19 septembre 2021

Still Alice (2014) de Richard Glatzer et Wash Westmoreland

Still AliceAprès avoir oublié un mot lors d’une conférence et s’être perdue pendant un jogging sur le campus, Alice Howland, professeure de linguistique à l’Université de Columbia, consulte un spécialiste qui lui diagnostique un début de maladie d’Alzheimer congénitale…
Still Alice est l’adaptation du roman homonyme de Lisa Genova, neuroscientifique américaine. Initialement publié à compte d’auteur, le livre est devenu un best-seller traduit en 37 langues. Comme le roman, le récit du film est raconté du seul point de vue d’Alice, les autres personnages (maris et enfants) ne sont qu’esquissés, n’apparaissant que lors d’une interaction avec elle. Le ton est celui de la compassion face à cette vaine lutte pour rester elle-même, mais sans sombrer dans le pathos. On peut même parler de sobriété, Julianne Moore n’étant pas étrangère à ce résultat car elle n’est jamais démonstrative dans son jeu. Elle paraît même très froide, trop sans doute. La prestation des autres acteurs est loin d’être remarquable mais il faut reconnaitre qu’ils n’ont guère de place pour exprimer leur talent. C’est un film dont il est difficile de dire du mal du fait de son sujet mais on imagine aisément que le roman devait être beaucoup plus fort.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Julianne Moore, Kate Bosworth, Alec Baldwin, Kristen Stewart
Voir la fiche du film et la filmographie de Richard Glatzer et Wash Westmoreland sur le site IMDB.
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Remarques :
* Richard Glatzer, co-réalisateur de Still Alice, est décédé le 12 mars 2015. Il était atteint de SLA (Sclérose latérale amyotrophique). Ne pouvant pas parler, il a ainsi utilisé un Ipad durant le tournage pour communiquer avec les acteurs et l’équipe du film.
* Julianne Moore a reçu l’Oscar 2015 de la meilleure actrice pour ce film. De multiples autres récompenses ont suivi.

 Still AliceAlec Baldwin et Julianne Moore dans Still Alice de Richard Glatzer & Wash Westmoreland.

23 décembre 2020

Brooklyn Affairs (2019) de Edward Norton

Titre original : « Motherless Brooklyn »

Brooklyn Affairs (Motherless Brooklyn)New York, dans les années 1950, Lionel Essrog est un détective privé atteint du syndrome de Gilles de La Tourette. Lorsque que son patron, mentor et unique ami Frank Minna se fait tuer, il décide de poursuite son enquête pour retrouver ses meurtriers. Grâce à quelques indices et à son esprit obsessionnel, il va découvrir des secrets qui ont des conséquences sur l’urbanisation de la ville…
Second long métrage de l’acteur Edward Norton, Brooklyn Affairs est l’adaptation du roman Les Orphelins de Brooklyn (Motherless Brooklyn) de Jonathan Lethem. Le film se place dans la droite ligne des films de détective des années quarante avec une particularité de taille : le détective privé n’a pas du tout le profil habituel puisqu’il est atteint du syndrome de Gilles de La Tourette, un trouble neurologique caractérisé par des tics moteurs et surtout vocaux. Il peut ainsi prononcer compulsivement des mots qui trahissent sa pensée. Ce handicap est partiellement compensé par une mémoire hors du commun. Le résultat donne un personnage très humain, bien plus humain que les détectives privés habituels, souvent bravaches et blasés. Edward Norton a préféré transposer l’histoire du roman de 1999 aux années cinquante, ce qui lui donne une touche de classicisme mais a le défaut de rendre le propos moins actuel. La reconstitution est soignée et la musique jazzy de Daniel Pemberton et Thom Yorke est de toute beauté.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Edward Norton, Gugu Mbatha-Raw, Alec Baldwin, Willem Dafoe, Bruce Willis
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Remarque :
* Le personnage de Moses Randolph (interprété par Alec Baldwin) est basé sur l’urbaniste américain Robert Moss, artisan de la rénovation de New York entre 1930 et 1970 et personnalité controversée. On le compare parfois au Baron Haussman du Paris du Second Empire. Page Wikipédia.

