14 juillet 2017

Jurassic World (2015) de Colin Trevorrow

Jurassic WorldVingt-deux ans après les évènements de Jurassic Park, le parc d’attraction sur l’île Isla Nublar est florissant mais le public se lasse vite et il faut toujours lui donner plus. Les scientifiques du centre manipulent les ADN pour créer de nouvelles espèces, plus terrifiantes… Le scénario de ce quatrième film de la série ne donne pas dans l’originalité : il est calqué sur celui du premier. Le plus amusant est qu’il se calque aussi sur la problématique des producteurs : montrer des créatures plus grosses, plus méchantes, plus terrifiantes. Nous avons donc de nouveau deux enfants en danger (deux garçons cette fois), des scientifiques apprentis-sorciers malintentionnés et des dinosaures incontrôlables. Le cahier des charges est rempli : on saute sur son fauteuil et l’on a l’impression de sentir l’haleine fétide des prédateurs qui viennent renifler leur petit-déjeuner. La réalisation est de bonne facture, l’ensemble est certes efficace mais n’est en rien magique comme pouvait l’être son prédécesseur. Ceci mis à part, Jurassic World, en tant que bon gros blockbuster, colporte toute l’idéologie hollywoodienne sur la famille mais cela n’a rien d’inhabituel (1). Gros budget, très gros succès au box-office mondial.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Chris Pratt, Bryce Dallas Howard, Irrfan Khan, Vincent D’Onofrio
Voir la fiche du film et la filmographie de Colin Trevorrow sur le site IMDB.
Voir la fiche du film sur AlloCiné.

Remarque :
* Sur le plan scientifique : les images du premier Jurassic Park en 1993 correspondaient bien à l’état des connaissances du moment sur les dinosaures. Depuis cette date, ces connaissances ont fortement progressé et Jurassic World ne reflète pas du tout cette évolution (par exemple, on sait aujourd’hui que les vélociraptors n’étaient pas du tout comme on l’imaginait, ils étaient plus petits et avaient des plumes). Le film n’a donc plus d’intérêt sur le plan scientifique.

(1) Le plus surprenant est le passage sur le divorce : au beau milieu du film, le plus jeune garçon, jusque là excité comme une puce et courant dans tous les sens, se met soudainement à pleurer et annonce à son grand frère que leurs parents (qui sont alors à 5000 kms de là) veulent divorcer. Tout le monde tombe des nues, les spectateurs autant que le grand frère qui, sans doute trop occupé avec les filles de son âge, ne s’était rendu compte de rien, le niais. Gros pleurs. Mais cela ne dure qu’à peine une minute et on n’en reparlera plus… Cela devait être dans le cahier des charges.

Jurassic World
On sent qu’il va tirer à côté…! (scène de Jurassic World de Colin Trevorrow).

