25 octobre 2014

Le Bel Antonio (1960) de Mauro Bolognini

Titre original : « Il bell’Antonio »

Le bel AntonioAntonio Magnano est de retour chez ses parents à Catane en Sicile, avec une solide réputation de coureur de jupons acquise à Rome. A la grande satisfaction de ses parents, il épouse en grandes pompes Barbara Puglisi, fille de bonne famille, qu’il trouve très belle. A ses yeux, elle a un visage d’ange. Au bout d’une année, il apparaît que la jeune épouse est toujours vierge… Le Bel Antonio est originellement un roman de Vitaliano Brancati qui est ici adapté librement pour le cinéma par Pier Paolo Pasolini, ici scénariste (1). Utilisant le thème de l’impuissance, Pasolini et Bolognini dressent une critique d’une société archaïque et hypocrite, basée sur le patriarcat et l’omniprésence de la famille. La mise en scène de Bolognini est remarquable avec une photographie aux superbes contrastes signée Armando Nannuzzi. Mastroianni fait une très belle interprétation tout en douleur contenue et donne une image christique de son personnage, impression renforcée par le superbe plan final, ce reflet du visage de Mastroianni dans la vitre qui évoque le suaire de Turin.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Marcello Mastroianni, Claudia Cardinale, Pierre Brasseur, Rina Morelli, Tomas Milian
Voir la fiche du film et la filmographie de Mauro Bolognini sur le site IMDB.
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(1) Le Bel Antonio marque la dernière collaboration de Mauro Bolognini avec Pier Paolo Pasolini qui va se consacrer ensuite à la réalisation. Pour Mauro Bolognini, cette séparation sera également un tournant dans son parcours.

Le Bel Antonio (Il bell'Antonio)Claudia Cardinale et Marcello Mastroianni dans Le Bel Antonio (Il bell’Antonio) de Mauro Bolognini.

29 septembre 2014

Chicago (1931) de Tay Garnett

Titre original : « Bad Company »

ChicagoUn jeune avocat qui travaille pour la pègre désire se retirer pour pouvoir se marier avec une jeune femme sans savoir qu’elle n’est autre que la soeur du concurrent de son patron. Le mariage est toutefois autorisé afin de faire cesser la lutte entre les deux gangs… Si Bad Company est un film qui a été plutôt mal perçu à sa sortie, il est considéré aujourd’hui comme l’un des plus particuliers des gangster films du début des années trente. En un sens, on peut trouver qu’il préfigure Le Parrain car il se focalise plus les relations humaines à l’intérieur d’une famille de la pègre et les implications psychologiques des crimes commis que sur l’action et les coups d’éclats. Comme pour compenser ce fait, Tay Garnett a concocté une scène finale qui a marqué les esprits : un duel furieux à la mitraillette de plusieurs minutes. Chicago Mais le plus intéressant est certainement le portrait du caïd Goldie, psychopathe au comportement névrotique, et aussi celui de cette jeune femme qui découvre avec effroi que non seulement elle a épousé un gangster mais aussi qu’elle vient elle-même de ce milieu. On pourra noter l’influence des expressionnistes notamment dans cette scène où l’ombre d’une main géante se profile au-dessus du personnage principal sur le point de tomber dans un piège.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Helen Twelvetrees, Ricardo Cortez, John Garrick, Frank Conroy
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Chicago (Bad Company)Helen Twelvetrees et Ricardo Cortez dans Chicago (Bad Company) de Tay Garnett.

