6 mars 2025

Mademoiselle Volcan (1933) de Victor Fleming

Titre original : « Bombshell »

Mademoiselle Volcan (Bombshell)Lola Burns est une star hollywoodienne, harcelée par les journalistes, accaparée par les professionnels du cinéma, sans cesse sollicitée par sa famille et son propre personnel. Mais, elle aspire à autre chose…
Bombshell est un film américain réalisé par Victor Fleming. Cette comédie nous conte les difficultés d’une star de cinéma à mener une vie privée « normale » : elle est entourée de gens qui ne font que profiter d’elle, notamment l’attaché de presse du studio qui crée des situations pour les offrir aux journalistes. Si tout est fait pour donner l’impression que Jean Harlow joue son propre rôle (1), l’histoire est en réalité basée sur Clara Bow, cette grande star du muet surnommée « The It Girl » (2) que Victor Fleming connait bien pour l’avoir dirigée à plusieurs reprises (il a même eu une aventure « sérieuse » avec l’actrice en 1926). Toutefois, le parallèle est juste car Jean Harlow est autant un sex-symbol en 1933 que Clara Bow l’était quelques années plus tôt. Le rythme est effréné, les dialogues sortent à un débit de mitraillette, ils sont souvent assez brillants. L’humour est constant, les seconds rôles sont tous hauts en couleur et les manœuvres de l’attaché de presse sont assez hilarantes. Le film a connu un beau succès à sa sortir et le surnom « Blonde Bombshell », donné alors à Jean Harlow, est resté.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Jean Harlow, Lee Tracy, Frank Morgan, Franchot Tone, Pat O’Brien, Una Merkel
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(1) Cf. les photos au début du film et surtout la scène qu’elle est sur le point de tourner dans le studio : cette scène évoque Red Dust (1932) du même Victor Fleming où Jean Harlow prend un bain dans un tonneau rempli d’eau (cela signifie en outre que le réalisateur interprété par Pat O’Brien est bien censé être Victor Fleming, lui-même).
(2) Le surnom de Clara Bow est resté après l’immense succès du film It (1927, Le coup de foudre en français, réalisé par Clarence G. Badger), film qui l’a propulsée au rang des plus grandes stars.

Lee Tracy, Jean Harlow et Franchot Tone dans Mademoiselle Volcan (Bombshell) de Victor Fleming.
Ruth Warren, Frank Morgan et Jean Harlow dans Mademoiselle Volcan (Bombshell) de Victor Fleming.
Jean Harlow et Una Merkel dans Mademoiselle Volcan (Bombshell) de Victor Fleming.

26 février 2025

Daisy Clover (1965) de Robert Mulligan

Titre original : « Inside Daisy Clover »

Daisy Clover (Inside Daisy Clover)Années 1930. Daisy Clover est une jeune fille délurée de 15 ans qui vit très pauvrement avec sa mère. Elle rêve de devenir chanteuse. Elle est remarquée lors d’une audition par un producteur de cinéma qui décide d’en faire une star. La jeune Daisy va alors découvrir l’envers du décor…
Daisy Clover est un film américain réalisé par Robert Mulligan, adaptation du roman d’un certain Gavin Lambert. A condition d’y mettre de la bonne volonté, on peut voir là une critique de l’industrie cinématographique mais, personnellement, je vois plutôt un de ces films nombrilistes qu’Hollywood nous produit à intervalles réguliers. En réalité, il s’agit de nous faire rêver avec les stars, même si la jeune fille risque de se faire broyer par la machine (la vie de star est épouvantablement rude, c’est bien connu…) Natalie Wood se démène beaucoup, gesticule et joue excessivement avec ses yeux pour passer pour une gamine de 15 ans (elle en avait 27 au moment du tournage). Robert Redford, encore peu connu, ne semble pas vouloir s’investir vraiment dans son personnage dont la bisexualité lui faisait peur. Christopher Plummer n’est guère plus convaincant. Bizarrement, les costumes évoquent plus les années soixante que les années trente. Le film n’eut que peu de succès à sa sortie mais a gagné les faveurs du public américain lors de ses passages à la télévision.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Natalie Wood, Christopher Plummer, Robert Redford, Ruth Gordon, Roddy McDowall
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Remarque :
* Lors des chansons, Natalie Wood est doublée par Jackie Ward.

