28 juin 2014

Entente cordiale (1939) de Marcel L’Herbier

Entente cordialeA la fin du règne de la reine Victoria, des tensions apparaissent entre la France et l’Angleterre à propos de l’Egypte. Pendant ce temps, le Prince de Galles passe une bonne partie de son temps à Paris où il apprécie la bonne compagnie et fait preuve d’une grande ouverture d’esprit… Entente cordiale est, pour Marcel L’Herbier, une commande. Alors que la guerre paraît chaque jour plus certaine, l’idée est de rappeler comment anglais et français ont, quelque 30 ans plus tôt, oublié leurs différents pour s’unir face à un ennemi potentiel, l’Allemagne ; une situation très identique à celle de 1939. C’est un livre d’André Maurois (1) qui est choisi pour retracer le parcours du roi d’Angleterre Edouard VII, fils de la Reine Victoria. Marcel L’Herbier s’en acquitte avec grand professionnalisme mais sans éclat. Ce film a toutefois atteint le but fixé de propagande puisqu’il fut très populaire à sa sortie en France. Aujourd’hui, Entente cordiale peut paraître un peu terne mais il reste instructif sur cette période de l’Histoire et le film, par son existence-même, a lui-même une indéniable valeur historique.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Gaby Morlay, Victor Francen, Pierre Richard-Willm, André Lefaur, Janine Darcey
Voir la fiche du film et la filmographie de Marcel L’Herbier sur le site IMDB.

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Remarques :
* Alors que les autorités britanniques avaient été partie prenante dans la production, le film fut interdit outre-Manche car il n’était pas admis que soit représentés des membres de la famille royale quand leur disparition était trop récente (la reine Victoria est décédée en 1901 et Edouard VII en 1910).
* Auparavant difficile à voir, le film vient de ressortir restauré en DVD.

(1) André Maurois « Edouard VII et son temps » (Editions de France, 1933)

19 juin 2014

Thérèse Desqueyroux (2012) de Claude Miller

Thérèse DesqueyrouxDans les Landes, dans les années vingt, la jeune Thérèse épouse son voisin Bernard Desqueyroux sous l’oeil bienveillant des deux familles : les deux propriétés réunies forment ainsi le plus grand domaine du département. Mais Thérèse a d’autres aspirations que rester la femme d’intérieur conformément à la norme sociale… Thérèse Desqueyroux est un roman que François Mauriac a écrit en 1927 en s’inspirant d’une affaire réelle datant du début du siècle. Il a déjà été porté à l’écran en 1962 par Georges Franju, une adaptation superbe qu’il est bien difficile de surpasser même quand on s’appelle Claude Miller. Audrey Tautou manque d’étoffe et peine à exprimer le tourment de cette jeune femme qui se débat en prenant conscience de la vie étriquée qui l’attend. Gilles Lellouche fait une meilleure prestation mais son personnage assez monolithique est, il est vrai, bien moins complexe. Il n’y a pas de tension, on ressent moins cet immobilisme de la bourgeoisie terrienne de province qui sous-tend toute cette histoire. L’approche de Claude Miller a été sans doute trop délicate, avec des images un peu trop belles. C’est hélas le dernier film du réalisateur qui était très malade lors du tournage. On aurait tant aimé pouvoir en dire du bien mais cette nouvelle version parait bien faible en comparaison de son aînée.
Elle: 3 étoiles
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Audrey Tautou, Gilles Lellouche, Anaïs Demoustier
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Précédente version :
Thérèse Desqueyroux de Georges Franju (1962) avec Emmanuelle Riva et Philippe Noiret.

16 juin 2014

La Route impériale (1935) de Marcel L’Herbier

La route impérialeImpliqué malgré lui dans une affaire de trahison dont il sort blanchi, le lieutenant Brent rejoint le régiment de l’armée britannique basé à Bagdad où la Route des Indes est menacée par des rebelles. Il découvre alors que la femme de son colonel est une femme qu’il a beaucoup aimée… Adapté de la pièce de Pierre Frondaie La Maison cernée, déjà portée à l’écran par le suédois Victor Sjöström, La Route impériale est pour Marcel L’Herbier une commande. Il transpose l’histoire de Palestine en Irak, en parfaite résonnance avec la situation géopolitique mondiale de 1935, l’armée britannique se préparant à défendre le Canal de Suez face aux menaces de Mussolini d’envahir l’Ethiopie. Assez prenant, le film est un subtil mélange d’exotisme, de romance et d’héroïsme militaire, un film dans le sillage du succès des Trois Lanciers du Bengale d’Henry Hathaway l’année précédente. Reflet de son époque, le film offre bien entendu  une vision très colonialiste des soulèvements des peuples colonisés. La Route impériale est fort bien mis en scène par Marcel L’Herbier, que ce soit en studio ou en extérieurs (tournés en Algérie), avec de beaux mouvements de caméra. Le succès à l’époque fut important mais, le film ayant été détruit par les allemands pendant l’Occupation, il était devenu extrêmement rare et difficile à voir jusqu’à ce qu’il ressorte restauré en DVD (en mai 2014) avec une intéressante présentation de Mireille Beaulieu qui couvre bien tous les aspects du film.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Käthe von Nagy, Pierre Richard-Willm, Jaque Catelain, Pierre Renoir
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Précédente adaptation :
La Maison cernée (Det omringade huset) de Victor Sjöström (1922)

