4 novembre 2021

Border (2018) de Ali Abbasi

Titre original : « Gräns »

Border (Gräns)Tina n’a pas un physique gracieux mais elle a une capacité hors du commun, un odorat hyper développé qui lui permet de « sentir » les sentiments des personnes. Elle est ainsi particulièrement redoutable dans son travail de douanier car elle détecte la culpabilité à l’odeur. Mais quand Vore, un homme d’apparence suspecte, passe devant elle, ses capacités lui font défaut pour la première fois…
Border est un film suédois réalisé par le danois d’origine iranienne Ali Abbasi, son deuxième long métrage après Shelley en 2016. Le scénario est basé sur une nouvelle du romancier suédois John Ajvide Lindqvist parue en 2004. Il s’agit d’une histoire à fort parfum de fantasy sur lequel le cinéaste a greffé une intrigue policière. C’est un film atypique, un conte naturaliste qui explore assez loin les limites de la normalité, au risque d’être dérangeant par instants. Il soulève la question : où finit l’animalité et commence l’humanité ? La partie la moins convaincante est l’intrigue policière ajoutée par le réalisateur, elle semble plaquée et finalement inutile. Border a obtenu le prix Un certain regard au Festival de Cannes 2018.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Eva Melander, Eero Milonoff, Jörgen Thorsson, Ann Petrén, Sten Ljunggren
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 Border (Gräns)Eero Milonoff et Eva Melander dans Border (Gräns) de Ali Abbasi.

3 novembre 2021

Victor et Célia (2019) de Pierre Jolivet

Victor & Célia (Victor et Célia)Victor, jeune coiffeur, décide de monter son salon de coiffure et propose à Célia, une ex perdue de vue, de le suivre dans son aventure. Elle accepte de s’associer à condition que cela reste strictement professionnel. Bien vite, au milieu de multiples problèmes liés à la création de leur entreprise, les troubles amoureux resurgissent du passé…
Victor et Célia est une comédie française coécrite et réalisée par Pierre Jolivet. Le cinéaste reprend le thème des difficultés à créer sa petite entreprise… Il ajoute bien une trame romantique mais l’essentiel du récit reste alimenté par une interminable succession de problèmes. Cette avalanche d’obstacles est censée nous faire rire mais je dois avouer qu’elle m’a plutôt attristé qu’amusé. Les acteurs sont charmants mais leurs personnages sont assez peu étoffés et on se désintéresse de cette liaison qui n’en finit pas de renaître. Finalement, c’est le personnage secondaire du comptable qui est le plus pittoresque. Le film n’a pas rencontré le succès à sa sortie en salles.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Arthur Dupont, Alice Belaïdi, Bruno Bénabar
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Victor & Célia Arthur Dupont, Alice Belaïdi et Bruno Bénabar dans Victor & Célia de Pierre Jolivet.

1 novembre 2021

L’argent de poche (1976) de François Truffaut

L'argent de pocheDans une petite ville du centre de la France, une poignée d’enfants entre 8 et 14 ans sont répartis dans les deux classes de l’école des garçons…
L’argent de poche est un film français réalisé par François Truffaut. Il en a écrit le scénario avec sa collaboratrice habituelle, Suzanne Schiffman. Il n’y a pas d’histoire suivie mais plutôt un ensemble de petites histoires, des petits épisodes, souvent assez drôles, de leur vie quotidienne. Truffaut veut s’opposer à l’image trop souvent rencontrée dans le cinéma de la « cruauté de l’enfance ». Il veut montrer qu’un enfant normalement aimé et entouré n’éprouvera aucun désir de martyriser un autre enfant. En fin de film, par la bouche de Jean-François Stévenin, il nous livre également un plaidoyer contre la maltraitance des enfants. François Truffaut sait trouver le ton juste, il nous amuse, nous touche, nous étonne même et sait éviter toute mièvrerie ou facilité. C’est une ode à l’enfance. Le film connut un grand succès.
Elle: 4 étoiles
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Jean-François Stévenin, Chantal Mercier, Virginie Thévenet, Tania Torrens
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Remarque :
* François Truffaut fait une apparition dans le pré-générique, le père de la jeune fille au volant de sa voiture.
* L’une des deux jeunes filles invitées au cinéma (la plus jeune des deux) est Eva Truffaut, la fille du cinéaste.
* La jeune mère d’Oscar (séquence d’actualités) est interprétée par Laura Truffaut, sa fille aînée.