Christopher Plummer et Natalie Wood dans Daisy Clover (Inside Daisy Clover) de Robert Mulligan.
Natalie Wood et Robert Redford dans Daisy Clover (Inside Daisy Clover) de Robert Mulligan.

29 septembre 2023

Babylon (2022) de Damien Chazelle

BabylonHollywood, fin des années 1920. Manuel Torres, un immigré d’origine mexicaine, est homme à tout faire pour le petit studio Kinoscope. Il rêve d’être assistant réalisateur. Lors d’une soirée orgiaque, il rencontre Nellie LaRoy, une jeune femme qui cherche à devenir actrice…
Babylon est un film américain écrit et réalisé par le franco-américain Damien Chazelle. Le film démarre très fort par une douche de caca d’éléphant puis une scène de fête débridée, style orgie décadente, qui dure près de trente minutes. Damien Chazelle donne le ton, il ne fait pas de la dentelle. Il nous dresse un portrait outrancier d’Hollywood au moment de la transition du parlant : hystéries à tous les étages, tournages dans la confusion, films faits n’importe comment le jour, fêtes lubriques et décadentes la nuit.
En fait, Damien Chazelle s’est beaucoup inspiré du livre à scandale Hollywood Babylon de Kenneth Anger, livre assez nauséabond qui fait un étalage malsain des excès des acteurs, colportant ragots et légendes urbaines dont la plupart ont été démentis par les historiens. Damien Chazelle ne s’intéresse qu’au côté sombre, à l’envers du décor qui est, comme de bien entendu, peu reluisant. Au final, il donne une idée fausse de ce qu’était le cinéma muet à la fin des années vingt : s’il existait encore beaucoup de petites productions où régnaient la débrouillardise, l’amateurisme n’avait plus sa place dans les films qui sont passés à la postérité, dans ces films qui ont fait Hollywood.
Techniquement, on peut louer la performance des acteurs mais tout est dans l’excès, certainement pour appuyer l’hystérie ambiante ; même la musique est agaçante à vouloir tout souligner. La longueur est tout aussi excessive (3 heures). Cet étalage racoleur est vite ennuyeux. Babylon a été un gros échec commercial… sauf en France où il semble avoir été apprécié par le public et par une bonne partie de la critique.
Elle: 1/2 étoile
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Brad Pitt, Margot Robbie, Diego Calva, Jean Smart, Olivia Wilde
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Margot Robbie dans Babylon de Damien Chazelle.

29 septembre 2020

Once Upon a Time… in Hollywood (2019) de Quentin Tarantino

Once Upon a Time... in HollywoodHollywood, 1969. Rick Dalton est une star de télévision et de séries B sur le déclin. Son ami le cascadeur Cliff Booth, sa doublure de longue date, l’accompagne et le suit dans sa carrière. Son agent lui annonce qu’il est désormais ringard, à force de toujours jouer des méchants perdants dans des séries. Il lui propose, pour redonner un souffle à sa carrière, de partir en Italie pour tourner un western spaghetti…
Once Upon a Time… in Hollywood est un film américano-britannique écrit, coproduit et réalisé par Quentin Tarantino. Le réalisateur dresse le portrait d’une industrie en pleine mutation au sein d’une société qui l’était tout autant en cette fin des années soixante. Il met à l’affiche deux grandes stars, Leonardo DiCaprio et Brad Pitt, ce qui constitue un atout commercial évident. L’atmosphère est particulièrement bien récréée. C’est surtout un film d’atmosphère d’ailleurs car il n’y a que peu de scénario ; le récit piétine et le film paraît long, ennuyeux même. Comme on le sait, Tarantino est un grand connaisseur du cinéma de série B de cette époque et il parsème l’histoire de multiples références qui sont le délice de ceux qui les détectent. Il évoque plus particulièrement un évènement tragique, l’assassinat de Sharon Tate, en transformant ostensiblement la réalité dans un épilogue presque puéril (qui a le seul mérite d’être à contre-pied de ce que l’on attend). La critique a été majoritairement dithyrambique.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Leonardo DiCaprio, Brad Pitt, Margot Robbie, Emile Hirsch, Al Pacino
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Once Upon a Time... in HollywoodLeonardo DiCaprio et Brad Pitt dans Once Upon a Time… in Hollywood de Quentin Tarantino.