10 juillet 2017

Rain or Shine (1930) de Frank Capra

Rain or ShineMary Rainey est catastrophée. Le cirque qu’elle a hérité de son père est au bord de la banqueroute. Heureusement, son directeur Smiley est un indéfectible optimiste qui a plus d’un tour dans son sac. Il est amoureux de Mary mais celle-ci n’a d’yeux que pour le jeune Bud… Rain or Shine avait connu un franc succès à Broadway en 1928. C’était une comédie musicale mais au moment de le porter à l’écran, le genre n’était plus prisé au cinéma (il faudra attendre 1933 pour que la Warner fasse renatre le genre). Toute la partie musicale fut donc enlevée pour ne garder que la comédie, menée par Joe Cook. Ce comédien, qui vient du cirque et du vaudeville, est peu connu mais c’est un humoriste étonnant. Il parle beaucoup pour faire des démonstrations à ses interlocuteurs qui perdent pied, submergés par ses raisonnements qui n’ont pas de sens. En cela, il rappelle beaucoup Groucho Marx. C’est du grand art. L’analogie avec les Marx Brothers est encore plus forte lorsque l’on considère ses deux acolytes, Tom Howard et Dave Chasen (qui ne parle jamais, tiens tiens…). Tous trois tenaient déjà leur rôle sur scène. De plus, Joe Cook montre des qualités stupéfiantes d’acrobate quand il doit remplacer au pied levé plusieurs artistes du cirque. L’histoire en elle-même n’a pas vraiment d’intérêt : on y retrouve toutefois l’optimisme à la Capra. Sur le plan de réalisation, les extérieurs ont été privilégiés et deux scènes furent coûteuses (la tempête du début et l’incendie). On remarquera également quelques scènes en caméra portée (comme dans d’autres Capra de la même époque). Rain or Shine n’est certes pas un grand Capra mais mérite d’être vu pour les numéros assez hilarants de Joe Cook. Le film connut un grand succès à sa sortie.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Joe Cook, Louise Fazenda, Joan Peers, William Collier Jr., Tom Howard, Dave Chasen
Voir la fiche du film et la filmographie de Frank Capra sur le site IMDB.

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Remarques :
* Le thème musical Singing in the Rain accompagne les génériques de début et fin. Ce n’est pas exceptionnel toutefois : composé à la fin des années vingt, on retrouve ce thème dans une petite douzaine de films au début des années trente.
* Une version muette et sonore de Rain or Shine a été également distribuée au moment de la sortie internationale. C’est fatalement une version différente, les logorrhées verbales de Joe Cook n’étant pas vraiment adaptées au muet. La fin est également différente.

Rain or Shine
Joan Peers et Joe Cook dans Rain or Shine de Frank Capra.

Rain or Shine
Dave Chasen, Joe Cook et Tom Howard dans le gag du hot-dog de Rain or Shine de Frank Capra. Détail amusant : Dave Chasen arrêtera sa carrière de comédien en 1936 pour créer le Chasen’s sur Beverly Boulevard à Hollywood, un restaurant qui sera fréquenté par de nombreuses stars jusqu’en 1995 et qui abritera même la soirée des Oscars certaines années.

9 juillet 2017

Star Trek: Premier Contact (1996) de Jonathan Frakes

Titre original : « Star Trek: First Contact »

Star Trek: Premier ContactCréatures à la fois organiques et mécaniques formant une seule entité, les Borgs se dirigent vers la Terre pour «l’assimiler». Ils remontent dans le temps pour empêcher le premier contact des terriens avec une civilisation extraterrestre et ainsi changer le cours de l’histoire. Le capitaine Picard parvient à les suivre et compte bien les empêcher d’agir… Star Trek: Premier Contact est assez largement tenu pour être un des meilleurs films Star Trek. Comme l’affirmait Hitchcock, c’est le « méchant » qui donne à un film tout son impact et la Reine des Borg est sans aucun doute l’adversaire le plus marquant de la série (après Kahn, tout de même). Le scénario n’est pas vraiment très riche même s’il se déroule simultanément en deux endroits : sur Terre en 2063 et à bord de l’Enterprise où la chasse aux Borgs a un petit parfum d’Alien. On ne peut échapper aux poncifs hollywoodiens (l’inventeur du warp drive est un grand échalas hirsute qui ingurgite de grandes quantités de gnôle en écoutant du rock & roll, bref un vrai américain version terroir) mais il y a quelques bonnes idées, ne serait-ce que la cause de ce premier contact. Malgré la gravité de la situation, il y a beaucoup d’humour, telle cette scène où la charmante Troi prend une cuite mémorable. A l’instar de Leonard Nimoy une décennie plus tôt, Jonathan Frakes (l’interprète du second Rikes) passe derrière la caméra pour une réalisation certes sans éclat mais adéquate. Le bilan reste positif : Star Trek: Premier Contact est un très bon film de la série.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Patrick Stewart, Jonathan Frakes, Brent Spiner, James Cromwell, Alice Krige
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Star Trek Premier Contact
Retour aux sources : la précédente version de l’Enterprise ayant été crashée (même la maquette était endommagée) dans l’épisode précédent, bienvenue dans l’Enterprise-E au design plus proche de la série originale.

