des liens qu’elle noue avec ce garçon de six ans qui l’encombre. Son passé quelque peu tumultueux semble la pousser vers une certaine normalité, à recréer un semblant de famille. C’est aussi un film très réaliste, tourné parfois en décors naturels au milieu de la foule, Cassavetes allant jusqu’à faire jouer de vrais truands. Il semble vouloir nous montrer l’envers du décor. La performance de Gena Rowlands est assez spectaculaire, exprimant une force peu commune. Le jeu du jeune garçon n’est pas toujours à la hauteur mais cela a le mérite d’accentuer le côté monolithique de son personnage. La fin est plutôt énigmatique, il est même assez difficile de deviner les intentions de Cassavetes.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Gena Rowlands, John Adames
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Remarque :
* L’héroïne se prénomme Gloria Swenson, c’est à dire le nom à une lettre près le nom de la célèbre actrice du cinéma muet Gloria Swanson.
* Le jeune John Adames n’a joué dans aucun autre film après Gloria.

Remake (raté) :
Gloria de Sidney Lumet (1999) avec Sharon Stone

(1) Il faut rappeler que Gena Rowlands et John Cassavetes étaient mari et femme.

25 octobre 2013

Les Amants crucifiés (1954) de Kenji Mizoguchi

Titre original : « Chikamatsu monogatari »

Les amants crucifiés A la fin du XVIIe siècle, Mohei est le brillant employé de l’imprimeur des calendriers du palais impérial. La jeune épouse de son patron lui demande de lui consentir un prêt pour aider sa famille car son mari est très avare. Un concours de circonstances va les obliger à s’enfuir ensemble… Les Amants crucifiés est l’adaptation d’une pièce de Monzaemon Chikamatsu écrite en 1715. L’histoire est assez inhabituelle pour Mizoguchi : alors que nombre de ses films précédents montrent l’impossibilité de l’amour parfait, Les Amants crucifiés a pour pivot central une histoire d’amour totalement partagé de deux êtres purs, un amour d’abord non déclaré du fait des conventions sociales mais qui va pouvoir s’exprimer une fois passé dans l’illégalité. Comme le titre le laisse supposer, tout cela se terminera mal, Mizoguchi n’a d’ailleurs aucun attrait pour les happy-ends. Les autres personnages sont en effet particulièrement vils, soit par avarice ou arrivisme, soit par respect des conventions qui pèsent lourdement sur la société. Le traitement par Mizoguchi est à la fois puissant et beau, avec des scènes de fuite assez remarquables et, une fois encore, une très belle scène dans une barque de nuit. Même s’il est un peu moins connu que Les Contes de la lune vague après la pluie ou L’Intendant Sansho, Les Amants crucifiés fait bien partie des plus grands films de Mizoguchi.
Elle: 4 étoiles
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Kazuo Hasegawa, Kyôko Kagawa, Eitarô Shindô, Eitarô Ozawa, Yôko Minamida
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Remarques :
* Yoshikata Yoda rapporte dans son livre « Souvenirs de Kenji Mizoguchi » que Mizoguchi ne semblait pas particulièrement enthousiasmé par le projet. Etait-ce dû à sa récente  rupture avec Kinuyo Tanaka ? Au choix de l’acteur principal Kazuo Hasegawa qu’il pensait trop âgé ? A sa déception de n’avoir reçu que des Lions d’argent à Venise alors que Kurosawa avait déjà été récompensé par un Lion d’or ?

* Monzaemon Chikamatsu (1653-1725) écrivait des pièces pour le théâtre de marionnettes (le jôruri, ancêtre du bunraku). Parfois surnommé « le Shakespeare japonais », il est considéré comme le plus grand dramaturge japonais. Ses pièces mêlent souvent amour et suicides. Il est très connu au Japon, d’ailleurs le titre original japonais peut être traduit ainsi : « Un récit de Chikamatsu ».

23 février 2013

Les Amants de la nuit (1948) de Nicholas Ray

Titre original : « They Live by Night »

Les amants de la nuitLe jeune Bowie vient de s’évader de prison avec deux complices. Il tombe amoureux de Keechie, la nièce de l’un deux chez qui ils se sont réfugiés. Après un cambriolage de banque, commence une cavale sans fin… Les amants de la nuit est adapté d’un roman d’Edward Anderson « Thieves like us ». C’est le premier film de Nicholas Ray qui a bénéficié d’une grande autonomie sur le tournage et a pu se livrer à quelques expérimentations. Si le film peut évidemment être classé parmi les films noirs, c’est aussi et surtout une histoire d’amour, celle de deux êtres qui ne peuvent trouver leur place dans la société (on apprend très tôt dans le film que Bowie n’a au départ rien d’un gangster et qu’il a été emprisonné pour un crime qu’il n’a pas commis). Ils sont condamnés à errer malgré leur très forte envie de s’établir et mener une vie normale. La grande réussite du film est dans son atmosphère, sombre, distillant une certaine claustrophobie qui nous fait partager les sentiments du jeune couple. Farley Granger et Cathy O’Donnell sont très touchants, montrant beaucoup de naïveté et de vulnérabilité. Les amants de la nuit est un très beau film, très personnel aussi. Tourné en 1947, le film est resté deux ans dans les tiroirs de la RKO. Quand il a fini par sortir, il n’a pas vraiment été bien reçu sauf en Europe.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Farley Granger, Cathy O’Donnell, Howard Da Silva, Jay C. Flippen
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Remarque :
They Live by Night a été souvent rapproché d’autres films sur des couples en cavale, des rapprochements aussi superficiels qu’inutiles. Le film de Nicholas Ray est ainsi très différent de You only live once (1937) de Fitz Lang, il est encore plus différent de Gun Crazy de Joseph H. Lewis (1950). Dire qu’il préfigure Bonnie & Clyde d’Arthur Penn (1967) est une affirmation vraiment incompréhensible. Ces trois films sont toutefois de grande valeur et c’est sans doute là leur plus principal point commun avec They Live by Night !