15 juin 2014

Le Crime de Monsieur Lange (1936) de Jean Renoir

Le crime de Monsieur LangeDans un petit hôtel de campagne à la frontière belge, un homme et une femme arrivent pour réserver une chambre. Lui est recherché par la police pour un crime. La femme explique aux quelques habitués du lieu pourquoi il a agi ainsi. Elle raconte… L’histoire du Crime de Monsieur Lange a été écrite par Jean Castanier et adaptée par Jacques Prévert. Tous deux sont membres du groupe Octobre, une troupe de théâtre d’agit-prop cherchant à promouvoir un « théâtre prolétarien » et qui a fourni un grand nombre d’acteurs pour le film. Jean Renoir s’est contenté d’agir sur la forme, se gardant bien de toute tentative d’interférence sur le contenu. Assez utopique et manichéenne, l’histoire promeut la notion d’autogestion et va même très loin puisque l’assassinat du patron (magouilleur et odieux) est justifié, et même validé par une sorte de « jury populaire ». Ce militantisme appuyé est à replacer dans son contexte historique : nous sommes alors en pleine ferveur de la montée de l’idée du Front Populaire qui verra le jour quelques mois plus tard. Plus que sur le fond, c’est plutôt sur le plan de la forme que Le cCime de Monsieur Lange conserve aujourd’hui un certain attrait car Jean Renoir innove par ses plans-séquences et ses mouvements de caméra, des expérimentations qui trouvent leur apogée vers la fin du film avec notamment un célèbre panoramique de plus de 180 degrés en lieu et place d’un champ/contre-champ (au moment du crime). Comme tous les autres mouvements de camera, il trouve toute sa justification : il vient appuyer le sentiment de désorientation du personnage.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: René Lefèvre, Florelle, Jules Berry
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Remarque :
Le Crime de Monsieur Lange est la seule collaboration de Prévert avec Jean Renoir. On peut supposer que le fait que Prévert soit plutôt anarchiste alors que Renoir allait se rapprocher des communistes pour tourner son film suivant (La vie est à nous) a joué un rôle. Le Crime de Monsieur Lange et La vie est à nous sont probablement les deux films les plus engagés politiquement de Renoir. C’est, semble t-il, sa compagne d’alors, Marguerite Houllé (alias Marguerite Renoir), également sa monteuse attitrée, qui l’a poussé dans cet engagement politique. C’est notamment elle qui l’a présenté au groupe Octobre.

11 juin 2014

La Chute de la maison Usher (1928) de Jean Epstein

La chute de la maison Usher(Film muet de 63 minutes) Appelé par son ami Roderick Usher inquiet pour la santé de sa femme, un homme se rend dans sa demeure isolée. Il constate que son ami est dévoré par la passion de peindre le portrait de sa femme comme tous ses ancêtres l’ont fait avant lui. Mais, à mesure que le tableau semble vie, la santé de sa femme s’étiole… Le film de Jean Epstein est adapté de deux romans d’Edgar Allan Poe : La chute de la maison Usher et Le Portrait ovale. Les dialogues (intertitres) sont peu nombreux. L’histoire est assez simple mais c’est par l’atmosphère créée et par l’inventivité de sa forme, très avant-gardiste, que le film est franchement remarquable. Nous sommes comme immergés dans un autre univers, qui nous envoute et marque nos esprits. Le décor, fait de pièces immenses battues par les vents glacés, y participe grandement. Jean Epstein utilise également bon nombre de procédés (surimpression, travelings audacieux, fiévreux mouvements de caméra, ralentis, mouvements d’éclairage, angles de vue, etc.) très caractéristiques de l’avant-garde des années vingt. Cette utilisation peut même sembler excessive par moments. Jean Epstein combine des décors plutôt expressionnistes avec des procédés plutôt impressionnistes. La Chute de la maison Usher est un film particulièrement prégnant.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Jean Debucourt, Marguerite Gance, Charles Lamy
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Remarques :
Luis Buñuel a participé à l’écriture et a été l’assistant de Jean Epstein sur le tournage.

