23 septembre 2021

Adieu l’ami (1968) de Jean Herman

Adieu l'amiDino Barran, légionnaire-médecin démobilisé, accepte d’aider Isabelle, une jeune femme qui semble le connaitre. Il doit se laisser enfermer dans la chambre forte de l’entreprise où elle travaille afin d’en ouvrir le coffre-fort et y replacer des documents compromettants pour elle…
Avant de se consacrer pleinement à l’écriture au milieu des années soixante-dix, Jean Vautrin a réalisé quelques courts et longs métrages sous son vrai nom, Jean Herman. Adieu l’ami est le plus connu d’entre eux, un film franco-italien avec un acteur américain, Charles Bronson qu’il a fallu convaincre de tourner dans un film européen (1). Malgré quelques invraisemblances, le scénario se déroule fort bien et le récit capte toute notre attention. C’est un film qui se situe dans la tradition des films de casse avec un beau face à face entre Delon et Bronson. Adieu l’ami n’eut qu’une distribution limitée aux Etats-Unis mais, en revanche, fut un grand succès en France ce qui encouragea Charles Bronson à continuer de tourner dans des films européens, notamment Il était une fois dans l’Ouest de Sergio Leone (1968) et Le Passager de la pluie de René Clément (1970), deux films qui le propulsèrent au rang de star.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Alain Delon, Charles Bronson, Olga Georges-Picot, Bernard Fresson, Brigitte Fossey
Voir la fiche du film et la filmographie de Jean Herman sur le site IMDB.

Voir les livres sur Jean Herman

Remarque :
* Le film a été vu ici en version anglaise. A noter qu’Alain Delon se double lui-même.

(1) Paul Kohner, l’agent de Charles de Bronson, a raconté que le producteur a accroché l’acteur en lui disant qu’aux Etats-Unis, les plus gros cachets et la célébrité allaient aux acteurs beaux gosses alors qu’en Europe, le public était plus intéressé par la personnalité que par le physique.

Adieu l'amiCharles Bronson et Alain Delon dans Adieu l’ami de Jean Herman.

7 janvier 2020

Les Deux Légionnaires (1931) de James W. Horne

Titre original : « Beau Hunks »

Les deux légionnaires (Beau Hunks)Oliver est amoureux. Hélas, la belle lui écrit que c’est fini entre eux et les deux compères s’engagent dans la Légion étrangère (française !) pour noyer le chagrin d’Oliver…
A la suite du succès de Beau Geste (1926), les films de légionnaires ont été en vogue dans le début des années trente. Beau Hunks était prévu au départ pour être un « deux bobines » mais les scènes tournées furent si réussies que le producteur Hal Roach jugea bon de doubler sa durée, soit 40 minutes. Il fut exploité en salles comme un long métrage. Hormis une première scène dans l’appartement des compères, tout le film se déroule à Légion. Le scénario en lui-même est assez mince mais l’humour fonctionne bien, sans lourdeur, avec de bonnes trouvailles. Reflet de son époque, la représentation des rebelles autochtones est bien entendu primaire… Le tandem comique tournera à nouveau la même histoire en 1939, sous le titre Les Conscrits (The Flying Deuces).
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Stan Laurel, Oliver Hardy
Voir la fiche du film et la filmographie de James W. Horne sur le site IMDB.

Voir les autres films de James W. Horne chroniqués sur ce blog…

Remarques :
* La photo de la belle est une photo de Jean Harlow.
* Le réalisateur James W. Horne interprète le chef berbère, il est crédité au générique sous le nom Abul Kasim K’Horne.
* Le titre Beau Hunks est un jeu de mots avec bohunk (contraction de Bohemian et de Hungarian), terme utilisé à l’époque qui signifiait « homme de peine » avec une connotation péjorative.

Les deux légionnaires (Beau Hunks)Oliver Hardy, Stan Laurel et Broderick O’Farrell dans Les Deux Légionnaires (Beau Hunks) de James W. Horne.

23 avril 2014

La Bandera (1935) de Julien Duvivier

La banderaAprès avoir tué un homme, Pierre Gilieth s’enfuit à Barcelone où on lui vole tout son argent et ses papiers. Il s’engage dans la Légion espagnole, là où on ne lui posera aucune question sur son passé… La bandera est adapté d’un roman de Pierre Mac Orlan. Le sujet peut paraître assez conventionnel mais il est admirablement traité par Duvivier qui dirige là deux de ses acteurs fétiches : Jean Gabin et Robert Le Vigan. Son film a un petit aspect documentaire, nous montrant la vie des légionnaires envoyés en Afrique du Nord. On pourra reprocher au film son côté colonialiste, sentiment qui était assez courant à cette époque et n’a donc pas entravé la popularité du film (1). Le succès doit beaucoup à la remarquable mise en scène de Duvivier et la formidable présence de Jean Gabin qui interprète une fois de plus et avec panache un homme qui a fait de mauvais choix et en voit sa vie marquée à jamais. Le jeu des acteurs donne au film une indéniable force.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Annabella, Jean Gabin, Robert Le Vigan, Raymond Aimos, Pierre Renoir
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Remarque :
Le film a été tourné dans l’ex-zone espagnole du Maroc et également en studio. Des figurants ont été prêtés par l’armée espagnole, c’est-à-dire par … le Général Franco. A sa sortie, le film comportait même une dédicace au Général Franco, dédicace qui fut retirée au moment de la Guerre Civile espagnole qui éclata peu après.

(1) En revanche, lorsque La Bandera est ressorti à la fin des années cinquante, le film fut vivement critiqué pour la mise en avant d’un certain colonialisme.