L'argent de pocheFranck De Luca dans L’argent de poche de François Truffaut.

L'argent de pocheCorinne Boucart,Bruno de Stabenrath, Georges Desmouceaux et Eva Truffaut dans L’argent de poche de François Truffaut.

31 octobre 2021

Sommaire d’octobre 2021

The Beatles: Eight Days a WeekL’Homme à l’affûtYesterdayLola, une femme allemandeBlacKkKlansman – J’ai infiltré le Ku Klux KlanViva l’ItaliaVers l’autre riveLes Ailes de la renommée

The Beatles: Eight Days a Week

(2016) de Ron Howard

L’Homme à l’affût

(1952) de Edward Dmytryk

Yesterday

(2019) de Danny Boyle

Lola, une femme allemande

(1981) de Rainer Fassbinder

BlacKkKlansman – J’ai infiltré le Ku Klux Klan

(2018) de Spike Lee

Viva l’Italia

(1961) de Roberto Rossellini

Vers l’autre rive

(2015) de Kiyoshi Kurosawa

Les Ailes de la renommée

(1990) de Otakar Votocek

Intrigo: Chère AgnèsLa Nuit venueLes Ruelles du malheurRetour à ZombielandIntrigo: Mort d’un auteurLe Franc-tireurProblemosAntoinette dans les Cévennes

Intrigo: Chère Agnès

(2019) de Daniel Alfredson

La Nuit venue

(2019) de Frédéric Farrucci

Les Ruelles du malheur

(1949) de Nicholas Ray

Retour à Zombieland

(2019) de Ruben Fleischer

Intrigo: Mort d’un auteur

(2018) de Daniel Alfredson

Le Franc-tireur

(1972) de Jean-Max Causse & Roger Taverne

Problemos

(2017) de Eric Judor

Antoinette dans les Cévennes

(2020) de Caroline Vignal

Qui a tué le chat?Haute coutureVacances portugaises

Qui a tué le chat?

(1977) de Luigi Comencini

Haute couture

(2015) de Jocelyn Moorhouse

Vacances portugaises

(1963) de Pierre Kast

Nombre de films présentés : 19

30 octobre 2021

The Beatles: Eight Days a Week (2016) de Ron Howard

Titre original : « The Beatles: Eight Days a Week – The Touring Years »

The Beatles: Eight Days a Week (The Beatles: Eight Days a Week - The Touring Years)Ce documentaire présente les tournées des Beatles de 1962 jusqu’à leur ultime concert à San Francisco en 1966 pour se terminer avec un aperçu du « concert sur le toit » de 1969. Ce ne sont pas des concerts filmés (très peu de morceaux sont montrés en entier) mais plutôt le récit des conditions rocambolesques de ces tournées et de l’impact sur la société de l’époque. Le film raconte aussi les séjours en studio entre ces tournées avec des images tirées des archives personnelles des membres du groupe et d’Apple. Tout l’intérêt de ce documentaire est d’être constitué d’images inédites d’origines multiples patiemment rassemblées par Matthew White, vice président des archives de National Geographic. Malgré la disparité de la qualité des images, l’ensemble est suffisamment homogène visuellement. Le son a été restauré par Giles Martin, le fils de George Martin. Le montage est remarquable. Le film témoigne bien de la ferveur et de la frénésie que le groupe a suscitée, du sentiment de liberté mêlée d’une agréable insouciance qu’il provoquait sur toute une génération. Un petit plaisir pour les amateurs. Le film a connu un succès inattendu à sa sortie en 2016.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: John Lennon, George Harrison, Paul McCartney, Ringo Starr
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The Beatles: Eight Days a Week (The Beatles: Eight Days a Week - The Touring Years)The Beatles dans The Beatles: Eight Days a Week (The Beatles: Eight Days a Week – The Touring Years) de Ron Howard.

