24 décembre 2013

Le Tombeur de ces dames (1961) de Jerry Lewis

Titre original : « The Ladies Man »

Le tombeur de ces damesAprès avoir surpris sa fiancée dans les bras d’un autre homme, le jeune Herbert Herbert Heebert a pris la résolution de se tenir éloigné de la gent féminine. Sans le savoir, il va se faire engager comme homme à tout faire dans un foyer de jeunes filles… Comme toujours avec Jerry Lewis, l’histoire est en réalité une suite de petites scènes qui n’ont pas toujours de rapport entre elles si ce n’est le lieu, une grande maison dont certains murs ont été astucieusement enlevés pour nous permettre de voir l’intérieur de toutes les pièces (principe dit de « la maison de poupée » ou dollhouse effect). Beaucoup de gags et de grimaces. L’ensemble est très inégal mais il y a là de quoi réjouir les plus jeunes spectateurs.
Elle:
Lui : 1 étoiles

Acteurs: Jerry Lewis, Kathleen Freeman, George Raft
Voir la fiche du film et la filmographie de Jerry Lewis sur le site IMDB.

Voir les autres films de Jerry Lewis chroniqués sur ce blog…

Remarques :
* Mel Brooks a participé à l’écriture du scénario mais comme beaucoup de ses scènes furent coupées au montage final, il demanda que son nom soit enlevé du générique.
* Jerry Lewis glisse quelques clins d’oeil cinématographiques. Citons l’apparition de George Raft dans son propre personnage et un numéro de danse (sur la terrasse avec la femme chauve-souris) qui évoque étrangement le ballet final de Tous en scène (The Band Wagon) de Minnelli.
* Le personnage de Miss Wellenmellon (interprété par Helen Traubel) semble assez inspiré par Margaret Dumont des films des Marx Brothers.

16 décembre 2013

Le Garde du corps (1961) de Akira Kurosawa

Titre original : « Yôjinbô »

Le garde du corpsUn rônin (samouraï sans maitre) arrive dans un village où deux clans s’affrontent durement pour des questions de pouvoir et d’argent. Il compte tirer profit de cette lutte en vendant ses services au plus offrant… Le Garde du corps a été écrit par Kurosawa lui-même avec l’aide de Ryûzô Kikushima. Archétype des films de sabre (chanbara), le film est assez remarquable avec une belle opposition entre les scènes d’action, toujours très brèves, et la force de l’esprit. La mise en scène de cette rivalité entre deux clans est également très picturale, Kurosawa jouant sur les attentes, les oppositions par des plans très travaillés ; ce style de scénarisation de l’affrontement a largement inspiré les westerns italiens, on peut même parler de plagiat pour Sergio Leone (1). Le Garde du corps met en relief les travers de l’âme humaine, en premier lieu la cupidité et la bassesse. Le héros est loin d’être parfait ce qui permet à Kurosawa d’éviter de tomber de tomber dans une certaine simplification et donne une indéniable profondeur à l’ensemble.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Toshirô Mifune, Tatsuya Nakadai, Yôko Tsukasa, Isuzu Yamada, Daisuke Katô, Seizaburô Kawazu, Takashi Shimura, Eijirô Tôno
Voir la fiche du film et la filmographie de Akira Kurosawa sur le site IMDB.
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Remarque :
* La musique est assez surprenante. Kurosawa a dit à Masaru Sato qu’il était totalement libre d’écrire la musique qu’il désirait tant que ce n’était pas la musique habituelle des films historiques de samouraï. Masaru Sato s’est inspiré de la musique d’Henry Mancini qu’il admire tout particulièrement. Le résultat est… étonnant.

Remakes :
Pour une poignée de dollars (1964) de Sergio Leone
Django de Sergio Corbucci (1966) avec Franco Nero
Dernier recours (Last man standing) de Walter Hill (1996) avec Bruce Willis
Inferno de John G. Avildsen (1999) avec Jean-Claude Van Damme
Bonne chance Slevin (Lucky number Slevin) de Paul McGuigan (2006)  avec  Josh Hartnett et Bruce Willis
Sukiyaki Western Django de Takashi Miike (2007).

