27 décembre 2012

Les désaxés (1961) de John Huston

Titre original : « The Misfits »

Les désaxésRoslyn vient de divorcer. Elle fait la rencontre de Guido, jeune veuf, et de Gay, un homme à femmes, lui aussi divorcé. Ils se rendent dans la maison inachevée de Guido… Arthur Miller a écrit le scénario de The Misfits pour sa femme, Marilyn Monroe. Le tournage a été très difficile du fait des retards chroniques et des absences de l’actrice. Le film n’en porte pas vraiment les traces, The Misfits est un film assez fort par la profondeur de ses personnages et de son propos. Ses cinq personnages principaux sont des êtres seuls, déçus par leur entourage et par la société, avec des tempéraments très différents et bien définis ; chacun cherche, à sa manière, un sens, une voie. Marilyn Monroe fait montre ici d’une belle intensité dramatique dans son jeu et sa présence à l’écran est très forte. The Misfits fut jugé trop littéraire, voire prétentieux dans son propos, à sa sortie, ce qui est certainement plutôt injuste envers la qualité d’écriture d’Arthur Miller. Le film est, fort justement, mieux considéré aujourd’hui. Son propos a un certain caractère d’universalité qui lui permet en effet de s’inscrire tout aussi bien dans notre époque.
Elle: 4 étoiles
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Clark Gable, Marilyn Monroe, Montgomery Clift, Thelma Ritter, Eli Wallach
Voir la fiche du film et la filmographie de John Huston sur le site IMDB.
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Remarques :
* Film marqué par de nombreuses tragédies, The Misfits est le dernier film de Clark Gable qui succombera à une crise cardiaque quelques semaines après la fin du tournage. C’est aussi le dernier film de Marilyn Monroe : l’actrice continuera de sombrer et mourra d’overdose en 1962. Arthur Miller verra sa relation avec Marilyn s’effilocher pendant le tournage, ils divorceront rapidement. Quant à Montgomery Clift, il commencera à sombrer peu après et décédera cinq ans plus tard.
The Misfits : Photo de tournage par Elliott Erwitt
Note : La célèbre photo de tournage ci-dessus a été prise par le photographe Elliott Erwitt. De haut en bas et de gauche à droite : Arthur Miller, Frank Taylor (producteur), Eli Wallach, John Huston, Montgomery Clift, Marilyn Monroe et Clark Gable.

* Pendant le tournage, John Huston envoya Marilyn Monroe pendant quinze jours dans une clinique de Los Angeles. Sous l’effet des drogues, l’actrice était en effet dans un état de délabrement physique tel que tout tournage devenait impossible. John Huston raconte dans ses mémoires que c’est au retour de cette cure de désintoxication, à la descente de l’avion, que Marilyn a eu sa fameuse réplique à un journaliste : « Que mettez-vous pour dormir, miss Monroe ? » « Du n°5 de Chanel. »

* John Huston raconte que Clark Gable considérait The Misfits comme étant le meilleur film qu’il eut jamais tourné. A propos des dépassements de budget qui faisaient renâcler la production, il se serait dit prêt à racheter lui-même le film.

14 décembre 2012

Histoire d’herbes flottantes (1934) de Yasujirô Ozu

Titre original : « Ukikusa monogatari »
Autre titre français : « Histoire d’un acteur ambulant »