Homonymes :
Chicago de Franck Urson (1927) avec Phyllis Haver
Chicago de Rob Marshall (2002) avec Catherine Zeta-Jones et Renée Zellweger
Bad Company de Robert Benton (1972) avec Jeff Bridges
Bad Company (Duo mortel) de Damian Harris (1995) avec Laurence Fishburne
Bad Company de Joel Schumacher (2002) avec Anthony Hopkins

29 juin 2014

Ce merveilleux automne (1969) de Mauro Bolognini

Titre original : « Un bellissimo novembre »

Ce merveilleux automneComme chaque année en novembre, la famille sicilienne du jeune Nino se retrouve dans la villa de l’oncle. Les hypocrisies, les non-dits et la lourdeur des relations entre les différents membres étouffent Nino. Il n’a d’yeux que pour sa tante Cettina, qui offre un mélange de sensualité et de spontanéité qui l’attire comme un aimant… Ce merveilleux automne est l’adaptation d’un roman d’Ercole Patti. Il met en scène une famille de grands propriétaires siciliens dans un état de presque dégénérescence. Repliés sur eux-mêmes, se trompant les uns les autres, se mariant entre eux, les membres de cette famille apparaissent entièrement sclérosés aux yeux de Nino. L’amour qu’il ne peut porter ouvertement à sa mère, il le reporte sur sa tante, la seule adulte qui soit pleine de vie. Bolognini décrit parfaitement cette famille avec son tissu complexe de relations basées sur la fausseté. Il est assez incompréhensible que Ce merveilleux automne ne soit pas mieux considéré car il offre une peinture sociale juste et assez incisive et présente une belle intensité. Il est en outre comme illuminé par la sensualité de Gina Lollobrigida.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Gina Lollobrigida, Gabriele Ferzetti, André Lawrence, Paolo Turco
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Remarques :
* Pratique courante à cette époque en Italie : tous les acteurs sont post-synchronisés, la plupart sont même doublés à commencer par Gina Lollobrigida dont on ne reconnait pas la voix. Pire encore : la même actrice (Rita Savagnone) a doublé Gina Lollobrigida et Danielle Godet (qui joue la mère de Nino). Donc quand elles se parlent, c’est exactement la même voix qui répond, ce qui transforme presque le dialogue en monologue!

* Comme l’a rappelé avec honnêteté Patrick Brion (grand admirateur de l’oeuvre de Bolognini) dans sa présentation lors de la diffusion au Cinéma de Minuit, le réalisateur a déclaré ne pas être vraiment satisfait de Ce merveilleux automne, estimant n’avoir pas su donner une forte intensité à la relation entre le jeune garçon et sa tante. A mon humble avis, le cinéaste a vraiment tort de penser cela car l’intensité est bien là.

19 juin 2014

Thérèse Desqueyroux (2012) de Claude Miller

Thérèse DesqueyrouxDans les Landes, dans les années vingt, la jeune Thérèse épouse son voisin Bernard Desqueyroux sous l’oeil bienveillant des deux familles : les deux propriétés réunies forment ainsi le plus grand domaine du département. Mais Thérèse a d’autres aspirations que rester la femme d’intérieur conformément à la norme sociale… Thérèse Desqueyroux est un roman que François Mauriac a écrit en 1927 en s’inspirant d’une affaire réelle datant du début du siècle. Il a déjà été porté à l’écran en 1962 par Georges Franju, une adaptation superbe qu’il est bien difficile de surpasser même quand on s’appelle Claude Miller. Audrey Tautou manque d’étoffe et peine à exprimer le tourment de cette jeune femme qui se débat en prenant conscience de la vie étriquée qui l’attend. Gilles Lellouche fait une meilleure prestation mais son personnage assez monolithique est, il est vrai, bien moins complexe. Il n’y a pas de tension, on ressent moins cet immobilisme de la bourgeoisie terrienne de province qui sous-tend toute cette histoire. L’approche de Claude Miller a été sans doute trop délicate, avec des images un peu trop belles. C’est hélas le dernier film du réalisateur qui était très malade lors du tournage. On aurait tant aimé pouvoir en dire du bien mais cette nouvelle version parait bien faible en comparaison de son aînée.
Elle: 3 étoiles
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Audrey Tautou, Gilles Lellouche, Anaïs Demoustier
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Précédente version :
Thérèse Desqueyroux de Georges Franju (1962) avec Emmanuelle Riva et Philippe Noiret.

