22 mai 2022

La Conquête de l’espace (1955) de Byron Haskin

Titre original : « Conquest of Space »

La Conquête de l'espace (Conquest of Space)Dans le futur proche (années 1980), une station orbitale, La Roue, abrite une équipe technique composée de militaires. Un vaisseau spatial est en construction à ses côtés dans le but d’aller sur la lune. Mais c’est en réalité à destination de Mars qu’une petite équipe appareille finalement…
Conquest of Space est un film américain de science-fiction réalisé par Byron Haskin et produit par George Pal qui le voyait comme une suite à son Destination Moon (1950). Il est basé sur le livre homonyme de l’écrivain de vulgarisation scientifique Willy Rey, livre qui était illustré par Chesley Bonestell. L’adaptation est signée Barré Lyndon, auteur de l’adaptation de La Guerre des mondes (1953) de H.G. Wells. Le projet initial de George Pal incluait un voyage vers trois planètes (Venus, Mars et Jupiter) mais Paramount, effrayé par le coût potentiel, le força à se limiter à une seule et à inclure une affligeante intrigue sur une dissension père-fils. Cette tension est alimentée par des questionnements religieux qui, s’ils sont pesants et pénibles, ont un petit intérêt historique : il y a avait effectivement à l’époque de nombreuses voix pour affirmer que l’homme n’avait pas à aller dans l’espace, le domaine réservé à Dieu (1).
Mais l’intérêt de Conquest of Space est ailleurs, il est dans cette tentative de créer une anticipation réaliste des programmes spatiaux (2). Wernher von Braun, qui sera l’ingénieur en chef de la future NASA, était conseiller technique sur le plateau et son livre Mars Project a servi de base pour de nombreux points précis, notamment la forme de la station orbitale. Chesley Bonestell a dessiné certains décors, sa planète Mars vue de haut est superbe. Bien entendu, il est aisé de déceler plusieurs aberrations, même en tenant compte des connaissances de l’époque, ou de sourire à certains moments mais l’ensemble se tient. La réalisation n’est pas parfaite, les incrustations sont notamment très visibles (cette technique n’était encore pas bien maitrisée), mais elle se situe plutôt parmi les meilleures de cette époque. Bref, c’est un film intéressant à regarder, à condition de garder une certaine indulgence. Conquest of Space fut un cuisant échec commercial et financier qui scella la fin des films réalistes sur l’espace. Il faudra attendre 2001, l’odyssée de l’espace en 1968 pour les voir renaître. Entre deux, l’espace restera le domaine des monstres et des envahisseurs.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Walter Brooke, Eric Fleming, Mickey Shaughnessy, William Hopper, Ross Martin
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Remarque :
* Willie Ley (Willy Otto Oskar Ley) est d’origine allemande. Ses premiers livres sur les fusées datent de 1927. Il était conseiller technique sur Frau Im Mond de Fritz Lang (1929). Il a fui l’Allemagne nazie en 1935 pour s’établir aux Etats-Unis, où il a continué à publier des livres sur l’espace et les fusées. Il a co-signé un livre avec Wernher von Braun en 1953, The Conquest of the Moon.

(1) Cette intrusion de la religion était déjà présente dans La Guerre des mondes mais de façon bien plus subtile qu’ici.
(2) Le slogan sur l’affiche ci-dessus proclame : « Venez voir comment cela va arriver… de votre vivant »

La Conquête de l'espace (Conquest of Space)La Conquête de l’espace (Conquest of Space) de Byron Haskin.

La Conquête de l'espace (Conquest of Space)Phil Foster et Eric Fleming dans La Conquête de l’espace (Conquest of Space) de Byron Haskin.

20 mai 2022

Michel-Ange (2019) de Andreï Konchalovsky

Titre original : « Il peccato »