Histoire d'herbes flottantes(Film muet) Une petite troupe de théâtre assez miséreuse arrive dans une bourgade du sud du Japon. Pour le directeur de la troupe, c’est un retour car c’est ici que vit la femme qu’il a connu vingt ans auparavant et qui lui a donné un fils. Il se fait passer auprès de lui pour son oncle. La maitresse actuelle du directeur découvre ce secret et menace de le dévoiler au fils…
Ecrit par Ozu et Tadao Ikeda, Histoire d’herbes flottantes permet de changer de cadre, délaissant les grandes cités pour se situer dans une petite ville de province. C’est un beau mélodrame, très bien construit, un film très abouti dont la forme vient servir le récit en lui donnant une belle intensité. Histoire d’herbes flottantes est assez étonnant dans sa forme car il montre déjà tout ce qui sera le style d’Ozu. On peut commencer par le générique, le premier à être sur fond de toile de jute, puis le film débute par quelques plans vides et fixes (il y en aura d’autres ensuite), il y a des trains, du linge qui sèche, sa caméra est basse, même très basse parfois, le scénario se déroule lentement avec une bonne progression, l’insertion de quelques scènes comiques dans le drame ; beaucoup de points communs avec ses films plus récents donc. En revanche, Ozu a ici une caméra bien plus mobile que par la suite. Sur la photographie, les éclairages sont assez beaux et il y a quelques très beaux plans de doubles (par exemple, la partie de pêche du père avec le fils ou les deux actrices habillées de façon identique). Histoire d’herbes flottantes est également très bien monté. C’est probablement l’un des films les plus aboutis de sa période muette.
Elle:
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Takeshi Sakamoto, Chôko Iida, Kôji Mitsui, Rieko Yagumo, Yoshiko Tsubouchi
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Remarque :
Les « herbes flottantes » du titre font référence aux lentilles d’eau ; cette plante flottante figure souvent dans la poésie japonaise comme une allégorie pour les errements ou une vie sans but.

Remake :
Ozu, qui aimait beaucoup ce film, en tournera une nouvelle version à la fin de sa carrière, un remake assez proche de l’original mais en couleurs et parlant :
Herbes Flottantes (Ukikusa) (1959).

28 septembre 2012

Quand passent les cigognes (1957) de Mikhail Kalatozov

Titre original : « Letyat zhuravli »

Quand passent les cigognesA Moscou, en 1941, Veronika et Boris sont amoureux. La guerre éclate et Boris décide de s’engager volontairement au grand désespoir de sa famille et de Veronika… Quand passent les cigognes a été tourné quatre ans après la mort de Staline et marque un tournant dans le cinéma soviétique. Plus que tout autre, ce grand film romantique symbolise la libération du carcan des films de propagande et le retour à une grande créativité qui rappelle celle des années vingt. Quand passent les cigognes a effectivement en commun avec les grands films muets cette beauté formelle qui se manifeste tant dans la lumière que dans le mouvement. Les éclairages sont travaillés avec des gros plans de toute beauté, la caméra est étonnamment mobile, capable de filer, de virevolter, de suivre les personnages dans une enivrante frénésie. Les scènes remarquables sont nombreuses(1). Kalatanov maitrise parfaitement sa créativité foisonnante, tout est parfait, rien n’est gratuit. Quand passent les cigognes Son plus grand talent est de savoir mettre la virtuosité technique au service de l’histoire qui se retrouve transcendée, puissamment élevée par un lyrisme qui nous traverse et nous bouleverse. Tatiana Samoïlova est remarquable, d’abord par sa très grande beauté juvénile, mais surtout par son interprétation très complète, exprimant à la fois de la force et de la fragilité, constamment touchante. La scène finale, ahurissante par son ampleur et sa virtuosité, est émouvante, poignante, d’un lyrisme rarement égalé. Palme d’Or à Cannes, Quand passent les cigognes connut fort justement un très succès, aussi bien dans son pays qu’à l’international.
Elle: 5 étoiles
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Tatyana Samojlova, Aleksey Batalov, Vasili Merkuryev, Aleksandr Shvorin
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(1) « Les principaux moments de bravoure : l’adieu matinal dans l’escalier, le départ pour la guerre, le viol pendant le bombardement, la découverte de la maison détruite, la fuite après le discours de l’hôpital, la scène finale sur le quai de la gare passent le stade de la simple bravoure pour déboucher sur une beauté fort authentique. Il y a aussi un certain nombre de scènes d’intimité d’un naturel et d’une vivacité étincelants. » (J. Doniol-Valcroze)

5 septembre 2012

La chambre de l’évêque (1977) de Dino Risi

Titre original : « La stanza del vescovo »

