18 novembre 2019

Une affaire de famille (2018) de Hirokazu Kore-eda

Titre original : « Manbiki kazoku »

Une affaire de famille (Manbiki kazoku)À Tokyo, une famille vit dans une petite maison encombrée. Malgré les conditions précaires, elle semble heureuse, les liens entre les membres sont excellents. Un soir, ils recueillent une fillette, laissée seule dehors dans le froid et découvre qu’elle est couverture de bleus…
Ecrit et réalisé par le japonais Hirokazu Kore-eda, Une affaire de famille met en scène une unité familiale dont la cohésion repose essentiellement sur des délits (le titre original Manbiki kazoku se traduit littéralement par « La famille des vols à l’étalage »). Le portrait qu’il en dresse n’est à aucun moment misérabiliste, il est plutôt joyeux et le réalisateur s’abstient de tout jugement (positif ou négatif) ou accusation. C’est une famille qui n’est pas encore marginalisée et qui se débrouille comme elle peut pour ne pas l’être davantage. Ses membres ont eu une vie tout aussi désordonnée et bricolées que le lieu où ils habitent mais font montre à la fois de tendresse et de pugnacité. Le cinéma de Kore-eda est délicat, il nous place très près de ses personnages. Palme d’or à Cannes 2018, César du Meilleur film étranger 2019.
Elle: 4 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Lily Franky, Sakura Andô, Kirin Kiki, Mayu Matsuoka, Jyo Kairi
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Une affaire de famille (Manbiki kazoku)Lily Franky et Jyo Kairi dans Une affaire de famille (Manbiki kazoku) de Hirokazu Koreeda.

Une affaire de famille (Manbiki kazoku)Mayu Matsuoka, Miyu Sasaki et Sakura Andô dans Une affaire de famille (Manbiki kazoku) de Hirokazu Koreeda.

18 octobre 2019

Photo de famille (2018) de Cécilia Rouaud

Photo de familleGabrielle, Elsa et Mao sont frères et sœurs. Ils ne se voyaient plus guère mais l’enterrement du grand-père les remet en contact. La question délicate est celle du devenir de leur grand-mère qui présente tous les symptômes de la maladie d’Alzheimer. Ils ne peuvent compter sur leurs parents qui, séparés de longue date, n’ont jamais rien fait pour resserrer les liens de la famille…
Second long métrage écrit et réalisé par Cécilia Rouaud, Photo de famille est une comédie assez plaisante. Loin de ces relations fusionnelles entre frères et sœurs que les scénaristes aiment généralement nous brandir comme un idéal, la famille de Cécilia Rouaud manque de cohésion, les liens sont distendus, mais elle est finalement plus réaliste. Les personnages peuvent paraître typés outre mesure, ils le sont, mais cela permet au récit de mettre en évidence des biais ou traits de caractère que l’on peut trouver en chacun d’entre nous. Le sujet aurait pu générer un récit dramatique ou déprimant mais la cinéaste est parvenue à trouver un ton juste pour nous amuser tout en proposant une analyse de ces rapports souvent délicats.
Elle: 4 étoiles
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Vanessa Paradis, Camille Cottin, Pierre Deladonchamps, Jean-Pierre Bacri, Chantal Lauby, Laurent Capelluto
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Photo de familleCamille Cottin, Chantal Lauby, Claudette Walker et Vanessa Paradis dans Photo de famille de Cécilia Rouaud.

