15 octobre 2015

Star Trek: Into Darkness (2013) de J.J. Abrams

Titre original : « Star Trek Into Darkness »

Star Trek: Into Darkness2259. Starfleet, l’institution chargée de la défense de la Fédération des planètes unies, est menacée par un terroriste qui cherche à détruire la flotte. Le jeune capitaine Kirk est chargé d’aller le traquer là où il s’est caché, aux confins de la galaxie… Douzième film issu de l’univers de Star Trek, Star Trek Into Darkness est la suite directe du Star Trek de J.J. Abrams (2009), c’est-à-dire qu’il se situe chronologiquement avant que l’Enterprise ne commence ses missions d’exploration. Il se replace assez bien dans l’esprit original avec cet idéalisme légendaire face aux dilemmes moraux et aussi (chose plus rare dans la science-fiction aujourd’hui) une certaine part de rêve. Bien entendu, il s’agit d’une grosse production hollywoodienne et nous n’échappons donc pas aux scènes de combats, parfaitement inutiles mais, aujourd’hui, figures obligées du genre, et à l’insupportable musique grandiloquente. Mais l’ensemble est assez bien équilibré, avec une bonne dose d’humour et le film forme un beau space-opéra de la meilleure veine.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Chris Pine, Zachary Quinto, Zoe Saldana, Simon Pegg, Benedict Cumberbatch
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Star Trek into darkness
Zachary Quinto et Chris Pine dans Star Trek: Into Darkness de J.J. Abrams.

 

28 mai 2015

Agent secret (1936) de Alfred Hitchcock

Titre original : « Sabotage »
Titre U.S.A. : « The Woman Alone »

Agent secretLondres est soudainement plongé dans le noir à la suite d’un acte de sabotage de la centrale électrique. Un enquêteur de Scotland Yard surveille le directeur d’un cinéma… Sabotage (Agent secret) est adapté du roman de Joseph Conrad The Secret Agent, titre qui ne pouvait pas être utilisé puisque Hitchcock venait d’achever un autre film portant ce titre. Bien qu’il ait été très mal reçu à l’époque, c’est un très bon film où le cinéaste s’attache à créer un suspense qui se révèle assez fort. Comme le film précédent d’Hitchcock, Sabotage est handicapé par le choix des acteurs : John Loder en policier est assez terne (Hitchcock voulait Robert Donat qui n’a pu se libérer), Oscar Homolka est trop sympathique et le couple qu’il forme avec Sylvia Sydney n’est pas crédible. Mais ce n’est pas à cause de l’interprétation si le film a été si mal reçu. [Attention, la suite de ce commentaire va révéler un point important, arrêtez-ici votre lecture si vous comptez regarder le film prochainement.] Ce que le public n’a pas pardonné au cinéaste, c’est de faire mourir le jeune garçon après avoir construit un suspense très fort autour de lui : « C’est une très grave erreur de ma part » analyse le cinéaste a posteriori (1). Il s’agissait pourtant d’un élément très réaliste et c’est, bien entendu, une réaction très naïve de la part du public de vouloir que les personnages qu’il a pris en affection soient toujours sauvés in extremis. Toujours est-il que cela a scellé le destin du film. Une autre scène très forte est celle du repas : Sylvia Sydney, Oskar Homolka et… le couteau. Là, c’est du grand art, et accessoirement un superbe exemple de la manipulation du cinéma car cette scène, par sa construction, son montage et surtout la formidable utilisation d’un objet, le couteau, transforme finalement un meurtre en demi-suicide… Sabotage est donc un film intéressant à plus d’un titre.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Sylvia Sidney, Oskar Homolka, John Loder
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Sabotage d'Alfred Hitchcock
Sylvia Sydney dans Agent secret (Sabotage) de Alfred Hitchcock

Remarques :
* En visionnant Sabotage aujourd’hui, il est difficile de ne pas penser aux attentats de Londres de 2005 où une bombe a explosé de façon similaire dans un bus. A noter que dans le film d’Hitchcock, les motivations ne sont pas clairement identifiées : les commanditaires des attentats veulent déstabiliser la société par la peur mais le cinéaste ne les rattache à aucun mouvement politique.