Star Trek Premier Contact
Neal McDonough, Jonathan Frakes, Patrick Stewart et Brent Spiner dans Star Trek: Premier Contact de Jonathan Frakes.

Star Trek Premier contact
Alice Krige (la Reine des Borgs) et Brent Spiner dans Star Trek: Premier Contact de Jonathan Frakes.

Star Trek Premier Contact
James Cromwell (l’inventeur déjanté), Jonathan Frakes et Marina Sirtis dans Star Trek: Premier Contact de Jonathan Frakes.

Star Trek Premier Contact
Neal McDonough, Patrick Stewart et Michael Dorn dans Star Trek: Premier Contact de Jonathan Frakes.
(non non, la photo est à l’endroit…)

7 juillet 2017

Gerry (2002) de Gus Van Sant

GerryGerry et Gerry roulent en voiture, sans un mot, dans un paysage rocailleux et désertique. Ils s’arrêtent et continuent à pied sur un chemin de grande randonnée. Plus loin, ils prennent un chemin de traverse et se perdent… Pour écrire Gerry, Gus van Sant et ses deux acteurs sont partis d’un simple fait divers. Le résultat est un film très étonnant où nous suivons les deux personnages dans leur errance silencieuse. Ils ne savent pas où ils vont mais ils avancent avec obstination. Si on ne peut que saluer l’originalité de la forme et les libertés prises avec le cadre traditionnel du récit cinématographique, on peut être déçu par le contenu réel (ou symbolique…) : soit Gus van Sant tombe dans les clichés (thème du double, le chemin, etc.), soit il donne dans l’abscons le plus total (la parabole « j’ai conquis Thèbes », la métaphore du rocher). Là où Gus van Sant réussit le mieux, c’est quand il fait du « Béla Tarr » : comme dans Les Harmonies Werckmeister, il fait de longs plans-séquences de marche, très près des personnages, où il joue avec le son des pas qui développent un rythme hypnotique, une musique propre (Gus van Sant admire Béla Tarr). Visuellement, le désert est assez photogénique dans son dénuement et les accélérés de nuages ont une beauté magistrale. La musique d’Arvo Pärt est aussi très belle. Mais l’ensemble nous laisse sur une impression de vacuité : on aimerait tant que tout cela ait un peu plus de sens (du moins un sens qui nous soit accessible)…
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Casey Affleck, Matt Damon
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Gerry
Matt Damon dans Gerry de Gus Van Sant.

Gerry
Le plan le plus extraordinaire du film (à mes yeux) : un plan-séquence de plus de quatre minutes où les deux personnages (on ne voit que leurs visages, parfaitement parallèles) marchent côte à côte avec le son des pas (mixé assez fort) sur le sol caillouteux. Le son développe une musique hypnotique. Les pas sont d’abord synchronisés puis se désynchronisent peu à peu. Superbe. Matt Damon et Casey Affleck dans Gerry de Gus Van Sant.

Gerry
La métaphore (?) du rocher… Le double s’est mis dans une situation d’où il ne peut se libérer seul… Casey Affleck et Matt Damon dans Gerry de Gus Van Sant.

