17 novembre 2013

Noblesse oblige (1949) de Robert Hamer

Titre original : « Kind Hearts and Coronets »

Noblesse obligeEn 1868, la veille de son exécution, Louis Mazzani, duc d’Ascoyne, écrit ses mémoires. Sa mère ayant été reniée par sa famille de haute noblesse après avoir épousé un chanteur italien, Louis a juré de se venger et de tuer tous les membres de la famille situés avant lui dans la ligne de descendance directe… 65 ans après sa sortie, Noblesse oblige reste insurpassé dans le genre de l’humour anglais, une sorte de mètre-étalon de l’humour noir qui a fait, plus que tous les autres, la renommée des studios anglais Ealing. Prenant appui sur un roman de Roy Horniman, Robert Hamer et John Dighton ont écrit une comédie mêlant ironie, immoralité et cynisme dans un écrin formé par une narration empreinte de retenue et de distinction. Ils ont su trouver un ton très original, éminemment britannique. Les dialogues sont brillants et savoureux. Mais le succès de Noblesse oblige est également dû à une autre trouvaille qui fit sa renommée : faire jouer huit rôles différents (dont une femme) par Alec Guinness, Noblesse oblige une petite prouesse que l’acteur accomplit avec panache et, bien entendu, humour. Car l’humour est toujours présent, pas celui qui nous fait rire aux éclats mais un humour pince-sans-rire et subtil, tout en retenue : les délices de l’humour anglais à son meilleur. Insensible au temps, Noblesse oblige est une petite merveille, un film qui mérite bien sa réputation.
Elle: 5 étoiles
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Dennis Price, Valerie Hobson, Joan Greenwood, Alec Guinness
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Remarques :
* Pour passer la censure, la version américaine a dix secondes supplémentaires à la fin montrant une personne découvrant le manuscrit (ce qui est pourtant implicite dans la version originale). En outre, des dialogues furent coupés pour préserver les bonnes mœurs… Au total, la version américaine est plus courte de 6 minutes.

Noblesse oblige* Le titre est dérivé d’un vers d’Alfred Tennyson devenu proverbe anglais, « Kind hearts are more than coronets », qui signifie « un coeur bon vaut mieux que des lettres de noblesse.» (Poème Lady Clara Vere de Vere, ca. 1833, où l’auteur s’en prend assez durement à une jeune femme qui joue de sa noble lignée pour séduire.)
Extrait :
Howe’er it be, it seems to me,
‘Tis only noble to be good.
Kind hearts are more than coronets,
And simple faith than Norman blood.
Lire le poème en entier

* La phrase faisant le titre français, Noblesse oblige, est prononcée en français dans la version originale anglaise, au tout début dans le dialogue entre le directeur de la prison et le bourreau.

Noblesse oblige* Parmi tous les films des studios Ealing, Noblesse oblige est celui dont l’humour est le plus noir. A ce propos, il faut noter que si le film a fait en grande partie la réputation des studios Ealing, son dirigeant Michael Balcon n’était guère enthousiaste sur le projet, persuadé que cette forme d’humour ne fonctionnerait pas auprès du public.

* Alec Guinness n’a pas été engagé pour jouer tous les rôles (était-ce pour un seul rôle, deux ou quatre ? Les témoignages divergent…) C’est lui-même qui a insisté pour les jouer tous. L’effet sur le succès du film n’avait pas été vraiment anticipé comme en témoigne l’affiche originale ci-dessus qui met en avant les deux éléments féminins. Ce n’est que plus tard que les affiches furent refaites pour montrer les huit personnages d’Alec Guinness (voir exemple ci-contre).

* Noblesse oblige est à la 6e position dans l’excellente liste des 100 meilleurs films britanniques du British Film Institute (B.F.I.) (liste établie en 1999).