* Cameo d’Alfred Hitchcock (difficile à repérer et incertain) : Juste au moment où la lumière revient (8’50), au premier plan de l’attroupement devant le cinéma, Hitchcock passe très rapidement au premier plan en regardant en l’air. (Nota : Le cameo listé par Wikipédia français ne correspond à aucune scène de la version que j’ai vue)

* Ne pas confondre :
Secret Agent (titre français : Quatre de l’espionnage) d’Alfred Hitchcock (UK 1936)
Sabotage (titre français : Agent secret) d’Alfred Hitchcock (UK 1936)
Saboteur (Titre français : Cinquième colonne) d’Alfred Hitchcock (USA 1942)

Sabotage d'Alfred Hitchcock
Desmond Tester, le jeune garçon dans Agent secret (Sabotage) de Alfred Hitchcock

(1) « Il y a une très grave erreur de ma part : le petit garçon qui porte la bombe. Quand un personnage promène une bombe sans le savoir comme un simple paquet, vous créez par rapport au public un très fort suspense. Tout au long de ce trajet, le personnage du garçon est devenu beaucoup trop sympathique pour le public qui, ensuite, ne m’a pas pardonné de le faire mourir lorsque la bombe explose. » (Hitchcock / Truffaut, Ramsay 1983, p. 88)
Lorsque Hitchcock parle ensuite d’une variante possible, François Truffaut a une remarque intéressante : « C’est très délicat de faire mourir un enfant dans un film ; on frôle l’abus de pouvoir du cinéma. » Hitchcock approuve.

Sabotage d'Alfred Hitchcock
Oskar Homolka et Sylvia Sydney dans Agent secret (Sabotage) de Alfred Hitchcock avec (hors champ)… le couteau.

27 février 2015

Sous surveillance (2012) de Robert Redford

Titre original : « The Company You Keep »

Sous surveillanceUn paisible avocat se retrouve rattrapé par son passé de militant activiste : dans les années soixante-dix, il a été membre d’un groupe radical qui s’est sinistrement illustré par des attentats… Adapté d’un roman de Neil Gordon, Sous surveillance est le neuvième long métrage réalisé par Robert Redford. On aurait aimé être plus enchantés mais il se dégage de l’ensemble une impression de vieux héros fatigué. Le sujet n’arrange pas les choses puisqu’il s’agit justement de militants extrémistes qui s’interrogent sur leur engagement d’il y a quarante ans. Ce pourrait d’ailleurs être un sujet si Robert Redford avait choisi de le traiter, mais le film reste au niveau d’un thriller basé sur une traque un peu poussive. Le film se regarde sans déplaisir toutefois, grâce à un beau plateau d’acteurs. Shia LaBeouf en jeune journaliste gonflé et opiniâtre, dans un style qui n’est pas sans rappeler Robert Redford dans Les Hommes du Président, permet de faire baisser un peu la moyenne d’âge.
Elle: 2 étoiles
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Robert Redford, Shia LaBeouf, Julie Christie, Susan Sarandon, Nick Nolte, Chris Cooper, Terrence Howard, Stanley Tucci, Richard Jenkins, Anna Kendrick, Brendan Gleeson, Brit Marling
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Sous surveillance de Robert Redford
Robert Redford et Richard Jenkins dans Sous surveillance.