Michel-Ange (Il peccato)Rome 1512. Michel-Ange termine le plafond de la Chapelle Sixtine mais il est très en retard sur ses autres commandes et les querelles entre les Medecis et les Della Rovere rendent ses choix de plus en plus difficiles…
Michel-Ange (Il peccato, littéralement « Le Péché ») est un film russo-italien coécrit, coproduit et réalisé par Andreï Kontchalovski. Plutôt que réaliser une biographie classique, le cinéaste russe s’est attaché à recréer l’environnement dans lequel Michel-Ange exerçait son art et ses relations avec le pouvoir en place. Il souligne le fort contraste entre la beauté de ses créations et les conditions sordides dans lesquelles il vivait ou encore le peu de noblesse des sentiments humains (jalousie de ses confrères, barbarie des gens de pouvoir). A aucun moment, Kontchalovski ne montre le processus de création, en revanche il s’attache à en détailler les à-côtés. Le morceau de choix du film est une séquence qui nous fait suivre, étape par étape, le transport dangereux d’un monumental bloc de marbre, depuis les hauteurs des montagnes de Carrare. L’artiste est décrit comme un être angoissé et tourmenté. Par extension, le film peut apparaître un peu oppressant. Il est certainement trop long, donnant une trop grande place aux luttes de pouvoir entre les deux familles nobles. Andreï Kontchalovski a tourné en italien avec des acteurs majoritairement non-professionnels.
Elle: 2 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Alberto Testone, Jakob Diehl, Adriano Chiaramida
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Michel-Ange (Il peccato)Alberto Testone dans Michel-Ange (Il peccato) de Andreï Konchalovsky.

Remarque :
* Andreï Kontchalovski a été co-scénariste du très beau film Andreï Roublev (1966) d’Andreï Tarkovski qui se situait dans le même esprit.

19 mai 2022

L’étoffe des héros (1983) de Philip Kaufman

Titre original : « The Right Stuff »

L'étoffe des héros (The Right Stuff)L’Étoffe des héros retrace l’épopée des pilotes d’essai américains d’après-guerre, du passage du mur du son par Chuck Yeager aux premiers vols spatiaux habités du programme Mercury de 1958 à 1963…
Il s’agit de la transposition cinématographique du livre de l’écrivain et chroniqueur américain Tom Wolfe (L’Étoffe des héros, paru en 1979). Philip Kaufman en a écrit l’adaptation. Bien documenté, le récit de plus de trois heures respecte assez bien la réalité historique (1) même si le cinéaste donne une très (trop sans doute) grande place à l’humour afin de le rendre plus attrayant. Il souligne également très fortement l’esprit d’indépendance des pilotes (2). En toute logique, le propos général exalte le patriotisme américain mais sans excès, laissant même entrevoir quelques piques discrètes envers le rêve américain. D’autre part, le vice-président Lyndon B. Johnson est présenté comme un clown, ce qui est certainement excessif. Cette grande fresque reste un beau témoignage des débuts de la conquête de l’espace. Malgré tous les moyens mis en œuvre pour en faire un grand film populaire et de bonnes critiques, L’Étoffe des héros fut un échec commercial qui traduit probablement le désintérêt du public après la fin du programme Apollo, dix ans auparavant.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Sam Shepard, Scott Glenn, Ed Harris, Dennis Quaid, Fred Ward, Barbara Hershey, Kim Stanley, Veronica Cartwright, Jeff Goldblum
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Remarques :
* Nommé à aucun instant, l’ingénieur en chef du programme est Wernher von Braun, brillant ingénieur mais ancien responsable nazi. Récupéré par les Américains avec son équipe à la fin de la guerre, Von Braun avait travaillé à la mise au point de fusées dès 1933 pour le régime nazi. Pendant la guerre, les missiles balistiques V1/V2 ont été construits par des prisonniers dans des conditions inhumaines. Des milliers en sont morts. Ces missiles ont fait plus de morts pendant leur construction qu’en tant qu’arme de destruction.
* Caméo : Le véritable Chuck Yeager fait une courte apparition dans une scène dans le Pancho’s Bar à environ 55 minutes (il avait alors 60 ans). C’est lui qui sert à boire aux deux prospecteurs de la NASA venus chercher des pilotes d’essai. Chuck Yeager vivra jusqu’à l’âge de 97 ans (il est décédé en 2020).

(1) La scène où Gus Grisom panique pour sortir de sa capsule a été critiquée car elle laisse supposer que l’astronaute a fait une erreur alors que la NASA a considéré, après enquête, qu’il n’était pas fautif et l’a conservé pour le programme Apollo (il perdra la vie dans l’accident d’Apollo 1). La capsule a finalement été repêchée en 1999 et l’a définitivement innocenté.
(2) Sur ce thème, le dernier départ montré de Chuck Yeager, décollant sans autorisation, est une exagération scénaristique un peu risible.

L'étoffe des héros (The Right Stuff)Ed Harris dans L’étoffe des héros (The Right Stuff) de Philip Kaufman.