16 novembre 2013

Bienvenue à Gattaca (1997) de Andrew Niccol

Titre original : « Gattaca »

Bienvenue à GattacaDans un futur « pas si lointain », la génétique permet de sélectionner les meilleurs gènes pour son futur enfant afin de réduire les risques de maladies graves, créant ainsi une élite au patrimoine génétique parfait. Vincent, lui, n’a pas été conçu ainsi, c’est un enfant naturel et pourtant il rêve de partir dans l’espace. Il va utiliser un important stratagème pour parvenir à ses fins… Ecrit et réalisé par Andrew Niccol, Bienvenue à Gattaca est un film de science-fiction dont la force repose sur un scénario original et une interprétation impeccable. Loin des films spectaculaires à effets spéciaux, il s’agit d’un film de prospective dans la veine du Meilleur des Mondes de Huxley. La réflexion sur les dangers de la génétique se double d’une enquête policière parfaitement intégrée qui vient rehausser l’ensemble. Ethan Hawke est assez étonnant dans interprétation, parvenant bien à combiner puissance de volonté et fragilité ce qui rend son personnage assez émouvant. Bienvenue à Gattaca est un film complet et réussi.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Ethan Hawke, Uma Thurman, Jude Law, Tony Shalhoud, Loren Dean, Ernest Borgnine
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15 novembre 2013

Ils attrapèrent le bac (1948) de Carl Theodor Dreyer

Titre original : « De nåede færgen »

Ils attrapèrent le bac(Court métrage de 11 minutes) Un couple arrive par le bac sur une moto. Ils n’ont que 45 minutes pour attraper un second bac à 70 kms de là et doivent donc rouler très vite pour y parvenir…
Après l’échec de Vampyr (1932), Carl Theodor Dreyer retourne au Danemark pour y exercer son ancien métier de journaliste. Ce n’est que dix ans plus tard, en 1942, qu’il recommence à tourner, signant au cours de la décennie deux longs métrages et plusieurs courts métrages documentaires. Ils attrapèrent le bac est une commande de la Sécurité routière dans le cadre d’une campagne contre la vitesse excessive sur la route. C’est tout de même une adaptation, celle d’un court roman de l’écrivain danois Johannes V. Jensen, Prix Nobel de littérature 1944. Ils attrapèrent le bac Nous suivons le couple sur la moto, doublant toutes les autres voitures, prenant souvent de grands risques. Le montage est assez riche et rapide avec de très nombreux plans différents remarquablement bien utilisés. La réalisation est précise. Dreyer apporte une petite touche d’étrangeté avec cette voiture mystérieuse difficile à doubler dont la capote arrière est ornée d’un motif de squelette semblable à une gigantesque araignée. Il apporte aussi une petite note d’humour lorsque la moto se trompe de route : la caméra s’arrête au carrefour, laissant la moto s’éloigner dans la mauvaise direction, attendant patiemment qu’elle revienne. D’une base simple, Dreyer a fait un film assez complet et riche. Ils attrapèrent le bac est considéré comme étant l’un des meilleurs courts métrages de Dreyer.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Joseph Koch
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Remarque :
* L’homme qui conduit la moto est Joseph Koch, un pilote professionnel. C’est son épouse qui est derrière lui.