(1) Lorsque le film Pour une poignée de dollars de Sergio Leone est sorti, la Toho a intenté un procès aux producteurs qui avaient passé sous silence le fait que ce soit une reprise de Yôjinbô. Le pillage étant manifeste, la Toho gagna facilement son procès.

13 décembre 2013

Le crime ne paie pas (1962) de Gérard Oury

Le crime ne paie pasInspiré d’une bande dessinée publiée chaque jour dans le journal France Soir, Le crime ne paie pas est composé de quatre sketches se déroulant à des périodes différentes. Le point le plus original dans sa construction est que l’un des protagonistes de la quatrième histoire va voir les trois premières au cinéma… une variation amusante du concept du « film dans le film ». La première histoire est certainement la moins intéressante. La deuxième l’est déjà un peu plus, notamment grâce aux dialogues d’Henri Jeanson. Mais c’est avec les deux dernières que le film est plus remarquable car elles s’appuient sur un scénario joliment tourné où il est bien difficile de deviner ce qui va arriver. La liste des talents ayant participé à l’écriture et des acteurs au tournage est assez impressionnante et tous les rôles, grands et petits, sont parfaitement tenus. Le petit rôle amusant tenu par Louis de Funès aurait décidé Gérard Oury à se tourner vers la comédie et d’en faire son acteur fétiche… pour le meilleur mais aussi pour le pire.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Danielle Darrieux, Edwige Feuillère, Annie Girardot, Michèle Morgan, Pierre Brasseur, Philippe Noiret, Jean Servais, Richard Todd, Louis de Funès
Voir la fiche du film et la filmographie de Gérard Oury sur le site IMDB.

Le crime ne paie pas est inspiré d’une bande dessinée de Paul Gordeaux.
Le scénario est écrit par Jean-Charles Tacchella et Gérard Oury.
Musique de Georges Delerue.
— 1er crime : « Le Masque » à Venise en 1457
Adaptation et dialogues de Jean Aurenche et Pierre Bost
d’après les chroniques italiennes de Stendhal.
— 2e crime : « L’Affaire Hughes » à Paris en 1885
Adaptation de René Wheeler et dialogues d’Henri Jeanson
— 3e crime : « L’Affaire Feynarou » en 1913
Adaptation de Boileau & Narcejac, dialogues de Jacques Sigurd
— 4e crime : « L’Homme de l’avenue » à Paris en 1960
Adaptation et dialogues de Frédéric Dard.

9 décembre 2013

Le Zinzin d’Hollywood (1961) de Jerry Lewis

Titre original : « The Errand Boy »

Le zinzin d'HollywoodPour mieux savoir où l’argent est dépensé, le président des studios Paramutual engage un jeune garçon un peu simple d’esprit pour obtenir des renseignements sur le fonctionnement de son entreprise. Il le fait engager comme errand boy (= garçon de courses)… Que l’idée de départ du scénario soit totalement farfelue et improbable n’est pas très important car Le Zinzin d’Hollywood est essentiellement une juxtaposition de nombreuses petites saynètes dans lesquelles nous voyons Jerry Lewis aller perturber un peu tous les services du studio. L’ensemble est plutôt inégal et, surtout, manque de cohésion mais les meilleurs moments sont suffisamment nombreux et assez mémorables. Jerry Lewis peut même atteindre l’excellence comme par exemple, dans cette scène où il mime un président face à son conseil d’administration, ajustant ses mimiques et grimaces sur une musique de jazz musclé (« Blues in Hoss’ Flat » de Count Basie). Du grand art. En marge, il ajoute un brin de poésie avec les deux scènes de marionnettes, particulièrement bien faites et touchantes. Accessoirement, Le Zinzin d’Hollywood nous permet de visiter les studios Paramount, Jerry Lewis prenant plaisir à nous dévoiler les plus grosses ficelles du cinéma, ce qui pouvait être une révélation à l’époque pour certaines personnes. C’est sa troisième réalisation et l’une des plus connues.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Jerry Lewis, Brian Donlevy, Howard McNear
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Remarque :
John Wayne a commencé sa carrière à Hollywood comme garçon de courses.