6 juillet 2017

La Charge de la huitième brigade (1964) de Raoul Walsh

Titre original : « A Distant Trumpet »

La Charge de la huitième brigadeEn 1883, le jeune lieutenant Matt Hazard est affecté dans un fort isolé de l’Arizona, près de la frontière avec le Mexique où s’est réfugié War Eagle, le dernier chef indien encore en guerre contre le gouvernement des Etats-Unis… Adapté d’un roman de Paul Horgan, A Distant Trumpet est l’ultime réalisation de Raoul Walsh. A l’instar de John Ford, Raoul Walsh a opté sur le tard pour une vision plus empathique vis-à-vis des indiens : ici, ils sont montrés impitoyables, certes, mais aussi victimes des promesses non tenues par les « politiciens de Washington ». Cet antifédéralisme n’a rien d’original, pas plus que le scénario qui est vraiment très classique avec toutefois un triangle amoureux assez bien traité. L’accent est mis sur l’éthique et le sens de l’honneur. Mais c’est dans les scènes d’action que Raoul Walsh montre tout son talent : les mouvements de centaines de chevaux sont aussi impressionnants que photogéniques et les combats nous laissent haletant. Walsh a une maitrise étonnante de l’action rapide. Bien qu’il ait bénéficié d’un bon budget, le réalisateur aux 130 films n’a pas eu droit à des acteurs connus : Troy Donahue manque un peu de charisme mais Suzanne Pleshette a plus de présence. La photographie est assez belle, avec un lieu jamais montré au cinéma (voir ci-dessous). A Distant Trumpet n’est pas un grand Raoul Walsh mais il vient clore honorablement une longue liste de films réalisés sur un demi-siècle.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Troy Donahue, Suzanne Pleshette, Diane McBain, James Gregory
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Remarques :
* Le titre du film rappelle Distant Drums (en français Les Aventures du Capitaine Wyatt) que Walsh a réalisé en 1951 et qui mettait en scène un épisode plus tardif de la guerre contre les indiens.

A Distant Trumpet
Troy Donahue (à gauche) dans La Charge de la huitième brigade de Raoul Walsh.

A Distant Trumpet
Suzanne Pleshette dans La Charge de la huitième brigade de Raoul Walsh.

A Distant Trumpet
Diane McBain (qui a un petit air de Tippi Heddren) dans La Charge de la huitième brigade de Raoul Walsh.

A Distant Trumpet

 

Grand Falls, Arizona
(Photo non tirée du film)  Les spectaculaires cascades d’eaux boueuses sont celles de Grand Falls, Arizona, situées sur le territoire de la réserve indienne de Navajo Nation (en fait assez loin de la frontière mexicaine). Elles sont assez époustouflantes : voir une vidéo touristique… (elles ne sont pas toute l’année comme cela toutefois, le débit peut se réduire à un filet pendant plusieurs mois, la rivière est Little Colorado River).

4 juillet 2017

Out of Africa (1985) de Sydney Pollack

Autre titre français : « Out of Africa – Souvenirs d’Afrique »

Out of Africa - Souvenirs d'AfriqueEn 1914, Karen Dinesen, une jeune aristocrate danoise, rejoint le Kenya (alors colonie britannique) pour y épouser le baron von Blixen, le frère de l’homme qu’elle aimait et qui l’a rejetée. Elle devient ainsi la baronne Karen Blixen et s’applique à faire pousser des caféiers sur les terres de sa ferme. Elle fait la rencontre de Denys Fitch Hatton, un chasseur très épris de liberté… Out of Africa est basé sur les écrits autobiographiques de Karen Blixen (La Ferme africaine publié en 1937). Ce qui est remarquable dans cette belle adaptation de grande ampleur, c’est la façon dont Sydney Pollack a su traiter avec délicatesse et retenue les émotions et donner au récit une dimension philosophique. Il s’inscrit ainsi en marge du cinéma hollywoodien classique qui a toujours une fâcheuse tendance à nous fabriquer de l’épique au kilomètre. Out of Africa est non seulement un émerveillement pour les yeux mais aussi une ode à la Nature, une réflexion sur les rapports humains et touche à la définition de l’humanité.  Les images sont magnifiques et la musique de John Barry donne une dimension supplémentaire au film : la scène du vol en avion est d’une beauté rare, la musique contribuant à nous élever et à nous baigner dans un sentiment de béatitude. Out of Africa est certainement l’un des films les plus parfaits dans son dosage. Le film connut un succès mérité et reçut pas moins de sept Oscars.
Elle: 5 étoiles
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Meryl Streep, Robert Redford, Klaus Maria Brandauer, Michael Kitchen, Malick Bowens
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Remarques :
* Le titre Out of Africa (qui était déjà le titre de l’édition anglaise du livre de Karen Blixen, La Ferme Africaine) vient des écrits de l’historien Pline l’Ancien parlant de la prolifération d’espèces animales sur le continent africain : « l’Afrique produit toujours quelque chose de nouveau », expression traduite en anglais par « Out of Africa always something new ».