The Beatles: Eight Days a Week (The Beatles: Eight Days a Week - The Touring Years)The Beatles dans The Beatles: Eight Days a Week (The Beatles: Eight Days a Week – The Touring Years) de Ron Howard.
Au premier plan : Brian Epstein.

29 octobre 2021

L’Homme à l’affût (1952) de Edward Dmytryk

Titre original : « The Sniper »

L'homme à l'affût (The Sniper)Eddie Miller est chauffeur-livreur à San Francisco. Malhabile avec les femmes, il vit comme un solitaire. Il est parfois pris de violentes pulsions pendant lesquelles, avec son fusil à lunette, il tue des femmes au hasard. La police est plutôt désemparée face à ses crimes dont elle ne parvient pas à comprendre les mobiles…
The Sniper marque le retour d’Edward Dmytryk à Hollywood après un exil en Angleterre et un séjour en prison, accusé d’avoir été membre du Parti Communiste pendant un an. C’est le producteur Stanley Kramer qui le fait travailler de nouveau. Dans ce film, il dirige Adolphe Menjou, connu pour être l’un des acteurs les plus anti-communistes qui soient, un maccarthyste convaincu ! Le film est (pour l’époque) assez original car il dépeint un tueur en série, non pas comme un incontrôlable psychopathe, mais comme un malade devant être soigné. La police est assistée d’un psychiatre qui nous livre à deux reprises un plaidoyer pour l’internement de ces tueurs en série dès leur premier méfait (mais les politiques font la sourde oreille). Pour bien appuyer le propos, le tueur n’aspire ici qu’à une chose : être interné et soigné (ce qui ne manque pas de paraître quelque peu idéaliste). La réalisation est de bonne tenue pour un film à petit budget. Le suspense fonctionne plutôt bien dans la seconde moitié. La photographie est assez réussie et la topographie de San Francisco bien utilisée (avec ses rues en pente et ses pittoresques bay windows). Arthur Franz tient bien son rôle tandis qu’Adolphe Menjou (sans sa légendaire moustache) est un peu terne. Marie Windsor, l’actrice que l’on a surnommée la « reine des séries B », fait une courte mais assez forte apparition.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Adolphe Menjou, Arthur Franz, Gerald Mohr, Marie Windsor, Frank Faylen, Richard Kiley
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L'homme à l'affût (The Sniper)Arthur Franz dans L’homme à l’affût (The Sniper) de Edward Dmytryk.

L'homme à l'affût (The Sniper)Adolphe Menjou (sans moustache) dans L’homme à l’affût (The Sniper) de Edward Dmytryk.

28 octobre 2021

Yesterday (2019) de Danny Boyle

YesterdayJack Malik est un jeune musicien, guitariste, auteur-compositeur interprète sans succès. Un soir, alors qu’il rentre chez lui à vélo, une panne générale de courant touche la planète tout entière. Dans l’obscurité, Jack est percuté par un bus. A sa sortie du coma, il réalise qu’il est dans un monde où personne ne connaît l’existence des Beatles…
Yesterday est un film britannique écrit par Richard Curtis et réalisé par Danny Boyle. C’est une uchronie amusante et originale. Le plaisir est grand lorsque l’on connaît bien les Beatles car les clins d’œil sont innombrables, non seulement dans les chansons bien entendu, mais aussi dans les dialogues. Il y a beaucoup d’humour et l’histoire nous place aussi dans la situation d’une personne qui entendrait ces chansons pour la première fois. C’est finalement un bel hommage à la création et aux Beatles, bien entendu. Le film bénéficie d’une excellente prestation d’Himesh Patel, acteur anglais d’origine indienne, qui interprète lui-même les morceaux de façon personnelle, sans chercher à copier les originaux. La petite romance ajoutée est certes très classique mais elle apporte un peu de matière à l’ensemble. Un excellent feel-good movie.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Himesh Patel, Lily James, Joel Fry, Ed Sheeran, Kate McKinnon, Robert Carlyle
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 YesterdayLily James et Himesh Patel dans Yesterday de Danny Boyle.