7 octobre 2019

Pupille (2018) de Jeanne Herry

PupilleUn nouveau-né est confié à l’adoption le jour de sa naissance par sa mère biologique qui refuse de donner son identité. Il est déclaré « né sous X ». De son côté, Alice attend depuis dix ans de devenir mère adoptante. Pupille raconte le processus qui va permettre leur rencontre. Le film de Jeanne Henry a d’indéniables qualités de documentaire : il nous fait découvrir tout un monde que nous, du moins la plupart d’entre nous, ne connaissons pas ; nous participons  à toutes étapes de l’adoption et percevons bien tous les questionnements et problématiques qui se posent. Tout l’art de Jeanne Henry est de rendre tout cela passionnant. Elle a su s’entourer d’excellents interprètes qui jouent tous très juste et donnent au récit une certaine intensité. Pupille n’a rien d’un film rébarbatif, larmoyant, ou tout autre défaut que l’on peut craindre sur un tel sujet. Il est surtout humain…  Le film connu un succès en salles.
Elle: 4 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Sandrine Kiberlain, Gilles Lellouche, Élodie Bouchez, Miou-Miou
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PupilleSandrine Kiberlain et Élodie Bouchez dans Pupille de Jeanne Herry.

* Jeanne Herry est la fille de Miou-Miou et de Julien Clerc. Pupille est sa deuxième réalisation après Elle l’adore en 2014 avec Sandrine Kiberlain et Laurent Lafitte.

PupilleSandrine Kiberlain et Gilles Lellouche dans Pupille de Jeanne Herry.

19 août 2019

Everybody Knows (2018) de Asghar Farhadi

Titre original : « Todos lo saben »

Everybody KnowsLaura qui vit en Argentine revient dans son village natal en Espagne pour assister au mariage de sa sœur. Alors que la fête bat son plein, un évènement tragique bouleverse l’atmosphère joyeuse et va faire ressurgir un passé enfoui…
L’iranien Asghar Farhadi a écrit son scénario en farsi, l’a tourné en espagnol et en Espagne ; les distributeurs français l’ont affublé d’un titre américain. Autant dire qu’il s’agit d’un film international mais, même si le dossier de presse brode sur le choc des cultures, rien de tel n’est en réalité perceptible à l’écran. Il s’agit d’un thriller familial plutôt classique qui bénéficie d’une interprétation assez forte du couple Penélope Cruz et Javier Bardem. Il se passe réellement quelque chose entre les deux acteurs (rappelons qu’ils sont mari et femme à la ville). Asghar Farhadi manque un peu de clarté dans le déroulement de son scénario, ce qui nuit beaucoup à l’impression générale. Et la mise en place est vraiment interminable.
Elle: 3 étoiles
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Penélope Cruz, Javier Bardem, Ricardo Darín, Eduard Fernández, Inma Cuesta
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Everybody KnowsPenélope Cruz et Javier Bardem dans Everybody Knows de Asghar Farhadi.

26 juin 2019

La Villa (2017) de Robert Guédiguian

La VillaDans une calanque près de Marseille, au creux de l’hiver, Angèle, Joseph et Armand, se rassemblent autour de leur père devenu aphasique à la suite d’une attaque. Angèle n’est pas retournée dans la maison d’enfance depuis 20 ans, brisée par la mort accidentelle de sa fille Blanche. Professeur à la retraite, Joseph est venu avec sa petite amie qui a trente ans de moins que lui. Armand continue de tenir le petit restaurant ouvrier de son père. Ils sont presque seuls en cette saison. La spéculation immobilière a fait fuir les habitants…
Ecrit et réalisé par Robert Guédiguian, La Villa est presque un huis-clos familial puisqu’il se déroule sur quelques jours en un seul lieu, isolé et magnifique. Comment rester fidèle à ses idéaux de jeunesse ? On peut accuser le réalisateur de ressasser les mêmes thèmes mais ses personnages ont une telle profondeur et sont si profondément humains que son film captive et suscite moult réflexions ; et cet intérêt se manifeste sans que l’on épouse nécessairement sa vision, ce qui est remarquable. Les sexagénaires de Guédiguian sont tournés vers le passé, ils ne se définissent que par ce qu’ils ont été ou ce qu’ils ont rêvé d’être, ils s’enferment dans une nostalgie pleine de regrets qui les rongent. Les trentenaires sont un peu caricaturés et ne trouvent grâce à ses yeux que lorsqu’ils perpétuent une tradition qui se perd. Le réalisateur tourne avec des acteurs qu’il connait bien, une famille fidèle, qui restitue bien tout l’humanisme du propos.
Elle: 4 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Ariane Ascaride, Jean-Pierre Darroussin, Gérard Meylan, Jacques Boudet, Anaïs Demoustier, Robinson Stévenin
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Remarques :