30 décembre 2019

Y a-t-il un flic pour sauver Hollywood? (1994) de Peter Segal

Titre original : « Naked Gun 33 1/3: The Final Insult »

Y a-t-il un flic pour sauver Hollywood? (Naked Gun 33 1/3: The Final Insult)Le lieutenant Frank Drebin est en retraite mais ses anciens collèges viennent le rechercher pour infiltrer un petit gang de terroristes sur le point de commettre un attentat à la bombe à Hollywood…
Naked Gun 33 1/3: The Final Insult est le troisième et ultime film de la trilogie s’inspirant de la série Police Squad!. Si David Zucker est toujours producteur et crédité comme co-scénariste, il a cédé la place de réalisateur à Peter Segal. Hélas, l’humour n’est pas au niveau des deux précédents opus : c’est un humour plus potache pourrait-on dire, mais il est surtout plus répétitif et moins brillant. Le scénario est aussi beaucoup moins riche. Au passage, et le meilleur est sans doute là, le film parodie bon nombre de films célèbres ou récents (cela commence avec la descente du landau du Cuirassé Potemkine d’Eisenstein combiné avec Les Incorruptibles). On notera également quelques apparitions d’acteurs dans des petits rôles (on reconnait bien le sergent-instructeur de Full Metal Jacket en gardien de prison vociférateur) quand ils ne jouent pas leur propre rôle, tels Elliott Gould et Raquel Welch lors de la cérémonie des Oscars (l’actrice fait sa première apparition au cinéma depuis L’Animal de Claude Zidi en 1977). Nettement plus poussif, ce troisième volet a eu moins de succès. Un quatrième a été envisagé au début des années 2000 et rapidement abandonné.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Leslie Nielsen, Priscilla Presley, George Kennedy, O.J. Simpson, Fred Ward
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Remarque :
* 33 1/3 est la vitesse exacte de rotation des disques 33 tours. Le titre initial « Naked Gun 33 1/3 : Just for the Record » n’a pas été gardé car Paramount craignait que trop peu de personnes comprennent le jeu de mots.

Y a-t-il un flic pour sauver Hollywood? (Naked Gun 33 1/3: The Final Insult)Leslie Nielsen, Priscilla Presley et Anna Nicole Smith
dans Y a-t-il un flic pour sauver Hollywood? (Naked Gun 33 1/3: The Final Insult) de Peter Segal.

22 décembre 2018

Ave, César! (2016) de Joel Coen et Ethan Coen

Titre original : « Hail, Caesar! »

Ave, César!Hollywood 1951. Eddie Mannix est à la tête de la production du grand studio Capitol Pictures et remplit également le rôle de « fixeur » : régler les problèmes pour éviter tout comportement scandaleux de ses vedettes, qui seraient immanquablement relayés par la presse à potins…
Pour les frères Coen, Ave, César! est un projet qui remonte à 2004 et qui devait se dérouler initialement dans les années vingt. C’est un hommage à la période classique d’Hollywood accompagné d’une réflexion sur la création de l’image et du  rêve. Leur angle d’attaque part de l’envers du décor, la nécessité de fournir une image publique lisse et ne laisser aucune prise à la presse à scandales. Ils jouent également avec beaucoup d’humour sur le décalage entre l’image fabriquée et le réel, notamment en ce qui concerne les acteurs qui sont parfois de parfaits idiots. L’humour est constant, élégant et subtil. Le film est un vrai régal pour le cinéphile. L’image est superbe et la mise en scène parfaite. Ave, César! n’a reçu qu’un accueil mitigé, n’étant pas une « satire assez mordante » aux yeux de certains. En fait, ce n’est pas une satire, ou bien, ce n’est pas qu’une satire…
Elle:
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Josh Brolin, George Clooney, Alden Ehrenreich, Ralph Fiennes, Scarlett Johansson, Tilda Swinton, Channing Tatum, Frances McDormand, Jonah Hill
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Ave César
Scarlett Johansson et Josh Brolin dans Ave, César! de Ethan et Joel Coen.