La chambre de l'évèqueMarco navigue au gré de ses envies sur le Lac Majeur. Il est abordé par un riche avocat qui l’emmène dans sa magnifique villa au bord du lac où il vit avec sa femme ombrageuse et sa jeune et jolie belle-sœur… Œuvre de commande, La chambre de l’évêque est l’adaptation d’un roman de Piero Chiara. Développant subtilement son intrigue, le film oscille entre la farce et le drame. Patrick Dewaere est totalement écrasé par Ugo Tognazzi, au jeu très expansif et qui excelle dans ce rôle de roublard aux instincts lubriques. Il y a plusieurs scènes vraiment savoureuses. Ornella Muti dégage beaucoup de sensualité tout en restant assez fragile. C’est son premier film avec Risi. Le film fut méprisé par la critique au festival de Cannes 77, jugé misogyne et raté. C’est excessif car, sans être un grand Risi, La chambre de l’évêque est un film très plaisant.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Ugo Tognazzi, Ornella Muti, Patrick Dewaere
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Remarque :
La chambre de l’évêque a été tourné sur le Lac Majeur, notamment à Stresa juste en face d’Isola Superiore et Isola Bella que l’on voit largement depuis le jardin. Le château qu’ils visitent sur une petite île est le Castelli di Cannero, un peu plus au nord.

4 septembre 2012

Rabbit Hole (2010) de John Cameron Mitchell

Rabbit HoleHuit mois après la disparition accidentelle de leur fils unique, Becca et Howie tentent de retrouver un sens à donner à leur vie… Rabbit Hole est l’adaptation d’une pièce de David Lindsay-Abaire récompensé par un prix Pulitzer. John Cameron Mitchell sait éviter tout pathos trop appuyé ; il réalise un film assez sobre mais qui manque un peu de force. S’écartant franchement des rôles glamour où elle est trop souvent cantonnée, Nicole Kidman adopte ici un jeu très retenu, empreint de naturel et tout en nuances. Elle seule parvient à créer l’émotion. Elle ne parvient pas en revanche à créer la proximité et l’ensemble reste top lointain. Le point intéressant de Rabbit Hole est de montrer comment ce couple semble ne plus pouvoir fonctionner, ils ne peuvent plus communiquer tout en restant très liés.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Nicole Kidman, Aaron Eckhart, Dianne Wiest, Sandra Oh
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Remarques :
Rabbit Hole est produit par Nicole Kidman.

30 août 2012

Roméo et Juliette (1964) de Riccardo Freda

Titre original : « Giulietta e Romeo »

Romeo e GiuliettaLe Roméo et Juliette de Riccardo Freda est l’une des adaptations les moins connues de cette pièce de Shakespeare si délicate à porter à l’écran. Contrairement à d’autres versions (notamment la version de Cukor), les deux acteurs principaux ont bien l’âge du rôle. Toutefois, ils n’ont pas, hélas, la présence nécessaire pour donner une vraie dimension à leur personnage. Riccardo Freda s’efforce de rester le plus près possible du texte original tout en ajoutant des scènes d’action en extérieurs (étonnante scène d’ouverture qui semble sortir d’un western) et des grandes chevauchées. Il utilise largement la musique de Rachmaninov et de Tchaïkovski pour donner de l’ampleur et de la tension à certaines scènes. L’ensemble est enlevé, assez rapide même, sans aucun temps mort.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Geronimo Meynier, Rosemary Dexter
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Les principales adaptations de la pièce de Shakespeare :
Romeo and Juliet de J. Gordon Edwards (1916) avec Theda Bara
Romeo und Julia im Schnee d’Ernst Lubitsch (1920) (parodie)
Roméo et Juliette (Romeo and Juliet) de George Cukor (1936)
… avec Norma Shearer et Leslie Howard
Les Amants de Vérone d’André Cayatte (1949)
… avec Anouk Aimée et Serge Reggiani
Roméo et Juliette (Romeo and Juliet) de Renato Castellani (1954)
… avec Laurence Harvey et Susan Shentall
Roméo et Juliette (Guiletta e Romeo) de Riccardo Freda (1964)
Roméo et Juliette (Romeo and Juliet) de Franco Zeffirelli (1968)
… avec Leonard Whiting et Olivia Hussey
Roméo + Juliette (Romeo + Juliet) de Baz Luhrmann (1996)
… avec Leonardo DiCaprio et Claire Danes
Tromeo and Juliet de Lloyd Kaufman (1996) avec Jane Jensen et Will Keenan
Romeo and Juliet de Carlo Carlei (2013) avec Douglas Booth et Hailee Steinfeld