29 novembre 2013

The Swimmer (1968) de Frank Perry

Titre français parfois utilisé : « Le Plongeon »

Le plongeonPar un bel après-midi d’été, un homme sort des bois en maillot de bain pour plonger dans la piscine d’une belle propriété du Connecticut. L’homme connait visiblement les propriétaires qui l’accueillent chaleureusement, véritablement heureux de le revoir. De leur terrasse qui domine une petite vallée, il lui prend l’idée de passer de propriété en propriété jusque chez lui, nageant de piscine en piscine… Basé une histoire écrite par John Cheever, The Swimmer est un film très original, un peu déroutant sans aucun doute mais franchement remarquable. Il surprend par sa forme et son contenu, cachant bien son jeu dans le premier tiers du film pour ensuite se dévoiler peu à peu (d’ailleurs, je conseillerais d’en lire le moins possible sur le film avant de le visionner). Pour ne pas trop en dire, disons que l’histoire est en réalité une belle allégorie sur la réussite sociale et le rêve américain ; sur le fond, The Swimmer n’est d’ailleurs sans rappeler d’autres films de la même époque comme Le Lauréat. Si le déroulement du scénario est parfait, le film n’est pas sans défaut sur le plan de la forme : ralentis, transitions, les effets sont souvent trop appuyés. La fin est ratée, l’insistance mélodramatique la rend presque risible. A 55 ans, Burt Lancaster passe tout le film en maillot de bain (quand ce n’est pas moins…) Avec son corps athlétique allié à une séduisante maturité, il porte le film beaucoup plus haut que ne l’aurait fait un autre acteur. Trop déroutant, The Swimmer n’a connu que peu de succès à sa sortie. Il fait aujourd’hui partie de ces films méconnus qui méritent vraiment d’être découverts. Original et étonnant.
Elle:
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Burt Lancaster, Janet Landgard, Janice Rule
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Remarques :
* Le scénario a été écrit par Eleanor Perry, la femme du réalisateur (elle a écrit le scénario de tous ses films).
* Le film n’est, semble t-il, pas sorti en France à l’époque. IMDB donne bien une date de sortie française en 1968 mais les revues de cinéma de l’époque ne le mentionnent pas. Quoiqu’il en soit, The Swimmer est ressorti en 2010.
* Sydney Pollack a été appelé à la rescousse par le producteur pour retourner une scène avec Janice Rule (l’ancienne amante de Ned).

Lire aussi (mais plutôt après avoir vu le film) l’analyse d’Olivier Bitoun sur DVDClassik.

24 novembre 2013

Journal intime (1962) de Valerio Zurlini

Titre original : « Cronaca familiare »

Journal intimeRome, en 1945. Enrico apprend la mort de son jeune frère. Il se remémore comment ils avaient été séparés très jeunes après la mort de leur mère et comment ils s’étaient retrouvés par hasard presque vingt ans plus tard…
Journal intime est adapté d’un roman de Vasco Pratolini qui a participé à l’adaptation en ajoutant certaines scènes à son récit. Cette chronique familiale (c’est la traduction du titre original) repose sur la difficulté de communication entre deux frères avec un mélange d’amour et de fort ressentiment alimenté par les non-dits. Valerio Zurlini accentue (avec sans doute un certain excès) cette non-communication par sa photographie aux couleurs ternes, ses décors vides aux murs délabrés, ses pièces immenses et sales. Le film est empreint d’une tristesse sourde nourrie du regret de tout ce qui n’a pas été dit. Ce grand mélodrame peut paraitre un peu trop appuyé.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Marcello Mastroianni, Jacques Perrin, Sylvie
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Ne pas confondre avec :
Journal intime (Caro diario) de Nanni Moretti (1993).