Autres adaptations :
The Fall of the House of Usher de l’anglais Ivan Barnett (1949)
House of Usher (La Chute de la maison Usher) de Roger Corman (1960) avec Vincent Price
Revenge in the House of the Usher (La Chute de la maison Usher) de Jesús Franco (1982)
The House of Usher (La Maison des Usher) d’Alan Birkinshaw (1989) avce Oliver Reed
The Fall of the House of Usher: A Gothic Tale for the 21st Century de ken Russell (2002)

10 juin 2014

Veille d’armes (1935) de Marcel L’Herbier

Veille d'armesA Toulon, les officiers du navire de guerre « Alma » ont organisé une petite fête. Pendant la soirée, l’ordre d’appareiller pour une mission dangereuse tombe et les invités doivent quitter le navire. Mais tout le monde ignore que la jeune épouse du commandant est enfermée dans une cabine à la suite d’un enchaînement de circonstances… Veille d’armes est adapté d’une pièce de Claude Farrère et Lucien Nepoty qui avait déjà été portée par deux fois à l’écran. Pour Marcel L’Herbier, il s’agit plus d’une commande que d’un projet personnel et il en arrange le scénario avec Charles Spaak. Une bonne place est donnée à l’univers de la Marine de guerre et le film a ainsi quelques vertus documentaires, la production ayant même obtenu le concours actif de la Marine Nationale. Il exalte une certaine droiture d’esprit qui était bienvenue en cette période où le risque de guerre se faisait de plus en plus menaçant. Mais le coeur de l’histoire est un mélodrame de la fidélité et de la confiance dont le centre est la belle Annabella. Marcel L’Herbier a soigné la réalisation, l’éclairage est travaillé, certains plans d’intérieur sont vraiment superbes. Le film connut un très grand succès à sa sortie. Il mérite vraiment d’être redécouvert aujourd’hui.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Annabella, Victor Francen, Gabriel Signoret, Pierre Renoir, Roland Toutain
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Veille d'armes
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Remarque :
Veille d’armes vient de ressortir restauré en DVD dans une belle édition avec notamment une présentation très complète du film et de son contexte par Mireille Beaulieu (et une superbe pochette! Bel exemple soit dit en passant du travail sur les éclairages).

Précédentes adaptations :
Veille d’armes de Jacques de Baroncelli (1925) avec Maurice Schutz et Annette Benson (film apparemment perdu)
La Femme de Monte Carlo (The Woman from Monte Carlo) de Michael Curtiz avec Lil Dagover et Walter Huston (film plutôt rare).

6 juin 2014

Ne nous fâchons pas (1966) de Georges Lautner

Ne nous fâchons pasAncien truand retiré des « affaires », Antoine Beretto dirige paisiblement sa petite entreprise de location de bateaux lorsque son passé ressurgit sous la forme de deux anciens comparses qui lui demandent son aide : il s’agit de récupérer une certaine somme auprès d’un petit escroc minable, Michalon. Cela va l’entraîner beaucoup plus loin qu’il ne le souhaitait… Réalisé deux ans après Les Tontons Flingueurs et Les Barbouzes, Ne nous fâchons pas joue sur le même registre de l’humour avec une partie de la même équipe. Malgré le titre, on se doute que Lino Ventura va avoir beaucoup de mal à garder son calme et le premier à en faire les frais sera Michalon / Jean Lefebvre qui, entre deux claques, prend son air de chien battu qui lui va si bien. Les dialogues sont de Michel Audiard qui distille ses belles réparties tout au long du film. Sans être aussi réussis que les deux films précités, Ne nous fâchons pas est un bon divertissement.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Lino Ventura, Mireille Darc, Jean Lefebvre, Michel Constantin
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Remarques :
* A la fin du film, le morceau qui ressemble comme deux gouttes d’eau au Gloria des Them (à ce niveau de ressemblance, on peut parler de plagiat) est chanté par… Graeme Allright !* La scène incroyable du pont a été tournée au viaduc de Malvan, détruit pendant un bombardement en 1944 et dont seul le pilier central avait résisté. Ce pilier fut détruit par le génie civil au printemps 1966, permettant à Lautner de mettre dans la boîte une scène assez unique en son genre.