Out of Africa

Out of Africa
Meryl Streep et Robert Redford dans Out of Africa  de Sydney Pollack.

Out of Africa
Meryl Streep et Robert Redford dans Out of Africa de Sydney Pollack.

3 juillet 2017

Faces (1968) de John Cassavetes

FacesUn quinquagénaire désire quitter sa femme pour une autre femme, une escort-girl qu’il fréquente…Deuxième film de Cassavetes en indépendant, Faces n’est pas vraiment un film facile à aborder. La démarche de Cassavetes est de chercher à appréhender les rapports entre les êtres dans ce qu’ils ont de plus brut. Pour cela, il va les filmer de très près ses personnages, le plus souvent dans des états extrêmes (ébriété, hilarité excessive), dans un grand désordre apparent, accentuant ici et là le caractère imprévisible des comportements, étirant les scènes de façon inhabituelle. C’est une démarche totalement originale et théoriquement intéressante mais la forme est en pratique assez rebutante : caméra à l’épaule, mouvements incessants des personnes, image (16mm gonflée en 35) granuleuse, très mauvais son (heureusement nous avons les sous-titres). Et on peut se demander si le fait de mettre en scène les personnages dans des états assez extrêmes ne force pas à rester en surface : on ne saura finalement que peu de choses, la plupart des dialogues n’ayant aucun intérêt. De par son caractère novateur, Faces connut un succès inattendu à sa sortie et Cassavetes poussera la méthode jusqu’à la limite dans son film suivant, Husbands.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: John Marley, Gena Rowlands, Seymour Cassel
Voir la fiche du film et la filmographie de John Cassavetes sur le site IMDB.

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Remarques :
* Contrairement à son film précédent Shadows, il n’y a que de très peu d’improvisation dans Faces. La méthode de Cassavetes est d’écrire les dialogues et de les affiner en faisant répéter ses acteurs.
* Cassavetes utilise plusieurs caméras simultanément pour filmer de longs plans-séquences.
* Le tournage a eu lieu début 1965.

Faces
Gena Rowlands et John Marley dans Faces de John Cassavetes.

Faces
Seymour Cassel dans Faces de John Cassavetes.

1 juillet 2017

Star Trek: Generations (1994) de David Carson

Star trek: Générations2293. Le capitaine en retraite James T. Kirk est invité avec des journalistes au lancement de la dernière version du vaisseau l’Enterprise. Lors du voyage inaugural, l’équipage reçoit un appel de détresse et tente de porter secours à deux transports de réfugiés pris dans un mystérieux ruban magnétique. L’opération tourne mal… Star Trek : Générations constitue une transition entre la série originale et celle de The Next Generation, dont la série TV venait de s’achever après 176 épisodes (soit plus du double de la série originale). L’histoire débute ici quelques mois après Star Trek VI, puis fait un bond en avant de 75 ans pour se retrouver avec toute l’équipe de Next Generation. C’est une histoire assez complexe mais bien tournée, avec plusieurs intrigues secondaires, donc assez travaillée sur le plan du scénario. Les effets sont en partie confiés à Industrial Light and Magic et des images de synthèse commencent à être utilisées. Le film est généralement plutôt (très) mal jugé. A mes yeux, c’est un film riche et vraiment plaisant.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Patrick Stewart, Jonathan Frakes, Brent Spiner, Gates McFadden, Malcolm McDowell, William Shatner
Voir la fiche du film et la filmographie de David Carson sur le site IMDB.