20 juin 2012

La Chartreuse de Parme (1948) de Christian-Jaque

La Chartreuse de ParmeAu début du XIXe siècle, dans la Principauté de Parme au nord de l’Italie, le jeune Fabrice del Dongo rejoint sa tante, la Sanseverina, qui, tout en étant la maîtresse du premier ministre, porte un grand intérêt à son protégé. Ce dernier va se retrouver emprisonné pour des raisons à la fois politiques et privées… Christan-Jaque fait une adaptation ambitieuse du roman de Stendhal, ambitieuse mais pas très fidèle puisqu’elle en occulte une bonne partie et simplifie le reste. Ces mauvais choix se ressentent principalement dans le derniers tiers du film qui paraît plus faible. En revanche, les décors et l’interprétation sont assez remarquables : Gérard Philipe est parfait pour interpréter ce grand séducteur stendhalien, c’est l’un de ses plus grand rôles à l’écran, Maria Casarès est somptueuse et princière, tous les seconds rôles sont parfaitement tenus. L’interprétation est d’une grande force. La photographie est superbe, très soignée. Pour autant que l’on puisse critiquer son contenu, La Chartreuse de Parme de Christian-Jaque est un film fort et prenant.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Gérard Philipe, María Casares, Renée Faure, Lucien Coëdel, Louis Salou, Tullio Carminati, Louis Seigner
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18 mai 2012

Casque d’or (1952) de Jacques Becker

Casque d'orAu tout début du XXe siècle à Belleville, Marie, une jeune prostituée surnommée Casque d’or à cause de sa chevelure blonde, est avec Roland, un petit malfrat qui fait ses mauvais coups au sein d’une bande dirigée par un petit caïd respectable. Dans une guinguette, Marie rencontre Manda, un ancien voyou devenu honnête. Entre eux, c’est le coup de foudre… Jacques Becker recrée merveilleusement l’atmosphère des faubourgs de Paris des années 1900. Il s’attache surtout à décrire les hommes, les lieux qu’ils fréquentent (où la bonne bourgeoisie vient parfois s’encanailler), la force de l’appartenance à un clan. Simone Signoret et Serge Reggiani sont magnifiques, d’une beauté empreinte de naturel. Leur prestation est d’une grande force. Tous les seconds rôles sont parfaitement tenus, Jacques Becker montrant là une très grande maitrise. Il y a de très belles scènes : la guinguette, le combat et bien entendu ce superbe plan final sur le visage de Simone Signoret. A sa sortie, Casque d’or fut très mal accueilli par la critique française (en Angleterre, il fut en revanche porté aux nues). Devant cet insuccès, Jacques Becker déclara même qu’il trouvait que son film avait trop de temps morts. Les choses ont bien changé depuis puisqu’il est aujourd’hui classé parmi les meilleurs films du cinéma français. A juste titre.
Elle:
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Simone Signoret, Serge Reggiani, Claude Dauphin, Raymond Bussières, Loleh Bellon, Dominique Davray
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Remarque :
Le film est librement inspiré d’une affaire réelle datant de janvier 1902 : deux bandes rivales s’affrontent en une véritable bataille rangée dans le 20e arrondissement de Paris. L’objet de la querelle est une prostituée, Amélie Elie surnommée Casque d’or en raison de son abondante chevelure blonde ramenée sur le sommet de la tête. L’affaire est montée en épingle par la presse et c’est à cette occasion qu’un journaliste du Petit Journal crée le mot « apache » pour désigner les voyous qui agissent en bande : « Ce sont là des mœurs d’Apaches, du Far West, indignes de notre civilisation. Pendant une demi-heure, en plein Paris, en plein après-midi, deux bandes rivales se sont battues pour une fille des fortifs, une blonde au haut chignon, coiffée à la chien ! »
(« Fortifs » est un mot familier, tombé aujourd’hui en désuétude, qui désigne les fortifications qui ont entouré Paris jusqu’en 1919.)