14 novembre 2013

Vampyr (1932) de Carl Theodor Dreyer

Autre titre : L’étrange aventure de David Gray

VampyrLe jeune David Gray passe la nuit dans l’auberge du petit village de Courtempierre. Il va assister et participer à de biens étranges évènements… Vampyr est le premier film parlant de Dreyer. C’est, avec le Nosferatu de Murnau et le Dracula de Browning, l’un des films fondateurs du genre fantastique, rayon vampires. Dreyer est partisan de la suggestion, il ne montre pas, persuadé que « l’effroyable ne se trouve pas dans les choses autour de nous mais dans notre propre subconscient ». Ayant opté au départ pour une image très contrastée, le réalisateur fut agréablement surpris lorsqu’un grave problème technique donnât aux premières bobines une atmosphère grise et brumeuse. Judicieusement, il choisit de la garder ; cette image grise un peu confuse renforce le sentiment d’irréalité et d’étrangeté, elle décuple les effets de transparence qu’il utilise largement. Vampyr Vampyr est un film d’atmosphère, à la fois fantastique et poétique. Plusieurs scènes sont assez remarquables mais on retient plus particulièrement celles où le héro se dédouble et la vision subjective lorsqu’il est transporté dans un cercueil. Malgré un petit succès d’estime, l’échec commercial du film fut tel que Dreyer retournât au Danemark exercer son ancien métier de chroniqueur judiciaire. Il ne recommencera à tourner que dix ans plus tard. Vampyr jouit aujourd’hui d’une très grande réputation (que l’on peut trouver légèrement surestimée), il reste l’un films majeurs sur le plan de la suggestion, il est celui qui sait montrer l’invisible.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Julian West, Maurice Schutz, Rena Mandel, Sybille Schmitz
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Remarques :
* L’acteur principal, Julian West n’est autre que le producteur du film. Ce sera son unique film. Le fait qu’il ne soit pas acteur professionnel donne à son personnage une allure somnambulique qui ajoute encore à l’étrangeté et au mystère.
* Le film est adapté d’un roman de Sheridan Le Fanu.
* L’orthographe du titre ne correspond à aucune langue. On pense qu’il s’agit d’une erreur du distributeur qui aurait oublié le « e » final.
* Assez paradoxalement, le film parlant Vampyr est moins « bavard » que le film précédent de Dreyer, muet celui-là, La Passion de Jeanne d’Arc. Le fait que le film soit tourné simultanément en trois langues (allemand, français et anglais) a forcé le réalisateur à réduire considérablement les dialogues pour limiter les coûts.

13 novembre 2013

Au nom du peuple italien (1971) de Dino Risi

Titre original : In nome del popolo italiano

In nome del popolo italianoLe juge Bonifazi (Ugo Tognazzi) est chargé de l’enquête sur la mort soudaine d’une call-girl. Particulièrement motivé à lutter contre la corruption, il est bien décidé à ne pas lâcher prise quand il découvre que la jeune femme était en relation avec Santenocito (Vittorio Gassman) un industriel véreux et magouilleur… Le scénario d’Au nom du peuple italien a été écrit par un tandem de choix, les scénaristes Age (Agenore Incrocci) et Furio Scarpelli. Cette bouffonnerie sociale est un habile mélange de film politique et de comédie, porté par un magnifique face à face entre deux grands acteurs. Le film est étonnamment lucide dans le constat porté sur l’Italie de ce début des années soixante-dix : après le réveil difficile de l’Après-guerre, le miracle économique repose sur une certaine corruption avec pour conséquence pollution excessive et malfaçons généralisées. Mais le film de Dino Risi va beaucoup plus loin : peut-on, sous le couvert d’une cause moralement juste, aller au-delà des lois ? C’est la question qu’il pose dans son étonnante fin, qui montre en outre avec quelle promptitude les vieux démons de l’Italie peuvent ressortir. Il pose aussi la question du rôle des juges, question qui sera si fondamentale deux ou trois décennies plus tard. Tout ce propos et ces questionnements sont enrobés dans une comédie brillante aux dialogues savoureux, c’est là le grand art de la comédie italienne.
Elle:
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Ugo Tognazzi, Vittorio Gassman, Yvonne Furneaux
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12 novembre 2013

Holy Motors (2012) de Leos Carax

Holy MotorsUn homme est conduit dans une immense limousine à différents endroits de Paris pour une dizaine de « rendez-vous » où il tient un rôle à chaque fois différent… En préambule, Leos Carax se met en scène en dormeur qui se réveille, sort de sa chambre pour se retrouver dans une immense salle de spectacle où des spectateurs figés attendent. Holy Motors est en effet le premier long métrage depuis Pola X (1999). Le film a été qualifié de chef d’oeuvre par la critique avec une unanimité dont elle a le secret. On peut être un peu plus nuancé face à cet OVNI cinématographique. Certes, il montre de belles fulgurances et des moments d’une beauté envoutante. Certes, il sait nous surprendre, nous déstabiliser, casser nos repères, questionner sur les rapports entre spectacle et réalité et, par là même, sur notre vie (qui pourrait n’être qu’une succession de rôles)… mais ces réflexions ne sont finalement qu’effleurées. Holy Motors donne parfois l’impression d’être plus un film de performance (celle de Denis Lavant est évidente), une performance hélas assez froide et même déshumanisée. Holy Motors reste toutefois très intéressant, ne serait-ce que par le foisonnement d’idées cinématographiques de Leos Carax.
Elle: 2 étoiles
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Denis Lavant, Edith Scob, Eva Mendes, Kylie Minogue, Michel Piccoli
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11 novembre 2013