17 mai 2022

Sept ans au Tibet (1997) de Jean-Jacques Annaud

Titre original : « Seven Years in Tibet »

Sept ans au Tibet (Seven Years in Tibet)À l’été 1939, quelques mois avant le début de la Seconde Guerre mondiale, l’alpiniste autrichien Heinrich Harrer fait partie d’une expédition envoyée par le Troisième Reich visant à gravir un sommet inviolé de l’Himalaya. Cette expédition va le mener à se lier d’amitié avec le Dalaï-Lama…
Sept ans au Tibet est une grande production hollywoodienne réalisée par le français Jean-Jacques Annaud. Le scénario est basé sur le récit autobiographique d’Heinrich Harrer publié en 1952. Le film fut mal accueilli car le passé de l’homme venait de refaire surface : des documents montraient qu’il avait été membre des sinistres Chemises brunes dès 1933 puis membre de la SS, ce qu’il avait caché. Or le film de Jean-Jacques Annaud montre un homme dédaignant l’idéologie nazie. De plus, il enjolive la réalité en inventant de toute pièce une rédemption alimenté par le remords d’avoir laissé son fils (en réalité, le récit d’Heinrich Harrer ne mentionne pas une seule fois son fils). Certes, un film n’a pas d’obligation de respecter la vérité historique mais le fait de glorifier ainsi un officier nazi pose problème et Annaud ne semble pas s’être posé beaucoup de questions sur la sincérité de son récit. Par ailleurs, comme pour le Kundun de Scorsese sorti presque simultanément, le film agaça les autorités chinoises et les commentateurs pro-chinois par la présentation de l’invasion du Tibet (la définition officielle est « libération du Tibet »). Le film est un peu long mais la réalisation de Jean-Jacques Annaud est parfaite avec une belle utilisation des décors. Sept ans au Tibet fut tourné principalement en Argentine et au Canada mais le réalisateur révéla deux ans plus tard qu’une équipe avait été secrètement envoyée au Tibet ; vingt minutes de film auraient été utilisées pour être intégrées. Alors que le film de Scorsese, plus centré sur la spiritualité,  fut un désastre financier, le film d’aventures de Jean-Jacques Annaud fut un succès malgré un budget triple.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Brad Pitt, David Thewlis, BD Wong, Mako, Danny Denzongpa, Victor Wong, Ingeborga Dapkunaite, Jamyang Jamtsho Wangchuk
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Sept ans au Tibet (Seven Years in Tibet)Jamyang Jamtsho Wangchuk et Brad Pitt dans Sept ans au Tibet (Seven Years in Tibet) de Jean-Jacques Annaud.

16 mai 2022

Looking for Sally (1925) de Leo McCarey

Looking for Sally(Court métrage, muet, 2 bobines) Jimmie Jump revient d’un long voyage en Europe. Ses parents l’attendent sur le quai avec Sally, sa petite amie qu’il doit épouser mais qu’il n’a pas vue depuis des années. Ils vont se tromper sur l’idendité l’un de l’autre…
Looking for Sally est un court métrage réalisé pour Hal Roach par Leo McCarey avec le comique Charley Chase. Looking for Sally est le dernier film de la série des « Jimmie Jump » où il a peaufiné son jeu et son personnage d’américain ordinaire. C’est l’époque où il délaisse le format d’1 bobine pour des histoires plus élaborées. Il y a ici d’excellentes trouvailles de gag, des situations totalement incongrues et variées, le tout soutenu par un excellent rythme. Un excellent Charley Chase.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Charley Chase, Katherine Grant, Noah Young
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Looking for SallyLeo Willis, Charley Chase et Katherine Grant dans Looking for Sally de Leo McCarey.

15 mai 2022

Les Gamins (2013) de Anthony Marciano

Les gaminsThomas (Max Boublil) rêve de faire carrière dans la musique. Gilbert (Alain Chabat), le futur beau-père de Thomas, décide de partir refaire sa vie, entraînant Thomas avec lui pour lui éviter de sombrer dans la même routine. Cette nouvelle vie de gamins va leur permettre de vivre la vie sous un nouveau jour, sans les soucis du quotidien, mais aussi de s’en créer d’autres…
Les Gamins est une comédie française réalisée par Anthony Marciano. Il en a écrit le scénario avec Max Boublil qui tient le rôle principal. L’humour fonctionne bien mais il réside essentiellement dans les dialogues, assez savoureux. Paradoxalement, l’humour n’est pas aussi potache qu’attendu et, même lorsqu’il se situe en dessous de la ceinture, c’est sans vulgarité excessive. Bien entendu, ce personnage de grand gamin tout fou va comme un gant à Alain Chabat. Si les dialogues sont réussis, l’histoire en elle-même ne montre aucune originalité, notamment dans son volet sentimental et dans son épilogue convenu et moralisant. Ce n’est pas de ce côté qu’il faut chercher les qualités du film. Les Gamins parvient néanmoins très bien à nous amuser et à nous faire passer un bon moment.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Alain Chabat, Max Boublil, Sandrine Kiberlain, Mélanie Bernier
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Les gaminsMax Boublil et Alain Chabat dans Les gamins de Anthony Marciano.