Remarque :
Bien que non créditée, une bande dessinée de David Blot et Jérémie Royer semble avoir été la source d’inspiration pour ce film : même titre, même base d’histoire à ceci près qu’elle se déroule en 1961 et même prénom de l’héroïne. Parue en 2011 chez un petit éditeur qui a mis la clef sous la porte l’année suivante, la bande dessinée était introuvable. A la sortie du film, l’auteur a décidé de proposer l’album gratuitement en ligne pour qu’il ne soit pas oublié.

27 octobre 2021

Lola, une femme allemande (1981) de Rainer Fassbinder

Titre original : « Lola »

Lola, une femme allemande (Lola)En 1957, un nouveau directeur de l’urbanisme prend ses fonctions dans une ville de Bavière. Originaire de Prusse orientale, l’homme apparaît rapidement peu enclin aux compromissions, ce qui inquiète les notables de la ville qui profitent de la reconstruction pour s’enrichir…
Pour Lola, Rainer Werner Fassbinder s’est inpiré du roman d’Heinrich Mann, Professeur Unrat, qui avait déjà engendré L’Ange Bleu (1930). Il en a transposé l’histoire dans l’Allemagne des années cinquante en pleine reconstruction. Ce n’est toutefois nullement un remake car le cinéaste s’est éloigné le plus possible du film de Sternberg pour ne garder que la situation de base : un fonctionnaire sage et consciencieux tombe amoureux d’une femme de petite vertu et se retrouve transformé par cet amour non partagé. Fassbinder ne suit pas non plus le schéma classique du film dénonçant la spéculation et l’hypocrisie d’une classe de notables aux moeurs dépravés. On peut même dire qu’il s’abstient de porter un jugement politique ou moral. Il semble plutôt s’attacher à montrer qu’un système basé sur une fausse honnêteté perdure en se construisant sur le fonctionnement réel des individus, incluant leurs désirs et leurs fantasmes. Fassbinder parvient à créer des personnages forts, même si c’est au prix d’un jeu des acteurs assez appuyé comme c’est le cas pour Mario Adorf. Il crée aussi une atmosphère douce tout en étant incisive. Le cinéaste fait une utilisation étonnante de la couleur en éclairant les personnages en bleu, jaune ou rouge selon leurs sentiments, procédé qui en d’autre mains aurait paru simplet. Le film a été parfois mal perçu pour son contenu, jugé pas assez militant.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Barbara Sukowa, Armin Mueller-Stahl, Mario Adorf, Matthias Fuchs, Helga Feddersen, Karin Baal, Ivan Desny, Hark Bohm
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Remarque :
* Lola s’incrit dans une trilogie que Fassbinder a appelée BRD (= BundesRepublik Deutschland), qu’il n’a pas tournée dans l’ordre chronologique :
BRD 1 : Le Mariage de Maria Braun (1979) (‘BRD 1’ non mentionné au générique)
BRD 2 : Le Secret de Veronika Voss (1982)
BRD 3: Lola, une femme allemande (1981).

Lola, une femme allemande (Lola)Armin Mueller-Stahl et Barbara Sukowa dans Lola, une femme allemande (Lola) de Rainer Werner Fassbinder.

Lola, une femme allemande (Lola)Barbara Sukowa et Mario Adorf dans Lola, une femme allemande (Lola) de Rainer Werner Fassbinder.

25 octobre 2021

Livre/DVD : Pandora (1951) de Albert Lewin

Titre original : « Pandora and the Flying Dutchman »

Pandora (Pandora and the Flying Dutchman)A mes yeux, Pandora est l’un des plus beaux films qui soient. Il fait partie des films que j’emporterais sur une île déserte. Filmée par l’esthète Albert Lewin, cette variation de la légende du Hollandais volant a des accents poétiques et surréalistes, la photographie est magnifique et Ava Gardner y apparaît comme une véritable déesse. Le film forme un ensemble sophistiqué, magique et envoutant. « Un rêve étrange et merveilleux » selon Martin Scorsese. C’est tout à fait cela… (Lire notre précédente présentation de Pandora)

Qu’il soit de nouveau disponible dans une version restaurée 4K en coffret est donc une excellente nouvelle. Cette restauration de 2019 rehausse les magnifiques couleurs (y compris et surtout dans les scènes de nuit) et, de manière plus générale, restitue toute la beauté des plans. Les suppléments ne sont pas très nombreux : une  présentation du film et une interview du directeur de la photographie Jack Cardiff, réalisée en 2000 ou 2001.