Le Gang Anderson (1971) de Sidney Lumet

Titre original : « The Anderson Tapes »
Autre titre : « Le Dossier Anderson »

Le dossier AndersonA sa sortie de prison, Duke Anderson rejoint son ancienne petite amie installée dans un immeuble cossu de New York. C’est ainsi qu’il a l’idée de mettre sur pied le cambriolage de tous les appartements de la résidence… Adapté d’un roman de Lawrence Sanders, Le Gang Anderson ne figure pas parmi les plus grands films de Sidney Lumet. Pourtant le scénario ne manque pas d’originalité et même d’humour. L’équipe assemblée pour le mauvais coup est particulièrement disparate, composée de personnages très différents mais finalement peu exploités. L’élément le plus remarquable du scénario est cette mise en évidence des écoutes : utilisant des moyens technologiques plus ou moins sophistiqués, nos compères sont écoutés par tout un tas de services de police, chacun pour un motif différent, et même par un amant jaloux. Et toutes ces écoutes étant illégales, « on » préférera effacer toute trace. Cette mise en relief des écoutes est assez étonnante, un an avant que le scandale du Watergate n’éclate. Si la première moitié du film manque un peu de rythme, la seconde est plus animée. Le Gang Anderson est assez amusant mais l’on en attend un peu plus de Sidney Lumet. Très bonne musique de Quincy Jones.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Sean Connery, Dyan Cannon, Martin Balsam, Ralph Meeker, Christopher Walken
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Remarque :
Si Le Gang Anderson est le premier film de Christopher Walken, c’est le dernier long métrage de l’actrice Margaret Hamilton (actrice que tout le monde connaît sous les traits de la sorcière du Magicien d’Oz). Elle interprète ici Miss Kaler.

10 novembre 2013

Antoine et Antoinette (1947) de Jacques Becker

Antoine et AntoinetteNous sommes à Paris au lendemain de la guerre. Antoine travaille dans une imprimerie et Antoinette est vendeuse dans un grand magasin. Mariés, ils vivent dans un petit appartement. Un jour, la chance leur sourit par le moyen d’un billet gagnant à la loterie… Ecrit par Jacques Becker avec l’aide de Maurice Griffe et de Françoise Giroud, Antoine et Antoinette dresse un portrait très réaliste de ce jeune couple avec des ressources limitées mais plutôt heureux de vivre. Avec une précision et aussi une certaine tendresse, Jacques Becker nous les montre dans leur vie de tous les jours. C’est une histoire simple que l’on pourrait rattacher au néoréalisme si le genre avait vraiment fait école dans le cinéma français de l’Après-guerre. L’ensemble est illuminé par le charme de Claire Mafféi qui apporte une fraîcheur mêlé d’une bienfaitrice insouciance. L’histoire du billet de loterie est là pour donner un peu de corps à l’histoire mais le film aurait certainement gardé tout son attrait et son charme sans cela. Antoine et Antoinette est avant tout une ode à la jeunesse et à l’amour.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Roger Pigaut, Claire Mafféi, Noël Roquevert
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Remarques :
* Louis de Funès fait ici l’une des ses premières apparitions à l’écran, dans un double rôle : c’est l’un des garçons-épiciers qui déchargent le camion. Plus tard, c’est l’un des invités à la noce : il est alors plus difficilement reconnaissable, avec une moustache (voir un montage vidéo de ces scènes). On remarque aussi la présence de Gérard Oury en client entreprenant.
– Claire Mafféi n’a que peu tourné ensuite. Antoine et Antoinette est, de loin, son film le plus important.