15 mai 2012

Avant l’aube (2011) de Raphaël Jacoulot

Avant l'aubeLe jeune Frédéric est en stage de réinsertion dans un luxueux hôtel isolé dans les montagnes pyrénéennes enneigées. Sans le vouloir, il comprend que le patron de l’hôtel cache le fait que son fils a percuté mortellement l’un des clients… Avant l’aube est le deuxième long métrage de Raphaël Jacoulot. Cet étrange rapprochement entre une famille bien bourgeoise et un jeune au passé trouble n’est pas sans rappeler Chabrol. Il est original pour au moins deux raisons : d’abord une belle utilisation des splendides décors enneigés des Hautes-Pyrénées, cette neige qui elle aussi cache et se fait complice, et ensuite, la relation étroite qui se noue entre le patron de l’hôtel (Jean-Pierre Bacri) et son employé (Vincent Rottiers). La complicité muette évolue en une relation de plus complexe, avec d’un côté un père déçu par son fils et de l’autre un enfant qui n’a jamais eu de père. Le rythme, très lent dans la première moitié, s’accélère peu à peu. Avant l’aube n’est pas un film parfait, il y a beaucoup d’imprécisions, mais il est porté par une atmosphère et même une délicatesse qui le rend assez attirant.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Jean-Pierre Bacri, Vincent Rottiers, Ludmila Mikaël, Sylvie Testud
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Remarque :
Les dialogues sont hélas assez souvent à la limite de l’intelligible.

8 mai 2012

What Price Hollywood? (1932) de George Cukor

What Price Hollywood?Une jeune serveuse se fait remarquer par un metteur en scène alcoolique qui lui donne l’occasion de tourner une petite scène… What Price Hollywood? est l’un des premiers films de George Cukor, c’est même son premier film d’importance. Il le tourne grâce à son ami David O. Selznick, récemment entré à la RKO comme directeur de production. Le film nous montre Hollywood vu de l’intérieur, d’une façon qui ne nous avait jamais été montrée. Si d’autres films avaient déjà mis en scène l’industrie du cinéma, ils jouaient le plus souvent sur les côtés les plus superficiels : l’attrait des stars et de la célébrité. What Price Hollywood? nous montre le revers de cette célébrité avec deux trajectoires croisées : l’une montante, celle de la star, et l’autre descendante, celle du metteur en scène. Le lien qui les unit est à la fois délicat et fort, très humain. Les personnages ont une indéniable profondeur. Par certaines scènes, What Price Hollywood? nous montre aussi les coulisses d’un tournage, les moyens mis en œuvre, le rôle du metteur en scène. Le personnage du producteur évoque furieusement David O. Selznick. Là où le film est le plus faible, c’est dans sa partie centrale qui se focalise trop sur l’idylle entre l’actrice et son mari d’origine aristocratique, joué très platement par Neil Hamilton. Ce défaut sera corrigé dans les remakes (le mari et le metteur en scène seront fondus en un seul personnage) ; What Price Hollywood? sera en effet repris trois fois sous le nom A star is born. L’un de ces remakes sera dirigé par Cukor lui-même.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Constance Bennett, Lowell Sherman, Neil Hamilton, Gregory Ratoff, Brooks Benedict
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Remakes :
Une étoile est née (A star is born) de William A. Wellman (1937) avec Janet Gaynor et Fredric March
Une étoile est née (A star is born) de George Cukor (1954) avec Judy Garland et James Mason (comédie musicale)
Une étoile est née (A star is born) de Frank Pierson (1976) avec Barbra Streisand et Kris Kristofferson (comédie musicale)