Brooklyn Affairs (Motherless Brooklyn)Gugu Mbatha-Raw et Edward Norton dans Brooklyn Affairs (Motherless Brooklyn) de Edward Norton.

18 juillet 2019

Working Girl (1988) de Mike Nichols

Titre français complet : « Working Girl (Quand les femmes s’en mêlent) »

Working Girl - Quand les femmes s'en mêlentDans le quartier de Wall Street, Tess est une jeune employée d’apparence un peu vulgaire qui n’a pas l’intention de rester simple secrétaire. Et quand les opportunités d’évolution semblent se fermer, elle va forcer le passage et profiter l’absence de sa supérieure immobilisée à la suite d’un accident de ski…
Sur un scénario original écrit par Kevin Wade, Mike Nichols a réalisé une comédie assez brillante sur le thème du rêve américain. Aiguillonnée par la devise affirmant que l’on ne doit sa réussite qu’à soi-même, son héroïne va chercher à gommer tous ses handicaps (apparence, coiffure, façon de parler) et faire preuve d’audace afin de pouvoir montrer de quoi elle est capable. De plus, elle est une femme : « j’ai une tête faite pour les affaires et un corps fait pour le péché » dit-elle. Tout comme elle refuse d’être vue comme un objet sexuel, elle refuse donc d’utiliser les armes que son corps pourrait lui fournir. La seule arme qu’elle désire utiliser est son intelligence. Le film aborde donc le thème de la place de la femme dans le monde du travail et c’est certainement cet aspect qui lui a donné un tel retentissement. Le film a en effet connu un grand succès, non seulement aux Etats-Unis mais aussi dans le reste du monde ; il a marqué les esprits. Working Girl a révélé l’actrice Melanie Griffith qui montre une forte présence et une grande aisance dans son jeu.
Elle: 3 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Harrison Ford, Sigourney Weaver, Melanie Griffith, Alec Baldwin, Joan Cusack
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Working GirlMelanie Griffith dans Working Girl de Mike Nichols.

Remarques :
* La chanson Let the River Run composée par Carly Simon lui a valu un Oscar (pourtant, ce n’est sans doute pas ce qu’elle a fait de mieux…)

* Le sous-titre français un peu méprisant ajouté par les distributeurs, Quand les femmes s’en mêlent, montre bien que, finalement, le thème le plus important qui est abordé est bien celui de la place de la femme. Les distributeurs allemands ont même fait pire : ils ont titré le film « Die Waffen der Frauen », soit « les armes des femmes », titre lourdement chargé de sous-entendus.

Working GirlMelanie Griffith et Harrison Ford dans Working Girl de Mike Nichols.
Working GirlSigourney Weaver dans Working Girl de Mike Nichols.
Working GirlMelanie Griffith et Joan Cusak dans Working Girl de Mike Nichols.

2 mai 2017

À la poursuite d’Octobre Rouge (1990) de John McTiernan

Titre original : « The Hunt for Red October »

À la poursuite d'Octobre Rouge1984. Un nouveau sous-marin soviétique est détecté. Les américains craignent qu’il soit équipé d’un système de navigation totalement silencieux. Effectivement, peu après son lancement, il disparaît totalement. Un analyste de la CIA a l’intuition que son commandant a l’intention de passer à l’Ouest… Basé sur un roman de Tom Clancy, À la poursuite d’Octobre Rouge fait partie de cette (petite) famille des « films de sous-marins » qui nous donne souvent de bons, voire de très bons, films. Une fois de plus, la tension est très forte, générée par le huis-clos doublé du jeu du chat et de la souris. Le spectateur est très rapidement pris par l’action et glisse volontiers sur les différentes incohérences. La réalisation de John McTiernan est comme toujours efficace. Sur le plan de l’interprétation, Sean Connery domine largement par sa forte présence. Malgré quelques mauvaises critiques à sa sortie (déplorant le manque d’action), le film fut un gros succès pour Paramount.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Sean Connery, Alec Baldwin, Scott Glenn, Sam Neill, James Earl Jones
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A la poursuite d'Octobre Rouge
Sean Connery dans À la poursuite d’Octobre Rouge de John McTiernan.