20 novembre 2013

Le Désert rouge (1964) de Michelangelo Antonioni

Titre original : « Il deserto rosso »

Le désert rougeDans la région industrielle de Ravenne en Italie, Guiliana (Monica Vitti) tente de retrouver un équilibre après une tentative de suicide. Ne pouvant trouver de l’aide auprès de son mari, ingénieur industriel, elle se rapproche de l’un de ses amis Corrado sur le point de partir en Patagonie… Ecrit par Michelangelo Antonioni et Tonino Guerra, Le Désert rouge est le premier film en couleurs du cinéaste. C’est une réflexion sur l’Humain. Guiliana est totalement désemparée devant son impuissance à s’intégrer dans ce monde qui a trop vite évolué. Les machines sont triomphantes, elles semblent avoir pris le pas sur l’homme, elles éructent de grands jets de vapeur ou de fumées toxiques ; elles défigurent le paysage, rendent la terre inhumaine. Dans cet univers froid, les rapports entre les humains se distendent : une tentative de récréer une sociabilité sera vaine (scène de la cabane). Même les activités sexuelles perdent de leur attrait, elles n’apportent pas de réponses à nos questions existentielles. On retrouve donc ici ce thème de l’incommunicabilité commun à de nombreux films du cinéaste.  C’est seulement au pays des contes pour enfants que la Terre idéale existe encore : paradis perdu, paradis à reconquérir ou prospective de « l’après » ? C’est à nous de le dire. Sur la forme, Antonioni utilise largement les flous, les vapeurs ou la brume pour renforcer son propos (désarroi, déshumanisation), il introduit la couleur progressivement : désaturée au début du film, presque monochrome, l’image se teinte parfois par grandes zones pour appuyer sur un état psychologique particulier. Avec ses couleurs éclatantes, la grande scène du conte pour enfants tranche avec le reste du film dont les dominantes restent ternes. Dans cette Italie des années soixante alors en pleine ré-industrialisation, Le Désert rouge proposait une réflexion que l’on peut trouver toujours d’actualité aujourd’hui.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Monica Vitti, Richard Harris, Carlo Chionetti
Voir la fiche du film et la filmographie de Michelangelo Antonioni sur le site IMDB.

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Remarque :
Dans Le Désert rouge, il y a un très beau plan qui résume presque tout le film à lui tout seul. C’est celui où le petit groupe part de la cabane (fuyant le bateau en quarantaine) et où Guiliana regarde le groupe. Tous sont écartés les uns des autres, immobiles et silencieux, comme figés, et la une brume s’insinue entre eux pour les faire presque disparaître. La scène est à la fois très belle et puissamment chargée de signification.

25 septembre 2013

La Piscine (1969) de Jacques Deray

La piscineMarianne et Jean-Paul passent l’été dans une belle villa sur les hauteurs de Saint-Tropez. Ils ne sont pas enclins à sortir, préférant lézarder au bord de la piscine. Lorsqu’ils reçoivent la visite inopinée de leur ami Harry accompagné de sa fille Pénélope, Marianne les invite à rester plusieurs jours… Sur une histoire de Jean-Emmanuel Conil (Alain Page) adaptée par Jean-Claude Carrière, La Piscine est un huis clos en plein air qui réunit un couple mythique qui avait fait le bonheur de la presse populaire : Alain Delon et Romy Schneider (1). Ils sont beaux, jeunes et bronzés et Jacques Deray ne se prive pas d’exploiter au maximum la plastique des deux acteurs, les montrant longuement tels deux félins dans leurs jeux amoureux. Il faut reconnaître que ces deux « monstres sacrés » ont une formidable présence à l’écran et tiennent leur rôle avec magnificence. Outre l’attrait dû aux acteurs, le film est remarquable par la progression parfaitement maitrisée de son scénario qui glisse peu à peu vers la prévisible tragédie. On ne peut toutefois parler vraiment de suspense.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Alain Delon, Romy Schneider, Maurice Ronet, Jane Birkin
Voir la fiche du film et la filmographie de Jacques Deray sur le site IMDB.

Remarque :
Il faut également saluer la présence de Maurice Ronet, le film permettant de le voir à nouveau opposé à Alain Delon, neuf ans après le superbe Plein Soleil de René Clément.

(1) Romy Schneider et Alain Delon se sont fiancés en 1959 après s’être rencontrés sur le tournage de Christine. Le couple a été ensuite très largement suivi par la presse populaire jusqu’à leur séparation en 1964… Inutile de dire que cette même presse populaire s’en est donné à coeur joie pour laisser croire que le couple allait se reformer après le tournage de La Piscine.