Ave César
George Clooney dans Ave, César! de Ethan et Joel Coen.

Remarques :
Slate a recherché les sources d’inspiration pour les différents personnages : lire…
En voici les principaux éléments :

1) Eddie Mannix (1891-1963) a vraiment existé, il fut fixeur de la MGM et s’aida d’Howard Strickling, directeur de la publicité du studio.

2) Baird Whitlock (George Clooney) est fictif mais le film Ave César: une histoire du Christ rappelle fortement Ben-Hur (1925 et 1959). Les rumeurs sur son rôle dans L’Envol des grands aigles font penser à Robert Taylor, star de Quo Vadis (1951).

3) Hobie Doyle (Alden Ehrenreich ) peut évoquer plusieurs acteurs : Ken Maynard, Lash LaRue mais l’erreur de casting qui le fait jouer dans un drame de la haute société évoque Tim Holt qui joua dans La Splendeur des Amberson de Welles.

4) Sa compagne d’un soir, Carlotta Valdez, fait penser à Carmen Miranda (à cause des bananes).

5) Les jumelles journalistes évoquent Hedda Hopper et Louella Parsons qui n’était pas sœurs jumelles mais ont été longtemps rivales pour diffuser les potins et ragots d’Hollywood.

6) DeeAnna Moran (Scarlett Johansson) fait immanquablement penser à Esther Williams, le ballet aquatique est presque l’exacte réplique de celui de La Première Sirène (Million Dollar Marmaid) de Mervyn LeRoy (1952). L’intrigue de la grossesse hors-mariage remonte à plus loin : Barbara La Marr en 1923 et Loretta Young en 1937.

7) Burt Gurney s’inspire de Gene Kelly dont la chorégraphie de danse en tenue de marin fut utilisée dans Un jour à New York et Escale à Hollywood.

+ quelques autres mentions plus mineures… dont des rapprochements hasardeux à propos du groupe de communistes. Les personnages sont très caricaturaux (sans parler du chien qui s’appelle Engels) et, vraisemblablement, il s’agit plutôt d’un trait d’humour : les frères Coen mettent en scène un groupe de communistes tels que les voyait ou les imaginait la Commission chargée des activités anti-américaines (HUAC). La scène du sous-marin vient renforcer cette impression.

30 mai 2018

Café Society (2016) de Woody Allen

Café SocietyAu milieu des années trente, le jeune Bobby arrive à Hollywood pour échapper à la pression familiale. Son oncle, un agent artistique qui représente de grandes stars, accepte de l’engager comme coursier et demande à l’une de ses assistantes de lui faire visiter la ville…
Woody Allen utilise le passé pour mettre en scène une histoire où se mêle harmonieusement romance et humour. Son film est bien équilibré, élégant et nous plonge délicieusement au cœur d’Hollywood dans ses années les plus mythiques. C’est un réel plaisir. La photographie, signée par le triple-oscarisé Vittorio Storaro, est très belle. Jonglant habilement avec plusieurs personnages, Woody Allen semble renouer avec sa meilleure verve et montre que ses talents de conteur sont loin d’être émoussés.
Elle: 5 étoiles
Lui : 5 étoiles

Acteurs: Jesse Eisenberg, Kristen Stewart, Steve Carell, Blake Lively
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Café society
Jesse Eisenberg et Kristen Stewart dans Café Society de Woody Allen.

Café Society
Steve Carell dans Café Society de Woody Allen.