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Remarque :
* Un site internet fut créé fin 1994 pour accompagner la sortie du film. C’est le premier du genre (site internet dédié à un film).

Star Trek Generations
Rencontre improbable (ils sont nés à 80 ans d’écart) entre les capitaines Jean-Luc Picard et James T. Kirk : Patrick Stewart et William Shatner dans Star Trek: Générations de David Carson.

Star Trek Generations
Ruban d’énergie créée par ILM dans Star Trek: Générations de David Carson.


Malcolm McDowell dans Star Trek: Générations de David Carson.

Star Trek Generations

28 juin 2017

Amour défendu (1932) de Frank Capra

Titre original : « Forbidden »

Amour défenduFrustrée de rester seule, la jeune Lulu Smith retire toutes ses économies pour passer une semaine de vacances à La Havane. Elle y fait la rencontre de Bob Grover, un avocat. Ils s’éprennent l’un de l’autre. Ce n’est qu’au retour qu’il lui apprend qu’il est déjà marié et qu’il ne peut quitter sa femme… Fait assez inhabituel, le jeune Frank Capra a lui-même écrit l’histoire qui sert de base à Forbidden. Il faut bien avouer que celle-ci est lourde, bien mal écrite et peu apte à nous émouvoir. Malgré cela, le film reste intéressant à visionner pour son formidable duo d’acteurs : Barbara Stanwyck fait montre de beaucoup de charme et de richesse dans son jeu et l’élégant Adolphe Menjou a un rôle plus complet qu’à l’habitude, prouvant ainsi l’étendue de ses qualités. C’est un vrai plaisir de les voir évoluer. On remarquera aussi le jeune Ralph Bellamy, dans l’un de ses tous premiers rôles.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Barbara Stanwyck, Adolphe Menjou, Ralph Bellamy
Voir la fiche du film et la filmographie de Frank Capra sur le site IMDB.

Voir les autres films de Frank Capra chroniqués sur ce blog…

Remarques :
* A propos de Forbidden, Frank Capra ne dit que peu de choses dans ses mémoires : « Je me suis mis en tête que je pouvais écrire. M’inspirant du roman Back Street de Fannie Hurst, j’ai écrit une histoire originale : Forbidden. J’aurais dû rester couché. »
(Note : L’adaptation de Back Streets sortira quelques mois plus tard chez Universal sous la direction de John M. Stahl)

* Une fois le Code Hays généralisé en 1934, Forbidden ne pourra être projeté en raison de l’adultère qui est au centre du film.

Forbidden
Adolphe Menjou et Barbara Stanwyck dans Amour défendu de Frank Capra (photo publicitaire).

Forbidden
Adolphe Menjou et Barbara Stanwyck dans Amour défendu de Frank Capra (photo publicitaire).

Forbidden
Frank Capra, Barbara Stanwyck et Adolphe Menjou sur le tournage de Amour défendu de Frank Capra (photo publicitaire).

Homonyme (sans aucun rapport) :
Défense d’aimer (Forbidden) d’Anthony Page (1984) avec Jacqueline Bisset et Jürgen Prochnow.