* Le film a été tourné dans la calanque de Méjean, une dizaine de kilomètres à l’ouest de Marseille.
* Le flashback montrant les trois frères et sœurs plus jeunes dans une DS est un extrait de Ki Lo Sa ? (1986) de Robert Guédiguian (c’est l’avantage de tourner toujours avec les mêmes acteurs… ;-).
* Robinson Stévenin (le jeune pêcheur) est le fils de Jean-François Stévenin.

 

La Villa
Ariane Ascaride, Jean-Pierre Darroussin et Gérard Meylan dans La Villa de Robert Guédiguian.

La Villa
Anaïs Demoustier et Jean-Pierre Darroussin dans La Villa de Robert Guédiguian.

7 mai 2019

La Maison des otages (1955) de William Wyler

Titre original : « The Desperate Hours »

La Maison des otagesTrois évadés, deux frères et une grosse brute, font irruption dans la maison d’une famille paisible où vivent quatre personnes : un garçonnet de neuf ans, une grande adolescente et leurs deux parents. Les gangsters disent vouloir attendre qu’un complice leur apporte de l’argent le soir même…
The Desperate Hours est l’adaptation du roman et de la pièce homonyme de Joseph Hayes, inspirés de faits réels. C’est l’avant-dernier film tourné par Humphrey Bogart. Il retrouve là un grand rôle de gangster en cavale à la Duke Mantee, le personnage qu’il interprétait dans The Petrified Forest (1936) qui lança sa carrière. La présence de Fredric March contribue à faire penser au film d’Archie Mayo. La situation de départ de Desperate Hours est simple mais génératrice de choix cornéliens pour les victimes : faut-il collaborer ou résister ? Après une mise en place rapide, le film développe un suspense intense et il faut attendre la toute fin pour que la tension retombe. Bogart maitrise parfaitement son rôle, l’épaissit d’une belle complexité et il n’y a que Fredric March qui ne fasse pâle figure face à lui. Il fait, lui aussi, une superbe prestation. De l’ensemble émane une certaine force.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Humphrey Bogart, Fredric March, Arthur Kennedy, Martha Scott, Dewey Martin, Gig Young, Mary Murphy
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Remarques :
* L’idée originelle était de réunir Humphrey Bogart et Spencer Tracy mais, bien qu’ils soient grands amis, ils ne purent s’entendre sur l’ordre d’affichage de leurs noms sur l’affiche.
* A Broadway, la pièce était interprétée par Paul Newman, beaucoup plus jeune donc qu’Humphrey Bogart dans le film.

* Michael Cimino a tourné un remake, généralement peu apprécié : Desperate Hours (1990) avec Mickey Rourke et Anthony Hopkins.

Deperate hours
Mary Murphy, Humphrey Bogart et Martha Scott (en haut, à l’arrière-plan : Dewey Martin, Fredric March et Richard Eyer) dans un superbe plan de La Maison des otages de William Wyler.

23 mars 2019

Edward aux mains d’argent (1990) de Tim Burton

Titre original : « Edward Scissorhands »