21 décembre 2013

Dans la maison (2012) de François Ozon

Dans la maisonAu milieu de copies uniformément navrantes, un professeur de français remarque une dissertation étonnante par la qualité de son écriture et qui se termine par les mots « à suivre ». Il va aider son jeune auteur à poursuivre … Librement adapté de la pièce espagnole de Juan Mayorga, Le Garçon du dernier rang, Dans la maison est une belle variation sur le processus de création. Au travers de l’apprentissage d’un jeune élève par son professeur, François Ozon en décrit habilement le processus, les tâtonnements, les tentations. Il souligne aussi, bien entendu, cette frontière mouvante entre réalité et invention qui ballote selon les désirs, cette tentation de fantasmer le réel. Il joue aussi avec la notion de normalité et de son image par le regard porté par l’adolescent sur la famille d’un de ses amis. C’est également, dans une certaine mesure, une réflexion sur le cinéma. Un peu moins intéressante, car finalement assez commune, est sa vision très critique de l’art conceptuel qu’il place en à-côté, pour apporter une note d’humour. L’interprétation est parfaite. Pour une fois, Luchini ne fait pas du Luchini et joue avec une retenue qui lui va bien. La prestation du jeune Ernst Umhauer est, elle aussi, assez remarquable. Dans la maison est un film élégamment tourné, très satisfaisant.
Elle: 5 étoiles
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Fabrice Luchini, Ernst Umhauer, Kristin Scott Thomas, Emmanuelle Seigner, Denis Ménochet, Bastien Ughetto
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30 avril 2013

Thérèse Desqueyroux (1962) de Georges Franju

Thérèse DesqueyrouxAccusée d’avoir tenté d’empoisonner son mari Bernard Desqueyroux, Thérèse sort libre du tribunal : grâce au témoignage de son époux en sa faveur, elle a bénéficié d’un non-lieu. Sur le chemin du retour, elle repense à sa vie passée et prépare la confession qu’elle va lui faire pour restaurer la communication entre eux… Georges Franju a tenu à faire une adaptation fidèle du roman Thérèse Desqueyroux de François Mauriac (1). L’académicien a d’ailleurs grandement participé à l’écriture du scénario. Franju parvient ainsi à préserver l’esprit littéraire qui, par exemple, se sent nettement dans la qualité des textes de la voix-off de Thérèse et même dans les dialogues. L’histoire met en relief l’immobilisme de la bourgeoisie terrienne de province qui fera tout pour préserver les apparences et conserver l’honneur de la famille. La jeune femme est totalement seule dans ce monde. La réalisation est d’un très beau classicisme. L’interprétation d’Emmanuelle Riva, empreinte à la fois de force et de douceur, confirme qu’elle est bien l’une des plus grandes actrices du cinéma français. Face à elle, Philippe Noiret exprime de manière éclatante toute la médiocrité de son personnage. Ce Thérèse Desqueyroux de Georges Franju est une superbe adaptation littéraire.
Elle: 5 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Emmanuelle Riva, Philippe Noiret, Edith Scob, Sami Frey
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Remake :
Thérèse Desqueyroux de Claude Miller (2012) avec Audrey Tautou

(1) Pour Thérèse Desqueyroux, roman sorti en 1927, François Mauriac s’est inspiré d’une affaire réelle très similaire et datant de 1905, celle d’Henriette Canaby.