Homonymes :
Cafe Society (Femme du monde) de Edward H. Griffith (1939) (aucun lien avec D.W. Griffith) avec Madeleine Carroll, Fred MacMurray et Shirley Ross
Café Society de Raymond De Felitta (1995) avec Frank Whaley et Peter Gallagher

13 septembre 2017

Le Dernier Nabab (1976) de Elia Kazan

Titre original : « The Last Tycoon »

Le Dernier nababDans les années trente à Hollywood, le trentenaire Monroe Stahr est à la tête d’un grand studio dont il dirige avec brio toutes les productions. Un soir, il aperçoit une jeune femme qui lui rappelle la femme de sa vie, une actrice décédée prématurément. Il cherche à la revoir… Le Dernier nabab est l’ultime réalisation d’Elia Kazan. Il est un peu dommage que la filmographie de ce grand réalisateur se termine avec ce film assez fade. A sa décharge, il faut préciser qu’il ne voulait pas le tourner (1). C’est Harold Pinter qui a écrit l’adaptation de ce roman inachevé de F. Scott Fitzgerald librement basé sur le personnage d’Irving Thalberg alors qu’il était à la tête M.G.M. Si le cinéphile ne peut qu’apprécier la reconstitution du fonctionnement des studios à l’époque, toute la partie inventée sur la romance du producteur avec une mystérieuse inconnue paraît d’autant plus interminable que l’actrice Ingrid Boulting qui interprète cette inconnue n’a vraiment aucune consistance (elle fut imposée à Kazan). En revanche, le reste de la distribution comprend moult grands noms dans les seconds rôles et De Niro fait une prestation tout en retenue. La jeune actrice Theresa Russell est étonnante, pour un premier rôle elle montre une très grande présence à l’écran. Kazan a dit à l’époque que la scène finale (Monroe Stahr s’éloignant dans la pénombre d’un immense hangar) symbolisait son propre adieu au cinéma.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Robert De Niro, Tony Curtis, Robert Mitchum, Jeanne Moreau, Jack Nicholson, Theresa Russell, Donald Pleasence, Ray Milland, Dana Andrews
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Sources d’inspiration :
* Le studio est la M.G.M.
* Le personnage de Monroe Stahr (Robert De Niro) est inspiré d’Irving Thalberg, le plus brillants des chefs de studios de la période classique. Le style de personnage et sa façon de diriger correspondent bien à son style. En revanche, toute la partie sentimentale est inventée de toutes pièces. Irving Thalberg a bien épousé une star de la MGM en 1927, la québécoise Norma Shearer, mais celle-ci est morte bien après lui (Irving Thalberg est hélas décédé très jeune, en 1936 à l’âge de 37 ans).
* Son associé (Robert Mitchum) est donc Louis B. Mayer.
* Louis B. Mayer avait bien une fille (et même deux) mais elles étaient plus âgées dans les années trente. L’aînée a épousé David O. Selznick en 1930.
* L’actrice (Jeanne Moreau) est probablement inspirée de Greta Garbo et/ou Marlene Dietrich (étrangère et suffisamment populaire pour pouvoir faire virer un metteur en scène, il n’y en avait pas beaucoup à cette époque…)

(1) Elia Kazan, dont les deux films précédents avaient été des échecs commerciaux, n’a accepté le projet qu’en raison de l’état de sa mère malade qu’il put ainsi installer à Los Angeles.

Le Dernier Nabab
Robert Mitchum et Robert De Niro dans Le Dernier Nabab d’Elia Kazan.

Le Dernier Nabab
Robert De Niro et Theresa Russell dans Le Dernier Nabab d’Elia Kazan.

Le Dernier Nabab
Jeanne Moreau dans Le Dernier Nabab d’Elia Kazan.

22 mars 2017

Maps to the Stars (2014) de David Cronenberg

Maps to the StarsHollywood est la ville des stars. A 13 ans, Benjie l’est déjà. Son père est un auteur à succès et coach de célébrités ; il aide ainsi l’actrice Havana Segrand à donner un nouveau souffle à sa carrière… Sur un scénario de Bruce Wagner, David Cronenberg nous présente un portrait plutôt acide de cette faune hollywoodienne génératrice de névroses, où la célébrité est l’unique credo. Ce monde en apparence idyllique est en réalité souvent cauchemardesque. Certes, le sujet a déjà été traité (et, il faut bien le reconnaître, plus brillamment) mais le scénario est intelligemment déroulé : après un début plutôt difficile à suivre, les liens entre certains personnages se précisent peu à peu. La situation apparaît alors de plus en plus terrifiante. Cette vision d’une société autant malsaine que décadente est certainement assez excessive, certainement outrée, noire sans aucun doute. Julianne Moore est assez étonnante. David Cronenberg avait ce projet depuis 2004. Il a eu beaucoup de mal à trouver un financement.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Julianne Moore, Mia Wasikowska, John Cusack, Evan Bird, Robert Pattinson
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Maps to the stars
Mia Wasikowska dans Maps to the Stars de David Cronenberg.

maps to the stars
Julianne Moore dans Maps to the Stars de David Cronenberg.