Edward aux mains d'argentDépitée de ne pas parvenir à vendre ses cosmétiques dans son propre quartier, Peg grimpe jusqu’au sombre château délabré qui domine la ville. Elle y découvre Edward, un jeune homme à l’air perdu qui a ciseaux à la place des mains. Le vieil inventeur qui l’a créé n’a pas eu le temps de le finir avant de mourir. Elle décide de le prendre sous son aile et l’installe chez elle…
Ecrit par Caroline Thompson et Tim Burton, Edward aux mains d’argent est un conte philosophique particulièrement riche. Il aborde en effet de nombreuses thématiques. C’est bien entendu en premier un regard sur la différence, sur la monstruosité qui n’est pas là on pense la voir. C’est aussi une satire de l’american way of life avec ce quartier résiduel propret (Tim Burton s’est inspiré du quartier où il a passé son enfance, une banlieue résidentielle de Burbank en Californie), avec l’individualisme ou encore le culte de l’objet. C’est l’occasion d’une confrontation intéressante entre le conformisme et le fantastique, qui s’accordent tout d’abord pour s’opposer ensuite. On y trouve aussi une réflexion sur la découverte de soi, sur l’éclosion de son esprit créatif. Tout l’art de Tim Burton est de garder une grande simplicité dans son récit tout en parvenant à une symbiose parfaite de tous ces éléments. Johnny Depp, avec un jeu étrange, presque muet, a vu sa carrière lancée avec ce film. Et Tim Burton s’est retrouve associé durablement au mouvement gothique.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Johnny Depp, Winona Ryder, Dianne Wiest, Anthony Michael Hall, Kathy Baker, Vincent Price
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Edward aux mains d'argent
Johnny Depp et Winona Ryder dans Edward aux mains d’argent de Tim Burton.

Edward aux mains d'argent
Le quartier résidentiel (après les taillages de buissons faits par Edward) dans Edward aux mains d’argent de Tim Burton.

Edward aux mains d'argent
Kathy Baker dans Edward aux mains d’argent de Tim Burton.

Edward aux mains d'argent
Edward aux mains d’argent de Tim Burton marque la dernière apparition au cinéma de Vincent Price.

7 mars 2019

Tesnota, une vie à l’étroit (2017) de Kantemir Balagov

Titre original : « Tesnota »

Tesnota, une vie à l'étroitEn 1998, dans une ville du Caucase, Ilana travaille dans le garage de son père pour l’aider à joindre les deux bouts. Un soir, la famille juive et les amis se réunissent pour célébrer les fiançailles de son jeune frère David. Dans la nuit, David et sa fiancée sont kidnappés. Bien que la famille soit très pauvre, une grosse rançon est réclamée…
Basé sur une histoire réelle, ce premier long métrage de Kantemir Balagov, jeune réalisateur russe de 27 ans, a été très remarqué au Festival de Cannes 2017. Comme l’indique le titre (Тесноtа, littéralement Étroitesse), le fond du propos est cette sensation d’être à l’étroit dans un carcan familial et ethnique. Ce carcan étouffe la jeune Ilana qui aspire à plus de liberté dans ses choix. L’antisémitisme pèse également très lourd. Kantemir Balagov fait preuve d’un indéniable talent pour trouver des solutions originales pour exprimer cette Тесноtа : des plans serrés, un cadre dans le cadre parfois réduit à moins d’un 1/10e de l’image, des cadrages étonnants parfois en très gros plan. On ressent avec force cette oppression, cet enfermement. De ce fait, on ne peut dire que la vision du film soit une partie de plaisir ; et les scènes de beuveries et la musique techno, un peu dures à supporter, n’arrangent rien… Mais à côté de cela, il a des moments de fulgurance comme on en voit rarement (1). C’est en tous cas un film qui ne laisse pas indifférent.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Darya Zhovnar, Atrem Cipin, Olga Dragunova
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Remarques :
* L’histoire se déroule à Naltchik, ville du Caucase de plus de 200 000 habitants, proche de la Tchétchénie. La population est pour la moitié kabarde (musulmans sunnites pour la plupart). La communauté juive y est très peu nombreuse, moins de 1%. Kantemir Balagov précise en début de film qu’il est kabarde. Les Kabardes forment avec les Balkars (d’origine turque) la population titulaire de la Kabardino-Balkarie, république autonome de la Fédération de Russie.
* La vidéo d’exécution d’un soldat russe regardée par les jeunes kabardes alcoolisés est réelle (elle date de 1998 dans le proche Daghestan). Le réalisateur dit l’avoir récupérée lorsqu’il avait douze ou treize ans.

Tesnota
Darya Zhovnar (à l’arrière-plan : Olga Dragunova) dans Tesnota, une vie à l’étroit de Kantemir Balagov.

