3 mai 2011

Cinquième colonne (1942) d’ Alfred Hitchcock

Titre original : « Saboteur »

Cinquième colonneLui :
A la suite d’un incendie meurtrier dans une usine d’aviation, un jeune ouvrier est accusé à tort de sabotage. Alors qu’il est recherché par la police, il part lui-même à la poursuite du vrai saboteur qu’il a aperçu avant le drame… Cinquième colonne est la contribution d’Hitchcock à l’effort de guerre. Le scénario préfigure celui de La Mort aux Trousses sous plusieurs aspects : dans les deux cas, le héros doit chercher les vrais coupables tout en étant traqué par la police et il devra traverser les Etats-Unis pour trouver la vérité. Cinquième colonne est toutefois moins réussi, en grande partie du fait de l’interprétation et de son manque de consistance, de sa moindre présence (1). Le film ne manque pas de scènes fortes : la fusillade dans la salle du Radio City Music Hall (2), scène largement copiée depuis, et le final dans et sur la statue de la Liberté ont été les plus remarquées. Toutes les scènes se déroulant durant le gala de charité sont certes moins spectaculaires mais tout aussi remarquables. Mais, force est de constater qu’en dépit de ses qualités, Cinquième colonne reste moins intense que de nombreux autres films du réalisateur.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Priscilla Lane, Robert Cummings, Otto Kruger, Norman Lloyd
Voir la fiche du film et la filmographie de Alfred Hitchcock sur le site IMDB.
Voir les autres films de Alfred Hitchcock chroniqués sur ce blog…

Remarque :
Ne pas confondre Sabotage (Agent secret en français), film anglais d’Alfred Hitchcock de 1936 avec Saboteur (Cinquième colonne en français), film américain d’Alfred Hitchcock de 1942.

(1) Hitchcock reconnaitra plus tard que Robert Cummings « appartient à la catégorie des acteurs légers (…) Quand il est vraiment dans une situation mauvaise, on ne peut pas le lire sur sa figure. »
Quant à Priscilla Lane, l’actrice fut imposée à Hitchcock par Universal. D’apparence très classique (le type « girl next door »), l’actrice est à l’opposé du type de femme qu’Hitchcock affectionne (les beautés froides).
(2) Il faut savoir que le Radio City Music Hall était à l’époque le cinéma de New York où avaient lieu les premières des films d’Hitchcock. L’effet a été donc décuplé pour ceux qui y assistaient.

Remarque :
Quand l’espion Fry se déplace en taxi, Hitchcock a inséré un plan d’actualité montrant le paquebot Normandie chaviré dans le port de New York. L’espion a un rictus de satisfaction. La Navy a réussi à faire supprimer cette scène (dans certains états seulement) car elle laissait à penser que le Normandie avait été victime d’un sabotage, ce qui n’était pas le cas. Le Normandie, paquebot français réquisitionné de force par les Etats-Unis, a été victime d’un incendie en 1942 dans le port de New York alors qu’il était transformé en navire transporteur de troupes. Après des tentatives de réparation, le paquebot a finalement été demantelé en 1946.

Une réflexion sur « Cinquième colonne (1942) d’ Alfred Hitchcock »

  1. Hitch reprend le thème déjà abordé depuis les 39 marches du fugitif innocent et qu’il va continuer à développer jusqu’à son film le plus abouti, la Mort aux Trousses. A ne pas manquer le plan d’un navire victime d’un sabotage, il s’agit du paquebot Normandie, endommagé dans la vraie vie non par les espions nazis, mais par la mafia…

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