13 mai 2022

De sang-froid (1967) de Richard Brooks

Titre original : « In Cold Blood »

De sang-froid (In Cold Blood)1959. Récemment sorti de prison, Perry Smith retrouve son ancien ami Dick Hickock qui lui propose un « coup facile » : s’emparer du contenu du coffre dans la maison d’un agriculteur prospère…
De sang-froid est un film réalisé par Richard Brooks, adaptation du roman homonyme de Truman Capote publié en 1966 et qui a connu un immense succès. L’histoire est inspirée d’un fait divers réel qu’il relate fidèlement, sans ajout fictionnel. Après ses mésententes avec Tennessee Williams sur Sweet Bird of Youth (1962), Richard Brooks a tenu à avoir cette fois les mains libres pour écrire lui-même l’adaptation, sans intervention de Truman Capote. Ce dernier a accepté car (contrairement à Tennessee Williams) il tenait Brooks en haute estime. Le réalisateur a dû batailler avec les studios pour imposer le noir et blanc, nécessaire selon lui pour créer une certaine tension. Il a aussi réussi à refuser de faire jouer les stars que la Columbia désirait engager. Le propos de Brooks est très différent de celui qu’il tenait quelque dix ans auparavant (dans Blackboard Jungle par exemple) : il ne cherche pas à expliquer le geste criminel par l’environnement familial ou social, il relate les faits et dresse le constat d’une violence gratuite. La forme du film est aussi originale que brillante. Richard Brooks prend des libertés étonnantes avec la chronologie dans le déroulement du récit et se montre très inventif sur le montage : nombre de transitions sont inattendues et forcent l’admiration. La musique est signée Quincy Jones. De sang-froid est un film assez superbe et d’une indéniable force.
Elle:
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Robert Blake, Scott Wilson, John Forsythe, Paul Stewart, Gerald S. O’Loughlin
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De sang-froid (In Cold Blood)Scott Wilson dans De sang-froid (In Cold Blood) de Richard Brooks.

De sang-froid (In Cold Blood)Robert Blake dans De sang-froid (In Cold Blood) de Richard Brooks.

Remarques :
* La moitié des scènes de la séquence dans la maison des Cutter, qui dure 19 minutes, a été tournée avec uniquement des lampes torches que tiennent les acteurs. Celles-ci étaient dotées de piles surpuissantes qui ne duraient que 3 ou 4 minutes.

* Le roman de Truman Capote a été adapté à la télévision française en 1972 : De sang-froid, téléfilm français réalisé par Abder Isker, avec Michel Beaune, Geneviève Fontanel.
Il a également été adapté en série TV en 1996 : De sang-froid, mini-série américaine réalisé par Jonathan Kaplan.

De sang-froid (In Cold Blood)Gerald S. O’Loughlin, Robert Blake, James Flavin, John Forsythe, Scott Wilson et John Gallaudet
Photo publicitaire pour De sang-froid (In Cold Blood) de Richard Brooks.

12 mai 2022

Les garçons et Guillaume, à table! (2013) de Guillaume Gallienne

Les garçons et Guillaume, à table!Dès son plus jeune âge, Guillaume est persuadé d’être une fille, notamment par des propos de sa mère comme « Les garçons et Guillaume, à table ! ». Sa famille, les personnes qu’il rencontre, sont convaincues qu’il est homosexuel…
Les Garçons et Guillaume, à table ! est une comédie écrite, réalisée et interprétée par Guillaume Gallienne. C’est un film autobiographique sur son rapport à sa mère, le quiproquo sur son genre et son amour des femmes en général. La forme est originale puisque le récit est structuré autour d’extraits de la pièce d’origine, intelligemment mêlés à l’ensemble. Il prend ainsi la forme d’une suite de saynètes, souvent hilarantes mais aussi touchantes. L’humour est assez fin, sans aucune lourdeur. L’histoire est assez inhabituelle, Guillaume Gallienne la définit comme un « coming-out inversé ». C’est aussi et surtout une belle déclaration d’amour à sa mère. Il réalise une prouesse au niveau de l’interprétation (la surprise est immense quand on ne le sait pas à l’avance). Le film a connu un succès mérité avec plusieurs récompenses à la clef.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Guillaume Gallienne, André Marcon, Françoise Fabian
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Les garçons et Guillaume, à table!Guillaume Gallienne dans Les garçons et Guillaume, à table! de Guillaume Gallienne.