6 août 2012

Les bourreaux meurent aussi (1943) de Fritz Lang

Titre original : « Hangmen also die! »

Les bourreaux meurent aussiEn 1942, le chef nazi Heyrich, « le boucher de Prague », est mortellement blessé par un résistant tchèque. Police et Gestapo recherchent activement l’auteur de l’attentat… C’est l’actualité qui a fourni à Fritz Lang et Bertolt Brecht un point de départ pour écrire le scénario de Les bourreaux meurent aussi. La collaboration ne déroulera pas sans heurt, les deux auteurs s’opposant sur de très nombreux points. Sous la forme d’un film policier, le film met en alerte et exhorte à faire front contre la barbarie. Si le déroulement du scénario peut paraître manquer parfois de rigueur, la tension et l’intensité montent progressivement dans une atmosphère oppressante bien rendue. On retrouve le thème du mensonge cher à Fritz Lang. Le film n’eut hélas que peu de succès. En France, il sortit (après la Libération bien entendu) dans une version écourtée (117mn au lieu de 134).
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Brian Donlevy, Walter Brennan, Anna Lee, Dennis O’Keefe, Gene Lockhart
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Remarques :
* Le dénouement du film est (hélas) très différent de la réalité.
* Deux mois après Les bourreaux meurent aussi, un autre film sur l’assassinat de Heydrich est sorti sur les écrans : Hitler’s Madman (1943) de Douglas Sirk (son premier film aux Etats-Unis) avec John Carradine.

18 juillet 2012

Hors-la-loi (2010) de Rachid Bouchareb

Hors la loiTrois frères algériens, qui ont perdu une partie de leur famille lors du massacre de Sétif, émigrent en France dans les années cinquante. L’un d’entre eux rejoint clandestinement le bras armé du Front de libération nationale (FLN)… Lors de sa présentation à Cannes, Hors-la-loi créa une certaine polémique, accusé par certains de réveiller les sentiments anti-français. Certes, le film de Rachid Bouchareb présente son histoire de façon très partisane mais il a toutefois le mérite de lever le voile sur certains évènements occultés comme le Massacre de Sétif de juin 1945, reconstitué ici de façon terrifiante (mais hélas exacte) en début du film. En revanche, on peut être plus circonspect sur l’option prise par le réalisateur de présenter le reste du film comme un film de mafia, une saga familiale avec des personnages stéréotypés qui répriment toute émotion et qui enchaîne les scènes d’action. Ce parti-pris a-t-il été choisi pour donner une forme plus accessible à un public large ? Ce faisant, le réalisateur s’éloigne inévitablement de l’Histoire et minimise la question de fond qu’il pose sur l’engagement et l’utilisation de la violence. En regardant Hors-la-loi, on est pris entre la découverte d’un pan caché de notre histoire et le détachement engendré par la forme.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Sami Bouajila, Roschdy Zem, Jamel Debbouze, Bernard Blancan, Assaad Bouab
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26 mai 2012

Berlin Express (1948) de Jacques Tourneur

Berlin ExpressJuste après la fin de la seconde guerre mondiale, un américain, un anglais, une française et un officier russe assistent à une tentative d’attentat dans un train. La personne visée est un professeur allemand chargé par alliés de présider une commission pour l’unification de l’Allemagne vaincue… Berlin Express est remarquable comme étant le premier film américain tourné dans l’Allemagne de l’après-guerre. Le film a ainsi un réel aspect documentaire : il montre les villes dévastées de Frankfort et de Berlin, vaste champs de ruines où les cigarettes jouent le rôle de monnaie. L’histoire, écrite par Curt Siodmack (frère de Robert Siodmack), est certainement moins remarquable, prônant l’entente entre les peuples tout en restant dans les stéréotypes. Elle montre toutefois les difficultés de l’Europe à se reconstruire, une impérieuse nécessité qui demandaient à surmonter les divisions, sans sous-estimer le danger de la présence des nostalgiques du nazisme. La mise en place de l’intrigue est très bien réalisée, avec un puzzle qui s’assemble peu à peu et une voix-off qui fait naître la tension. L’interprétation manque sans doute un peu d’éclat, Merle Oberon a ici peu de présence. Tout en restant en deçà des grands films de Jacques Tourneur, Berlin Express reste très intéressant à regarder.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Merle Oberon, Robert Ryan, Charles Korvin, Paul Lukas
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