4 janvier 2021

La Sainte Famille (2019) de Louis-Do de Lencquesaing

La Sainte FamilleJean, universitaire réputé, se retrouve ministre de la Famille, alors même qu’il est perdu dans les événements qui secouent la sienne : le déménagement et la mort de sa grand-mère, les exigences de sa mère, la grossesse inattendue de sa femme, le désarroi sentimental de son frère, son attirance pour sa cousine…
La Sainte Famille est le deuxième long-métrage réalisé par Louis-Do de Lencquesaing que l’on connaît surtout en tant qu’acteur. Il en a écrit lui-même le scénario avec Jérôme Beaujour et tient le premier rôle. Le film peut être considéré comme une comédie désirant dresser le portrait d’une certaine haute bourgeoisie et probablement aborder certains thèmes actuels liés à la famille. Hélas, l’ensemble est très confus, il y a manifestement un défaut d’écriture dans la mise en place des personnages. De plus, on se désintéresse rapidement de leurs petits soucis car il semble impossible de ressentir de la sympathie (et, encore moins, de l’empathie) pour un seul d’entre eux. Malgré un joli casting, l’interprétation est plutôt terne. Une partie de la critique a toutefois apprécié le ton sans pathos et sans éclat de ce portrait.
Elle: 1 étoile
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Louis-Do de Lencquesaing, Laura Smet, Marthe Keller, Léa Drucker, Thierry Godard
Voir la fiche du film et la filmographie de Louis-Do de Lencquesaing sur le site IMDB.
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La Sainte FamilleThierry Godard et Louis-Do de Lencquesaing dans La Sainte Famille de Louis-Do de Lencquesaing.

Homonymes :
La Sainte Famille de Pierre Koralnik (1973) avec Ingrid Thulin et Michel Bouquet
La Sainte Famille de Marion Sarraut (2017) avecc Stanley Weber et Mathilde Ollivier

2 mai 2020

Les Gardiennes (2017) de Xavier Beauvois

Les gardiennes1915. A la ferme du Paridier, les femmes ont pris la relève des hommes partis au front. Travaillant sans relâche, leur vie est rythmée entre le dur labeur et le retour des hommes en permission. Hortense, la doyenne, engage une jeune fille de l’assistance publique pour les seconder. Francine croit avoir enfin trouvé une famille…
Les Gardiennes est adapté assez librement du roman homonyme d’Ernest Pérochon paru en 1924. La communication autour du film a mis en avant la réunion pour la première fois au cinéma de Nathalie Baye et de sa fille Laura Smet, mais c’est la jeune Iris Bry qui s’impose à l’écran. Sans aucune expérience d’actrice, elle montre une grande présence et donne à son personnage toute son authenticité. Le récit est sobre, économe en dialogues comme le sont ses personnages, évitant toute dramatisation facile ; il décrit avec beaucoup de détails le travail de la ferme au début du XXe siècle, d’une façon presque ethnographique. Tournés en Haute-Vienne, de nombreux plans de nature sont de toute beauté, ils contribuent à nous placer dans une attitude presque contemplative. Accueilli un peu fraîchement par la critique qui lui a reproché le manque d’enjeu, Les gardiennes est un beau film qui rend hommage à la fois à ces femmes et au monde rural.
Elle: 4 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Nathalie Baye, Laura Smet, Iris Bry, Cyril Descours, Gilbert Bonneau, Olivier Rabourdin
Voir la fiche du film et la filmographie de Xavier Beauvois sur le site IMDB.
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Les gardiennesIris Bry dans Les gardiennes de Xavier Beauvois.

Les gardiennesNathalie Baye et Laura Smet dans Les gardiennes de Xavier Beauvois.

3 août 2006

La femme de Gilles (2004) de Frédéric Fonteyne

La femme de Gilles Elle :
Cette chronique familiale des années trente met en scène un couple d’ouvriers en proie au problème de l’adultère. Le mari a une liaison avec la soeur de sa femme. Clovis Cornillac campe le pater familias traditionnel qui commande et Emmanuelle Devos, la femme soumise qui préfère se taire dans l’espoir de récupérer son mari. Toute cette relation est vue au travers des yeux d’Elisa. Les dialogues font place aux silences, aux regards, aux expressions du visage. Des bonnes choses dans l’interprétation d’Emmanuelle Devos qui parvient à faire passer les émotions de sa souffrance intérieure. Cependant, ce huis clos devient pesant et s’étire en longueur. D’autre part, la mise en scène qui fait la part belle aux gros plans d’Elisa à la manière des peintres du clair obscur fait assez artificielle. J’ai préféré Une liaison pornographique, le précédent film de Frédéric Fonteyne.
Note : 3 étoiles

Lui :
La femme de Gilles : Dans cette adaptation d’un roman belge, Frédéric Fonteyne semble avoir été plus attiré par l’atmosphère de cette histoire de triangle amoureux : les Flandres des années 30, un milieu ouvrier où l’on ne se parle guère. Les drames se nouent dans les silences, les non-dits. Frédéric Fonteyne soigne trop son image, au point de la rendre presque irréelle parfois. Ce maniérisme trop voyant tend à nous éloigner de l’histoire, de l’attitude si surprenante et assez tragique de cette femme qui veut récupérer son mari. L’interprétation feutrée d’Emmanuelle Devos accentue cette impression d’irréalité, tout en restant le seul pilier du film.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Emmanuelle Devos, Clovis Cornillac, Laura Smet
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