4 juin 2014

Les Bonnes Femmes (1960) de Claude Chabrol

Les bonnes femmesQuatre jeunes femmes, vendeuses dans un magasin d’appareils électriques, cherchent l’amour et occupent leurs soirées en espérant que quelque chose se passe… Quatrième film de Claude Chabrol, Les bonnes femmes a été très mal accueilli à sa sortie, aussi bien par la critique que par le public. Aujourd’hui, quelque cinquante ans plus tard, le recul nous en donne une image très différente. Etant donné que Chabrol observe et décrit sans porter de jugement, son film a maintenant des vertus documentaires sur l’état d’esprit de cette époque ; une vision certes partielle mais intéressante. Paradoxalement, alors que nous avons aujourd’hui une idée plutôt joyeuse, presqu’idyllique des années soixante, il nous présente une vision très désenchantée : ces jeunes femmes recherchent essentiellement l’Amour mais leurs aspirations ne pourront être que déçues, elles ne trouveront que la mesquinerie ou même pire. La noirceur du propos culmine dans la scène finale qui semble montrer que tout cela sera sans fin. Même si la vitalité de Bernadette Lafont et de ses consoeurs apporte une certaine joyeuseté et écarte toute austérité, le fond n’en est pas moins très sombre. Le style, bien entendu très Nouvelle vague, donne l’impression d’images prises sur le vif.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Bernadette Lafont, Clotilde Joano, Stéphane Audran, Lucile Saint-Simon, Pierre Bertin, Claude Berri, Mario David
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29 mai 2014

20 ans d’écart (2013) de David Moreau

20 ans d'écartAlice a 38 ans, elle est chef de rubrique dans un magazine de mode. Elle a tout sacrifié pour sa carrière mais se rend compte que son image de femme trop sage et un peu coincée lui bloque toute nouvelle progression. Aussi, quand Balthazar, à peine 20 ans, se met à lui tourner autour, elle décide de se laisser faire… Ecrite par David Moreau et Amro Hamzawi, 20 ans d’écart est une comédie assez réussie sur le thème des cougars(1), thème qui est finalement peu abordé par le cinéma (hormis Le Lauréat bien entendu). Il y a une indéniable fraîcheur qui se dégage de l’ensemble et, si les personnages sont parfois très stéréotypés pour créer l’humour, le film sait sortir de sentiers battus en montrant le milieu de la mode sur un mode satirique. La belge Virginia Efira (qui n’a pas tout à fait l’âge de son personnage) montre beaucoup d’aplomb avec de belles pointes de sensualité et Pierre Niney (de la Comédie française) fait une très belle prestation. David Moreau a su trouver un bel équilibre pour cette amusante comédie.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Virginie Efira, Pierre Niney, Charles Berling, Gilles Cohen
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Remarque :
20 ans d’écart a été tourné en 35mm Scope anamorphique qui donne une qualité d’image supérieure au numérique. Utilisé au cinéma depuis les années cinquante, l’anamorphose est un procédé qui consiste à déformer une image avec une lentille dite anamorphique afin de l’enregistrer sous un format de proportions différentes. En pratique, l’image est le plus souvent stockée étirée dans le sens de la hauteur ce qui permet de gagner en résolution. A la projection, une autre lentille anamorphique redonne à l’image ses dimensions.

(1) Cougar désigne une femme de plus de 35 ans qui cherche avoir une relation avec un homme bien plus jeune. Le terme est apparu en 2009 à la suite de la série TV Cougar Town, il a été ensuite répandu très largement par la presse féminine.

25 mai 2014

Au bout du conte (2013) de Agnès Jaoui

Au bout du conteLaura est une jeune fille qui veut croire au Prince Charmant. Quand elle voit apparaître Sandro dans une soirée de façon similaire à l’un de ses rêves, elle ne doute pas un instant avoir trouvé le grand Amour… Ecrit par Agnès Jaoui et Jean-Pierre Bacri, Au bout du conte est une amusante comédie. Toutefois, on peut se demander s’ils n’auraient pas tenté de mettre trop de choses dans un même film : il y est question d’amour donc, mais aussi et surtout de croyances (sous toutes ses formes : contes, idéalisation, voyance, religion), de l’acceptation de l’infidélité, des enfants, de l’amitié, de la recherche du bonheur… Certes, on pourra rétorquer que tout cela compose la vie, tout simplement, mais cette profusion de thèmes donne aussi une légère impression de fatras. C’est d’autant plus dommage que la qualité de l’écriture du couple Bacri/Jaoui est toujours là, avec une indéniable justesse de trait et des traits d’humour du meilleur effet. Le son des dialogues n’est pas toujours optimal, défaut aggravé par le niveau élevé de mixage de la musique, au demeurant excellente : elle est signée par Fernando Fiszbein.
Elle: 3 étoiles
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Agathe Bonitzer, Agnès Jaoui, Arthur Dupont, Jean-Pierre Bacri, Benjamin Biolay
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