17 janvier 2013

La Belle Aventurière (1949) de Frederick De Cordova

Titre original : « The gal who took the West »

La belle aventurièreUn journaliste enquête sur l’histoire d’une riche famille de l’Ouest américain. On lui raconte comment deux cousins qui se haïssaient depuis toujours tombèrent amoureux de la même femme, une chanteuse venue de l’est… La belle aventurière est une comédie en Technicolor qui n’a d’autres prétentions que de nous divertir. Effectivement, elle ne fait que cela, rien de plus. L’histoire est très simple, elle permet de mettre en valeur la belle Yvonne De Carlo qu’Universal aimait présenter alors comme étant la plus belle femme du monde. Le point le plus original du film est sa construction, peu courante à l’époque, en quatre flashbacks : quatre personnes vont en effet successivement raconter les mêmes évènements, chaque version venant enrichir la précédente en ajoutant certains aspects et nous amènant à tout reconsidérer d’un œil nouveau. Mais cela ne suffit pas pour éveiller vraiment notre intérêt.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Yvonne De Carlo, Charles Coburn, Scott Brady, John Russell
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4 décembre 2012

Voyage à Tokyo (1953) de Yasujirô Ozu

Titre original : « Tôkyô monogatari »
Autre titre français : « Conte de Tokyo »

Conte de TokyoUn couple de provinciaux âgés vient à Tokyo rendre visite à leurs enfants. Leur fils, médecin de quartier très pris par son travail, et leur fille, commerçante grincheuse et égoïste, ne leur accordent que peu de temps et cherchent à s’en débarrasser en demander à leur belle-sœur de leur faire visiter la ville…
Pour beaucoup d’amateurs de cinéma, la découverte du cinéma de Yasujirô Ozu s’est faite avec Voyage à Tokyo qui fut son premier film à être distribué largement en France à la fin des années soixante-dix. Et ce fut un choc car son cinéma ne ressemblait à rien de ce que nous avions vu précédemment : plans fixes, caméra très basse (de ce fait les personnages, même accroupis, sont toujours vus en légère contre-plongée, ce qui les valorise sans toutefois que le spectateur en soit conscient), les champs-contrechamps à 180 degrés et les regards-caméra des acteurs (1)(ce qui nous met vraiment dans la peau des personnages), les très beaux plans (vides) de transition, la photographie épurée, les plans graphiques, le déroulement très placide du récit avec de vastes ellipses impromptues et surtout cette grande douceur et cette sensation d’harmonie et de sérénité qui se dégagent de ses images. Ozu nous immerge totalement, nous avons l’impression de partager étroitement la vie de ces êtres, le choc purement cinéphilique étant renforcé par le choc culturel. Le fond du propos de Voyage à Tokyo est la déliquescence des liens familiaux du fait de la modernisation de la société japonaise. Le contraste de l’égoïsme des enfants avec la grande pudeur du père ou l’altruisme de la belle-fille viennent appuyer le propos. Ozu n’a besoin d’aucun effet dramatique pour cela. Comme les meilleurs films d’Ozu, Voyage à Tokyo donne l’impression de nous traverser et transformer un petit quelque chose au fond de nous.
Elle: 5 étoiles
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Chishû Ryû, Chieko Higashiyama, Setsuko Hara, Haruko Sugimura, Sô Yamamura, Kuniko Miyake, Kyôko Kagawa, Eijirô Tôno
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Remarques :
* Voyage à Tokyo a été écrit par Yasujirô Ozu et Kôgo Noda, son fidèle collaborateur avec lequel il a écrit pratiquement tous ses films des années cinquante et soixante.

* Chishû Ryû est particulièrement bien vieilli car l’acteur a moins de cinquante ans lors du tournage. Il fait une prestation remarquable.

* Voyage à Tokyo n’est sorti en France qu’en 1978 (Etats-Unis : 1964)

(1) Regard caméra = l’acteur regarde en direction de la caméra. Très tôt dans l’histoire du cinéma s’est établie la convention que l’acteur ne doit jamais regarder la caméra. A noter, toutefois, que techniquement parlant dans les films d’Ozu, ce n’est pas exactement un regard caméra, les acteurs regardant très légèrement au dessus ou à côté de la caméra, mais l’impression pour le spectateur est (presque) la même que le regard caméra.