5 novembre 2015

Blue Jasmine (2013) de Woody Allen

Blue JasmineJasmine est forcée de quitter Park Avenue après l’arrestation de son mari qui avait fait fortune grâce à des montages financiers frauduleux. Tout a été saisi par le fisc et, sans ressources, elle doit aller vivre chez sa soeur qui est caissière de supermarché à San Francisco… Il est toujours hasardeux de bâtir un film autour d’un personnage principal antipathique et Woody Allen n’en évite pas tous les écueils. Il est particulièrement cruel avec son héroïne qui est, sous sa plume, arrogante, futile et assez détestable. Que l’on n’éprouve aucune empathie envers le personnage ne serait pas très grave si le propos se révélait intéressant mais Woody Allen reste au niveau de la constatation du fossé qui la sépare de sa soeur et de la réalité. De plus, il utilise un procédé assez artificiel, celui de nous dévoiler son histoire que petit à petit et ne livre un élément-clef que dans les toutes dernières minutes. Il nous reste à admirer la performance d’actrice de Cate Blanchett qui a été, assez justement, louangée. Salué pour son caractère de coller à l’actualité (l’escroquerie Madoff), le film a été fort bien reçu, à la fois de la part de la critique et du public. Il n’est pas certain qu’il figurera parmi les grands Woody Allen que l’on voit et revoit avec grand plaisir…
Elle: 3 étoiles
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Cate Blanchett, Alec Baldwin, Sally Hawkins, Peter Sarsgaard, Bobby Cannavale
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Blue Jasmine
Cate Blanchett dans Blue Jasmine de Woody Allen.

 

2 juillet 2013

To Rome with Love (2012) de Woody Allen

To Rome with LoveQuatre histoires différentes se déroulant à Rome… Avec To Rome with Love, Woody Allen poursuit sa tournée des grandes villes européennes : après Londres, Barcelone et Paris, c’est à Rome qu’il rend hommage et aussi à la grande tradition italienne des films à sketches puisque son film est composé de quatre histoires indépendantes. Bien qu’elles se déroulent sur des laps de temps très différents (de quelques heures à plusieurs mois),  nous les suivons toutefois en parallèle. La mise en place est un peu laborieuse et il faut attendre une bonne demi-heure pour que la magie opère. L’ensemble peut paraître un peu inégal mais il y a de bonnes choses, les meilleurs moments étant ceux où Woody Allen se laisse aller sans trop se soucier de vraisemblance. Côté acteur, on remarquera que Woody Allen interprète lui-même l’un des rôles, la première fois depuis Scoop (2006), que cela faisait bien longtemps que nous n’avions pas vu Roberto Benigni, et la petite apparition d’Ornella Muti. Au final, même si l’on pouvait attendre un peu plus que cela, To Rome with Love est un film plaisant et divertissant.
Elle: 3 étoiles
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Woody Allen, Alec Baldwin, Jesse Eisenberg, Roberto Benigni, Penélope Cruz, Ellen Page, Greta Gerwig, Alessandro Tiberi, Alessandra Mastronardi
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Remarque :
Pour écrire To Rome with Love, Woody Allen dit s’être inspiré du Décaméron, ce recueil de cent nouvelles écrit au XIVe siècle par l’écrivain humaniste Boccace. Le Décaméron a déjà été porté à l’écran par Pasolini en 1971, du moins dix nouvelles parmi les cent, film que Pasolini a plus ou moins renié par la suite d’ailleurs.