24 juin 2017

Le Jour le plus long (1962) de Ken Annakin, Andrew Marton et Bernhard Wicki

Titre original : « The Longest Day »

Le Jour le plus longAdapté d’un livre de Cornelius Ryan, Le Jour le plus long retrace les évènements du 6 juin 1944, jour du débarquement des alliés en Normandie. Trois réalisateurs, un nombre incalculable d’acteurs connus, un budget important, le producteur Darryl F. Zanuck a tout fait pour créer le film qui soit la reconstitution ultime d’un évènement majeur de l’Histoire.
Cinématographiquement parlant, le film n’a pas grande valeur : il est mal écrit et mal monté, confus et même parfois ennuyeux. C’est un véritable fourre-tout.
En revanche, du fait de son succès commercial, le film eut un impact considérable. C’est probablement le plus bel exemple du « cinéma qui se substitue à l’Histoire ». Deux exemples : c’est le film Le Jour le plus long qui a vraiment fait entrer dans l’Histoire l’épisode du parachutiste resté accroché au clocher de Sainte-Mère-Église, devenant l’anecdote la plus célèbre du Débarquement ; les historiens restent très partagés sur sa véracité. Le cas des deux Messerschmitt en est un autre : cette séquence un peu grotesque, dont l’humour paraît déplacé, a fait prospérer la croyance que l’aviation allemande était ce jour-là inopérante (alors qu’en réalité, il y eut plus de sept cent sorties d’avions allemands pour attaquer les troupes alliées). En fait, cette séquence a été introduite parce que Zanuck n’avait réussi à mettre la main que sur deux Messerschmitt en état de voler.
Mais pour beaucoup, le film est devenu l’Histoire et le fait qu’aucun autre film ne vienne le détrôner a accentué le phénomène (le plus proche est Il faut sauver le soldat Ryan en 1998). Malgré ses défauts, Le Jour le plus long a tout de même atteint son objectif : rendre hommage à tous ces soldats dont beaucoup laissèrent leur vie ce jour-là sur une plage de Normandie. Ils méritaient bien qu’une telle superproduction leur soit consacrée.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Robert Mitchum, John Wayne, Henry Fonda, Curd Jürgens, Bourvil, Gert Fröbe, Eddie Albert, Arletty, Jean-Louis Barrault, Richard Beymer, Richard Burton, Red Buttons, Pauline Carton, Sean Connery, Irina Demick, Mel Ferrer, Steve Forrest, Leo Genn, John Gregson, Paul Hartmann, Jeffrey Hunter, Karl John, Fernand Ledoux, Alexander Knox, Christian Marquand, Roddy McDowall, Sal Mineo, Kenneth More, Edmond O’Brien, Wolfgang Preiss, Madeleine Renaud, Georges Rivière, Robert Ryan, George Segal, Jean Servais, Rod Steiger, Richard Todd, Peter van Eyck, Robert Wagner, Georges Wilson
Voir la fiche du film sur le site IMDB.

A lire : un récit intéressant sur le tournage du film

le jour le plus long
John Wayne dans Le Jour le plus long de Darryl F. Zanuck.

Remarques :
* L’anglais Ken Annakin a tourné les scènes anglaises, l’américain Andrew Marton a tourné les scènes américaines et l’allemand Bernhard Wicki les scènes allemandes.
* Darryl F. Zanuck était très présent sur le tournage et a même réalisé lui-même certaines séquences.
* Le tournage eut lieu en Normandie mais aussi en Corse et sur l’île de Ré.
* Bon nombre d’acteurs sont beaucoup trop âgés pour leur rôle : par exemple, le lieutenant-colonel Vandervoort interprété par John Wayne avait en réalité 27 ans. Même au moment du tournage 17 ans plus tard, il avait dix ans de moins que John Wayne (54 ans)!
* Le Jour le plus long est l’une des rares superproductions hollywoodiennes où les acteurs s’expriment dans leur langue : les français parlent français, les allemands parlent allemand… Une version tout en anglais fut toutefois réalisée pour le marché américain notamment.
* Le film connut un immense succès commercial, une manne bienvenue pour la Fox qui était alors bien mal en point à cause de Cléopâtre.
* Une version colorisée a été réalisée pour le 50e anniversaire du débarquement en 1994. Elle fut diffusée sur TF1, puis vendue en version VHS.

le jour le plus long
Darryl F. Zanuck sur le tournage (à la Pointe du Hoc) du Jour le plus long.