11 mai 2022

Laurel et Hardy en croisière (1940) de Gordon Douglas

Titre original : « Saps at Sea »

Laurel et Hardy en croisière (Saps at Sea)Stan et Ollie sont employés dans un atelier de klaxons. Ollie devient allergique aux sons et un médecin lui conseille une cure de repos à la mer…
Saps at Sea est une comédie réalisée par Gordon Douglas. Ce long métrage de 57 minutes se situe vers la fin de la carrière du duo comique, juste après A Chump at Oxford. Toute la première partie est assez réussie avec de bonnes trouvailles de gag, tels les dysfonctionnements dans l’appartement dus au strabisme du plombier (Ben Turpin,  sa dernière apparition au cinéma). La présence d’Harry Langdon parmi les quatre scénaristes a certainement été bénéfique. En revanche,  la seconde partie qui se déroule à bord du bateau est bien pauvre en idées et la longue et laborieuse séquence du repas forcé est pénible à regarder (à noter que les sons de mastication de cette scène créent un certain malaise au lieu d’alimenter l’humour). Saps at Sea sera le dernier long métrage du duo tourné sous la férule d’Hal Roach. Certains fans le considèrent donc comme le dernier vrai film de Laurel et Hardy.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Stan Laurel, Oliver Hardy, James Finlayson, Ben Turpin
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* Remarque :
Le titre est un jeu de mots avec le titre du film d’Henry Hathaway, Souls at Sea (1937) (Âmes à la mer) avec Gary Cooper et George Raft.

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Laurel et Hardy en croisière (Saps at Sea)Charlie Hall, Patsy Moran et Stan Laurel dans Laurel et Hardy en croisière (Saps at Sea) de Gordon Douglas.

9 mai 2022

La souris qui rugissait (1959) de Jack Arnold

Titre original : « The Mouse That Roared »

La Souris qui rugissait (The Mouse That Roared)Le Duché du Grand Fenwick, un minuscule État des Alpes, décide de déclarer la guerre aux États-Unis pour la perdre aussitôt et obtenir une aide économique pour le développement du pays (dans la logique du plan Marshall). Une pitoyable armée d’archers de style moyenâgeux est envoyée en Amérique…
Très british dans son humour, cette comédie semble sortir tout droit des studios anglais Ealing mais il n’en est rien. La souris qui rugissait a été réalisée pour la très américaine Columbia par Jack Arnold, réalisateur américain connu pour avoir signé L’étrange créature du lac noir (1954) et L’homme qui rétrécit (1957). Il s’agit de l’adaptation du roman homonyme de l’irlandais Leonard Wibberley qui a imaginé ce pays de fiction, Le Grand Fenwick, qu’il fera vivre dans une petite série de romans. L’histoire est totalement farfelue et joue beaucoup avec les anachronismes pour créer l’humour. A noter qu’il faut attendre le tout dernier plan pour comprendre le sens du titre. Se moquant de « l’équilibre de la terreur », le propos général est plutôt pacifique. Peter Sellers tient ici trois rôles, avec brio, dont celui de la Grande-duchesse Gloriana qui dirige le duché. De façon assez surprenante, le film n’eut que peu de succès en Angleterre mais fut un hit aux Etats-Unis.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Peter Sellers, Jean Seberg, William Hartnell, David Kossoff, Leo McKern
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Remarque :
* Richard Lester réalisera en 1963 une suite, La souris sur la lune (The Mouse on the Moon), adaptée du roman du même nom de Leonard Wibberley paru en 1962, avec Margaret Rutherford, Ron Moody et Bernard Cribbins.

La Souris qui rugissait (The Mouse That Roared)Jean Seberg, William Hartnell, Peter Sellers et David Kossoff dans La souris qui rugissait (The Mouse That Roared) de Jack Arnold.

La Souris qui rugissait (The Mouse That Roared)Peter Sellers et William Hartnell dans La souris qui rugissait (The Mouse That Roared) de Jack Arnold.