27 novembre 2012

Eté précoce (1951) de Yasujirô Ozu

Titre original : « Bakushû »
Autre titre français : « Début d’été »

Début d'étéDans une banlieue calme de Tokyo, trois générations de la famille Mamiya vivent sous le même toit. A 28 ans, Noriko est en âge de se marier. Le patron de la jeune femme propose de lui présenter un de ses amis, un beau parti. L’idée séduit la famille et tout particulièrement le frère de Noriko… Tourné deux ans après Printemps tardif, Été précoce se situe au même moment charnière de la vie d’une famille, le mariage de la fille. La situation est toutefois totalement différente car nous sommes ici face à une famille complète (1) qui ne repose pas sur une seule liaison forte (la relation père/fille de Printemps tardif) mais sur un entrelacs de liaisons entre les différents membres de la famille. Ceci permet à Ozu d’introduire de petites histoires qui, toutes ensemble, forgent l’histoire de cette famille. Le nœud central reste toutefois le mariage de la fille et Ozu oppose le mariage arrangé sans amour au mariage désiré. Une fois de plus, son héroïne est une jeune femme qui a une approche plutôt moderne, capable de résister à la pression familiale. Début d'été Sans bousculer les traditions, elle cherche à conserver son libre arbitre et à faire ses choix de vie. Un autre élément fort (et récurrent) introduit par Ozu est cette notion que le bonheur est tout près de nous et qu’il faut avoir la sagesse de savoir le voir. Sur le plan de la forme, on retrouve dans Été précoce tous les éléments qui font le style et le charme des films d’Ozu : régularité du tempo, plan fixes très graphiques, camera au ras du sol, harmonie et douceur.
Elle: 4 étoiles
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Setsuko Hara, Chishû Ryû, Chikage Awashima, Kuniko Miyake, Ichirô Sugai, Chieko Higashiyama, Haruko Sugimura, Shûji Sano, Seiji Miyaguchi
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(1) Il faut toutefois noter la mention d’un troisième enfant qui n’est pas revenu de la guerre. Il est porté disparu, l’espoir d’un retour n’existe plus que très faiblement dans l’esprit de la mère. Si cet enfant manquant n’est que brièvement mentionné, Ozu introduit là un élément de fragilité : nous ne somme pas face à une famille idéale et solide mais une famille qui a déjà connu une déchirure, ce qui la rend plus proche de nous.

11 septembre 2012

Le vent de la plaine (1960) de John Huston

Titre original : « The Unforgiven »

Le vent de la plaineLa famille Zachary vit isolée dans les grandes plaines de l’Ouest : la mère, ses trois fils dont l’aîné est le chef de famille, et Rachel qui a été recueillie bébé et adoptée. Apparaît un mystérieux et fantomatique cavalier qui prétend connaître une vérité cachée et prédit que justice sera faite… Adaptation d’un roman d’Alan Le May (également auteur de La prisonnière du désert adapté par John Ford et dont le thème est assez proche), Le vent de la plaine est un film qui a connu un tournage difficile du fait d’accidents, de mésententes et d’un environnement hostile. De plus, le premier montage fut amputé de nombreuses scènes par les producteurs. John Houston juge sévèrement le résultat. Et pourtant, Le vent de la plaine reste un beau film, intéressant par les thèmes qu’il aborde (le poids du passé, la conscience, le racisme, la cohésion sociale, …)(1) et servi par une belle mise en scène, Le vent de la plaine précise et même inventive, qui sait tirer profit de la beauté des décors naturels(2). Les personnages forts sont nombreux et Audrey Hepburn étonnamment dans le ton, sa juvénilité et son charme sont tous à fait dans le personnage, même si l’actrice montre ses limites dans les scènes les plus dramatiques.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Burt Lancaster, Audrey Hepburn, Audie Murphy, John Saxon, Charles Bickford, Lillian Gish, Albert Salmi, Joseph Wiseman
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(1) De façon surprenante, Le vent de la plaine fut à sa sortie jugé comme étant raciste envers les indiens par la critique alors que le propos est tout à fait (et de façon évidente) contraire.
(2) Le film a tété tourné au Mexique, dans le désert de Guadiana près de Durango.