9 novembre 2013

L’aigle vole au soleil (1957) de John Ford

Titre original : « The Wings of Eagles »

L'aigle vole au soleilEn 1919, l’officier Frank « Spig » Wead oeuvre pour renforcer le rôle de l’aviation à l’intérieur de la marine américaine. Il persuade ses supérieurs de participer à différentes compétitions pour accroitre le prestige de la Navy. Mais un bête accident va interrompre sa carrière… Avec L’aigle vole au soleil, John Ford rend hommage à son ami Frank Wead, pionnier de l’aviation qui a dédié sa vie à la Marine et qui, handicapé après un grave accident, a écrit des scénarios pour Hollywood. Autant le film est superbe dans sa forme, avec notamment un déroulement admirable du scénario, autant on peut ne pas adhérer totalement au propos militariste et à la nostalgie de Ford pour la vie militaire (où tout se termine par une bonne bagarre). Tous les évènements décrits dans le film se sont réellement déroulés ainsi a précisé le réalisateur qui s’est mis en scène sous les traits de Ward Bond : plusieurs objets utilisés dans cette scène, l’Oscar, la canne creuse, le pipe, le chapeau sont des objets appartenant au réalisateur lui-même. A noter que le discours tenu par Frank Wead aux membres du Congrès de l’époque (début des années vingt) s’adresse également à leurs homologues de 1957. L’aigle vole au soleil est en effet sorti à une époque où l’armée et la marine voyaient leurs crédits diminuer sous la pression d’une aspiration au pacifisme.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: John Wayne, Dan Dailey, Maureen O’Hara, Ward Bond
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Remarques :
* Frank Wead est crédité d’une trentaine d’histoires et de scénarios de 1929 jusqu’à sa mort en 1947 : on peut citer Dirigible de Frank Capra (1931), Hell Divers de George Hill (1931), Airmail de John Ford (1932), Test Pilot de Victor Fleming (1938), The Citadel de King Vidor (1938), They were expendable par John Ford (1945).

* Le film visionné par le petit groupe de producteurs est un extrait de Hell Divers (Les Titans du ciel) de George W. Hill (1931) avec Wallace Beery et le jeune Clark Gable, film dont le scénario est basé sur une histoire réellement écrite par Frank Wead.

* La scène où Frank Wead parle à son orteil a inspiré Tarantino pour Kill Bill.

8 novembre 2013

L.627 (1992) de Bertrand Tavernier

L.627Lucien est enquêteur de police, un policier de terrain qui fait son métier avec passion. Muté à la suite d’une insubordination, il est affecté à une petite brigade chargé d’arrêter les dealers de drogue en flagrant délit… L.627 est un film étonnant, à la fois très proche du documentaire mais également solidement écrit, joué et interprété. Bertrand Tavernier en a écrit le scénario avec Michel Alexandre, lui-même ancien policier. Le film dresse ainsi un portrait très réaliste des conditions de travail vraiment précaires dans lesquelles les policiers doivent travailler, les astuces dont ils doivent faire preuve, leurs rapports avec les indics. S’il montre essentiellement les scènes vues du côté des policiers, L.627 laisse entrevoir l’environnement social des petits trafiquants. L’interprétation de Didier Bezace est très solide dans son jeu, bien soutenu par les seconds rôles, Philippe Torreton en tête. Tavernier a volontairement écarté tous les clichés du film policier, tant sur le fond que sur la forme, et trouvé ainsi un style nouveau qui est propre au film, empreint de réalisme, tout en énergie.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Didier Bezace, Philippe Torreton, Jean-Paul Comart, Charlotte Kady, Jean-Roger Milo
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Remarques :
* L.627 désigne un article du Code de la Santé publique français qui prévoit les sanctions pénales liées à la drogue.
* Si L.627 a été son premier scénario, Michel Alexandre a ensuite continué dans ce domaine pour faire une belle carrière de scénariste, réalisateur et maintenant producteur.