Remake :
Nous sommes tous des voleurs (Thieves like us) de Robert Altman (1974) avec Keith Carradine et Shelley Duvall.

22 février 2013

Safe in Hell (1931) de William A. Wellman

Titre français parfois utilisé : « La Fille de l’enfer »
Autre titre (U.K.) : « The Lost Lady »

Safe in HellUne ex-secrétaire tue accidentellement l’homme qui l’a fait tomber dans la prostitution. Son fiancé, un marin de la marine marchande qui s’était longuement absenté, l’emmène sur une petite île des Caraïbes qui ne pratique pas l’extradition. Elle doit y séjourner seule dans un hôtel en compagnie d’hommes qui, eux aussi, fuient la justice… Le scénario de Safe in Hell est assez étrange, la fin est même très surprenante (même en gardant à l’esprit qu’à cette époque de montée des codes de moralité, il y avait de fortes pressions pour que les gens qui ont fauté paient pour leurs actes). Le film se situe nettement en dehors des sentiers battus. Très inhabituel pour l’époque : deux personnages parmi les plus sympathiques sont noirs et parlent non pas un dialecte local mais un anglais courant. Tous les rôles sont très bien tenus, les personnages des autres clients de l’hôtel sont franchement réussis. Dorothy Mackaill a une belle présence. Safe in Hell n’est sans doute pas un très grand film mais il ne manque pas d’intérêt.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Dorothy Mackaill, Donald Cook, Ralf Harolde
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Safe in HellRemarques :
* Dorothy Mackaill est une actrice d’origine anglaise qui a beaucoup tourné de films muets. C’est son dernier film avec First National qui ne renouvellera pas son contrat. Sa carrière s’arrêtera peu après, en 1934.

* Les deux acteurs noirs sont  Nina Mae McKinney et Clarence Muse. Nina Mae Mc Kinney est plus connue pour avoir interprété l’un des rôles principaux du film 100% noir de King Vidor Halleluyah (1929).

26 juin 2012

L’homme qui voulait vivre sa vie (2010) de Eric Lartigau

L'homme qui voulait vivre sa vieJeune avocat d’affaires, Paul Exben réalise que sa femme le trompe avec un ami photographe. Durement ébranlé, il va changer totalement de vie à la suite d’un évènement tragique… Adaptation du roman homonyme de Douglas Kennedy, L’homme qui voulait vivre sa vie paraît bien conventionnel dans ses premières minutes : un très classique portrait du milieu bobo parisien, avec un regard qui se voudrait acerbe mais que ne l’est pas du tout. Puis tout bascule et l’histoire prend toute sa place ; l’intérêt revient grâce au scénario. Toutefois, on ne peut pas dire que l’adaptation soit très réussie : Eric Lartigau reste en surface avec un personnage qui n’a aucune profondeur, dont on ne sent pas les aspirations. L’ensemble paraît un peu laborieux. Par ailleurs, Romain Duris n’est crédible ni en avocat ni en photographe.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Romain Duris, Marina Foïs, Niels Arestrup, Branka Katic, Catherine Deneuve
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Remarques :
* Les photos utilisées dans le film, notamment pour l’exposition, sont d’Antoine d’Agata, photographe français qui fait partie du collectif Magnum Photos (site internet).
* Le film a été en partie tourné au Montenegro. Le superbe paysage que l’on voit sur la terrasse de la maison que le personnage loue est celui des bouches de Kotor (voir sur le site de l’UNESCO)

10 mars 2012

Le braqueur – la dernière course (2010) de Benjamin Heisenberg

Titre original : « Der Räuber »

Le braqueur - la dernière courseA sa sortie de prison, Johann Rettenberger continue de s’entraîner longuement à la course de fond et gagne haut la main le marathon de Vienne. Il braque aussi des banques… Film allemand, Le braqueur – la dernière course est librement adapté d’un roman de Martin Priz basé sur une histoire vraie. Le film est assez original de par son atmosphère et son traitement. Le personnage du braqueur est assez étonnant, taciturne et totalement impénétrable, il semble agir comme un robot, sans âme ni sentiment. Pourquoi braque t-il des banques ? Il semble avoir une motivation profonde mais on ne la connaitra pas, hélas, à part n’avoir qu’un but : courir. Nous n’aurons pas plus d’indices sur son passé. Nous restons en surface. Dès lors, le film peut paraître un peu lassant et répétitif… On profitera toutefois de quelques belles prises de vue pendant les courses ; celles où on le suit dans un dédale de couloirs sont étonnantes.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Andreas Lust, Franziska Weisz, Markus Schleinzer
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