Tesnota

(1) Exemple de fulgurance de génie : à un moment de forte tension familiale entre la mère et son fils, Kantemir Balagov filme en très gros plan le cou (oui, le cou !) de la jeune Ilana qui a envie d’exploser, ce cou devient très expressif et finit par se tendre en une complainte presque animale soulignée par une musique évoquant un cri…

22 janvier 2019

Des gens comme les autres (1980) de Robert Redford

Titre original : « Ordinary People »

Des gens comme les autresUne famille bourgeoise aisée tente de se reconstruire après une tragédie…
Sur un scénario d’Alvin Sargent, Ordinary People est le premier long métrage de Robert Redford. C’est un film  ambitieux dans la mesure où il nous fait plonger très profondément dans la psychologie des personnages, en particulier celui du fils puisque toute l’histoire est essentiellement racontée au travers de l’adolescent, particulièrement perturbé. Le propos met en relief ce sentiment de culpabilité qui se développe après avoir survécu à une tragédie où d’autres ont péri. Robert Redford montre beaucoup de lucidité et de tact dans son approche, il procède par petites touches, le scénario adoptant une construction originale qui ne repose pas sur une trame narrative forte. Ces petites touches sont autant d’éléments distincts qui nous font mieux cerner la complexité des conflits internes de chacun des personnages. Tout au plus, peut-on reprocher au scénariste d’avoir un peu trop typé le comportement de la mère. L’interprétation est remarquable. Assez étrangement pour ce type de film, Ordinary People rencontra un grand succès et reçut même quatre Oscars. Robert Redford ne signera son deuxième long métrage que huit ans plus tard.
Elle: 5 étoiles
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Donald Sutherland, Mary Tyler Moore, Judd Hirsch, Timothy Hutton, M. Emmet Walsh, Elizabeth McGovern
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Ordinary People
Mary Tyler Moore, Timothy Hutton et Donald Sutherland dans Des gens comme les autres de Robert Redford.

12 janvier 2019

Le Val d’enfer (1943) de Maurice Tourneur

Le Val d'enferNoël Bienvenu, patron d’une carrière en Haute-Provence, est veuf et vit avec ses parents. Un ami mourant lui demande de s’occuper de sa fille Marthe, installée à Marseille. Noël découvre qu’elle est sans ressources et lui propose alors de venir vivre chez lui…
Ecrit par Carlo Rim, Le Val d’enfer est un film peu connu de la filmographie de Maurice Tourneur. Il est produit sous l’Occupation par la Continental, société de production aux capitaux allemands. C’est un drame réaliste qui met en scène un homme rude et simple. La description de ses rapports avec sa famille donne presque au film des qualités documentaires : on y voit, par exemple, la mère est très effacée, allant jusqu’à manger sur une chaise en retrait de la table où mangent les hommes. Les rapports entre les personnages sont marqués par une certaine rudesse, la communication étant réduite au minimum. Le fond de l’histoire est assez classique, sur le thème de la femme fatale, et met en valeur les notions du bien et du mal avec, comme lueur, la rédemption, toujours possible. On peut bien entendu voir l’idéologie de Vichy présente, c’est inévitable qu’elle le soit, mais ce serait réducteur de réduire le film qu’à cela. Le Val d’enfer est un film français de qualité, sans doute pas franchement remarquable mais tout de même digne d’intérêt. L’interprétation des quatre rôles principaux est excellente.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Ginette Leclerc, Gabriel Gabrio, Gabrielle Fontan, Édouard Delmont
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Le val d'enfer
Gabriel Gabrio et Ginette Leclerc dans Le Val d’enfer de Maurice Tourneur.

Remarque :
Le Val d’Enfer est le nom donné à un lieu bien réel, une vallée de calcaire située en contrebas du village des Baux-de-Provence où des carrières ont été ouvertes.

Le Val d'enfer
Gabrielle Fontan, Édouard Delmont et Ginette Leclerc dans Le Val d’enfer de Maurice Tourneur.