30 août 2016

The Player (1992) de Robert Altman

The PlayerEn tant que directeur de production à Hollywood, Griffin Mill reçoit de très nombreux auteurs qui viennent lui exposer une idée de scénario de film. Il craint pour son poste car un transfuge de la concurrence est embauché à ses côtés. De plus, il reçoit des cartes postales anonymes de menaces qui semblent émaner d’un auteur éconduit… The Player en 1992 et Short Cuts, l’année suivante, ont permis à Robert Altman de faire un retour assez spectaculaire au premier plan de la scène hollywoodienne après une décennie difficile. Basé sur un roman de Michael Tolkin, The Player nous plonge au cœur de la machine de production hollywoodienne, un monde décrit comme sans éthique, où règnent le cynisme et l’arrivisme. C’est donc un portrait sans complaisance qu’il nous dresse. Suspense, rires, violence, espoir, du coeur, nudité, sexe et un happy-end, voilà les éléments indispensables, selon le producteur, à un film à succès. Altman s’amuse à mettre ces ingrédients dans son propre film (1), parfois assaisonnés d’une bonne dose de dérision comme c’est le cas pour le happy end : il est, au fond, assez terrifiant. Altman fait preuve d’une maitrise exceptionnelle dans sa réalisation. De façon amusante, le film est émaillé de multiples caméos d’acteurs. The Player connut un grand succès.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Tim Robbins, Greta Scacchi, Fred Ward, Whoopi Goldberg, Peter Gallagher, Brion James, Cynthia Stevenson, Vincent D’Onofrio, Dean Stockwell, Sydney Pollack, Lyle Lovett
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The Player
Tim Robbins dans The Player de Robert Altman.

Remarques :
* Le mot « player » en anglais peut signifier un « acteur » ou un « joueur ».
* Le film débute par un plan-séquence de 7 min 47 sec.

* Liste des quelque 70 personnalités du cinéma qui font une petite apparition dans leur propre rôle :
Steve Allen, Richard Anderson, Rene Auberjonois, Harry Belafonte, Shari Belafonte, Karen Black, Michael Bowen, Gary Busey, Robert Carradine, Charles Champlin, Cher, James Coburn, Cathy Lee Crosby, John Cusack, Brad Davis, Paul Dooley, Thereza Ellis, Peter Falk, Felicia Farr, Katarzyna Figura, Louise Fletcher, Dennis Franz, Teri Garr, Leeza Gibbons, Scott Glenn, Jeff Goldblum, Elliott Gould, Joel Grey, David Alan Grier, Buck Henry, Anjelica Huston, Kathy Ireland, Steve James, Maxine John-James, Sally Kellerman, Sally Kirkland, Jack Lemmon, Marlee Matlin, Andie MacDowell, Malcolm McDowell, Jayne Meadows, Martin Mull, Jennifer Nash, Nick Nolte, Alexandra Powers, Bert Remsen, Guy Remsen, Patricia Resnick, Burt Reynolds, Jack Riley, Julia Roberts, Mimi Rogers, Annie Ross, Alan Rudolph, Jill St. John, Susan Sarandon, Adam Simon, Rod Steiger, Joan Tewkesbury, Brian Tochi, Lily Tomlin, Robert Wagner, Ray Walston, Bruce Willis, Marvin Young.
Ce ne sont pas tous des acteurs : par exemple Buck Henry est le co-scénariste du Lauréat (il est celui qui essaie de vendre Le Lauréat 2 au producteur). Aucun de ces caméos n’était prévu dans le script. La plupart ont fait cette apparition gracieusement.

(1) Ceci dit, le twist final permet de comprendre pourquoi tous ces ingrédients sont bien présents dans le film…