Le livre de 160 pages qui accompagne le film est signé Patrick Brion (auteur d’une monographie sur Albert Lewin, parue en 2002, aujourd’hui introuvable). Petite biographie et récit des conditions de production sont complétés par des extraits des autobiographies d’Ava Gardner et James Mason. Le panorama des critiques qui clôt l’ouvrage est amusant car le film a en effet été très mal reçu par la critique française de l’époque. Il faut attendre les années 80 pour lire des critiques positives. Le livre comportera 30 (ou 50 ?) photos dont je ne peux commenter l’intérêt (je n’ai eu accès qu’au contenu du livre sans les photos). Parution : 27 octobre 2021.
Elle: 5 étoiles
Lui : 5 étoiles

Voir le coffret sur Livres-cinema.info
Voir les livres sur Albert Lewin
Voir l’autobiographie d’Ava Gardner
Voir l’autobiographie de James Mason… (non traduit)

Pandora (Pandora and the Flying Dutchman)Ava Gardner dans Pandora (Pandora and the Flying Dutchman) de Albert Lewin.

Pandora (Pandora and the Flying Dutchman)James Mason et Ava Gardner dans Pandora (Pandora and the Flying Dutchman) de Albert Lewin.

25 octobre 2021

BlacKkKlansman – J’ai infiltré le Ku Klux Klan (2018) de Spike Lee

Titre original : « BlacKkKlansman »

BlacKkKlansman1978. Dans la ville de Colorado Springs, le jeune Ron Stallworth, premier policier afro-américain de la police locale, répond à une annonce de recrutement pour le Ku Klux Klan. Il va réussir a être intégré, conversant beaucoup par téléphone, un autre policier blanc prenant sa place lorsqu’une présence physique est nécessaire…
Aussi incroyable qu’elle puisse paraître, l’histoire de BlacKkKlansman est inspirée d’une histoire vraie. Spike Lee l’a pimentée quelque peu en ajoutant une partie romance (le personnage de la jeune étudiante noire est fictif). Son film est intelligemment équilibré, même s’il semble appuyer un peu trop fort parfois et paraît alors un peu maladroit. Ses suprématistes blancs sont très typés, leur stupidité fait souvent sourire nous faisant osciller entre rire et consternation. Le rire n’est toutefois plus là en fin de film, lorsque le réalisateur relie son récit à l’actualité récente.
Elle: 4 étoiles
Lui : 3 étoiles

Acteurs: John David Washington, Adam Driver, Laura Harrier, Alec Baldwin
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Remarques :
* Dans la réalité, l’opération a duré neuf mois. Elle est ensuite restée secrète. Ron Stallworth ne l’a dévoilée qu’après avoir pris sa retraite en 2005. Il a révélé que l’enquête avait démontré que plusieurs membres du Klan étaient des membres des forces armées américaines en activité, y compris deux membres du NORAD, organisation qui contrôlait le déclenchement des armes nucléaires.
* Dans la réalité, le policier blanc n’a pas eu besoin d’apprendre à calquer sa voix sur celle de Ron Stallworth. Celui-ci raconte en effet que les membres du Klan n’ont jamais remarqué la différence de timbre entre la voix au téléphone et la voix entendue lors des présences physiques de l’alter ego.
* Le film commence par un extrait de Autant en emporte le vent, montrant les ravages de la guerre de Sécession durant le siège d’Atlanta. L’exposé des théories racistes qui suit est sur un fond d’images de Naissance d’une Nation de D.W. Griffith (1915), le même film que regardent plus tard les membres du KKK lors de leur réunion.

BlacKkKlansmanAdam Driver et John David Washington dans BlacKkKlansman de Spike Lee.