22 août 2013

Doux oiseau de jeunesse (1962) de Richard Brooks

Titre original : « Sweet Bird of Youth »

Doux oiseau de jeunesseParti depuis quelques années pour réussir, l’ex-barman Chance Wayne revient dans sa ville natale au volant d’une superbe Cadillac décapotable. Il est accompagné d’une ancienne star de cinéma alcoolique qu’il a pris en charge. S’il revient, c’est pour voir son ancien amour Heavenly mais le père de la jeune fille, un politicien conservateur qui dirige la ville, ne voit pas ce retour d’un bon oeil… Quatre ans après La Chatte sur un toit brûlant, Richard Brooks adapte une autre pièce de Tennessee Williams à l’écran, Doux oiseau de jeunesse. Elia Kazan l’avait montée à Broadway avec succès et Brooks en reprend quatre acteurs principaux (1). Comme souvent avec Tennessee Williams, il s’agit d’un drame qui va sonder les tréfonds de l’âme humaine. Ici, tout tourne autour de la soif de réussite et de l’absence de mixité sociale. Chance Wayne (quel nom !) mise sur son physique pour avoir, lui aussi, sa chance et obtenir un raccourci vers le haut de la hiérarchie sociale et, par là même, vers son ancien amour. Paul Newman paraît être l’interprète idéal pour exprimer toutes les facettes de ce personnage finalement plein de naïveté. Il avait de plus l’avantage de bien connaitre le rôle. Il faut excuser la fin en happy end, qui paraît plaquée et même un peu idiote, nécessaire pour que le film passe la censure (2). Doux oiseau de jeunesse connut un grand succès.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Paul Newman, Geraldine Page, Shirley Knight, Ed Begley, Rip Torn, Mildred Dunnock, Madeleine Sherwood
Voir la fiche du film et la filmographie de Richard Brooks sur le site IMDB.

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(1) Paul Newman, Geraldine Page, Madeleine Sherwood (Miss Lucy) and Rip Torn (le fils) tenaient le même rôle dans la pièce à Broadway qui fut jouée 375 fois à partir de mars 1959.
(2) Dans la pièce originale, la fin est assez dure : ce que l’on craint que le fils puisse faire à un certain moment (sur le capot de la voiture), il le fait vraiment. Et il n’y a pas de départ ensuite.

18 août 2013

L’homme aux cent visages (1960) de Dino Risi

Titre original : « Il mattatore »

L'homme aux cent visagesUn vendeur se présente chez Gerardo et sa femme pour tenter de leur vendre un objet en argent. Gerardo repère vite la tentative d’escroquerie puisque qu’il est lui-même expert en la matière et commence à raconter ses exploits passés… L’homme aux cent visages est le premier film que Dino Risi tourne avec Vittorio Gassman. L’acteur deviendra son interprète fétiche, ils feront ensemble 17 films. C’est ici un rôle en or pour l’acteur puisqu’il apparaît sous une quinzaine de déguisements lors de ses arnaques, avec à chaque fois un style et une gestuelle différents. Il s’en tire remarquablement bien, on peut même dire qu’il excelle dans cette multi-interprétation et montre ainsi l’étendue de son registre. L’homme aux cent visages est une amusante comédie qui montre une belle inventivité dans son scénario. Son défaut est peut-être d’avoir voulu en montrer trop : les escroqueries sont nombreuses et s’enchaînent rapidement, c’est presque de l’abattage ! Ceci dit, certaines, parmi les plus courtes, sont vraiment très amusantes (comme ce bijoutier qui est payé en gâteaux !) mais ce sont tout de même les plus développées qui sont les plus remarquables (comme ce contrat de fourniture de pâtes à l’armée). Au-delà de l’humour, on peut déceler un certain regard sur la société italienne de l’Après-guerre, les victimes étant assez souvent des bourgeois profiteurs et plutôt magouilleurs.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Vittorio Gassman, Dorian Gray, Anna Maria Ferrero, Mario Carotenuto
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